Auteur : Didier VAN CAUWELAERT
Genre : roman
Éditions : Le livre de poche
Date : 1995
Nombre de pages : 120
ISBN : 978-2253138532
Quatrième de couverture :
Aziz est né en France, de parents inconnus. Recueilli par les Tsiganes des quartiers nord de Marseille, il a grandi sous la nationalité marocaine, n'ayant pas les moyens de s'offrir un faux passeport français. Profes-sionnellement, il s'est spécialisé dans les autoradios : il les vole et les revend. Sa vie bascule le jour où le gouvernement décide une grande opération médiatique de retour au pays. Le voilà confié à un jeune et idéaliste « attaché humanitaire », chargé d'aller le « réinsérer dans ses racines », et qui lui demande où se trouve son lieu de naissance. Le doigt d'Aziz montre au hasard, sur la carte du Maroc, une zone vierge du Haut-Atlas. Et l'aventure commence... Avec ce voyage initiatique, cette histoire d'amitié imprévisible entre deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer, Didier van Cauwelaert nous donne un roman drôle et poignant, qui a obtenu le prix Goncourt en 1994.
Mes impressions :
Je souhaitais une lecture légère et je pense que ce petit roman en était une mais
derrière ses faux airs de liberté, se cachent quelques souffrances.
Aziz est un enfant recueilli par des tziganes, ses vrais parents sont morts dans un accident de voiture.
Ses « parents » adoptifs le nomment ainsi au vu de l'origine de la voiture accidentée qui était une Ami 6.
Il gardera les traces des ses origines tout au long de son périple.
Aziz grandit à Marseille sous la nationalité marocaine. À 18 ans il n'a d'autre
occupation que de voler des autoradios et de les revendre. Il tombe alors amoureux de Lila mais le jour de ses fiançailles, il se voit arrêter pour le vol de la bague de sa promise et possession
de faux papiers. Le gouvernement qui est en charge d'expérimenter une nouvelle lois sur le retour au pays lui attribue un « attaché humanitaire » Schneider, qui devra le reconduire chez
lui, lui trouver un métier et l'aider à se réinsérer.
Tous deux partent alors au Maroc pour une destination imaginaire, seulement connue par Aziz. Schneider rêve d'écrire un roman qui raconterait leur aventure, ce qui lui fait du bien moralement
puisqu'il vient de rompre avec sa femme. En route ils rencontrent Valérie....
Je suis restée sceptique, car la thématique me plaisait bien mais j'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire. Cependant ce roman est à la fois, poignant, drôle, rapide, le lecteur n'a pas le
temps de se poser.
Un jeune homme qui au départ est sans identité devient au fil des pages l'ami, le
fiancé, le fils et le frère de différents personnages et ainsi il va se créer une identité à part entière.
Ce livre est en fait une dialectique, un retour sur soi doublé d'un voyage initiatique en quelque sorte. Le début de l'histoire rejoint la fin et nous en sortons transformés, comme Aziz.
Avec une certaine ironie doublé d'une nostalgie, l'auteur nous fait voyager à travers le pays, les gens, les sentiments.
J'ai trouvé la fin beaucoup plus intéressante, touchante et émouvante que le début qui lui m'a semblé un peu brouillon. Je note aussi que certaines situations m'ont parues faciles alors que le
contexte ne l'était pas.
Le style est très agréable, rapide mais efficace.
L'auteur me semble t-il a souhaité jouer la carte du dépaysement en posant un
regard objectif sans être moralisateur sur les conditions des immigrés. Pari réussi.