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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 09:50

Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi

 

Auteur : Mathias MALZIEU

Genre : Roman
Éditions : J'ai lu
Date : 2006
Nombre de pages : 151

ISBN : 978-2290350386

 

Quatrième de couverture :

 

Mathias, la trentaine, vient de perdre sa mère. Expérience douloureuse qu'il parvient à surmonter grâce à sa rencontre avec un géant sur le parking de l'hôpital. Le colosse lui apprend à vivre malgré cette disparition et l'invite à un voyage fantastique au pays des morts. Ce premier roman initiatique, évasion dans l'imaginaire, raconte le nécessaire passage d'un monde enfantin et fantastique à la dure réalité de l'univers sans pitié des adultes.


Mes impressions :


Sincèrement ce livre m'a profondément touchée. J'ai été attirée en premier lieu par le titre qui suggère le contenu de façon lyrique et qui contraste pourtant avec le côté dramatique de la mort.
Ce livre est un adieu poétique, d'un fils de 30 ans à sa mère décédée.
Il y a d'abord l'annonce de la mort après la maladie puis le manque, suit le vide et la douleur.
Et donc la perte de repère....

Le roman commence ainsi :

« Est-ce qu'il ne fait pas trop froid là-bas, est-ce que tu sais que les fleurs sur le toit de toi, est-ce que tu sais pour l'arbre que l'on va devoir couper, est-ce que tu sais pour le vent qui agite les volets de la cuisine et secoue ton ombre sur le carrelage ? »

Ce fils parle à sa mère et de sa mère, sa maladie, sa mort, sa famille et le travail de deuil.
Il m'a aidée personnellement. Ayant vécu la perte de ma sœur qui était encore très jeune et n'ayant pas encore totalement accepté la douleur de ne plus la voir vivre, je ressors bouleversée de cette lecture même si perdre une mère ou une sœur n'est pas la même chose parce que les rapports fraternels et maternels ne sont pas similaires. Ce qui est est similaire sont le vide, le manque, la peine, le désarroi, la souffrance et le fait que jamais plus nous les reverrons sourire, rire, vivre.
Je n'ai jamais saisi cette expression « faire son deuil » mais je crois sincèrement que le temps même s'il n'efface pas les souvenirs, aide à surmonter l'absence.
Mathias dit « Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien ? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ? "

Mathias perd sa mère, son repère, son ancre, le pilier de la famille. Alors comment continuer de vivre avec ces douleurs et sans la présence corporelle de la personne ?

Il rencontre alors sur le parking de l'hôpital, Giant Jack, 4,50 mètres, " docteur en ombrologie ", il soigne les gens atteints de deuil.
Mathias est âgée de 30 ans mais il est est encore un enfant, pourtant il va devoir faire face pour continuer sa propre vie, seulement il n'arrive pas à concilier avec l'absence et le vide que la mort de sa maman lui laisse ;Tel un enfant il s'invente donc cet être imaginaire sensé, qui s’apparente à un arbre géant. Il s'accroche à ses branches pour ne pas tomber. Cet ami imaginaire de 4m50 parle il lui donne une ombre, des livres ; il va lui apprendre à affronter le manque, ses peurs, ses douleurs et cette épreuve va finir par le faire grandir.
Mathias se confie à cet arbre...Tout au long du livre il va s'éveiller à la parole, dire les choses, exprimer ses émotions. Il ironise et parodie même ce géant et se moque de sa fonction « Mais oui ! Tu es vivant, tu es donc une machine à rêves en état de marche. Tu dois seulement continuer à actionner le mécanisme ! La preuve qu'elle est pas foutue ta machine à rêve ; c'est que tu as un grand con de géant qui est venu te filer un morceau d'ombre et bouffer des pommes de pin dans ton jardin, hé ! »

Au début j'ai été surprise par le style confus mais je me suis rendue compte que finalement il reflète le chaos dans lequel nous sommes suite à un décès d'une personne aimée.
Le jeune homme est dans un état proche de la torpeur, il voit sa mère partout dans chaque objet, chaque coin et recoin. Il ne vit qu'à travers elle dans un état second et c'est cela qu'il décrit à la perfection.
Entre l'imaginaire, le fantastique, le réel il pose des mots sur ses maux. Les nombreuses métaphores poétiques nous parlent au plus profond de nous-mêmes
Il matérialise les peurs, les angoisses, la crainte de l'oubli. Il parle de désespoir mais l'espérance sera au bout du chemin ; le vide se remplit peu à peu et laisse place à un avenir, grâce au géant qui donne des messages d'espoir« Et alors ? Je suis peut-être un vieux con de géant seul, mais mon ombre me permet de voyager incognito et mes grandes jambes de partir loin. Mes souvenirs et mes rêves m'aident aussi »

L'arbre va même raconter une anecdote à Mathias, il confie au jeune homme, l' amour qu'il a éprouvé jadis pour une jeune fille laquelle ne sait pas ce qu'elle est devenue : « Elle n'est jamais revenue, alors je l'ai reconstitué à partir des merveilleux souvenirs qu'elle m'a laissés et des graines de rêves qu'elle a semées un peu partout en moi avant son départ . J'ai pétri un bout d'ombre à son image, comme Gepetto avec Pinocchio, mais en version amoureuse. Sauf que je ne suis jamais parvenu à lui redonner vraiment vie. Mais elle m'éclaire encore, et parfois elle me brûle pour que je ne l'oublie pas. »

Et oui alléger sa peine et vivre avec elle et se construire des souvenirs sont sans doute ce qu'il apprend.

À force de parler, de se confier au géant un véritable dialogue né et Mathias réalise que« l'écouter me parler d'autre chose que de la mort et du vide, ça m'a fait du bien. Rien n'est plus ennuyeux que quelqu'un qui ne parle que de son boulot. Il sait me distraire, je pense que ça doit faire partie de sa manière de me soigner. »

 

Mathias souffrait tellement de la perte de sa maman qu'il envisageait même de se rendre au pays des morts pour revoir sa mère pour savoir comment elle allait... « Putain ! Je me retrouve au beau milieu du pays des morts sans avoir réussi ne serait-ce qu'à t'apercevoir, et j'ai un peu envie de vomir à cause du vide ».
Apparais ! Dans le ciel blanc sous la forme d'une étoile noire ou juste là, sur mon épaule, viens ! Je suis fatigué que tu sois morte, fatigué de me heurter à ce putain de vide, fatigué... »

 

Il faut alors passer à autre chose tout en continuant de se remémorer des souvenirs ; se souvenir c'est aussi continuer de faire vivre nos disparus tant aimés.

L’auteur décrit avec justesse le passage du deuil, la prise de conscience puis l'acceptation, la renaissance avec l'aide du temps qui passe

Alors, démystifier la mort, voir dans chaque chose du quotidien un peu de la personne qui nous a quitté nous soigne.

Il est nécessaire même si cela n'est pas suffisant de donner un but à la mort et de penser qu'après la mort il y a une vie, quelque chose qui dure au delà et qui s'apparentent aux souvenirs, ou pourquoi pas à une réincarnation.
Penser que la mort n'est pas une fin définitive mais un passage et qu'il y a une vie après la mort.
Attention ce livre n'a aucun caractère religieux, il est seulement une aide précieuse pour les personnes endeuillées qui se sentent ainsi comprises et entendues.

Vers la fin du roman, le géant dira à Mathias « J'ai un peu consolidé ton cœur avec ces histoires d'ombres, je l'ai rééduqué. Mais tu t'es suffisamment frotté à la mort. Tu es même allé jusqu'au pays des morts, ce qui correspond à la dose d'ombre médicale, la plus forte qu'on puisse administrer à un vivant. La plupart en reviennent...morts. Le vaccin coule dans tes veines. Il est grand temps que tu te frottes à nouveau à la vie »

Ce livre est en lui même un hommage mais aussi une thérapie.
Il est le premier roman de cet auteur et il me semble prometteur. Il est sincère, entier.
L'écriture dense est pourtant légère et profonde nous plonge dans un univers singulier, magique.
Mathias va passer cette épreuve accompagné par un personnage hors du commun , il avance vers l'âge adulte.
Ce livre est un soutien et un message d'espoir : la vie continue.


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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 09:56

Le caveau de famille

 

Auteur : Katarina MAZETTI

Genre : Roman
Éditions : Gaia éditions
Date : 2011
Nombre de pages : 160238

ISBN : 978-28447201925

 

Quatrième de couverture :


Elle s'est désirée, la bibliothécaire, et lui c'est Benny le paysan. Elledévore avec autant d’ardeur les livres et les produits bio, Benny lui, élève des vaches et n’imagine pas qu’on puisse lire « de son plein gré ».
Pourtant, ils se sont promis trois essais pour avoir un enfant ensemble. Si cela ne donne rien, c’est terminé pour toujours. Et si ça marche… [Mais chut ! On ne va tout de même pas vous raconter la suite de l’histoire. Néanmoins, les personnes impatientes … pourront en savoir plus…colonne suivante !]
Comme le disait un critique littéraire suédois : « Le quotidien tue l’amour, la vie de famille l’enterre. » C’est gai. Bienvenue dans le caveau de famille ! Pétillant et jubilatoire.


Mes impressions :

 

Dans « Le mec de la tombe d'à côté »  j'avais étais émue par la rencontre de deux êtres que tout séparait. La culture, le niveau de vie, d'instruction, les vies professionnelles ; j'ai presque envie de dire que malgré tout, ces deux là, s'attiraient par leurs contraires.Chacun ne comprend pas vraiment le monde de l'autre, ses désirs, ses priorités. Benny a besoin de sa ferme familiale, de labeur, elle, a besoin de lecture, de vacances...Ils sont aux antipodes l'un de l'autre et pourtant ils se retrouvent dans la tendresse.
Après une première rupture douloureuse pour tous les deux (fin du premier livre) , Anita une cousine de Benny vient vivre avec lui une histoire d'amour à la ferme pendant un an. Quant à Désirée en mal d'enfant ; et oui l'horloge biologique tourne, elle demande à Benny d'être le géniteur de son enfant... Sans que cela ait des conséquences sur leurs vies amoureuses respectives.
Elle continuerait à être la bibliothécaire et lui s'occuperait de sa ferme, de ses vaches laitière avec Anita .. Ils se donnent trois essais pour donner la vie....Mais voilà que la nature honore Désirée et lui donne la joie de devenir maman...Elle est enceinte. Anita se doutait de quelque chose depuis quelques temps, les escapades de Benny ne lui ont pas échappées... elle est plutôt peinée de cette situation qui finalement ne laissera présageait rien de positif de son futur puisqu'il n'ira pas en sa faveur. Elle quitte la ferme qu'elle avait arrangé à son goût et Désirée viendra la remplacer. La vie du couple va s'en trouver chamboulée. La naissance a lieu, un petit garçon voit le jour.
Le quotidien à la ferme n'est pas de tout repos, seulement chacun fera des concessions, Désirée pendant son congé maternité mettra entre parenthèse son métier à la bibliothèque et apprendra à traire les vaches et Benny à changer les couches.
Désirée fait des efforts mais elle ne comprend pas ce qui motive Benny dans son travail. D'autant plus que l'argent commence à manquer et que le travail fourni, pourtant si dense, intense et difficile ramène peu d'argent à la maison.
J'ai beaucoup aimé la tendresse sans mot dire qui malgré tous leurs désaccords les unis affectueusement.
Malgré leurs différences, les problèmes financiers, les épreuves, ils s'entraident. Ils continuent de s'aimer à leur façon sans grande passion mais en étant toujours précautionneux de l'autre. Peu démonstratifs, ils restent très attachés l'un à l'autre. Les sentiments sont là. Vrais et sincères.

Benny appelle toujours Désirée sa « petite crevette », terme affectueux et doux.

 

Les chapitres sont bien découpés : tour à tour, Benny et Désirée s'expriment sur leur vie et parfois même décrive un même événement mais avec leur propre façon de voir les choses.

Ils racontent leur vision de l'existence, de leur famille, de leur amis, de leur couple.
Chacun espère secrètement que l'autre abandonne quelques unes de ses valeurs pour les rallier à celles de l'autre, mais peut-on se nier et par là même leurrer l'autre ?

Dans un langage clair, jubilatoire, tendre, Katarina Mazetti continue de nous émouvoir et à faire passer des messages. L'amour ne se réduit pas au sexe, et n'est pas emprunts de grands mots d'amour mais au contraire, de petites attentions au quotidien, d'intentions, de geste tendres. Benny et Désirée apprennent à surmonter leurs soucis et les distances avec un changement de décor car tous deux acceptent de concéder à l'autre la place qu'il mérite.

Malgré quelques jours en vacances pris pour « se retrouver », au retour les réalités du travail à la ferme les rattrapent ; même si ses quelques moments de répits leur ont donné un nouveau souffle (de courte durée).
Cinq années passent, les naissances se succèdent, Désirée mettra au monde un second petit garçon et un an après une autre petite fille. On sent que Désirée et Benny sont proches de leurs enfants et cela nous les rend attachants, humains.
Malgré cela la vie à la ferme pèse à Désirée. Et les rapports entre eux deux se durcissent,...Mais Désirée ne peut se résoudre à vivre sans les siens, sans Benny, son mari. Quant à Benny qui aime profondément Désirée il lui sera impossible à quitter sa ferme pour aller vivre à la ville. Il y est attaché autant qu'à sa famille. Alors ils devront faire des concessions s'entraider faire des efforts pour se comprendre et accepter l'autre tel qu'il est et se remémorer pourquoi ils se sont rapprochés, et, un jour aimés et donc ce qui a touché l'autre au début de leur liaison.

Les tentations de la crise de la quarantaine sont présentes aussi mais l'amour et le respect de l'autre sont plus importants qu'un coup de canif au contrat. Pour ne pas cesser à la tentation j'ai l'impression que ces deux là ne se forcent pas parce qu'il s'aiment profondément et entièrement malgré la routine et les ennuis qui s'accumulent.On voit deux êtres qui s'attirent, se cherchent s'éloignent mais se retrouvent toujours.
Les non-dits entre eux, paradoxalement expriment avec subtilité leur attachement respectifs.

Alors faire des concessions est une forme d'amour sinon LA forme d'amour qui permet d'accepter l'autre tel qu'il est, ne pas le nier, le dénigrer mais l'accepter et tolérer ses défauts.... personne n'est parfait. Finalement l'amour c'est peut-être être près de l'autre tout en lui laissant sa place sans chercher à modifier sa personnalité. Voilà ce que je retiens de ce livre d'amour indéniable.

Il est une véritable ode à l'amour, au couple, à la famille, aux vrais sentiments de fraternité aussi d'amitié et d’entraide, deux cultures et train de vie différents mais ces deux êtres là sont tellement différents qu'ils en deviennent inséparables.

Un livre superbe, très bien écrit, facile à lire et très gai malgré tout. Ce roman se déguste comme une friandise !

 

À lire !


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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 16:59

Michael Tolliver est vivant

 

Auteur : Armistead MAUPIN
Genre : Roman
Éditions : De l'olivier
Date : 2008
Nombre de pages : 295

ISBN : 978-2879294827

Quatrième de couverture :

Michael Tolliver est vivant. Ses amis se sont perdus dans l'excès ou sont morts du SIDA. Lui a survécu à tout. Il a rencontré Ben, l'amour de sa vie. Mais sa famille se refuse toujours à accepter son homosexualité. Lorsque la mère de Michael tombe malade, c'est pourtant lui qu'elle appelle à ses côtés en Floride.
À sans Francisco, sa mère spirituelle, Anna Madrigal réclame sa présence. Il est alors confronté à un dilemme : doit-il rester auprès d'Anna ou accompagner dans ces derniers instants cette mère qui l'a rejeté ?


Mes impressions :


Si les six premiers livres décrivaient San Francisco dans les années 70 et 80 avec le sida comme étant le fléau du siècle, dans celui-ci, nous nous situons 20 ans après. Nous retrouvons Michael à plus de 50 ans. Anna Madrigal quant à elle a plus de 80 ans. Le temps a passé. Les vies ont changé, les décors aussi.
Michael situe brièvement la période présente, mais reviendra tout au long du livre dans les souvenirs avec des phrases explicatives : il raconte la vie des autres membres et de leur joyeuse bande du temps de Barbary Lane. Ce lieu mythique n'est plus qu'un passé chargé d'émotions.

Il parle de la fin de son histoire d'amour d'avec Thack puis de sa rencontre avec Ben de plusieurs années son cadet. La différence d'âge ne leur fait pas peur. Michael a d'ailleurs un certain côté paternel avec Ben.
Anna Madrigal est présente dès le début du roman, mais se fait rare.
Shawna fille adoptive de Mary Ann et de Brian est devenue une adolescente excentrique.
Brian aussi travaille toujours avec Michael dans la jardinerie … mais les années ont passé pour tout le monde et les premiers bilans sont posés.
Il ne s'agit plus de saynètes mais d'un roman. Il n'est pas écrit sous forme de sitcom et est nominatif car tout tourne autour de Michael. Cependant ses amis sont encore très présents dans les esprits et les lignes du roman. Nous apprenons le décès de Mona et Mary Ann fera aussi une brève apparition et sera nommée plusieurs fois.
Au début Michael fait une mise au point de sa vie, de ses choix et de ses attentes.
Il parle aussi de la disparition de ses proches ; si dans les tomes précédents la bonne humeur était présente en grande partie, ici c'est plutôt la nostalgie (et la tendresse) qui sont le plus présentes.
Les souvenirs de tous ses amis et colocataires dans l'esprit de Michael sont bien ancrés et j'ai aimé les anecdotes qu'il relate aux lecteurs de temps en temps en guise de rappels mélancoliques.
On sent la fin de la série et c'est triste quelque part car elle reflète le temps qui passe. Les regrets, les remords mais aussi les joies, tout ce qui fait la vie quoi !. La fin est inéluctable, dans tous les sens du terme.
Mais j'ai encore une fois de plus beaucoup aimé. Mises à part je dois l'avouer quelques vulgarités dans l'écriture de certaines scènes qui m'ont été pénibles à lire.
Armistead Maupin est toujours dans cette liberté sexuelle qui tient une grande place. Est-ce qu'il signifie ainsi que le monde a changé en 68 et que les années qui suivent sont le fruit de cette semence ? Peut-être.
Ce roman se lit vite ; j'y ai trouvé la sincérité, le vague à l'âme, les épreuves et leur conséquences. Tout est écrit encore une fois avec finesse. Sans prise de tête. Les personnages sont touchants. Je me suis laissée emportée par la drôlerie et la légèreté même si quelques sujets graves y sont traités. J'ai envie de dire que ces années décrites sont celles des découvertes, des pardons et que même si la famille et la mère de Michael n'ont pas toujours été présente pour lui il a appris à vivre sans elles grâce à Anna qui elle tient une place plus importante dans son cœur. Les liens du sang ne sont pas toujours aussi forts que les liens du cœur.


Un roman complet qui plaira sans doute à ceux et celles qui ont lu les 6 livres précédents.

 

Le Tome 1 présenté ICI

Le Tome 2 est ICI


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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 17:09

La belle amour humaine

 

Titre : « La belle amour humaine »

Auteur : Lyonel TROUILLOT

Éditions : Actes Sud

Date : 2011

Genre : Roman

Nombre de pages : 170

ISBN : 978-2742799206

 

Résumé :

 

Dans un petit village côtier d'une île des Caraïbes, une jeune Occidentale est venue, sur les traces de son père,  éclaircir l'énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Au fil de récits qu'elle recueille et qui, chacun à leur manière, posent une question essentielle – "Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ?" – se déploie, de la confrontation au partage, une cartographie de la fraternité nécessaire des vivants face aux appétits féroces de ceux qui tiennent pour acquis que le monde leur appartient.


Mes impressions :

 

Dès les premières pages l'auteur plante le décor. Il est le taxi-guide d'Anaïse jeune occidentale venue en Haïti sur les traces de son père et de son grand-père.

Il révèle la vérité du village d'Anse à Fôleur mais pas seulement car il parle d'Haïti et desa capitale. Il ne s'arrête pas en si bon chemin, il extrapole et les compare avec les villes occidentales.
« 
Haïti est l'île Maudite ». Ceux qui débarquent dans celle-ci « ont dû consulter quelques catalogues de l'horreur, recueillir un maximum de statistiques et d'histoires extraordinaires, visiter leurs médecins et dresser une liste de maladies tropicales avec la description de leurs premiers symptômes » et pourquoi alors ce pays est-il si différent des autres pays ?. Au plus on apprend à la connaître à travers les dire de Thomas au plus le fossé entre les occidentaux et les insulaires s'amincit .

Il raconte son village qui vit de la pêche et qui en fait quelque part sa richesse. Il nous le fait regarder à travers les yeux des habitants qui aiment leur pays mais aussi avec les yeux des gens qui le « connaissent » de loin.

Il n'est pas dupe et le signifie à Anaïse et à nous lecteurs ; sommes nous victimes de notre vision des choses ?L'auteur dénonce la violence, la supercherie, les aléas mais aussi la misère et les richesses de chaque contrée.

Il y a un écart, un décalage, entre le village calme et la ville bruyante ; la vie y est différente, les couleurs aussi y sont différentes.« Au fait comment savoir si les couleurs de la tristesse sont les mêmes partout ? »

Il y a la luminosité d'une coté, les bruits, les rumeurs, les colères, la saleté et la misère de l'autre. L'auteur prend Anaïse à témoin et par la même les lecteurs : « Quand les touristes nous reviennent il n'y a pas que du beau dans ce qu'ils racontent et où est-il écrit que les mots savent nommer les choses à leur juste mesure ! .Tous les lieux habités sont faits de manques et de trop plein . Il n'y a pas d'un côté la misère et de l'autre la beauté. Mais chaque lieu a un peu des deux. ». Anaïse lui répondra plus tard : « Personne n'a songé à te dire que la parole sert parfois à trouver les mots, à les sortir de leur cachette, afin qu'ils nous aident à nous révéler à nous-mêmes ».
Plus loin Anaïse comparera les deux capitales. « 
La différence entre ta capitale et la mienne c'est que chez moi les pauvres sont assez riches pour oublier qu'ils sont pauvres ».

 

Ce roman se présente comme un voyage (initiatique?) ; celui que fait Anaïse avec le guide qui est aussi le narrateur.
Elle arrive d'occident et vient en Haïti au village d'Anse Fôleur à la recherche du passé de son père, mais aussi pour lever le voile sur la mort suspecte de son grand père et de son ami un colonel à la retraite, lesquels sont décédés dans un incendie. Un enquêteur sera dépêché pour cette affaire afin de trouver les raisons de ces morts curieuses. Règlement de compte, haine, coïncidence ? Sa grand-mère trompée par son mari aurait pu avoir un désir de vengeance par jalousie. Serait-elle la meurtrière ?
L'enquêteur va devoir tenter de comprendre pourquoi une amitié était née entre deux hommes tellement différents.
Pierre André Pierre ancien chef de la police politique,

Robert Montès homme d'affaire. Tous deux étaient des hommes connus, des hommes de pouvoirs mais chacun avait une manière singulière de l'exercer.

Leur couleur de peau diffère, leur caractère aussi, leur façon d'être et de se comporter étaient bien spécifiques, alors ? Qu'est-ce qui les liaient si fort ?

Anaïse et Thomas, comme l'enquêteur, progressent dans l'histoire et dans les causes de l'incendie mais avec les explications, les raisons sont troubles. Déterrer le passé ne le changera pas ni même ne modifiera le présent. Il peut même s'en trouver dangereux d'adopter ce comportement.

L'auteur tente alors de répondre à cette question : quel usage faut-il faire de sa propre venue au monde ?
Thomas va alors fixer les détails du village et des villes.
Est-ce que le lieu où l'on né prédispose et prédestine de notre vie toute entière ?
Que l'on naisse blanc ou noir n'a t-on pas la même couleur de sang et qu'est ce qui fait que nous nous disons dissemblables ?
L'auteur semble vouloir montrer que la fin, en l’occurrence la mort des deux amis se produit au même moment et dans un même lieu pourtant ces deux là étaient nés dans deux pays ou villes différents, ont rencontré des personnes de bords et d'apparence opposés ; mais les conséquences dans la mort sont les mêmes pour tous, par contre les rencontres peuvent changer totalement le cours de chaque vie.
Dans une dialectique il nous prouve que la vie est ce que nous en faisons aussi.
Le hasard des destinés est-elle irréfutable ? Peut-on modifier nos comportements ?
Il nous apprend à ne pas juger mais à essayer de s'interroger pour comprendre.


Un livre qui se veut philosophique, humain et profondément sensible.
L'auteur avec cette histoire emprunte de nonchalance nous aide à prendre conscience que nous devons apprendre à vivre ensemble, à s'unir pour être plus forts, à nous enrichir de nos différences. Le pouvoir n'est pas la réponse à tout. « 
Les Guerres ne sont peut-être que la violence du choc de deux temps qui se nient ».
Le ton est plutôt joyeux malgré la thématique. Le style de la narration est poétique ce qui rend la lecture de ce voyage agréable tout en nous interrogeant.

L'auteur pendant le voyage parle du passé, du présent et de l'avenir.

Il faut vivre avec ses trois entités sans chercher à les confronter. De même qu'il faut « faire avec » les autres sans chercher à établir un pouvoir « sur les autres ».

La fin est ponctuée par les pensées d'Anaïse, qui au terme de son voyage répond à Thomas.

Elle lui raconte ses rencontres effectives et affectives avec Justin l'homme qui fait les lois, sa grand-mère, l'oncle de Thomas, Solène tous ces personnages qu'il lui a alors présentés oralement pendant le trajet.

 

Les heures passent Thomas et Anaïse se rapprochent de la fin du trajet, qu'il soit philosophique, personnel géographique ou de mémoire. Nous avons appris à connaître la famille d’Anaïse, le père, la grand-mère le grand père ….vivant en Haïti. Sont -ils différents des les occidentaux ?
« 
Anaïse est venue chercher un père. Elle ne l'a pas trouvé. Elle n'a trouvé que des humains vivants »
J'ai aimé la parabole sur « la gouverne » le pouvoir et sur l'aide apportée aux pays pauvres. L'auteur s'appuie sur le jeu des enfants pour l'expliquer : « 
Je n'ai pas l'habitude de courir sur les galets et les enfants m'ont dit que j'étais trop grande pour jouer avec eux, mais que je serais sympa d'arbitrer leur match. J'ai arbitré. Consciencieusement. C'était la première fois qu'on me confiait une telle responsabilité. Celle de la décision la plus juste pour une solution à un problème extérieur à moi ».... « plus tard j'ai réalisé qu'ils pouvaient se débrouiller sans moi et et adoptaient sans mon aide la bonne décision »

Il faut faire avec les autres, au mieux, pour finalement « être ensemble » et « faire ensemble » et ainsi mieux vivre.
Pour finir, la vie est comme un tableau qu'il appartient à chacun d'entre nous d'y mettre des couleurs, peut importe notre lieu de naissance ….
Un roman que j'ai apprécié pour sa justesse et la fraternité qu'il dégage. Avec Lyonel Trouillot je n'en attendais pas moins.

 

Merci à la Librairie Chapitre et Price Minister pour ce Match de la rentrée.

 

A noter que de cet auteur j'ai lu "Rue des pas perdus"

 

 

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 18:49

Chronique de San Francisco

 

Auteur : Armistead MAUPIN

Genre : Roman
Éditions : De l'olivier
Date : 2006
Nombre de pages : 873

ISBN : 978-2879295534

Quatrième de couverture :

« Au fil des années 80 et de six volumes, les Chroniques ont connu, aux États Unis, un succès croissant, critique autant que public : bien au delà de San Francisco et d'un lectorat gay, Maupin a peu à peu conquis une audience internationale qui, pas plus que ses personnages, ne se referme dans un quelconque ghetto. La qualité littéraire y est pour beaucoup : les saynètes qui constituent la trame du récit sont certes tissées de dialogues, mais la justesse parfaite du ton ne soit pas occulter l'écriture. Les chroniques nous promènent dans toute la société, du vernissage au rodéo gay, de la débutante à la punkette, du prête au policier – jusqu'à la Reine d'Angleterre « . Eric Fassin Le Monde.

 

Mes impressions :

 

C'est avec plaisir que j'ai repris cette saga, pour en lire et en découvrir la suite du Tome 1.
Dans le premier livre « Babycakes » nous retrouvons Connie l'amie de Cleveland qui a accueilli Mary Ann à son arrivée à San Francisco. Elle fera ici une brève apparition ; Mary Ann et Brian se sont finalement mariés et il a décidé de ne plus être un Don Juan mais y parviendra t-il pleinement ?
La carrière de Mary Ann dans le journalisme prend beaucoup de place dans leur vie de couple. Brian se sent parfois délaissé...Mais un petit être va faire irruption dans leur vie, il s'agit du bébé de Connie car cette dernière meurt quelques jours après la naissance de sa fille. Elle avait demandé dans une lettre à ce que Brian et Mary Ann l'adopte. Chose est faite. Le bonheur de Brian est total ; cette enfant est ce qu'il souhaitait le plus dans sa vie ; devenir homme au foyer lui convient parfaitement. Mary Ann acceptera le bébé plus par compassion que par réel désir.
Mona est partie à Seattle et là elle épouse un lord ; il ne s'agit pas d'un mariage d'amour mais de convenance.
Mickael quant à lui se ne remet pas de la mort de son compagnon Jon ; celui-ci décédé du Sida 3 ans auparavant.

Dans le second livre intitulé « D'un bord à l'autre » comme son nom l'indique décrit la libération sexuelle et il est question de cette réalité qui rattrape la société ; elle récolte ce qu'elle a semé à la fin des années 60. L'auteur cependant remet à leurs justes place quelques éléments et dément même quelques clichés sur notamment la transmission du virus du Sida, la séropositivité et sa propagation ; ce qui confère à Maupin ainsi un rôle de prévention.

Il est longuement question ici de conduites sexuelles homosexuelles. L'auteur d'ailleurs narre les « deux bords » et j'avoue avoir trouvé cette partie un peu trop longuette. Surtout les péripéties qui se passent dans le camps Bohemaian Grove et le camps Wimminnwood, qui regroupent respectivement les couples unisexes. L'auteur ironiquement parlent librement des pratiques et des valeurs de chacun ou l'autre sexe est proscrit.
Seulement je dois dire que l'humour y est à chaque page, le ton est léger. Les lecteurs passent vraiment de bons moments en lisant les histoires de couples.
Dans le troisième livre « Bye bye Barbary Lane »  j'ai retrouvé les thèmes et l'ambiance caractéristiques chers à l'auteur du début de la saga, c'est à dire l'amitié, les retrouvailles, l'amour, les concessions …
Les couples hétéro ou homosexuels sans distinction tout au long du livre, se font, se défont, se reforment, se séparent et nous partageons leur quotidien avec un grand plaisir.
Les thèmes présentés sont le désir d'enfant, la parentalité, la filiation, la perte, le deuil, les carrières professionnelles, les choix de vie, les voyages et toujours le sida. Les chapitres ; voire les saynètes sont plus longs ce qui donne plus de profondeur.
J'ai vraiment trouvé passionnantes ces démonstrations qui font la vie.
Comme dans la vraie existence, les personnages ont des défauts, doutent d'eux mêmes mais aussi des autres ; ils s'interrogent, ne disent pas toujours la vérité ; en bref l'auteur par ce moyen signifie que finalement la vie n'est pas toujours simple ; il nous compte les principales priorités de ses personnages mis en scène. Leurs dialogues sont maitrisés il est alors facile de se représentés les scènes.


Avec une écriture légère quand il le faut, plus soutenue lorsqu'il parle de sujets graves, il nous montre le côté positif et le côté négatif de l'existence avec tout ce qu'elle peut comporter comme changements et évolution.
Il y a les petits riens qui nous font sourire ou nous apaisent mais aussi les drames et les tournures des situations qui nous émeuvent. La comédie et le tragique s'y mêlent sans mélo mais avec juste ce qu'il faut de sensibilité.
Je suis personnellement très attachée à Michael. Personnage complet et altruiste.

La fin de ce sixième livre composée de quelques rebondissements efficaces nous promet de belles heures de lecture et une suite sans doute mouvementée.Les personnages ont mûri.
J'en ressors quelque part bouleversée parce que la vie passe, les années sont parfois pesantes ; mais l'amitié vraie elle, résiste le plus souvent à l'épreuve du temps et des désaccords.
On aimerait faire partie de cette grande famille....même quand les membres s'éloignent géographiquement, ils sont proches par les sentiments. J'adore et j'adhère complètement.


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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 09:35

Chroniques-de-San-Francisco.jpg

 

Auteur : Armistead MAUPIN

Genre : Roman
Éditions : De l'olivier
Date : 2006
Nombre de pages : 891

ISBN : 978-2879295503

Quatrième de couverture :

« Écrits en grande partie sous forme de saynètes dialoguées, ces romans décrivent mieux que n'importe quel traité de sociologie l'Amérique marginale des années 70 et 80 ; quand San Francisco était le laboratoire de toutes les expériences nouvelles. Amours, liberté, solitude, ambition professionnelle ; fric, joints homosexualité, et son affreux corolaires les SIDA...Tout est minutieusement décrits avec légèreté et brio. C'est criant de vérité et, surtout, ça nous ressemble. On rit, on pleure, on s'amuse, on jubile, on ne peut pas lâcher la tribu : au bout des centes premières pages, on est complètement accro » Michèle Fitoussi Elle.


Mes impressions :

 

Quelle détente avec ce livre !
J'en avais beaucoup entendu parlé et je m'y suis plongée ! Plongée parce que ce pavé fait près de 900 pages et on ne s’ennuie pas une minute !
Je reculais sa lecture en raison justement du nombre de pages ...Ce qui me fait dire que celui-ci n'est pas un signe de qualité ou de médiocrité ; sauf que lire 900 pages sans perdre le fil, sans lassitude me fait dire que c'est une réussite indéniable.
Bref vous l'aurez compris, j'ai adoré !
La quantité de personnages qui d'habitude me lasse et m'embrouille, ici je l'ai très bien supportée. On ne se perd pas ; bizarrement j'ai suivi sans besoin de faire une liste manuscrite de tous les noms.
Je me suis retrouvée à San Francisco dans ce sitcom version année 70 et je me suis régalée.

Ce premier tome est composé de 3 parties : Chroniques de San Francisco, les nouvelles chroniques de San Francisco et autres Chroniques de San Francisco.
Les personnages ne cessent de se croiser, de se rencontrer de s'apprécier ; de nombreux chassés croisés qui nous font vivre une véritable saga bien ficelée pittoresque et plus que plaisante.
Il y a Connie, mais aussi Mary Ann Singleton 25 ans un brin naïve, originaire de Cleveland, qui s'installe au 28 Barbary Lane, petit immeuble rempli de locataires célibataires. Madame Madrigal Anna est leur logeuse un peu mystérieuse et extravagante mais fort sympathique, elle considère ses locataires comme ses « enfants », ses chéris.
Elle fait le lien entre tous et leur permet de se soutenir dans cette période qui n'est pas sans rappeler l'après mai 1968. La libération sexuelle est le trait caractéristique de cette époque.
Il y a aussi Mona qui travaille dans la publicité, Michael chômeur et homosexuel, Brian Hawkins coureur invétéré de jupon qui n'arrive pas à se fixer.
Ils sont entourés de DeDe fille d'Edgard, patron de l'entreprise de publicité et beau père de Beauchamp où travaillent Mona et Mary Ann.
Nous vivons au rythme des travers des uns et des autres sur fond de "libération", d'homoséxualité,  de marijuana ... mais l'amitié a une grande place entre eux et peut faire des merveilles.
Dans le livre deux , le mystère est dévoilé quant à la logeuse Me Madrigal. Les liens se resserrent entre les personnages et les rapports humains et relationnels progressent.
Dans le livre trois Madame Madrigal est moins présente ainsi que Mona ; d'autres personnages font leur apparition mais leurs façons d'être restent dans la lignée des livres précédents. Nous abordons ainsi les années 80 avec l'héritage des années 70, avec tout ce que cela implique.
Dans ce livre il est fortement question de l'affaire "du massacre de Jonestown" , et de son gourou. Ce fait est largement expliqué et explicite. Mary Ann qui est dans le journalisme va en faire une histoire presque personnelle, avec l'aide de DeDe. [ Rappel : c'est en Guyana en 1978, qu'eut lieu le suicide collectif d'une secte américaine : Jim Jones, son chef fut ainsi responsable de 931 morts ].
Vers la fin l'apaisement général signe l'épilogue et c'est avec impatience que j'ai envie de retrouver tous les personnages dans le tome 2.
Ce que j'aime aussi dans ce genre de pavé c'est que les personnages évoluent, dans leur vie, dans leur choix. Ils ne sont pas statiques, un peu comme dans la vraie vie.
Ils sont proches de nous ; émouvants, indécis, tantôt tristes, tantôt joyeux et fragiles. Ils sont attachants.

 

Le rythme est sans répit, les aventures se suivent, s'enchaînent à vive allure surtout dans le livre trois et ce pour notre plus grand plaisir.
Les chapitres sont courts, bien nommés et délimités, ce qui est vraiment très bien lorsque le lecteur souhaite retrouver un passage précis.
Tout est parfaitement maîtrisé. Les aventures s'enchaînent, l'amitié est toujours présente dans cette « famille » particulière.
Vraiment je conseille cette saga à ceux et celles qui ne connaissent pas cette joyeuse bande d'allumés et même un brin provocateurs.

 

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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 09:42

 

A Mélie sans mélo

 

Auteur : Barbara CONSTANTINE

Genre : Roman
Éditions : Livre de poche
Date : 2010
Nombre de pages : 250

ISBN : 978-2253129059

Quatrième de couverture :

Mélie, soixante-douze ans, vit seule à la campagne. Sa petite-fille, Clara, vient pour la première fois passer toutes les vacances d'été chez elle. La veille de son arrivée, Mélie apprend qu'elle a un problème de santé... Elle verra ça plus tard. La priorité, c'est sa Clarinette chérie ! Mélie, le mélo, c'est pas son truc. Elle va passer l'été (le dernier ?), à fabriquer des souvenirs à Clara. Des rigolos. Comme regarder pousser les bambous en écoutant la Traviata, chanter sous la pluie des chansons de Nougaro, goûter les mauvaises herbes qui poussent le long des chemins. Il y a aussi... le vieux Marcel qui va apprendre à Clara à faire de la mécanique, Fanette, sa mère, qui va lui trouver un beau-père ; Bello, son parrain, qui va agrandir sa bande de filleuls musiciens. Et puis, comme la vie est vraiment dingue des fois, il y a Mélie quoi va enfin rencontrer le grand amour... Cent cinquante ans à eux deux ? Mais quand on aime, on ne compte pas !


Mes impressions :

 

Quel livre !!!! Je sais qu'il me restera longtemps en mémoire, j'ai eu du mal à quitter les personnages qui m'habitent pleinement. Voici quelques heures que je l'ai terminé et j'en suis toute imprégnée.

J'avais beaucoup aimé, "Tom, petit Tom tout petit homme Tom"  et À Mélie sans mélo est de la même lignée. Il aborde des thèmes semblables.
C'est un livre sur la vie, le temps qui passe, trois générations se croisent, vivent ensemble, s'apprennent ! Un livre qui ravira les jeunes, les moins jeunes et les personnes âgées parce qu'il fait appel aux sentiments, à l'émotion et à l'humilité et même au passé.
L'amour est dans toutes les pages, qu'il soit filial, amical, d'adoption ; il est vrai, sincère et tolérant.
J'ai trouvé dans ce livre de la fraîcheur, parfait pour cette fin d'été caniculaire mais aussi de quoi me réchauffer le cœur pour cet hiver. Vraiment je vous le conseille; il est vraiment incroyable.

Il bouleverse, il émeut.
Mélie est exceptionnelle, elle vit à la campagne, près de la nature. Clara sa petite fille a 10 ans. Fanette la fille de Mélie l'a prise sous son aile à l'âge de 5 ans, en Colombie alors qu'elle était en mission humanitaire.
Elle est médecin comme Gérard, son ami qui vient d'être quitté par Odile sa femme et mère de ses trois enfants...
Il y a Bello, la parrain de contrebande qui chaque fois qu'il rencontre un enfant devient ou presque son filleul … il est le parrain aimant et attachant, et puis il y a Marcel, lui est le meilleur ami de Fernand décédé à ce jour mais qui était le mari de Mélie... Et puis Antoine « l'amoureux » de Clara qui vient passer quelques jours de vacances en compagnie de cette joyeuse bande car même si les difficultés de les épargnent pas, ils font face et se serrent les coudes et se transmettent des valeurs.
Je suis de suite entrée dans le roman ; le fossé des générations ici n'est pas palpable et ça fait du bien.
Il y a de l'insouciance, même si parfois les rôles s'inversent (parents-enfants) ou que les souvenirs de Guerre sont là pour ne pas oublier...
Les personnages sont authentiques, hauts en couleur, touchants, heureux de vivre même s'ils sont inquiétés sans le dire par la santé qui n'est pas toujours parfaite...
L'écriture est riche, méticuleuse mais jouissive, insouciante mais tellement posée et précise. Il y a des jeux de mots, des situations cocasses comme des pannes de voiture ou d'appareil électro ménager provoquées juste pour que le réparateur (Marcel se sente utile) ; Un lit et une chaise qui pensent et parlent, plein de bons sentiments, et la certitude que la vie parfois ne tient à rien et qu'elle peut-être simple même lorsqu'elle est compliquée, il suffit de prendre le temps de la regarder ; comme le font Mélie et Clara assises et qui contemplent une araignée tisser sa toile avec patience et attention ou même les bambous qui parait-il grandissent de 15 à 20 centimètres par jour, mais encore faire du vélo à en avoir mal aux jambes et se sentir vivant.
Ce roman parle aussi des premières fois et peut-être des dernières. Il est malgré tout une invitation à la plénitude.
À un moment donné Mélie écrit un Email a sa fille et elle lui dit :

« Ps : Le petit jeune homme du cybercafé m'a appris à dessiner ce chat :

 

  (\_/)

(=' .' =)

 (")_(")

 

Tu te rends compte, c'est fait qu'avec des guillemets, des tirets, des apostrophes, des points, des parenthèses ... ».

Finalement je me dis que la vie c'est AUSSI s'émerveiller de tout...

Il y a même des poèmes de Verlaine, des morceaux choisis de chansons ... que du bonheur !

Chapeau bas madame Barbara CONSTANTINE !


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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 19:50

Ce crétin de prince charmant

 

Auteur : Agathe HOCHBERG

Genre : Roman (Chick Lit)
Éditions : Pocket
Date : 2005
Nombre de pages : 246

ISBN : 978-2266143295

Quatrième de couverture :

Une chose est sûre : le chevalier servant n'existe pas ! Beau parleur, mesquin, égoïste, obsédé, irresponsable, voire désespérément immature, le mâle du XXIe siècle pencherait plutôt du côté " odieux crapaud ", avec tout ce qu'il faut de ridicule et de veulerie affichée.
Et ce n'est ni Ariane, jeune Parisienne branchée, mariée " par intérim " à un jeune loup de la finance aussi agaçant qu'absent, ni Justine, charmante célibataire juive new-yorkaise adepte des cuites au saké et névrosée de première, qui vous diront le contraire. La preuve, les innombrables et irrésistibles mails que nos deux trentenaires délaissées - et déchaînées - ont décidé de s'envoyer le temps d'un jeu de massacre transatlantique à la fois acerbe et drolatique...


Mes impressions :

 

J'ai choisi cette lecture en raison de sa couverture et de son titre ; je souhaitais lire un livre plein d'humour, je ne cherchais pas de grande littérature. Mes dernières lectures, étant assez tristes, j'avais besoin de distraction et de légèreté et j'avoue m'être bien amusée avec celle-ci.

Ariane est parisienne, elle a 32 ans. Elle est mariée à Vincent, un analyste financier qui vit à Londres trois jours par semaine et qui oublie de la prévenir lorsqu'il ne rentre pas ou plus tard que prévu...Le reste du temps elle le passe avec ses amis célibataires qui se font une idées précise du mariage.

Elle rencontre Justine justement lors d'un mariage où elles sont témoins. Justine est célibataire et pas fière de l'être.
Lorsqu’elles rentrent chez elles, elles décident de rester en contact par Emails, lesquels se veulent denses et intimistes.
Elles partagent des idées tantôt délirantes, tantôt métaphysiques, elles parlent de leur valeur, de leurs principes, de leurs déprimes, leur mauvais choix, en mêlant autodérision et humour noir et grinçant.
Elle se racontent la vie de leurs amis respectifs ; elles les jaugent, s'extasient ou critiquent.

Bref nous sommes témoins d'une comédie féminine, amusante, ironique, remplit de vérités sarcastiques sur les hommes et le prince charmant en particulier.
De même l'auteur évoque les différences relatives entre les deux sexes, les clichés sont parfois tenaces.
Les amies se font une idée du prince charmant et espèrent le trouver coûte que coûte mais elles s'aperçoivent que la réalité est bien différente, ainsi elle rentre de plein fouet dans le monde des adultes.
Ce livre est rempli d'humour, j'ai beaucoup souri ! Ariane hormis ces échanges d'Emails nous raconte sa vie et son quotidien et à la fin du livre les deux amies se retrouvent à New York; Ariane décide d'y passer quelques jours chez sa tante et elle rend visite à Justine...chacune avec la crainte de décevoir l'autre … mais l'amitié ne s'arrête pas à cela ! On apprécie l'autre aussi pour ses différences.
La fin est quelque peu triste et surprenante mais rappelle sans détour que la solitude de notre société est un fait et peut être un fléau. Les gens sont de plus en plus superficiels, ce qui peut amener à des drames.
La construction du roman est très actuelle, à l'image et conforme à l'heure du numérique et de l'Internet.
D'ailleurs comme dans « Quand souffle le vent du Nord » et « La septième vague » de Daniel Glattauer les relations épistolaires ont le vent en poupe.

 

En résumé je dirai que ce livre est un portrait de la vie amoureuse et de la vie tout court de deux jeunes femmes et de leurs amis.
Finalement même si la vie n'est pas idéale il faut se contenter de ce qu'elle nous offre. L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs. Alors autant se donner les moyens de faire avec et pourquoi pas de l'embellir.

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 19:32

La-mort-de-Lara.jpg

 

Auteur : Thierry CONSIGNY

Genre : Roman
Éditions : Flammarion
Date : 2006
Nombre de pages : 90

ISBN : 978-2080689689

 

Quatrième de couverture :

 

« A la piscine, vers cinq heures et demie, Lara a dit qu'elle avait froid, ce qui était rare de sa part. Il faisait encore extrêmement chaud. Elle s'est mise dans une serviette bleue et rouge, avec ses brassards qui faisaient volume sous la serviette. Son père l'a regardée en pensant qu'elle avait l'air d'un ange. Mais pas d'un petit ange « angélique » elle avait froid, les cheveux mouillés, un air grave. C'est la dernière fois qu'il l'a vue avant l'accident ».

Mes impressions :

C'est la jolie couverture qui m'a attirée malgré un titre qui présageait d'une contenu sans nul doute difficile.
J'ai trouvé dans ce livre un hommage à titre posthume d'un père à sa fille de 4 ans morte noyée dans une piscine.Voici un texte court, qui raconte les quelques heures avant la mort de Lara jusqu'à la mise en terre
et les quelques semaines qui suivent.
L'auteur parle de lui à la troisième personne et sa femme, n'est autrement décrite que comme « La mère de Lara ». Il distingue d'une façon particulière les parents de Lara.
Ce texte décrit donc en quelques pages les faits, le cérémonial de la mort et celle de l'après mort. L'annonce à la famille et aux amis, sans oublier quelques réflexions déplacées que suscitent cette nouvelle, puis les retrouvailles forcées, les discussions qui font appel aux souvenirs de la défunte, la veillée, la mise en bière et la mise en terre. Puis après faire face sans elle.
Avec beaucoup de pudeur un père, retrace la mort de sa petite fille, il révèle ainsi l'amour qu'il lui portait ainsi que celui des personnes qui l'entouraient et qui ne cessera jamais.

Le texte va à l'essentiel en racontant en détail le cérémonial de la mort.
Je l'ai ressenti comme un récit sobre, ou les émotions sont tapies ; comme l'est la mort à part entière. L'auteur est anéanti. Il est paralysé par l'absence de sa fille et par la douleur qui en découle.
Beaucoup de personnages gravitent autour de Lara et c'est parfois pesant ; parce qu'il m'a été difficile parfois de rentrer dans le texte en faisant abstraction de ces personnages.
Ce texte de 89 pages, sans chapitre, simple, nous saisit par tant de vérités, le chagrin est dans chaque page mais il se mêle aux souvenirs joyeux du passé, avec comme équilibre l'amour à chaque page.
On vit intensément la détresse de cet homme et de ses proches, on a envie de les prendre dans nos bras pour apaiser le tumulte de cette injustice.
Sans fioritures, le père nous livre un récit dense et émouvant. Pour ne pas oublier que Lara est partie trop tôt, il continue de la faire vivre en imaginant des signes qu'elle lui envoie. Ainsi elle est toujours présente et ces signes l'aident à supporter l'absence irréversible.
Beaucoup de questions viennent à l'entendement des lecteurs, ceux qui ont vécu un tel drame ou qui sont endeuillés mais pas seulement. Il permet à ceux qui n'ont pas été encore confrontés à cette douleur d' espérer trouver des solutions pour amoindrir leur peine et à passer cette période difficile.

Ce livre est une réalité autobiographique et rappelle les dangers des piscines privées ...


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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 16:53

L'amour ne meurt jamais

 

Auteur : James PATTERSDON

Genre : Roman Étranger
Éditions : L'archipel
Date : 2006
Nombre de pages : 260

ISBN : 978-2841878680

Présentation de l'éditeur

Depuis la disparition accidentelle de son mari, Jennifer, journaliste au Chicago Tribune, noie son chagrin dans le travail et refuse toute nouvelle aventure sentimentale.
Quand elle apprend que Samantha - sa grand-mère et confidente de toujours - est tombée dans le coma, Jennifer se précipite à son chevet.
Dans la maison de son enfance, la jeune femme découvre les lettres que Samantha lui a écrites pour lui dévoiler le secret qu'elle garde depuis si longtemps...
Avec L'amour ne meurt jamais, James Patterson livre un roman qui mêle passion et suspense. Une histoire tendre et poignante qui fait tour à tour sourire et pleurer, mais surtout croire en l'amour.

 

Mes impressions :

 

Autant j'ai beaucoup aimé « Rendez-vous chez Tiffany »  que j'ai trouvé « frais » et émouvant autant je reste mitigée sur ce roman là.
Alors je me demande si le fait de lire deux « romances » à la suite n'est pas la raison de ma saturation du genre. Je me suis même crue être entrain de lire un Harlequin !
J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire car j'ai trouvé que le destin passé de Jennifer est trop singulier et trop sirupeux. Il est fait de drames qui s'accumulent; en premier lieu la perte de ses parents, puis celle de son mari et du bébé qu'elle porte en elle.

Sa grand-mère qui se trouve à ce jour dans le coma la ramène dans sa maison où petite elle a grandit près du Lake Geneva dans le Wisconsin et donc quitte pour un temps et ce physiquement le journal dans lequel elle officie comme chroniqueuse. Elle veut être présente lorsque Sam se réveillera, si elle se réveille.
Paradoxalement, les évènements qui se situent dans le présent sont trop beaux pour être crédibles; contrairement à ceux du passé qui eux sont trop sombres, le contraste est sans doute trop saisissant...non que je ne crois pas en l'amour passionnel mais Jennifer est sensée être désormais très méfiante vis à vis des rencontres galantes et la période de deuil de un an et demi me paraît tout juste acceptable voire convenable...
La vie de sa grand-mère a de fortes similitudes avec la sienne; celle-ci lui laisse des lettres écrites de sa main qui lui raconte sa vie; le roman est donc ponctué de chapitres composés de ces missives que Jen lit le soir ; nous découvrons des principe, des clichés sur l'amour et les échos étranges de la vie amoureuses des deux femmes et de leurs amoureux mystérieux.
Bref trop de bons sentiments dans ce livre qui tourne autour de « l'amour qui ne meurt jamais » mais qui ne m'a pas convaincue de cette vérité (?) assenée dans de nombreuses pages.
James Patterson est aussi célébré pour ses thrillers, la curiosité me pousse à le lire dans ce genre littéraire différent, pour me faire une idée de son talent...À suivre donc mais sûrement pas dans l'immédiat.


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