Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 17:32

Mensonges-d-ete.jpg

 

Auteur : Bernhard SCHLINK
Genre : Nouvelles
Éditions : Gallimard
Année : 2012
Nombre de pages : 290
ISBN : 978-2070133147

Quatrième de couverture :

Tous les protagonistes des sept nouvelles rassemblées ici se retrouvent confrontés au mensonge. Par lâcheté, par confort, par peur ou par habitude, ils mentent – où on leur ment. Un modeste flûtiste ne veut pas avouer à la femme dont il vient de tomber amoureux que son argent lui pose problème, un écrivain croit que de petites cachotteries peuvent lui épargner de grandes explications, un homme pense sauver son mariage en coupant sa famille du monde... Mensonges par omissions, petits arrangements avec la vérité, fuite en avant, non-dits : le grand romancier allemand propose dans chaque nouvelle une variation sur ce thème fédérateur et ses conséquences plus ou moins dramatiques. Bernhard Schlink scrute ici non seulement le fonctionnement du couple, mais aborde aussi des problématiques aussi universelles que la jalousie, le conflit générationnel ou les regrets à la veille de la mort. Par ailleurs, sa capacité à esquisser des personnages incarnant des dilemmes et des interrogations d’ordre éthique – qui a fait le succès d’un livre comme Le Liseur – se trouve ici condensée dans la forme courte avec beaucoup de réussite. Mensonges d’été confirme une nouvelle fois le grand talent de Bernhard Schlink et nous offre un vrai bonheur de lecture.

Mes impressions :

Ces nouvelles comme le titre l’indique ont pour thème «Le mensonge». Leur cause sont toutes différentes et donc les conséquences diverses. Mais ces mensonges font partis intégrante de la vie. Alors peut-t-on juger ceux et celles qui pour sauver les apparences, pour ne pas inquiéter leurs familles, parce qu’ils sont malades, en arrivent à mentir à l’entourage. Est-ce que parfois les conséquences du mensonge ne sont pas pire que celles de la vérité ?.
Le mensonge aura pour décor la famille, les amis, les inconnus...l’auteur parle des couples, de la jalousie, des conflits générationnels avec pour toile de fond, la maladie, la mort, la vieillesse, l’argent, le voyages...
Avec Arrière saison : un homme et une femme se rencontrent à la fin de l’été....lui musicien de 39 ans....elle 41 ans travaille dans une association de théâtre pour enfants. Tous les deux ont un passé douloureux....Il apprendra qu’elle est riche alors cet amour naissant est retenu....par honte il cache sa situation financière qui n’est pas aussi belle que la sienne ; il omettra de dire toute la vérité mais est-ce qu’il faut tout dire ? Ne peut-t-on pas avoir un jardin secret même avec les gens que l’on aime ?.
Avec la Nuit à Baden-Baden est mis en scène un couple. Lui a une amie Thérèse, mais il vit avec Anne depuis 7 ans. Cette nouvelle se passe entre Francfort et Amsterdam...Il cache son amitié avec Hélène pour éviter les jalousies, les scènes de ménages, les représailles et du devoir de se justifier. Pour éviter les conflits il ne prendra pas ses responsabilités. Doit-on avoir avoir une totale transparence pour les êtres avec qui l’on vit ?
Avec La maison dans la forêt , une famille s’installe à la campagne, loin de tout, du monde, de la vie...Lui écrit et s’occupe de la maisonnée et elle est un écrivain confirmée... Ils
ont souhaité se retirer à la campagne, le temps de l’écriture d’un livre, mais une fois le roman de sa femme terminé, lui voudra conserver cet éloignement pour garder cette tranquillité. Il tait ce désir à sa femme et fera tout pour rester dans cette maison. Il cachera les lettres, les journaux qui dévoilent le nom de celle qui a reçu un prix littéraire et qui n’est autre que celui de sa femme, il évitera tout contact avec les gens du village.
Ce que sa femme et sa fille prenaient pour de la tranquillité et de la sérénité, va se retourner contre eux. Ils vont vivre dans un enfermement parce que lui craint la persécution. Dans cette nouvelle il y a du suspense.
L’inconnu dans la nuit parle d’un étrange personnage assis à côté du personnage principal dans un avion mais qui est  vraiment cet homme ? Un fabulateur ? un angoissé ? un homme qui se raconte ?.
Son vécu est un peu rocambolesque, fou ! et son voisin l’écoute d’abord  par correction...curieuse vie que celle de cet inconnu qui met en scène sa relation avec une femme. L’histoire est lugubre, difficile, le suspense est captivant...
Nous faisons parfois des rencontres que nous oublierons mais qui nous éprouvent....et qui nous font nous interroger sur nôtre propre existence.
Le dernier été parle d’un homme professeur à New York. Il se rend compte en faisant le bilan de sa vie qu’il a vécu sur des leurres. L’idée de son bonheur avait été trompeur. Il invite ses enfants et petits enfants pour se rapprocher d’eux et de sa femme. Il décide de mettre un terme à son existence parce qu’il souffre. Il cache une maladie grave pour protéger les siens, mais tout ne se passe pas comme prévu...cet été sera t-il vraiment le dernier de sa vie ?
Bach à Rugen, évoque un père et son fils, ou plutôt leur relation, et leur passion de la musique classique. Le fils invite le père à un petit voyage dans le but de se rapprocher de lui...Mais ils n'éprouvent que froideur et distance; vont t-il parvenir à se parler, se pardonner ?
Le voyage vers le sud...Une femme dans une maison de retraite se réveille un jour avec le sentiment de ne plus aimer ses enfants alors qu'ils sont aimants et présents avec elle. "L'amour ne devrait pas être affaire de sentiment mais de volonté", phrase cruciale qui va mener le leitmotiv de la nouvelle ! Cette femme pense qu'elle a raté sa vie parce qu’elle n’a pas suivi son coeur ni l'homme qu'elle a vraiment aimé. Elle s’est marié à un autre amour moins important pour elle avec lequel elle a eu des enfants...
Sa petite fille lui propose un voyage vers le sud car elle a retrouvé la trace de son premier amoureux. Si au début sa grand-mère est furieuse et regrette de s’être confiée à sa petite fille, elle finira par renouer avec sa vie et ses sentiments d’avant.
"Les grandes décisions qu'on prend dans la vie ne sont pas justes ou mauvaises, on vit seulement des vies différentes" . Les décisions que l'on prend plutôt que d'autres influencent le destin.

Voilà des thèmes chers à l’auteur et qui sont intéressants. Il nous interroge sur la relation à l’autre. Tous ont lieu pendant  l'été, est-ce que cette saison propices aux mensonges ?
Nous sommes tous un jour ou l'autre confrontés à un mensonge, soit nous y sommes à l’origine ou bien le témoin. Est-ce vraiment grave ? peut-on tout dire ?
La vie n'est pas une science exacte mais affaire de sentiments et d'émotions, basées sur les relations. Nous sommes de toutes façons seul face à nous même. Il y a des mensonges qui peuvent amener à des drames et d'autres qui permettent de les éviter mais aucun ne sera anodin !
L'auteur ici décrit des relations ambivalentes, déséquilibrées, où l'autre tient une grande place. L'auteur a su décrire des personnages tourmentés, leur psychologie est travaillée, profonde.
Que l'on veuille protéger ses proches, ou que ce soit par égoïsme ou par crainte,  il est évident que parfois le mensonge peut servir à nous dissimuler.
Les relations ici sont faussées par les non-dits, les dissimulations ; Est-ce que pour autant cela les rend moins humaines ? Pas sûr.  Le mensonge permet de décrire la complexité des êtres humains et des relations. Les choix de vie que nous faisons peuvent influencer toute une famille mais il n'y a pas de bon ou de mauvais mensonges, il n’y a ce que nous en faisons...
La nouvelle qui m'a le plus émue est celle de cet homme malade, qui souhaite vivre une dernière fois entouré de ses proches le temps d’un week-end, car il sait qu'il va mourir...il a décidé le jour de sa mort :  avant que la maladie ne le rende trop dépendant ; et puis également Le voyage vers le sud qui met en conflit les générations et un retour aux sources inattendu.

L'auteur dans des nouvelles bien différentes les unes des autres, celle de l'inconnu est étrange et surprenante, veut montrer que le choix de parler, de se taire, de mentir ou pas nous est propre à chacun; mais il faut assumer et ceux qui en sont témoins peuvent nous aider à les dépasser en nous comprenant sans nous juger.
Parfois le lecteur se place du côté du menteur dont il  approuve le choix.
L'écriture est belle, douce, parfois poétique. Elle nous parle au plus profond de nous et nous pouvons même nous retrouver dans les traits de caractères de certains personnages. Nous pourrions écrire même la suite  tout simplement de ces nouvelles parce que toutes peuvent être les prémices, l’ouverture d’un roman.

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
J'aime bien cet auteur, merci pour le rappel, j'avais noté ce nouveau titre et ... un peu oublié !
Répondre
A
Des nouvelles qui ont l'air très "douces" à lire.
Répondre
M
<br /> <br /> Douces mais qui nous parlent.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Oups, ne tiens pas compte de mon message précédent, et même supprime-le (les) : j'ai vu à la fin qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles... Ça m'apprendra à sauter la 4ème de couverture pour<br /> aller directement à ce que tu penses, toi. :o/
Répondre
M
<br /> <br /> Pas grave <br /> <br /> <br /> <br />
C
Je n'ai pas trop compris ta note de lecture.<br /> Les "titres" (on dirait des titres en tout cas) en italiques correspondent-ils à d'autres oeuvres dont ce volume serait un tome ou sont-ce des titres de chapitres de ce même livre ?
Répondre
P
J'ai dû lire quelque chose de cet auteur mais quoi?<br /> Les nouvelles, j'aime toujours, à petites doses.<br /> Je retiens...<br /> Bonne fin de semaine.
Répondre
M
<br /> <br /> Oui comme toi j'aime les nouvelles mais juste de temps en temps.<br /> <br /> <br /> <br />