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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 17:32

Mensonges-d-ete.jpg

 

Auteur : Bernhard SCHLINK
Genre : Nouvelles
Éditions : Gallimard
Année : 2012
Nombre de pages : 290
ISBN : 978-2070133147

Quatrième de couverture :

Tous les protagonistes des sept nouvelles rassemblées ici se retrouvent confrontés au mensonge. Par lâcheté, par confort, par peur ou par habitude, ils mentent – où on leur ment. Un modeste flûtiste ne veut pas avouer à la femme dont il vient de tomber amoureux que son argent lui pose problème, un écrivain croit que de petites cachotteries peuvent lui épargner de grandes explications, un homme pense sauver son mariage en coupant sa famille du monde... Mensonges par omissions, petits arrangements avec la vérité, fuite en avant, non-dits : le grand romancier allemand propose dans chaque nouvelle une variation sur ce thème fédérateur et ses conséquences plus ou moins dramatiques. Bernhard Schlink scrute ici non seulement le fonctionnement du couple, mais aborde aussi des problématiques aussi universelles que la jalousie, le conflit générationnel ou les regrets à la veille de la mort. Par ailleurs, sa capacité à esquisser des personnages incarnant des dilemmes et des interrogations d’ordre éthique – qui a fait le succès d’un livre comme Le Liseur – se trouve ici condensée dans la forme courte avec beaucoup de réussite. Mensonges d’été confirme une nouvelle fois le grand talent de Bernhard Schlink et nous offre un vrai bonheur de lecture.

Mes impressions :

Ces nouvelles comme le titre l’indique ont pour thème «Le mensonge». Leur cause sont toutes différentes et donc les conséquences diverses. Mais ces mensonges font partis intégrante de la vie. Alors peut-t-on juger ceux et celles qui pour sauver les apparences, pour ne pas inquiéter leurs familles, parce qu’ils sont malades, en arrivent à mentir à l’entourage. Est-ce que parfois les conséquences du mensonge ne sont pas pire que celles de la vérité ?.
Le mensonge aura pour décor la famille, les amis, les inconnus...l’auteur parle des couples, de la jalousie, des conflits générationnels avec pour toile de fond, la maladie, la mort, la vieillesse, l’argent, le voyages...
Avec Arrière saison : un homme et une femme se rencontrent à la fin de l’été....lui musicien de 39 ans....elle 41 ans travaille dans une association de théâtre pour enfants. Tous les deux ont un passé douloureux....Il apprendra qu’elle est riche alors cet amour naissant est retenu....par honte il cache sa situation financière qui n’est pas aussi belle que la sienne ; il omettra de dire toute la vérité mais est-ce qu’il faut tout dire ? Ne peut-t-on pas avoir un jardin secret même avec les gens que l’on aime ?.
Avec la Nuit à Baden-Baden est mis en scène un couple. Lui a une amie Thérèse, mais il vit avec Anne depuis 7 ans. Cette nouvelle se passe entre Francfort et Amsterdam...Il cache son amitié avec Hélène pour éviter les jalousies, les scènes de ménages, les représailles et du devoir de se justifier. Pour éviter les conflits il ne prendra pas ses responsabilités. Doit-on avoir avoir une totale transparence pour les êtres avec qui l’on vit ?
Avec La maison dans la forêt , une famille s’installe à la campagne, loin de tout, du monde, de la vie...Lui écrit et s’occupe de la maisonnée et elle est un écrivain confirmée... Ils
ont souhaité se retirer à la campagne, le temps de l’écriture d’un livre, mais une fois le roman de sa femme terminé, lui voudra conserver cet éloignement pour garder cette tranquillité. Il tait ce désir à sa femme et fera tout pour rester dans cette maison. Il cachera les lettres, les journaux qui dévoilent le nom de celle qui a reçu un prix littéraire et qui n’est autre que celui de sa femme, il évitera tout contact avec les gens du village.
Ce que sa femme et sa fille prenaient pour de la tranquillité et de la sérénité, va se retourner contre eux. Ils vont vivre dans un enfermement parce que lui craint la persécution. Dans cette nouvelle il y a du suspense.
L’inconnu dans la nuit parle d’un étrange personnage assis à côté du personnage principal dans un avion mais qui est  vraiment cet homme ? Un fabulateur ? un angoissé ? un homme qui se raconte ?.
Son vécu est un peu rocambolesque, fou ! et son voisin l’écoute d’abord  par correction...curieuse vie que celle de cet inconnu qui met en scène sa relation avec une femme. L’histoire est lugubre, difficile, le suspense est captivant...
Nous faisons parfois des rencontres que nous oublierons mais qui nous éprouvent....et qui nous font nous interroger sur nôtre propre existence.
Le dernier été parle d’un homme professeur à New York. Il se rend compte en faisant le bilan de sa vie qu’il a vécu sur des leurres. L’idée de son bonheur avait été trompeur. Il invite ses enfants et petits enfants pour se rapprocher d’eux et de sa femme. Il décide de mettre un terme à son existence parce qu’il souffre. Il cache une maladie grave pour protéger les siens, mais tout ne se passe pas comme prévu...cet été sera t-il vraiment le dernier de sa vie ?
Bach à Rugen, évoque un père et son fils, ou plutôt leur relation, et leur passion de la musique classique. Le fils invite le père à un petit voyage dans le but de se rapprocher de lui...Mais ils n'éprouvent que froideur et distance; vont t-il parvenir à se parler, se pardonner ?
Le voyage vers le sud...Une femme dans une maison de retraite se réveille un jour avec le sentiment de ne plus aimer ses enfants alors qu'ils sont aimants et présents avec elle. "L'amour ne devrait pas être affaire de sentiment mais de volonté", phrase cruciale qui va mener le leitmotiv de la nouvelle ! Cette femme pense qu'elle a raté sa vie parce qu’elle n’a pas suivi son coeur ni l'homme qu'elle a vraiment aimé. Elle s’est marié à un autre amour moins important pour elle avec lequel elle a eu des enfants...
Sa petite fille lui propose un voyage vers le sud car elle a retrouvé la trace de son premier amoureux. Si au début sa grand-mère est furieuse et regrette de s’être confiée à sa petite fille, elle finira par renouer avec sa vie et ses sentiments d’avant.
"Les grandes décisions qu'on prend dans la vie ne sont pas justes ou mauvaises, on vit seulement des vies différentes" . Les décisions que l'on prend plutôt que d'autres influencent le destin.

Voilà des thèmes chers à l’auteur et qui sont intéressants. Il nous interroge sur la relation à l’autre. Tous ont lieu pendant  l'été, est-ce que cette saison propices aux mensonges ?
Nous sommes tous un jour ou l'autre confrontés à un mensonge, soit nous y sommes à l’origine ou bien le témoin. Est-ce vraiment grave ? peut-on tout dire ?
La vie n'est pas une science exacte mais affaire de sentiments et d'émotions, basées sur les relations. Nous sommes de toutes façons seul face à nous même. Il y a des mensonges qui peuvent amener à des drames et d'autres qui permettent de les éviter mais aucun ne sera anodin !
L'auteur ici décrit des relations ambivalentes, déséquilibrées, où l'autre tient une grande place. L'auteur a su décrire des personnages tourmentés, leur psychologie est travaillée, profonde.
Que l'on veuille protéger ses proches, ou que ce soit par égoïsme ou par crainte,  il est évident que parfois le mensonge peut servir à nous dissimuler.
Les relations ici sont faussées par les non-dits, les dissimulations ; Est-ce que pour autant cela les rend moins humaines ? Pas sûr.  Le mensonge permet de décrire la complexité des êtres humains et des relations. Les choix de vie que nous faisons peuvent influencer toute une famille mais il n'y a pas de bon ou de mauvais mensonges, il n’y a ce que nous en faisons...
La nouvelle qui m'a le plus émue est celle de cet homme malade, qui souhaite vivre une dernière fois entouré de ses proches le temps d’un week-end, car il sait qu'il va mourir...il a décidé le jour de sa mort :  avant que la maladie ne le rende trop dépendant ; et puis également Le voyage vers le sud qui met en conflit les générations et un retour aux sources inattendu.

L'auteur dans des nouvelles bien différentes les unes des autres, celle de l'inconnu est étrange et surprenante, veut montrer que le choix de parler, de se taire, de mentir ou pas nous est propre à chacun; mais il faut assumer et ceux qui en sont témoins peuvent nous aider à les dépasser en nous comprenant sans nous juger.
Parfois le lecteur se place du côté du menteur dont il  approuve le choix.
L'écriture est belle, douce, parfois poétique. Elle nous parle au plus profond de nous et nous pouvons même nous retrouver dans les traits de caractères de certains personnages. Nous pourrions écrire même la suite  tout simplement de ces nouvelles parce que toutes peuvent être les prémices, l’ouverture d’un roman.

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 10:16

La petite fille de Menno

 

Auteur : Roy PARVIN

Éditions : Libretto (poche)
Genre : Nouvelle
Année : 2011
Nombre de pages : 108

ISBN : 978-2752905901

 

Quatrième de couverture :

 

Lindsay a quarante ans. Sa vie s’est arrêtée le jour où Whit, son mari, brillant écrivain buveur et bagarreur aujourd’hui décédé, l’a quittée pour une autre. Sous prétexte d’aller rendre visite à ses parents dans l’Est, elle entame un périple en train qui la conduit du nord de la Californie à New York en passant par l’Idaho, le Montana et surtout le Wyoming, dernier endroit où vécu son ex mari et où réside la femme qui l’accompagna dans ses derniers jours. Cette « marelle ferroviaire » sera l’occasion pour Lindsay d’un autre voyage intérieur et d’une lente métamorphose.


Mes impressions :

 

Je n'ai pas été transportée par cette lecture mais j'ai quand même trouvé que la démarche de Lindsay fut courageuse.
Sous prétexte de rendre visite à ses parents dans l'Est du pays (vallée de l'Hudson) , elle retourne vers son passé pour entrevoir un avenir.
Son voyage en train l'amènera dans le nord de la Californie, à New York en passant par l'Idaho, le Montana et surtout le Wyoming, dans une ville où son époux après l'avoir quittée est allé vivre avec sa nouvelle compagne.
Il était un brillant écrivain, décédé désormais. Il avait de graves défauts, des vices tels la boisson et la violence. Lindsay se demande s'il était pareil avec sa nouvelle femme. Subissait-elle la même brutalité.
Ce périple n'est pas de tout repos. Il y a les éléments naturels qui se déchainent comme la neige, la pluie, la tempête mais aussi une grippe sérieuse qui lui font faire des rencontres inattendues. Les conséquences ennuyeuses l'amèneront là où elle n'espérait pas.
Ce parcours singulier l'aidera à tourner la page, à repartir d'un nouveau souffle et à envisager un nouvel avenir.

Cette nouvelle nous fait voyager de façon poétique à travers le pays, dans le dédale du couple mais pas seulement. Elle nous rappelle à l'amitié, l'inconnu, le destin et au final la liberté d'être soi-même.
Lindsay ainsi va évoluer dans la perception des évènements et en ressortira sans doute plus forte.
Le style (photographique) assez appuyé, précis dans les descriptions permet de nous rendre compte au plus juste des émotions, sentiments et paysages de cette nouvelle.

« Elle en voulait terriblement à Whit … / ….l'injustice de la fuite de Whit revint une nouvelle fois la gifler. Elle devait vraiment se retenir pour ne pas pleurer, elle l'avait suivi dans l'espoir d'en savoir un peu plus sur l'endroit où il était allé, sur ce qui avait bien pu lui arriver, et voilà où tout cela l'avait amenée ».

 

« Ce qui était arrivé à Whit resterait pour toujours un mystère, un secret jamais divulgué. Il avait rencontré une autre femme, s'était enfui avec elle et devait mourir plu tard ».

 

« Le ciel charriait les dernières lueurs d'une pleine lune décroissante. La terre semblait s'abîmer dans les profondeurs de la crevasse formée par les gorges de la Sacramento River . Après l'imposante masse du mont Shasta, le strealimer aborda une portion où la voie était moins tortueuse et il prit sa vitesse de croisière ».

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 10:52

L'inquiétude d'être au monde

 

Auteur : Camille de TOLEDO
Genre : Nouvelle/chant
Éditions : Verdier Chaoïd
Année : 2012
Nombre de pages : 60
ISBN : 978-2864326694

Quatrième de couverture :


L’inquiétude est le nom que nous donnons à ce siècle neuf,
au mouvement de toute chose dans ce siècle.
Paysages ! Villes ! Enfants !
Voyez comme plus rien ne demeure.
Tout bouge et flue.
Paysages ! Villes ! Enfants !
L’inquiétude est entrée dans le corps du père qui attend son fils,
comme elle s’est glissée, un jour, dans le corps des choses.
C’était hier. C’est aujourd’hui.
Ce sera plus encore demain.
L’inquiétude de l’espèce, des espèces,
et de la Terre que l’on croyait si posée,
qui ne cesse de se manifester à nous,
sous un jour de colère, au point qu’on la croirait
froissée ou en révolte.


Mes impressions :


Tout d'abord merci à Olivia Michel pour l'envoi de ce livre.
J'ai difficilement rangé ce livre dans le genre des nouvelles  (essai ?) en raison de ces quelques 60 pages, alors que l'auteur le définit comme un chant. Pas facile alors de lui attribuer une catégorie précise.
Ce livre traite d'un sujet très actuel : le monde comme il va....
Mais il s'apparente en effet plus à un chant,  qui en dit long sur l'état du monde et plus particulièrement de notre société Européenne.
L'auteur commence par définir l'inquiétude pour cela il met en scène un homme qui attend son enfant : image forte par excellence, lien du sang ou lien du cœur. Nous ne sommes désormais jamais serein puisque chaque jour nous offre le lot de risque réels. Vais-je revoir mon enfant ?
Nous ne sommes plus en sécurité, nulle part, pas même le sont nos enfants quand ils sont à l'école....
Peut-être l'auteur a t-il voulu toucher au plus profond des lecteurs avec cette entrée en matière...il nous représente l'image du monde qui va mal,  que nous adultes laissons pourtant à nos enfants ; il parle des différentes sortes de cet état d'inquiétude qui nous effraie. Il retrace diverses situations dans lesquelles la peur est là et nous donne une image exacte du ressenti au moment où elle nous étreint. Camille De Toledo a recours aux  faits divers pour l'exprimer : violences, tueries, enlèvements, faits climatiques, catastrophes...
Ose t-on nommer plus clairement les tenants et les aboutissants de nos actes sur notre société de ce 21ème siècle ...héritage du 20ème siècle ?
Est-ce que que le monde a vraiment autant changé ? Où est-ce que sa différence vient de notre regard qui le décrit autrement qu'il l'était avant ?
L'auteur évoque des faits, les décrit à demi, il en est le témoin et dresse donc un tableau de notre société actuelle avec ses lots de violences, de catastrophes de lois politiques et sociales qui ne sont pas toujours idéales. Avec sincérité il dénonce les acteurs politiques avec leurs discours qui ne sont là que pour attirer le peuple vers ses faveurs et ferveurs.
Il dévoile l'évolution d'un monde dont l'homme perd les commandes.

Ce livre est un constat à l'état pur, d'un état d’esprit, l'auteur ose.
L'écriture est tourmentée, riche, délicate et poétique.
L'auteur se livre, parle aux lecteurs, il en est aussi le porte parole. Il dit les choses comme il les sent.
Il rend compte du monde sans demi mesure, avec lyrisme et sans langue de bois.
Toledo s'autorise à dire ce qu'il pense, pour la plus grande joie des lecteurs qui eux n'ont pas cette dextérité à l'écriture.
« Mon père a chacun des mes anniversaire
m'offrait une boussole
Mais il n'y a plus de Nord, plus de Sud.
La Terre appareille.
Quelque chose tremble
et des savants murmurent :
Une seule chose progresse dans notre histoire devenue à son tour, une histoire provisoire de l'homme,
Puis de son effacement, c'est l’inquiétude.
Nous nous reconnaissons désormais,
espèce parmi les espèces et nous peinons
à tirer les conséquences de notre décentrement. »
« Nous ne savons que faire de notre colère, alors nous l'avalons. Elle coule en nous comme un liqueur.
Elle sert d'engrais à l'envers de la peau.
Grâce à elle, de petites fleurs malades
poussent et prospèrent.
Ces fleurs : ce sont les poches mortes
de la colère rentrée.
Nous les appelons Tumeurs.
Ce sont des fleurs qui aspirent à la vie éternelle.
Elles sont l'image de l'homme,
de tout son orgueil.
Vivre éternellement, soi, nous,
parce que nous sommes des hommes,
Supérieurement croit-on
dépositaires du sens et du langage.
Capables de maîtrise, nous souhaitons,
nous espérons être à l'image de ces fleurs.
Autorisés à vivre infiniment.
A être infiniment
Comme le sens ou la faim ».


L'auteur n'apporte pas de solution à notre planète qui va mal mais constate les faits et les conséquences. Sous une plume vivante, amère, et même ironique se cache de la tristesse qu'il transmet aux lecteurs... elle  m'a étreinte...Camille de Toledo est un formidable peintre langagier ….


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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 09:42

Enregistrements pirates

 

Auteur : Philippe DELERM

Genre : Nouvelles
Éditions : Éditions du rocher
Date : 2003
Nombre de pages : 147

ISBN : 978-2268049229

Présentation de l'éditeur :

Des textes courts. Ce sont des enregistrements pirates, des expressions, des bribes de phrases happées au passage, des scènes filmées à la dérobée dans la rue, dans des endroits publics, quais de gare, wagons de métro, places de marché, plages. Parfois c'est simplement un bruit, un graffiti. Philippe Delerm pose sur ces éclats d'humanité un regard amusé qui débusque la saveur de l'instant. Comme dans les tableaux du peintre vénitien Longhi qui font l'objet du premier et de l'ultime texte du recueil, les révélations viennent des signes, des comportements les plus infimes, volés au quotidien.

 

Mes impressions :

 

J'ai voulu et espéré passer un bon moment avec ces nouvelles …sauf que...

Ce genre de littérature en général me fait réfléchir, car souvent je note que l'art de celui-ci est de nous faire passer des émotions en très peu de mots puis laisser de la place et du temps à l'analyse philosophique post-lecture mais quel ennui ici !
L'origine des observations et donc du questionnement auraient pu être mieux choisie alors lorsque la matière à réflexions est moyenne, le résultat est donc décevant !

La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules texte précèdent de l'auteur que je n'ai pas lu avait enthousiasmé la critique, et donc présageait un nouvel exercice réussi...mais oups !
Ici la plume est loin d'être habile, même si l'auteur évoque des sujets de notre temps comme les textos, ou bien l'intitulé d'un plat de restaurant qui laisserait croire à une idée fabuleuse et qui donne vie à une assiette des plus banale, ou encore des situations qui évoquent les rivalités entre personnes qui souhaitent paraître (mieux que son voisin), des disputes, des matchs de foot avec l'épreuve des tirs au but etc, le résultat n'a provoqué chez moi aucun développement métaphysique intelligible.
Ces nouvelles ne font qu'une ou deux pages, pas assez à mon avis pour rendre la complexité de ces instantanés.
Cependant l'auteur a le mérite de relever ces petits moments qui passent bien souvent inaperçus, ils sont des instants de vie qui rajoutés les uns aux autres construisent une existence. Il parle du progrès qui loin de nous enthousiasmer parfois nous renferme dans un monde de superficialité...bref ils font et sont la vie ; une vie parfois ordinaire ou même médiocre... Mais ces petits riens nous font avancer si nous prenons la peine paradoxalement de s'y arrêter. Ces retranscriptions nous donnent aussi le moyen de nous regarder, de retranscrire des moments plus ou moins intimes. Mais j'en attendais autre chose, sans doute trop.
On aime ou pas.
Alors si cela n'est déjà fait je vous laisse l'opportunité de le découvrir … ou pas.


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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 09:38

Histoire et faux semblants

 

Auteur : Didier DAENINCKX

Genre : Nouvelles / Polar
Éditions : Folio

Date : 2009
Nombre de pages : 144
ISBN : 9782070348718

 

Quatrième de couverture :

 

Dans ces quatre nouvelles qui auraient pu s’intituler « Doubles vies », l’histoire refuse que l’on assemble trop vite les bribes qui la constituent. Les apparences s’avèrent toujours trompeuses : rêvant de la mère, on rencontre la fille, sans se douter des dangers d’une telle confusion. Sosies et jumeaux, faux « nègre » et vrai Canaque, chacun dissimule, est victime du pouvoir de l’illusion ou du prêt-à-penser.
Quel rôle tient l'écrivain ? Celui de semeur d'indices pour permettre au lecteur une interprétation nouvelles des faits … Didier Daenincks construit des fictions en forme de pièges pour mieux interroger, l'air de rien, la grande Histoire.

 

Mes impressions :


Mon avis est très mitigé sur ces nouvelles, qui se veulent être un exercice complexe. En quelques pages, l'auteur doit nous emmener dans des régions insoupçonnées et ici c'est réussi, mais la magie n'a pas opérée. Pourquoi ? Peut-être parce que celles-ci racontent de sombres histoires, bien différentes, qui je l'avoue dérangent.

Elles sont étonnantes et imaginatives. L'auteur parvient à tenir le lecteur en haleine. Ce qui me fait dire que finalement elles sont quand même très subtiles. Il fait part du passé évoque l'histoire, en mettant en scènes des personnages attachants.
Le chute des 4 nouvelles est surprenante. Elle dévoile toute le caractères et/ou personnalités humains parfois peu brillants sans que nous nous y attendions.
Ces histoires nous emmènent dans des époques différentes, où tout est vie et faux semblants. Le titre est particulièrement très bien choisi.
Dans la première nouvelles un homme revient sur les traces de son passé, après qu'il ait assisté à un accident de la route.
Dans la seconde, un inspecteur enquête dans un Paris occupé ; nous sommes en 1941.

Dans la troisième, des jumeaux identiques, mais différents, peuvent perdre la raison, par trop de passion.
Dans la dernière nouvelle, l'auteur, nous parle de l'histoire et de notre passé peu glorieux.
Les personnages n'ont pas le physique de l'emploi et brouillent les pistes et l'auteur nous « piège » remarquablement.
Le style est fluide, limpide, à la portée de tous. Il s'adapte aux situations et aux personnages tous singuliers.
Un bon moment de lecture mais sans plus. Je note quand même la dextérité et la simplicité dont fait preuve l'auteur pour nous faire passer des messages.

 

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 17:51

Marcovaldo

 

Auteur : Italo CALVINO

Genre : Roman étranger – Nouvelles 

Éditions : 10/18

Date : 2002
Nombre de pages : 185
ISBN : 978-2264017253

 

Quatrième de couverture :

 

Marcovaldo est manoeuvre. Il est pauvre et chargé de famille. Mais il rêve beaucoup. A la nature, surtout, qui n'est guère présente dans l'univers d'asphalte et de béton où il lui faut vivre. Cela lui vaudra une suite d'aventures et de mésaventures, où on le verra successivement cueillir des champignons à l'arrêt du tram, prendre un bien curieux bain de sable, s'amouracher d'une plante d'appartement singulièrement envahissante, être amené - par un chat dont il est l'ami et, accessoirement, par une truite - à rencontrer une étrange vieille marquise, et faire bien d'autres choses encore. On pourrait dire de Marcovaldo que c'est un chariot père de famille.

 

Mes impressions :

 

Au travers de quelques historiettes que j'ai personnellement rangées comme étant des nouvelles, l'auteur nous parle de la vie en général et de celle de Marcovaldo en particulier.
Ce personnage est attachant, un peu naïf certes mais ces histoires racontent et décrivent des sujets et des instants précis, comme la pêche, les publicités dans les boites aux lettres, un lapin, la ville, Noël etc...

Au travers de la vie de Marcovaldo de sa femme et de ses enfants nous avançons dans les saisons et chacune d'elle a un attrait particulier.
J'ai aimé lire ces arrêts existentiels de cette personne simple qui nous parle d'une vie compliquée et dont les rêves l'aident à la supporter. L'auteur à travers ses anecdotes nous donne des éléments de réponses aux questions existentielles ; sa philosophie légère nous fait vivre le moment présent, un peu comme la pleine conscience.
L'auteur se sert de Marcovaldo pour nous émouvoir.
Le rêve devient réalité et vice versa. C'est toute une époque qui nous est révélée. Celle de la pauvreté entre autre.

Ce livre est divertissant parce que marrant ; il est touchant car il s'adresse à nos émotions et nos sentiments avec douceur. Écrit dans un langage clair et précis, il est accessible aux adolescents et aux adultes.

 


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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 18:02

Million dollar Baby

 

Auteur : F-X TOOLE
Genre : Nouvelles

Éditions : Albin Michel
Date : 2002
Nombre de pages : 304
ISBN : 978-2226-158468

 

Résumé de la nouvelle Million Dollar Baby:

 

Rejeté depuis longtemps par sa fille, l'entraîneur Frankie Dunn s'est replié sur lui-même et vit dans un désert affectif, en évitant toute relation qui pourrait accroître sa douleur et sa culpabilité. Le jour où Maggie Fitzgerald, 31 ans, pousse la porte de son gymnase à la recherche d'un coach, elle n'amène pas seulement avec elle sa jeunesse et sa force, mais aussi une histoire jalonnée d'épreuves et une exigence, vitale et urgente : monter sur le ring, entraînée par Frankie, et enfin concrétiser le rêve d'une vie.

 

Mes impressions :

 

C'est un livre composé de huit nouvelles qui parlent de boxe et de combats. Il est donc bien spécifique et les amoureux de ce sport ne seront pas déçus.
Je me suis attardée sur Million Dollar Baby. J'avais vu le film et je l'avais beaucoup aimé ! J'ai découvert que le livre précède le film.
Clint eastwood dit à son propos : « Million Dollar baby n'est pas seulement une histoire de boxe. Plutôt celle d'un rêve. En fait c'est surtout une histoire d'amour la boxe n'est qu'une toile de fond. Quand je l'ai lu je me suis dit que d'une façon ou d'une autre, je ferais le film »
Je trouve que cette nouvelle parle aussi d'un autre combat, celui de la vie pour un rêve et est aussi une belle histoire d'amitié, de courage et de persévérance.
Pour réussir et donner à sa vie un sens il faut croire en ses rêves et c'est ce que fait Maggie, mais aussi Frankie.. Pendant des mois et des années, tous deux se donneront le moyen d'aller au bout du leur à un moment donné de leur vie, même si au départ, ce n'était pas gagné d'avance car Frankie s'était donné une règle celle de ne jamais entraîner des femmes.

Puis arrive l'accident pendant un combat...Maggie en sera la victime; ce qui amène une fin triste et humble, qui nous donne à réfléchir sur l'amour, l'amitié et ce que nous sommes capables de faire pour soulager ceux que l'on aime d'une vie qui est devenue trop difficile.
Une nouvelle émouvante mais je regrette qu'elle soit si courte. La rencontre entre Maggie et Frankie et les conséquences de l'accident sont développées alors que les années d'apprentissage et de combats sont survolées ce qui ne permet pas d'approfondir les sentiments qui les unit.

Les autres histoires ont lieu aussi dans ce milieu bien particulier, de rings, de cordes, de vestiaires, de sueurs, tantôt de coups bas au sens propre comme au figuré , aux trahisons ou parfois l'argent et le seul vecteur et la principale motivation.
Le vocabulaire particulier du domaine de la boxe peut gêner ceux qui n'ont aucune notion mais le tout reste compréhensible.
De même que le langage des bas fonds dénote d'une certaine particularité de ce sport et d'une certaine violence, où les personnes qui s'y adonnent veulent surtout apprendre à cogner. Par contre, ce que j'ai aimé c'est que Frankie dans Million Dollar Baby est un être généreux qui a une autre philosophie, une autre approche de ce sport : c'est un passionné, il sait que ce dernier n'est pas seulement un moyen de frapper mais qu'en lui même il est aussi une morale.

Vous pouvez voir la bande annonce de ce film ci-dessous !

 

 

 

 

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 17:35

 

http://blog.tcrouzet.com/images_tc/tunethumb.jpg

 

Auteur : Thierry CROUZET
Genre : nouvelles (Ebook)
Éditions : Crou­zet

Date : 2010
Nombre de pages : 44

ISBN : 978–2-9193–5802-1

 

Vous trouverez cette nouvelle, téléchargeable gratuitement ICI

 

Résumé :

Il s"agit d'une description imagée de notre société actuelle...

 

Mes impressions :

 

Le titre bien spécifique, évoque à lui seul une société où les valeurs sont ébranlées. Il laisse présager du contenu : une société qui perd pied et le droit de faire grève.
Le sujet de cette nouvelle est réaliste et bien moderne, qui pourtant prend sa source en 1628 !
L'auteur y dresse un tableau bien réel de la société actuelle avec tout ce qu'il implique, comme la politique, l'économie, les nouvelles technologies, le terrorisme, la santé, l'éducation, le fanatisme, la fracture sociale, la mal bouffe, la clandestinité, bref les dérives en tout genre.
Les gens sont intoxiqués par les belles paroles qui génèrent des maladies diverses.

Avec un style « tourmenté » et futuriste , l'auteur décrit une société à double vitesse avec la course aux pouvoirs.
Je trouve que cette nouvelle reflète avec brio la société actuelle, somme toute déséquilibrée.
Une société qui prône l'avoir et le paraître, alors que le plus important devraient être le naturel et l'être avec des valeurs culturelles et le respect des Autres.
Le matériel ici prend toute sa place alors que les valeurs devraient être ce qui fait avancer le monde.
Le mensonge et les faux fuyants sont trop souvent de mise.
Alors cette nouvelle nous interroge sur la société à double vitesse et sur les conséquences des règles édictées.
Une société futuriste déséquilibrée qui s'enfonce dans un discours qui se veut constructif mais qui n'en est pas un.
J'ai apprécié le côté surnaturel, la fiction qui se dégage, sous couvert de réalité. Seulement les mots employés sont quand même assez futuristes.
Le contraste est réussi. L'actualité laisse entrevoir un futur sombre.

Avec humour et ironie, l'auteur a parodié adroitement la société contemporaire dans laquelle nous vivons.


 


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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 20:07

Le geste d'Eve

 

Auteur : Henri TROYAT

Genre : Nouvelles
Éditions : J'ai lu
Date : 1969
Nombre de pages : 183

ISBN : : 2277113239

 

Quatrième de couverture :

 

Qu'est-ce qu'elle fait, Ève? Elle poinçonne des tickets de métro. Geste banal ? Non, geste envoûtant qui va conduire un P.D.G. aux limites de l'amour et de la folie.
Les autres personnages de ce livre étonnant ne sont pas moins étranges. II y a la manucure qui se fait épouser par le plus difficile de ses clients et vit avec lui des jours d'or, de soufre et de soie; l'affreux philanthrope aux initiatives malheureuses; l'homme solitaire puis rêve d'un enterrement de patriarche; le couple bizarre qui révolutionne la Salle des Ventes de Versailles; l'obsédé du marbre pour qui la chair même n'est belle que veinée; d'autres encore...
II y a surtout l'immense talent d'Henri Troyat, chatoyant, fascinant, qui se souvient ici qu'il est Russe et que les histoires les plus invraisemblables ne sont pas forcément les moins vraies.

 

Mes impressions :

 

Ce livre m'a été confié dans le cadre d'un RING (bookcrossing) et je ne regrette absolument pas de l'avoir découvert.

Je l'ai lu en une après-midi tant j'étais impatiente de connaître la fin de ces petites historiettes.

C'est un recueil étonnant par son côté loufoque, presque improbable avec une note de fantastique et d’imaginaire. Les personnes sont tous attirés par l'acquisition, comme l'argent, des biens matériels, l'art ou même un époux ou bien sont confrontés à un sentiment amoureux particulier et chacun va se révéler grâce à un événement curieux voire alléchant avec par exemple un carnet « perdu » avec 4000 francs à l'intérieur, ou un tableau acquit lors d'une vente aux enchères, ou encore des animaux et des outils de travail comme un composteur de tickets.
Troyat nous parle de la tentation qui peut avoir des conséquences malheureuses ou alors impromptues et inattendues.
Le style de Troyat nous embarque spontanément dans ces nouvelles. Avec une écriture précise, très intéressante il nous parle à nous même et présente ses personnages comme étant hors du commun mais pas tant que cela ! Avec ironie il nous amène là où il veut ! Et nous apporte un message tantôt moralisateur tantôt vil de la condition humaine.
Il évoque certains travers de la personnalité et met à l'honneur des gestes précis et/ou anodins qui modifieront parfois considérablement le cours de la vie de chacun de ses personnages.
Un livre que j'ai aimé de part son contenu et son écriture qui donne envie de ne pas s'arrêter en chemin pour le lire d'une traite !

 

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 19:48

 

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Auteur : Evguéni ZAMIATINE
Genre : Nouvelle
Éditions : Bibliothèque étrangères Rivages
Date : 1990
Nombre de pages : 129
ISBN : 978-2869-303256

 

Résumé :

 

Un étudiant est seul dans une cellule, arrêté pour des activités politiques. Il élabore peu à peu dans son imagination une histoire d'amour avec une jeune femme qu'il a connue dans son groupes de jeunes révolutionnaires. Perdant progressivement le sens du réel, dans la nudité des murs où chaque détail acquiert une importance grimaçante et démesurée, sa cellule deviens un univers fantasmatique, où le seul lien qui le relie à l'extérieur est un autre détenu avec lequel il arrive à communiquer grâce à un tuyau.

 

Mes impressions :


Écrite en 1907, cette nouvelle russe traduite par Bernard Kreise est très particulière. Dans un univers fermé et sournois, l'auteur arrive à insérer une grande part de poésie. L'univers fantastique qu'il élabore pour supporter ses souffrances sont décrites avec des phrases courtes, une écriture saccadée et haletante comme l'est le narrateur qui semble manquait d'air et qui s'envole et s'égare en imagination.
Avec justesse il maîtrise les descriptions de sa douleur et de son angoisse intérieure, jusqu'à ce que la réalité le rattrape. Il décrit une passion dévorante mais va finir par se brûler les ailes.
En quelques pages l'auteur nous fait entrer dans un univers singulier, angoissant dans lequel tout paraît étriqué. Ses pensées imagées nous font ressentir son désarroi et son calvaire à la fois de façon concise et poétique.


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