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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 20:24

Rendez-vous chez Tiffany

 

Auteur : James PATTERSDON

Genre : Roman Étranger
Éditions : L'archipel
Date : 2010
Nombre de pages : 276

ISBN : 978-2809803167

 

Quatrième de couverture :

 

Son premier ami … : À huit ans. Jane est une petite fille comme tant d'autres. Ses parents ont divorcé et elle vit avec sa mère, une productrice de Broadway qui n'a guère de temps à lui consacrer. Pourtant Jane n'est jamais triste ni solitaire : elle a un ami, Michael, qu'elle est la seule à voir et à entendre.

 

Son premier amour … : Hélas, les amis imaginaires, ne sont pas éternels. Un jour, il leur faut partir. C'est ce qui explique Michael à Jane au soir de son neuvième anniversaire, ajoutant qu'elle ne sera pas triste puisqu'elle ne se souviendra pas de lui.

 

Vingt-trois ans après ! : Les années ont passé. Jane est devenue une trentaine séduisante et une scénariste à succès. Côté cœur, sa vie est cependant un échec. Michael ? Elle ne l'a jamais oublié. C'est alors qu'elle le croire dans les rues de New York, tel qu'il est resté en son souvenir.

 

Mes impressions :

 

Michael n'est pas vraiment humain, il est mi Ange gardien, mi ami imaginaire ; ses besoins matériels sont satisfaits seulement par un claquement de doigts, ce qui facilite grandement les choses...

Il se trouve être en vacances à New York entre deux missions mais au détour d'une rue à son grand étonnement il aperçoit Jane, laquelle il avait eu sous son aile jusqu'à ce qu'elle atteigne ses 9 ans. Il était l'ami imaginaire qu'elle s'inventait pour oublier qu'elle était délaissée par ses parents...

Jane a depuis bien grandi, elle est restée rondouillarde et pas vraiment à l'aise avec son physique. ! Elle est scénariste et essaie même de mettre en scène et de réaliser sa propre histoire : la vie rêvée d'une petite fille qui pour surmonter les absences familiales, se créé un ami imaginaire.

Elle travaille avec sa mère, « grande » dame, qui aime l'argent et qui est toujours aussi envahissante pour compenser paradoxalement ses manquements. Elle essaie sans cesse d'influencer les choix de sa fille.
Son petit ami Hugh est très intéressé par sa carrière et il en oublie ou se sert des sentiments qu'éprouve Jane pour essayer de devenir un grand acteur.
Michael ne l'a jamais oubliée, elle non plus apparemment. Ce qui n'est pas coutumier, puisque les enfants normalement ne se souviennent pas de leur ami imaginaire dixit Michael ; d'ailleurs ils sont les seuls à les voir et à les entendre...

Alors pourquoi ces deux êtres se croisent-ils encore 23 ans après ?
Jane se souvient de lui comme étant un jeune homme charmant et terriblement gentil et il n'a pas changé physiquement puisque le temps n'a pas de prise sur lui. Est-ce que leur rencontre va finalement se matérialiser en une belle histoire d'amour ?
Vont-ils pouvoir se retrouver et s'aimer malgré le « métier » de Michael , qui consiste à être l'ami imaginaire des enfants ?.
En attendant tous deux vont revisiter le passé.

Quelle jolie histoire , une comédie douce et amère comme j'aime lire de temps en temps. Elle est dépaysante à souhait même si les bons sentiments sont presque omniprésents. Elle allie le fantastique, la romance pour le plus grand plaisir peut-être des lecteurs de Musso et Lévy ! Lesquels, s'ils s'y plonge dans ce livre sauront sans doute l'apprécier.
Patterson, qui est aussi un écrivain de thriller, a troqué sa plume pour la tremper dans du miel tout en conservant une part de suspense.
Cette histoire m'a amenée dans un univers un peu surnaturel, fait d'émotions et de douceur.

Il y a deux mondes ici, celui dans lequel Jane évolue, même si elle semble avoir les travers d'une fille de famille aisée, elle subit travail et lien de filiation problématique et puis il y a l'univers de Mickael; lequel semble être tout en tendresse et en nuance.
L'écriture est fort agréable et incite à une lecture rapide. Les rebondissements sont nombreux, variés, jusqu'à la révélation que percevra Michael … Quel est la vrai raison de sa présence à New York ?
Il y a vraiment une magie dans ce livre qui pousse à croire à ces amis imaginaires ; ce roman a le mérite de nous faire revenir en arrière. De nous faire revivre peut-être notre enfance en nous rappelant que parfois quand on a mal on essaie de trouver des moyens d'alléger nos souffrances en créant des personnages de fiction.
L'histoire bien que simpliste a une forte thématique.
Mais l'auteur n'est pas dupe, il s'agit bien d'une belle histoire qu'il nous conte et tant pis si la fin est prévisible, cela fait du bien de lire un peu de légèreté ici bas en mêlant le fantastique et le réel. La greffe prend, ses deux mondes se complètement, s'imbriquent pour notre plus grand plaisir.
Un livre que je recommande pour cette période estivale avant la rentrée ...

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 17:20

Le bal des célibataires

 

Auteur : Michel PEYRAMAURE
Genre : Roman
Éditions : Robert Laffont

Date : 2005
Nombre de pages : 297

ISBN : 978-2221104552

 

Quatrième de couverture :

 

1919, la Paix est revenue. Cécile, l'héroïne de L'Orange de Noêl a appris que sont mari était mort dans les tranchées. La femme qui le lui annonce s'appelle Sylvaine Elle aussi a aimé Pierre. Puisqu'il n'y a plus d'hommes au village. Cécile et Sylvaine, devenues amies, prennent ensemble l'initiative extraordinaire d'organiser un grand bal où seront invités tous les célibataires de la région. Avec un seul objectif susciter les rencontres, vaincre la solitude et le chagrin, que les couples se fassent et que la vie reprenne ses droits ! Une histoire émouvante iconoclaste et joyeuse, une magnifique leçon de vie.

 

Mes impressions :

 

Rappelez-vous, dans « L'orange de Noël », Cécile institutrice en période de pré-guerre, en 1913 amène jusqu'au certificat d'étude Malvina, jeune fille un peu simple, qui paraît attardée mais qui fera alors la fierté de tout un village.
Cécile et Pierre frère de Malvina tombent amoureux mais le devoir appelle ce dernier qui s'en va en guerre. Cécile attend la naissance de son premier enfant. Mais Pierre ne reviendra pas vivant.
Ici la Maïra mère de Pierre, de Malvina, de Flavie et de deux frères habite ses Terres dans sa maison; lorsqu'elle meurt, Cécile conserve les murs et tant bien que mal continue de l'habiter. Son fils petit-Pierre grandit alors sans figure paternelle mais en présence de sa mère et de sa tante Malvina.
Un jour alors que Cécile songe à vendre la propriété car cela demande trop de travail pour la remettre en état, une femme du nom de Sylvaine s'arrête chez eux et raconte qu'elle a aimé Pierre...Elle restera et les deux femmes deviendront amies.

L'adaptation pour la télévision de L'orange de Noël a donné à Michel Peyramaure l'idée de cette suite... nous retrouvons donc Cécile et Malvina et quelques habitants du petit village de Corrèze; Les personnages ont évolué, grandi et l'ambiance est quelque peu différente puisque la Guerre se finit et l'après Guerre a laissé un village habité majoritairement par des femmes.
Nous partageons leur quotidien dans ce petit village, retiré mais qui nous émeut parfois.
Malvina, la narratrice nous en parle avec passion.
Elle nous raconte les couples qui se forment, atypiques, discrets, ou bien extravagants suite au fameux bal organisé par Cécile et Sylvaine,
Toutes deux aiment les mêmes hommes et cela crée des tensions palpables mais l'amitié est plus forte que tout finalement et ce livre en témoigne.
Sur fond de l'après première Guerre nous vivons au rythme des saisons et nous plongeons entièrement dans ce bain de fraicheur et joyeux que nous fait prendre Peyramaure.
Ses descriptions rendent les scènes attrayantes, il y a des rebondissements qui semblent être des commérages, et puis il y a la vie tantôt paisible, tantôt difficile. Il s'agit en quelque sorte d' une comédie de mœurs; les femmes font face à leurs conditions, se lient entre elles, une complicité singulière voit le jour.

Et le progrès tend à se développer, puisque la venue d'un électricien va engendrer des travaux pour installer l'électricité.

Malvina est la confidente, la personne à qui on raconte ses histoires de cœurs, ses peines, ses doutes, elle est attentive et passionnée par la vie du village ; elle connait tout de cette communauté rurale ; elle reçoit les confidences sur le pas des portes. Elle écoute les ragots mais jamais ne les colporte ; ou alors elle les adoucit.

Une histoire ou le destin des femmes est longuement présenté.
Toutes ont des personnalités différentes. Je me suis attachée à Sylvaine, qui derrière son fort caractère se cache une femme humaine et sensible, sympathique et entière mais aussi à Malvina qui nous révèle dans un langage parfois osé mais jamais critique ce qu'elle voit et ce qu'elle reçoit comme confidences. Tolérante, elle reste humble.

Une suite que j'ai du mal à quitter ; pendant la lecture, je me sentais observatrice de ce petit monde et je m'y plaisais.
Merci Monsieur Peyramaure pour votre plume habile !


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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 17:08

Sans elle

 

Auteur : Alma BRAMI
Genre : Roman
Éditions : Folio

Date : 2011
Nombre de pages : 164

ISBN : 978-2070402571

 

Résumé site Evène :

 

Léa a dix ans. Brutalement confrontée au monde des adultes, elle n'a, pour se défendre, que ses mots à elle. Elle est comme Alice au pays des merveilles, projetée dans un monde d'ombre et d'inconnu. Pourtant, grâce à son innocence et à sa volonté, elle saura retrouver le chemin de la lumière.

 

Mes impressions :

 

J'ai été profondément touchée par cette petite fille Léa de 10 ans qui se trouve confrontée à la mort de ses proches. La disparition de son père puis celle de sa sœur dans un accident vont laisser des traces.
Peut-t-on surmonter de tels drames et comment ?
Sa mère dépressive elle même ne sait pas comment continuer de vivre sans son mari et sans sa fille. Leur absence lui pèse plus que tout.
Elle déprime, au point de ne plus sortir de son lit alors Léa doit apprendre à survivre, seule et en prenant soin de sa mère.

« Sans elle » c'est aussi, « sans eux », sans Solène, sans son père et finalement sans sa mère qui ne peut plus faire face et qui laisse Léa faire avec cette solitude.

J'ai eu mal pour sa maman; de voir comment son désespoir se traduit et pour Léa, de lire avec quelle force elle essaie de se maintenir debout. Quelques personnes comme Kevin son copain de classe l'aideront à surmonter à coup d'énergie du désespoir.
On sent bien dans ses mots justes et forts que Léa ressent de la culpabilité « pourquoi Solène et pas moi ? » et elle essaie de trouver sa place dans ce monde fait de vide, sans réelle famille maintenant que sa sœur lui a fait défaut,
Elle décrit le poids de l'absence, ses journées sont remplies de celle de Solène alors pour ne pas l'oublier
elle la fait revivre ; elle remplie des pages d'émotions, de sentiments et de souvenirs.
Avec des mots d'enfants et des croyances parfois justes, elle tente de surmonter sa peine et ses douleurs. Elle évoque le passé et invoque Dieu...Il faut que Solène revienne.

Ainsi Léa se débat entre la réalité et celle qui devrait être. La suite des choses veut que les parents disparaissent avant les enfants et non l'inverse.
Elle se pose des questions sur la mort, la vie, la douleur, les relations et elle prend conscience que la mort est irréductible.
Avec lucidité, justesse des sentiments et des émotions, Léa rend un terrible hommage à sa sœur mais aussi à son père. Elle nous fait partager les bons moments passés, elle cite des anecdotes, qui deviendront des souvenirs parfois tendres parfois rieurs ou parfois douloureux. Elle nous fait partager ses angoisses.

Je cite cet extrait qui m'a bouleversée : « Le manque, toujours ce manque, ce trou béant, ce vide glacial en moi, tombe de Solène dans mon corps, mon goût de cendre. Poussière de chagrin.
Le manque c'est comme un refrain d'une chanson très longue. Ça revient, lancinant, ça grignote. Solène, c'était mon antidote, c'était un organe vital, tous mes sens réunis. Solène c'est ce que j'aimais le plus de moi. »

Vide de vie elle s'emplit de souvenirs pour mieux rebondir...Jusqu'à toucher le fond et retrouver l'espoir...comme sa maman.

Ces deux pertes la feront grandir après avoir compris ou presque la solitude de ce monde de « grands », après avoir été propulsée dans un monde inconnu. De l'ombre elle va passer à la lumière grâce à sa volonté et à son instinct de survie.
Ce récit est fort émouvant, la description de ce monde d'absence vue par une enfant n'était pas un pari facile et pourtant Alma Brami y parvient sans pathos.

Premier roman émouvant.
J'ai ressenti l'ampleur des silences de la mort et j'ose écrire que ce que Léa a vécu représente au plus juste les sentiments et les conséquences de la perte d'êtres aimés. Mais j'ai du mal à exprimer tout cela c'est pourquoi mes impressions écrites sont confusent.

 

Je remercie Laeti de ce don de livre et pour connaître ses impressions sur cette lecture, c'est ICI.

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 18:07

Come back

 

Auteurs : Christian et Éric CAZALOT

Genre : Roman contemporain

Éditions : XO éditions

Date : 2011

Nombre de pages : 394

ISBN : 978-2845634909

 

Quatrième de couverture :


Enfin ! Pour la première fois, Hélène Lancel, la star du cinéma français, a accepté un rôle à la télévision. Producteurs, scénario, décors, casting : tout est bouclé en un temps record.
Le jeune Jamal, un inconnu choisi pour le premier rôle masculin, fait chavirer les coeurs, de la chargée de casting à l'assistante de prod. Même Hélène...
Et le tournage démarre dans l'effervescence. C est alors que survient un premier incident. Puis un autre, plus grave, et encore un autre.Quelqu un est prêt à tuer pour que ce film ne se fasse pas.Quelqu un qui a préparé son coup de très très loin...

 

Mes impressions :

 

Je tiens à remercier une nouvelle fois Ys de News-book, qui m'a offert ce second partenariat.
Je remercie également les éditions XO 
 

 

Come-Back c'est l'histoire d'Hélène Lancel, grande actrice de cinéma qui n'a pourtant plus eu de proposition de tournage depuis deux ans; elle accepte sans réel engouement alors mais sur les conseils de son agent et de son attaché de presse de tourner pour la télévision....Elle pose néanmoins ses conditions comme toutes les grandes artistes qui se respectent.

Toutes les chaînes alors la convoitent …

Elle est très attachée à Lionel son secrétaire et à Jacobson son psychiatre auprès de qui elle demande conseils à n'importe quelle heure du jour et/ou de la nuit, il est du reste très proche d'elle.
Françoise est la productrice ; elle est mariée à Daniel ; ensemble ils ont deux enfants.
Julien son neveu gay, est scénariste, il fait équipe avec Caroline, jeune femme très nature et quelque peu perturbée ; tous deux s'entendent à merveille.

Françoise est entourée de Jacques Dubreuil, directeur de fiction d'un chaine du service public...
Beaucoup de personnages gravitent autour d'Hélène mais une fois intégrés les rôles de chacun, cela ne m'a pas paru lourd ou gênant.
Du reste, nous apprenons beaucoup sur l'envers du décors ; sur les coulisses et sur le tournage d'une TV film ; qui est qui et qui fait quoi : la directrice artistique, la responsable de casting, les figurants, les scénaristes, la directrice d'écriture, le metteur en scène, les responsables de la chaine et bien d'autres protagonistes.

Ce qui nous permet alors de plonger efficacement et complétement dans cet univers particulier. Les auteurs CAZALOT se servent des personnalités et services cinématographiques existants, pour écrire une fiction qui rejoint la réalité et vice versa.On s'y croit vraiment.
Ce livre est une comédie de mœurs remplit d'humour, d'amour, d'amitié, de clichés sur cet univers médiatique, tel la drogue, les mésententes au sein de l'équipe de tournage etc, mais il y a aussi des rebondissements, du suspense, sans oublier une intrigue policière qui vient compléter ce tableau, sous couvert de Louise qui occupe un poste d'assistante, qui est dans l'ombre mais qui pourtant jouera un rôle dans les accidents qui arrivent les uns à la suite des autres sur le tournage.
Ce livre m'a fait passer un bon moment ; j'ai aimé sa construction : telle une pièce de théâtre, les auteurs sont présentés et les actes sont joués.
Les clichés sont tenaces : trahison, romance, promotions diverses, cachets, difficultés financières, voire faillite, relations particulières, transferts, engouement des fans....
Les auteurs prennent plaisir à ridiculiser les personnages, dans leurs travers.
Ils peuvent être déjantés, hautains, prétentieux, ou bien timides et mal dans leur peau mais toujours attachants.
Les frères Cazalot représentent aussi bien l'univers des artistes que celui du commun des mortels ; ils les mêlent et le résultat est un roman divertissant ! Il est pour moi une réelle bonne surprise. Premier roman à 4 mains réussit. Parfait pour une lecture estivale.

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 18:21

 

Betty et ses filles

 

Auteur : Cathleen SCHINE

Genre : Roman étranger
Éditions : Phébus
Date : 2011

Nombre de pages : 317

ISBN : 978-2752904454

 

Quatrième de couverture :

 

Que faire quand on a 75 ans et que votre mari parle soudain de " différences incompatibles " et demande le divorce après cinquante ans de mariage ?

Désespérée, Betty Weissmann se réfugie à Westport, dans le Connecticut, dans un cottage au bord de la mer. Bientôt ses deux filles quinquagénaires l’y rejoignent. Agent littéraire à succès, Miranda est tombée en disgrâce après plusieurs scandales retentissants. Quant à Annie, divorcée et mère de deux grands enfants, elle peine à joindre les deux bouts. Mais bientôt l’amour ressurgit dans la vie des deux soeurs. Septième roman de Cathleen Schine, Betty et ses filles est celui de la deuxième chance. L’auteur y confirme qu’elle a l’humour ravageur. Son univers rappelle à plusieurs égards celui de Woody Allen qui mêle si bien insolence et mélancolie. Admirablement construit et mené tambour battant Betty et ses filles brasse avec un talent percutant intrigues amoureuses et scènes crépusculaires.

Cathleen Schine est née en 1953 à Westport dans le Connecticut. Peu après avoir obtenu un diplôme d’Histoire médiévale à l’Université de Chicago, elle exerce ses talents de journaliste dans les colonnes du New York Times et du Sunday Magazine. Elle a écrit sept romans qui ont tous obtenu un immense succès aux États-Unis, dont Rencontre à Manhattan (Mercure de France, 2008), La Lettre d’amour (Nil, 1998), Destinataire inconnu (Pocket, 1999), Martha, Darwin et moi (Lattès, 2000). Elle est considérée outre-Atlantique comme un des écrivains les plus inventifs de sa génération.

 

Mes impressions :

 

Je remercie Ys de News-book et les Éditions Phébus  pour ce partenariat qui m'a permise de découvrir l'auteur Cathleen Schine.

L'auteur part d'une sujet de société qui est le divorce pour décrire une famille qui en sort perturbée.

Lorsque Joseph décide de quitter Betty pour aller vivre avec Felicity ; Betty elle, part vivre à Westport dans un cottage appartenant à son cousin Lou. Les filles de Betty la rejoignent ; là elles trouvent une femme âgée qui essaie d'être forte mais qui ne l'est pas ; déprimée, elle boit trop et trop souvent de l'alcool.

Annie et Miranda ne sont pas les filles biologiques de Joseph mais l'aiment comme tel, toutes deux sont célibataires et âgées d'une cinquantaine d'années.
Aux côtés de leur mère qu'elles essaient de soutenir, elles vont rencontrer des hommes et tomberont amoureuses.

Les deux sœurs sont très différentes.
Annie libraire a deux grands enfants qui vivent leur vie, loin d'elle mais qui restent très attachés. Elle est criblée de dettes. Miranda suite à une vie mouvementée , affublée d'une personnalité rebelle et extravagante, ancien agent littéraire égocentrique qui a fait faillite souffre d'une très mauvaise réputation. Le scandale ne l'a pas épargnée. Seule sa mère a compris que les conséquences de son attitude sont en fait dues à un sentiment d'innocence suprême..
Elle a une vie comparable aux genres littéraires dans lesquels elle s'est spécialisés, c'est à dire populaire et dégradant.
Alors que le père Joseph divorce d'avec Betty ; il soulage sa conscience et sa culpabilité en s'imaginant qu'il est généreux …
Certaines situations sont loufoques ; les personnages les tournent à leur avantage ; et comme le dit le résumé, nous ne sommes pas loin de l'univers de Woody Allen.
La bourgeoisie a une grande place dans ce roman puisque les personnages évoluent dans un milieu opulent; La vie de ses trois femmes juives aisées de la côte ouest s'organise peu à peu autour de soirées, de sorties, de rencontres diverses, de joies et de tourments...il y a tantôt de la bonne humeur, puis des larmes, des trahisons, puis s'ajoutent des difficultés financières. Le passé y a sa place ; ressurgit alors les souvenirs, parfois heureux et d'autres malheureux, des regrets, des remords, des doutes.
Ces trois femmes s'aident mutuellement ; les filles sont très proches de leur mère. Elles se serrent les coudes pour avancer.

Ainsi sont mis en scènes les relations familiales, filiales, professionnelles, amicales et amoureuses.
Des faits de société sont évoqués, les intrigues amoureuses et les relations triangulaires sont largement exploitées.
Le divorce est parodié, s'ensuit les conséquences qu'il occasionne, avec les difficultés financières, la déprime, les habitudes chamboulées, la reconstruction, l'exercice de mémoire.
L'auteur donc nous décrit dans un langage bienséant, les convenances et la vie de ses 3 femmes.

 

J'ai trouvé qu'il y a un décalage entre l'époque décrite actuelle et le ton du récit qui fait dans les mondanités et la frivolité. C'est donc ce qui en fait son charme.
Ce style désuet plairait aux lecteurs de Jane Austen.

 

Le récit est ponctué de nombreuses références littéraires et cinématographiques.
Le narrateur peint l'histoire de ces trois femmes avec force et conviction ; et il s'implique dans sa perception.
La fin est claire, limpide avec quelques chamboulements et je me sépare de ces personnages difficilement ; car finalement je m'y suis attachée : ils traversent une période douloureuse et peinent à se redresser. La justesse des émotions en fait un livre fort, émouvant mais non dénudé d'humour.
J'ai beaucoup aimé la couverture qui reflète une bouffée d'oxygène comme l'est le livre.

 

L'avis de Aifelle, c'est ICI.


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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 07:07

La-septieme-vague.jpg

 

Auteur : Daniel GLATTAUER

Genre : Roman
Éditions : GRASSET
Date : 2011

Nombre de pages : 352

ISBN : 978-2246765813

 

Quatrième de couverture :

 

Leo Leike était à Boston en exil, le voici qui revient. Il y fuyait la romance épistolaire qui l'unissait en esprit avec Emmi. Elle reposait sur trois principes : pas de rencontres, pas de chair, pas d'avenir. Faut-il mettre un terme à une histoire d'amour où l'on ne connaît pas le visage de l'autre ? Où l'on rêve de tous les possibles ? Où l'on brûle pour un(e) inconnu(e) ? Où les caresses sont interdites ? "Pourquoi veux-tu me rencontrer ?"demande Léo, inquiet. "Parce que je veux que tu en finisses avec l'idée que je veux en finir"répond Emmi, séductrice. Alors, dans ce roman virtuose qui joue avec les codes de l'amour courtois et les pièges de la communication moderne, la farandole continue, le charme agit. Léo et Emmi finiront de s'esquiver pour mieux... s'aimer !

 

Mes impressions :

 

Le deuxième tome des aventures d'Emmi et de Leo est enfin là et je l'ai lu en une seule journée !
Enfin les lecteurs ont pu suivre de près leur histoire qui est loin d'être décevante.
Elle représente la communication moderne ; et en matière de langage, on peut dire que Daniel Glattauer est vraiment excellent ! Il manie les mots et sa plume à la perfection. On retrouve de la poésie, de l'humour, de l'amour il s'amuse et ça se sent. Il est romantique et ça se transpire dans ce second opus.

Petit rappel du premier tome, Léo et Emmi se sont « rencontrés » suite à une erreur de destinataire de courriel ; ainsi un échange épistolaire voit le jour ; une histoire née, histoire qui les fait sortir du réel pour se consacrer ou presque au virtuel. Pendant plusieurs mois ils échangent des courriers électroniques et le feeling passe entre eux, ils décident même de se rencontrer en chair et en os mais....fin du premier tome, la rencontre ne se fera pas....et Léo fuit à Boston.
Mais dès le début de se second tome la rencontre a lieu et elle ne nous trahira pas !
Si dans le premier tome, tout tournait autour de « est-ce que nous devons nous rencontrer », ici le roman s'articule sur « comment et de quelle sorte devons nous continuer à communiquer »
L'écriture est séduisante, l'auteur se met dans la peau des deux personnages sans complexe et parvient à nous faire ressentir et à nous révéler leur sentiment les plus intimes.
On y croit, l'histoire est crédible, on partage le quotidien des deux personnes et on a vraiment envie de faire partie de leur échanges et d'être le ou la meilleure ami(e) de l'un ou de l'autre. Ils nous ressemblent parfois. Ils sont aussi proches de nous.
On les écoute, les soutient, les console, les conseille de façon muette.
Je crois que ce qui importe c'est leur parcours, ce qui fait qu'ils en sont arrivés là, et du comment ils en sont arrivés à s'aimer ; et non le but...les mots occupent la place essentielle et on s'aperçoit comment psychologiquement l'un ou l'autre lit entre les lignes, décortique les pensées de l'autre, les fait siennes ou les réprouve.L'auteur avec style fait passer les sentiments de frustration, de doute, de peur, de colère, d'espoir...derrière leur écran Léo et Emmi se livrent une lutte amoureuse qui les (nous) émeut, les (nous) trouble, les (nous) touche.

Les mots fusent, s'envolent, témoignent de leur attachement réciproque, décrivent leur sentiments, forts, intenses, sincères, parfois avec humour souvent avec subtilité et finesse. L'issue est belle et même si elle était perceptible, les rebondissements sont efficaces ! Vraiment un très bon roman, très actuel ! Je vous le conseille si vous avez aimé le premier tome, sinon je vous suffère de lire les deux, et vous verrez que vous ne verrez plus comme avant, c'est à dire froides et impersonnelles les relations sur la toile, du net.

À noter que la couverture laisse réveur et ce livre est approprié à une lecture estivale.

Le premier tome "Quand souffle le vent du nord" est présenté ICI.


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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 19:49

 

De l'eau pour les éléphants

 

Auteur : Sara GRUEN

Genre : Roman
Éditions : Le livre de poche
Date : 2009

Nombre de pages : 472

ISBN : 978-2253125808

 

Quatrième de couverture :

 

Ce roman pas comme les autres a une histoire exceptionnelle : en quelques mois, il a fait d’un auteur inconnu un véritable phénomène d’édition, le coup de cœur de l’Amérique. Durant la Grande Dépression, dans les années 1930, les trains des petits cirques ambulants sillonnent les États-Unis. Jacob Jankowski, orphelin sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur « plus grand spectacle du monde ». Embauché comme soigneur, il va découvrir l’envers sordide du décor. Tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités.
Sara Gruen fait revivre avec un incroyable talent cet univers de paillettes et de misère qui unit Jacob, Marlène la belle écuyère, et Rosie, l’éléphante que nul jusqu’alors n’a pu dresser, dans un improbable trio.
Plus qu’un simple roman sur le cirque, De l’eau pour les éléphants est l’histoire bouleversante de deux êtres perdus dans un monde dur et violent où l’amour est un luxe.

 

Mes impressions :

 

L'histoire se déroule à notre époque et en 1931. Jacob vit dans une maison de retraite, il se remémore et nous narre la période de grande dépression aux États unis, au sein d'un cirque.

À la suite d'un terrible accident dans lequel périssent ses parents, il erre quelques jours dans un état second et rejoint par hasard un cirque itinérant. Il se fait accepter, voire embaucher en échange des soins qu’il pourra apporter aux animaux puisqu'il était en passe d'obtenir son diplôme de vétérinaire. Ainsi il fait la rencontre de personnages tous mystérieux, parfois froids, impulsifs et tombe sous le charme de Marlène, femme du directeur du cirque ; ce qui va occasionner des problèmes au sein de l'équipe.
L'arrivée d'une éléphante, et donc d'un nouveau numéro va permettre au cirque de se refaire une santé mais sous les yeux d'August, l'époux, jaloux et brutal, les choses font être difficiles pour Marlène et Jacob.

Même si je n'ai jamais vraiment aimé le cirque, [peut-être parce que les animaux sont enlevés à leur milieu naturel et je les suppose malheureux], j'avoue que cette histoire est émouvante et troublante.
Jacob âgé de 93 ans, se souvient de son passé alors qu'il est dans une maison de retraite et les chapitres s'alternent dans le présent et le passé.
Il nous raconte sa vie, ses parents trop tôt disparus, et son intégration dans le monde artistique.
Il va y rencontrer Marlène épouse d'August, un homme rustre et brutal, aussi bien avec les hommes qu'avec les animaux de la ménagerie ainsi qu' une éléphante plus humaine et humble que les humains eux mêmes.
Tous les trois écorchés par leur vie passée vont peu à peu se construire un avenir alors que rien ne le présageait au départ.
Un livre fort et prenant, douloureux, parce qu'il y a de bons sentiments mêlés à des moins bons. Avec ce livre nous découvrons l'envers du décors : celui des maisons de retraites et celui des coulisses du monde du cirque et j'ai été parfois choquée de la dureté des portraits et des circonstances. La maltraitance des animaux y est précisément suggérée.
Finalement la morale de ce livre se révèle à travers les vies décrites qui peuvent changer du tout au tout grâce aux rencontres que l'on peut faire, heureuses ou malheureuses. Cela ne tient qu'à un fil.
Jacob et Marlène sont très attachants, parce qu'ils sont vrais et entiers et Rosie l'éléphante l'est de part sont intelligence rare.
Les souvenirs, tristes ou joyeux se succèdent et nous laissent une conscience aiguisée.
Je confirme que ma position reste la même : les animaux du cirque ne sont pas à leur place ; de même que les personnes âgées qui par faute de famille ou oubliés par elles se retrouvent dans un univers qui les rend tristes et qui les déroutent.
Tout ces sentiments sont décrits avec subtilité dans ce très beau libre qui fait appel à notre conscience et notre humilité.
L'auteur manie la plume avec perfection, il sait nous rendre les scènes vivantes et nous nous les imaginons facilement car le style est limpide et les descriptions parfaitement maitrisées.
L'auteur a du reste fait un excellent travail de recherche et j'ose espérer que les conditions ont changé, car cette histoire se déroule dans les années 30, l'auteur a retrouvé des notes , des anecdotes sur le cirque de cette période et elle nous les livre; peut-être que les conditions sanitaires et de traitements de ces animaux sont désormais satisfaisantes.

 

Laeti  a eu la gentillesse de m'envoyer ce livre et m'a donc permise de le découvrir. Vous trouverez son avis ICI.

 

À noter qu'un film a été tiré de ce livre, voir la bande annonce ci-dessous.

 

 


 
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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 07:04

Soeurs chocolat

 

Auteur : Catherine VELLE

Genre : Roman contemporain
Éditions : Le livre de poche
Date : 2009

Nombre de pages : 310

ISBN : 3010000013716

 

Quatrième de couverture :

 

Elles ne sont pas sœurs... elles sont Sœurs. Leur petite communauté au coeur de la France subsiste - difficilement - grâce au délicieux chocolat qu'elles produisent. Mais si elles manquent le rendez-vous au fin fond de la Colombie, la part de fèves de cacao qui leur est réservée sera immédiatement attribuée à d'autres.
Quittant leurs habits monastiques et le recueillement du cloître, projetées en pleine forêt amazonienne, elles découvrent un pays magnifique où grouillent anacondas, piranhas, araignées venimeuses et, pire encore, bandits convoitant leur trésor de fèves.

Prêtes à tout pour sauver leur communautés, elles vont changer d'identité, jouer au révolver, chanter et danser dans un cabaret infesté de malfrats...Une aventure haletante, et pleine de fantaisie, dans la plus pure tradition romanesque.

 

Mes impressions :


Ce roman est le premier que je lis de Catherine Velle, laquelle est à ce jour directrice de la communication du groupe Marie Claire.
« Sœurs chocolat » est son troisième.
Je pense que pour le savourer pleinement il faut faire abstraction de ses propres convictions religieuses et se mettre dans la peau des personnages, avouons-le parfois délirants !
Sœur Anne et sœur Jasmine doivent se rendre en Colombie, elles sont toutes deux choisies par la Mère Abesse de Saint Julien petite communauté Française pour acheter des fèves en Colombie, fèves spéciales qui font l'excellente réputation de leur chocolat.

D'ailleurs le très convoité prix de la Cabosse d'or qui récompense le meilleur chocolat mondial, leur est attribué avec, à la clef, cinq mille euros.

Mais la « Metropolitan Market Grocery », convoite la position et jalouse la qualité et la recette du chocolat que fabriquent les sœurs ; le secret est bien gardé par ses dernières, alors la MMG mandate Jérémie, jeune homme un peu farfelus pour mettre la main sur le secret des sœurs quant à la provenance des fèves utilisées par la communauté.

 

Les deux sœurs, savent que leur foi va être mise à rude épreuve dans un milieu ouvert, en proie à toutes les frivolités et tentations du monde qu'elles ont jadis décidé de quitter pour le calme la tranquillité et les prières dans l'Abbaye. Ensemble elles vont vivre une aventure rocambolesque et périlleuse
Sœur Jasmine, la novice est partagée. Le passé va refaire surface ; et sœur Anne, va avoir la responsabilité d'une jeune âme qui doit bientôt prononcé ses vœux.. Toutes deux sont pétillantes !
Mais laquelle des deux va se révéler à elle même ? Que va leur apporter ce périlleux voyage sur le plan personnel et communautaire ?
Je les ai trouvées bien courageuses, poussées par leur foi inaltérable ou presque …
Il y a de nombreuses scènes amusantes, des situations cocasses, des expressions très particulières bref beaucoup d'humour sur fond de foi et de dévotion !
L'ambiance déjantée, le caractère des soeurs m'ont fait penser à la personnalité de l'actrice Whoopi Goldberg dans Sister Act.

Tout au long du livre, les péripéties, les aventures rocambolesques, les quiproquos, les non-dits sont sans limites et soutenus par un rythme effréné.
Il y a des gentils et des méchants mais tous sont sympathiques et parfois très attachants, de part leur passé et leur quête initiatique. Un retour sur soit même qui n'est pas sans conséquences.
L'écriture est pleine de charme parce qu'elle est simple et habile. Elle nous plonge dans un univers singulier.
Il fallait oser, et Catherine VELLE l'a fait !
Un livre qui détend ; parfait pour cet été.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 18:17

La musique des Kerguelen

 

Auteur : Olivier BASS
Genre : Roman contemporain

Éditions : La découvrance

Date : 2009

Nombre de pages : 150

ISBN : 978-2842-656225

 

Quatrième de couverture :

 

À Paris, un jeune homme se rend à une soirée à l 'Opéra pour écouter des airs de Chostakovitch, mais un sillage de péniche sur la scène l'emmène bien vite a son vécu récent. Embarqué à Durban sur un cargo, il navigue vers les Kerguelen pour ravitailler les scientifiques isolés qui attendent depuis des semaines. Mais un appel d'urgence déroute le navire : un chalutier est en perdition non loin des îles australes. À leur arrivée, un tableau sinistre se profile...
Marec Dévarenne, le narrateur de la Musique des Kerguelen, ne reviendra pas indemne.

 

Mes impressions :

J'ai eu l'occasion de découvrir cet auteur à Vitrolles le 18 juin 2011 jour de fête du patrimoine et des arts; il est venu présenté son livre à La Manufacture, nouveau lieu de rendez-vous du Cercle des lecteurs retrouvés.  

 

J'ai été d'autant plus ravie de le rencontrer puisque nous avons fréquenté le même lycée « Pierre Mendès France ».
Olivier Bass est originaire de Marseille mais vit dans la région de Bourgogne avec sa famille.
Il est lieutenant de la marine marchande ce qui lui a inspiré cette histoire qui n'est cependant pas autobiographique mais qui lui a fourni l'inspiration nécessaire; il connait bien son sujet.
Son ouvrage est publié aux éditions de la Découvrance, une maison indépendante qui a choisi d'éditer essentiellement des textes maritimes, liés à la mer et à la navigation.
Oliver Bass a publié aussi des nouvelles et « La musique de Kerguelen » est son premier roman.
Pour comprendre où se situent ces îles Kerguelen voici quelques informations :

Les îles Kerguelen, jadis surnommées îles de la Désolation, forment un archipel au sud de l'océanIndien et constituent l'un des cinq districts du territoire des Terres australes et antarctiques Françaises (TAAF). Son île principale, la Grande terre est la troisième plus grande île de France, presque aussi grande que la Corse. C'est également la plus grande de toutes les îles sub-antarctiques devant la Malouine Orientale. Ces îles, d'origine volcaniques, éloignées de plus de 3 300 km de la terre habitée la plus proche, sont balayées en permanence par des vents forts, sous un climat océanique froid mais non glacial.Le 12 février 1772, dans le sud de l'océan Indien, Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec aperçoit une terre où il croit voir le continent austral, et lui donne le nom de France australe. Il s'agit en fait des îles De Kerguelen qui finiront par porter son nom.Ces terres sont restées, malgré quelques tentatives de colonisations dépourvues d'habitants permanents. Depuis 1950 la France assure le fonctionnement continu de la station de Port-aux français base logistique, technique et scientifique où se relayent régulièrement 60 à 100 personnes. (Source Wikipedia et l'auteur lui même)

 

Le roman commence ainsi, nous sommes en 2008. Marec se rend à un concert de musique classique et se souvient...La parenthèse est ouverte; il y a 10 ans, il embarquait sur le Marion Dufresne navire qui se rend dans les Terres Australes pour aller ravitailler les scientifiques basés aux îles de Kerguelen.
Ce roman est une belle histoire d'amitié sur fond de mer australes.
Il est une invitation à quelques réflexions sur le libre arbitre, notre conscience bonne ou mauvaise, sur la liberté, de penser, d'agir et d'être.
Avec des mots simples mais forts donc explicites, Olivier Bass est parvenu à me rendre la mer plus supportable, moi qui ai une aversion pour les profondeurs marines, j'en suis sortie remuée.
Ce roman est donc accessible à tous lecteurs : À ceux qui connaissent le monde de la mer et des navigations, il permettra de s'y plonger sans crainte et pour ceux qui n'ont aucune notion marine comme moi, il permettra de découvrir un domaine précis et singulier.Olivier Bass majestueusement nous donne ici une belle leçon de vie. Il nous fait glisser sur les profondeurs des îles Australes avec poésie. La musicalité de son roman est double, celle des mots choisis parfaitement permet de penser les scènes avec précision puis celle des instruments qui réveillent notre oreille et notre âme, mêlée au vent qui soufflent forts sur les îles Kerguelen.
Nous nous attachons à Vassili et à Marek, les deux personnages principaux qui derrière les apparences sont très sensibles. Le commandant lui est plutôt glacial mais que se cache derrière ce côté obscur ?

La vie parfois nous place devant des choix à faire et il est difficile de trancher. Les conséquences peuvent nous poursuivre notre vie durant.

Vraiment un très bon roman que je recommande qui allie voyage, amitié et sentimentalité et sincérité.
Ce roman a obtenu le prix Écume de mer.
Pour en savoir plus sur l'auteur, c'est ICI

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 10:07

 

Le roman de l'été

 

Auteur : Nicolas FARGUES

Genre : Roman contemporain
Éditions : Folio
Date : 2009

Nombre de pages : 320

ISBN : 978-2070440627

 

Quatrième de couverture :

 

Pas facile, a 55 ans de se mettre à la littérature. Surtout par un si beau soleil dehors. Et votre fille qui annonce qu'elle amène une copine italienne pour les vacances. Sans compter les voisins d'en face, qui, dès que vous décidez enfin à prendre la plume face à l'océan, voudraient vous faire comprendre que tout ce qu'ils demandent, c'est une vue sur la mer eux aussi.

 

Mes impressions :


John a 55 ans ; il est un homme blasé ou presque qui n'a autre activité que celle d'avoir envie d'écrire un roman. Il s'y met difficilement car avouons le, il n'est pas trop inspiré Quelques unes de ses idées serviront de trames au roman et aux grandes idées que veut développer Nicolas FARGUES.

Mary la fille de John qui vit à Paris lui annonce qu'elle va venir lui rendre visite avec son compagnon Hubert et une récente amie Italienne pour passer des vacances avec lui dans le Cotentin.
John vit dans une villa ; il n'est pas en très bon terme avec le couple que forme ses voisins, Jean bientôt retraité des chantiers navals et Claudine sa femme. Frédéric leur fils, marié à Élodie, est employé à la SOREDA, une usine de retraitement de déchets nucléaires de la région. D'ailleurs il sera même invité à accompagner des jeunes en difficulté pour un projet de réinsertion. Il connait Mary avec laquelle il a eu une aventure à l'adolescence.
Tous ont des ambitions très différentes.Ce roman est truffé de malentendus, de quiproquos qui provoquent de l’incommunicabilité entre tous.
Nicolas Fargues nous parle d'espoirs déçus, de petitesse, d'apparences souvent trompeuses, d'amours déçues, de vieillesse, tout cela avec un sens critique aiguisé ; il laisse les lecteurs à leurs réflexions sur les classes sociales, le chocs des cultures, mais aussi sur les grands thèmes des partis politiques, qui se veulent être opposés mais qui au final se confondent ou presque.

Il n'hésite pas donc à s'engager sur le terrain politique : il évoque le racisme, l'intégration, l'environnement.
Nicolas Fargues à mon sens semble vouloir toucher un maximum de personne avec ce livre.
Il y a les Parisiens et les autres, ceux des souches plus modestes ; lesquels sont les plus à plaindre ?
Sans cesse Fargues confrontent nos idées et nos idéaux, pour cela il met en scènes des personnages de souches différentes, avec leurs tics de langages, leurs expressions bien particulières et des locutions qui reflètent la société elle même. Un langage parler; sans concession.
Il parle de faiblesse, de déception, d'amertume, de mesquinerie mais laisse entrevoir de la tendresse dans ses personnages qui finalement ne savent pas vraiment ce qui leur arrive. Sont-ils condamnés à ne pas évoluer ?

Les stéréotypes viennent compléter ses idées avec des phrases bien cernées et riches de sens.
J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman. Les premiers chapitres nous décrivent les personnages indépendamment puis ils se retrouvent s'entrechoquent dans des chassés croisés et leurs histoires personnelles, s'entrecoupent.

L'auteur nous laisse des indices sur la société actuelle, contemporaine et ses travers aussi bien dans son fonctionnement que dans les personnages.
Notre société est dépeinte avec clairvoyance dans laquelle malheureusement l'apparence y a une grande place.
J'ai adoré le passage sur la description de Facebook entre John et Bénédicte, ancienne amante qui vient le retrouver pour passer un week-end. Bénédicte trouve ce système très intéressant alors que John le déplore. (voir page 134-135)

Je cite :

- « t'es sur facebook toi ? -

- Facebook répéta John ? […] Je vois très bien ce que c'est [...]...mais c'est pas pour moi ce genre de chose.

- Parce qu'il y a un âge pour avoir des amis ? […] S'offusqua Bénédicte ?

- Amis mon cul, maugréa froidement John. Vertige existentialo-narcissique, oui. Tu sais comme moi que c'est pour baiser qu'on s'inscrit sur Facebook. C'est un Meetic qui dit pas son nom c'est tout. Et puis la culture « regardez comme je suis sociable : j'ai 357 amis », cette indécence à se mettre en scène, à prendre des poses de magazine de mode sur les photos de soi, à tenir au courant le monde entier qu'on vient d'aller pisser, d'étaler des goûts artistiques faussement audacieux, à pointer sur une carte du monde tous les lieux qu'on a visités, toute cette niaise dictature du parfait citadin-citoyen du monde, je suis peut-être vieux jeu mais non merci, quelle comédie. Ma solitude je préfère l'assumer seul […]

 

Le style de l'auteur est très agréable. L'écriture est précise et les descriptions nous font baigner dans cette atmosphère qui cache la réalité ou du moins celles que les personnages essaient de ne pas rendre visibles.
Les personnages sont tous très bien décrits et illustrés et certains même sont attachants.

Un roman frais, léger qui dépeint une société et des intrigues familiales, professionnelles, avec un humour incisif. En somme il est une comédie sociale satirique.

Un roman pour l'été rafraichissant mais qui nous interroge et qui peut être dérangeant même si au premier degré il est sans prétention.
J'avais lu de cet auteur, « J'étais derrière toi », que j'avais beaucoup aimé. Ici « Le roman de l'été » est très différent mais très intéressant.


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