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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 09:58

Sermet d'automne

 

Auteur : Françoise BOURDIN

Éditions : Belfond
Genre : Roman
Année : 2012
Nombre de pages : 301

ISBN : 978-2714452429

 

Quatrième de couverture :

 

Guillaume, brillant architecte, dirige un cabinet florissant à Versailles. Surchargé de travail, il descend en catastrophe en Bourgogne car son frère jumeau, Robin, l’a appelé à l’aide. Atteint d’un cancer, celui-ci est épuisé par sa chimiothérapie et il sait qu’il ne pourra pas assumer seul les vendanges, d’autant plus que sa femme est sur le point d’accoucher. Une fois sur place, Guillaume décide de rester et de tout prendre en main, bien que n’y connaissant pas grand-chose. Il n’hésite pas d’ailleurs à lâcher un gros projet d’architecture, pas question pour lui de laisser tomber son frère, qu’il adore. Il s’installe donc chez le couple, dans leur maison qu’il a lui-même dessinée, et essaye de tout gérer de front.
Mais les ennuis s’accumulent et il perd pied. François, le paysan avec qui les jumeaux avaient signé un contrat de fermage au décès de leurs parents afin qu’il continue l’exploitation de la ferme familiale, vient d’annoncer qu’il prenait sa retraite. Pour les jumeaux, il n’est pas question de vendre ce patrimoine, mais trouver rapidement une personne capable de gérer cette exploitation, et notamment l’important cheptel de charolaises, n’est pas chose aisée. Quant à Ralph, le fils de Guillaume, il a abandonné ses études et se rebelle contre son père en lui faisant payer chèrement un divorce qu’il n’a jamais supporté. Leur relation est exécrable.
Guillaume va-t-il réussir à résoudre seul tous les problèmes ? Peut-il laisser tomber son cabinet d’architecte et mettre ainsi sa vie entre parenthèses pour épauler sa famille ? Un retour en Bourgogne est-il envisageable, lui qui a tout fait pour construire sa vie ailleurs ?

 

Mes impressions :

 

Pour commencer, je tiens à remercier Élodie Boulanger et les Éditions BELFOND pour l'envoi spontané et gracieux de ce livre.

 

Dès le début je suis entrée dans l'histoire de cette famille qui va devoir lutter contre la maladie mais aussi pour que l'exploitation vinicole fraternelle appartenant à Robin et à Laurence et la ferme paternelle restent dans la famille.

Françoise Bourdin nous invite à découvrir dans le premier chapitre les personnages principaux. Il y a Guillaume qui à l'âge de 20 ans a quitté sa Bourgogne natale pour créer sa boite d'architecte à Paris, il souhaitait se démarquer de la lignée familiale et avait d'autres aspirations professionnelles. Son frère jumeau Robin l'appelle au secours, il est gravement malade d'un cancer qui le laisse sans force ; de plus sa femme Laurence ne va pas tarder à accoucher.
Les deux frères sont proches depuis toujours ; comme tous les jumeaux un lien puissant les unis.
Ils ont la quarantaine aujourd'hui mais tous les deux ont des caractères bien différents. Robin est prévenant, doux, têtu plutôt discret sur sa vie alors que Guillaume est coléreux et impulsif.
Pourtant tous les deux se complètent et c'est sincèrement que Guillaume acceptent de venir les aider à vendanger et à gérer la ferme paternelle que Robin préfèrerait garder dans la famille. Laurence est fille et petite fille de viticulteur, et donc assistera Guillaume elle ne sera absolument pas passive.
Et puis nous faisons la connaissance de Ralph, fils de Guillaume, issu d'un premier mariage. C'est Guillaume qui en a eu la garde.
Cependant il existe une réelle rivalité entre Ralph et Guillaume. Le divorce d'avec sa mère s'est mal passé et Ralph s'est laissé séduire plus tard par la petite amie de son père. Johanna, mannequin beaucoup plus jeune que Guillaume  mais de l'âge de son fils. Ce dernier va se servir de cette liaison pour toucher son père et n'a pas hésité à faire les démarches auprès d'un juge afin de réclamer une pension.
La présence de Ralph vient ternir l'ambiance familiale lorsque poussé par Johanna il décide de se rendre en Bourgogne afin d'apaiser les tensions entre lui et son père; mais en réalité c'est Johanna qui souhaite se servir de Ralph pour reconquérir le père. Entre le père et le fils la relation est plus que tendue. Ils sont devenus ennemis. Les dialogues sont vifs et acerbes. Vont-il parvenir à se comprendre et se pardonner ?
François ami et connaissance de la famille gérait déjà beaucoup de choses à la ferme mais il souhaite prendre sa retraite. Bien entendu c'est le mauvais moment, même si Guillaume peut comprendre sa décision.
Marc Lessage viticulteur toujours secrètement amoureux de Laurence depuis très longtemps va venir seconder Guillaume qui se sent dépassé et maladroit puisqu'il est désormais citadin et ne sait pas tenir l'exploitation et les vignes.

Avant d'envisager de rentrer à Paris il doit finaliser la liquidation de l'exploitation familiale , les terres et les vaches.


Cette histoire a beaucoup de qualité.
Françoise Bourdin décrit très bien la relation intense entre les deux frères, de même que la maladie de Robin, ses traitements et ses conséquences sur la qualité de vie et les sentiments de Robin. Elle la décrit avec des mots justes et crédibles. Ce qui rend Robin très attachant face à l'adversité.
L'écriture est fluide. Le style chaleureux comme l'est cette famille.

Françoise Bourdin parvient à se mettre dans la peau des deux principaux personnages pourtant masculins.
Guillaume ne savait pas déléguer à Paris et préférait compter sur lui seul mais ici en Bourgogne il va devoir faire un travail sur lui même et apprendre à faire confiance.
Les deux frères sont très proches même s'ils ne sont pas fusionnels. Ils sont respectueux l'un de l'autre ;
Ils ont des parcours de vie très différents mais cela ne les empêchent pas d'être liés.
Finalement ils vont décider de transformer et réhabiliter la ferme de leur père sans la dépourvoir de son âme. Le métier de Guillaume lui sera donc fort utile.

Mais voilà que plus il est loin de Paris moins il a envie de rentrer.
Les deux mondes sont à l'opposé, la ville est grandiose et à la campagne il vit en circuit fermé.
Cependant au fur et à mesure que les jours passent et que les épreuves s'accumulent le retour aux sources lui est bénéfique, il « renait » et les deux frères « grandissent », évoluent au contact de l'autre.

Guillaume se trouve dans un tournant de son existence ; la maladie de son frère, les rapports avec son fils et le retour en Bourgogne lui offrent de nouvelles perspectives.
Ralph va lui aussi progresser et prendre conscience de ses erreurs passées.
Même s'il n'y a pas vraiment de surprise dans le scénario, la qualité de la narration agit ! Nous sommes directement plongé au cœur de cette famille en Bourgogne dans laquelle les membres ont de forts caractères.

Guillaume et Robin ont un parcours de vie et des personnalité propres. Malgré leurs trajectoires différentes ils vont se retrouver autour des souvenirs d' enfance, dans un monde fait de viticulteurs, de vendanges, de vins ; pour venir en aide à son frère Guillaume va devoir faire abstraction pour un temps de sa vie Parisienne pour se retrouver dans une situation qu'il n'a pas choisie et pourtant celle-ci va lui permettre de se révéler.
Il ne sera pas tendre avec son frère afin de lui ouvrir les yeux et surtout afin qu'il ne baisse jamais les bras et qu'il ne s'apitoie pas sur lui même. J'ai apprécié leur rapport emplie d'amour et de complicité.

La maladie de Robin va changer les rapports humains de cette famille où parfois les mots sont difficilement exprimés. Le cancer va être révélateur et va leur permettre d'évoluer chacun dans leur personnalité et leur attente et dans ce qu'ils attendent de la vie.
J'ai été touchée par les personnages très opposés les uns des autres. Guillaume au début était complètement voué à son travail d'architecte, par manque de disponibilité le couple qu'il formait avec Marie mère de Ralph fût un échec puis il a négligé son fils mais les évènements (la maladie de son frère) vont le faire changer et il va devoir être obligé de prendre des décisions par lui même, il aura des responsabilités autres que ce qu'il avait jusqu'à présent.

Il finit par se sentir chez lui, dans ses terres.
De plus Sybil jeune infirmière sympathique mais meurtrie par une ancienne histoire d'amour douloureuse va sans le savoir ni le vouloir le mettre en face de ses aspirations et lui faire se poser les bonnes questions sur les choix de son existence.
L'histoire est écrite de façon limpide, emplie de sensibilité : on souffre avec Robin et on se met à la place de Laurence …mais pas seulement. Nous pouvons nous identifier aux personnages parce qu'ils ont chacun des forces et des failles et c'est cela qui fait le force du roman. Cette histoire nous parle de nous, plus ou moins selon les cas.
Ce livre nous parle également de relations familiales, d'adversité, de reconnaissance, de dépassement de soi, de prise de conscience, de bonheur, d'amitié, d'amour et tout cela n'est pas incompatible avec le retour sur les lieux de l'enfance...Parce que le futur est incertain, il est bon de ne pas trop anticiper et trop se projeter dans l'avenir.

De plus on apprend beaucoup sur le métier du vin, ce qui aboutit à un livre instructif et intelligent.
Plus qu'un roman il est un roman du terroir.
Son titre, évoque les promesses que l'on se fait à soi même et aux autres mais également les sarments de vignes....

 

Si je devais tirer une leçon de cette lecture et y puiser un message, ce serait celui de ne pas perdre d'esprit que rien n'est acquit, rien n'est définitif autant dans la joie que dans les épreuves, tout reste à conquérir et à venir, il faut toujours espérer même si la vie n'est pas facile !
À ne pas manquer !

 

D'autres livres de Françoise Bourdin sont présentés sur ce blog :

Un cadeau inespéré 

Une nouvelle vie 

 

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 08:41

Le jour avant le bonheur

 

Auteur : Erri de LUCCA

Éditions : Folio
Genre : Roman
Année : 2011
Nombre de pages : 150

ISBN : 978-2070445615

 

Quatrième de couverture :

 

Nous sommes à Naples, dans l'immédiat après-guerre. Un jeune orphelin, qui deviendra plus tard le narrateur de ce livre, vit sous la protection du concierge, don Gaetano. Ce dernier est un homme généreux et très attaché au bien-être du petit garçon, puis de l'adolescent. Il passe du temps avec lui, pour parler des années de guerre et de la libération de la ville par les Napolitains ou pour lui apprendre à jouer aux cartes. Il lui montre comment se rendre utile en effectuant de menus travaux et, d'une certaine façon, il l'initie à la sexualité en l'envoyant un soir chez une veuve habitant dans leur immeuble. Mais don Gaetano possède un autre don : il lit dans les pensées des gens, et il sait par conséquent que son jeune protégé reste hanté par l'image d'une jeune fille entraperçue un jour derrière une vitre, par hasard, lors d'une partie de football dans la cour de l'immeuble. Quand la jeune fille revient des années plus tard, le narrateur aura plus que jamais besoin de l'aide de don Gaetano... Dans la veine de Montedidio, ce nouveau livre du romancier italien s'impose comme un très grand roman de formation et d'initiation.

 

Mes impressions :

 

Ce livre raconte l'histoire émouvante d'un petit orphelin qui grandit à Naples auprès de son « tuteur » dans les années d'après guerre encore marquées par les souvenirs du conflit mondial.
Troublant que sont son parcours et sa rencontre avec une petite fille qui se qualifie de « folle », en réalité atteinte d'autisme.

Les journées du jeune garçon sont rythmées par les cours d'école [il aime apprendre] et par les coups de pieds dans un ballon avec ses camarades. La rue est leur terrain de jeu, elle se situe près du commerce de Don Gaetano qui l'élève ; et quand le ballon s'égare sur le balcon de l'appartement où vit Anna, il profite de la situation et va le récupérer. Il est conquit pas cette petite fille qui le regarde sans vraiment le voir. Elle ne sort pas de son appartement mais il sent combien elle est fragile.
Après la disparition de ses parents, il a été donc recueilli par Don Gaetano, concierge de l'immeuble. C'est auprès de lui qu'il va apprendre la vie à travers la ville « 
La ville aussi est une école » et les faits historiques, notamment avec des souvenirs de Guerre, les derniers jours de l'occupation Allemande, la libération de Naples et les Américains.

Cet homme a un don, celui de lire dans les pensées des autres. « Mais les pensées sont comme des éternuements, elles s'échappent à l'improviste et moi je les entends ». « En Argentine, j'ai oublié. Toute chose nouvelle que j'apprenais en effaçait une de ma vie antérieure. J'ai commencé à entendre les pensées des gens. Au début, je les prenais pour des voix, je pensais que la solitude me tapait sur la tête. Puis j'ai su que c'étaient les pensées des autres ».
Les mois passent et un jour la petite fille disparaît, elle manque au jeune garçon plus que ses propres parents...

« À dix-sept ans, je ne connaissais pas de fille … /..... Elle était celle qui m'était destinée, mais le destin peut s'égarer en route, ce n'est pas une chose certaine qui doit forcément arriver. Le destin est une rareté. Un jour, j'avais regardé en haut, au troisième étage, et elle n'était plus là ».».

Quand elle reviendra fiancée à un homme de la Camora, elle sera différente mais non moins attirante. Elle explique son éloignement avec des mots qui chantent, des mots émouvants, troublants sous la plume de l'auteur. Ses pensées et ses émotions douloureuses m'ont touchée.

Néanmoins avec le retour d'Anna c'est le mystère qui arrive...


Erri de Luca écrit là un roman délicatement poétique, j'ai envie de dire qu'il a écrit un roman sur les séparations. Simple mais touchant. Il joue avec les mots ce qui donne un style riche pour une histoire sombre parfois.
Ce livre décrit donc la rencontre entre un concierge protecteur orphelin lui même et un jeune garçon qui deviendra adulte. « 
Sans vous offenser, je crois que je vous ressemble. Non par héritage, mais par imitation, je fais ce que vous m'apprenez et ainsi je me rapproche ».

Il raconte aussi la période d'après guerre et la lente métamorphose de ce garçon qui va apprendre à devenir un homme. Il devra pour cela se séparer de lui même et parfois des autres ou de leurs souvenirs.
Ce roman initiatique nous rappelle combien le vie est précieuse et comment elle peut vite basculer. Elle est riche de la complexité des êtres humains.
La vie est faite de choix et est chargée d'histoires. Elle est révélatrice d'une époque.
Si vous aimez lire des sujets qui relate la Guerre et les conséquences, et des histoires douloureuses de parcours singuliers ce livre vous plaira sans nul doute, parce qu'il est rempli d'étrangeté. La douleur y est décrite mais pas seulement Il est aussi le témoin d'amitiés, d'amour et d'initiation à la vie.


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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 17:09

Le théorème de Cupidon

 

Auteur : Agnès ABÉCASSIS

Éditions : Le livre de poche
Genre : Chick lit, roman comédie
Année : 2012
Nombre de pages : 281

ISBN : 979-2253162216

 

Quatrième de couverture :

 

Définition du théorème de Cupidon :
Deux lignes parallèles ne se croisent jamais. Sauf si elles sont faites l'une pour l'autre.  

Adélaïde est exubérante, directe, rigolote, mais fuit les histoires d'amour.
Philéas est timide, maladroit, sérieux, et ne pense qu'à conclure.
Ils ont le même âge, travaillent tous les deux dans le cinéma, pourtant ils ne se connaissent pas. …Enfin, c'est ce qu'ils croient.  

Entre situations pétillantes et rebondissements irrésistibles, une savoureuse comédie-romantique à deux voix, l'une féminine, l'autre qui a mué.  

 

Mes impressions :

 

Précédemment avec « Toubib or not toubib »,  j'avais passé un excellent moment.

Avec cette nouvelle lecture, je me suis aussi bien amusée. !

Au premier abord, c'est la couverture qui a attiré mon œil, très colorée, mignonne et suggestive sur la romance du contenu.

Je sortais de quelques lectures assez difficiles alors je me suis laissée tenter.
Et dès la début j'ai adoré !
L'entrée en matière est fulgurante, comme l'est à chaque page l'humour grinçant.
Les personnages nous sont présentés dans les premières pages et nous sommes agréablement surpris de voir à quel point ils sont actuels et peuvent nous ressembler. Il ne nous faut parfois d'un rien qu'un pour s'identifier à eux...ou presque !

Philéas est le père d'un petit garçon et est séparé de la mère de l'enfant.
Adélaïde est maman de deux filles et est célibataire.
Âgée de 38 ans, elle travaille dans une agence de castings ; son patron est le père de Kelly laquelle y exerce également.
D'ailleurs Kelly prendra sûrement la suite de son père après sa retraite: « 
Il ne fait aucun doute qu'une fois son père parti, c'est elle qui va reprendre les rênes de l'agence. Et devenir ma boss.
Et c'est quoi, la définition d'une bosse déjà ?
Ah oui c'est une enflure qu'on a sur le dos ».
Kelly envisage même de faire une soirée pour que son père annonce la nouvelle à ses employés.
Si Adélaïde n'est pas très sexy, Kelly est son contraire.
L'une ne sait pas se mettre en valeur vestimentairement parlant, elle a quelques kilos en trop et n'a jamais été trop chanceuse dans la vie....alors que l'autre est très à la mode et très fine doublé d'un avenir professionnel assuré.
Philéas lui fait partie aussi du monde du cinéma. Il réalise des films.

Avouez que leur prénom respectif est assez original et assez vieillot. Ils ont déjà un point en commun.

Et voilà que tous les deux sans se connaître vraiment se rapprochent chaque jour davantage, sans le savoir. Et c'est bien cette construction originale qui m'a plu.
D'abord il s'agit d'un roman a 4 mains. Tour à tour ils parlent de leur vie, de leur métier, de leur ami(e)s, de leurs envies... et de leur désir de rencontrer, la femme ou l'homme qui agrémenterait leur quotidien.
Tous les deux se sont déjà rencontrés plusieurs fois durant leur vie mais ils ne le sauront probablement jamais...C'était écrit ...alors est-ce que leur destin va finalement jouer en leur faveur ? À suivre.

L'histoire met donc en scène ces deux héros et de leurs familles monoparentales. Le sujet et les contextes sont donc très modernes. Se rajoutent à cela des scènes de speed-dating, de sorties au restaurant, de bobos des enfants...
Le naturel des deux protagonistes fait vraiment plaisir à lire. On rit à chaque page.
Ils sont vrais, sincères et nous émeuvent même.
Philéas remarque que le temps passe et qu'il a une incidence sur son physique « 
Qui donc amis en route ce système pileux détraqué qui ne les fait plus du tout pousser aux bons endroits ? Je m'autodétériore le sex-appeal, moi maintenant ? Quoi mon patrimoine génétique a décidé que passé un certain stade de perfection, il fallait laisser leur chance aux autres hommes de mon espèce, histoire de diversifier le génome de cette ville ? Arf ! Arf ! »


J'ai beaucoup aimé les noms choisis pour nommer les personnalités présents dans le livre, ils rappellent par des jeux de mots, les vrais comme Agélina Moshe, Calista Garnier, Jack Nicoletta, René Giscardophy etc etc.
J'ai aussi beaucoup aimé la scène lorsque Adélaïde est cachée dans le dressing de Keelly pour fuir un homme trop collant à l'ultime soirée et la conversation qu'elle a avec Philéas qui lui est derrière la porte. Ils ne s'étaient jamais rencontrés physiquement et cet échange est plus que loufoque. Jeux de mots, cynisme, vérités, tout y est. Les situations cocasses tout au long du roman nous font sourire et même parfois rire.Les répliques parfois acerbes sur des tiers fusent mais le ton est à l'humour et au naturel.

Bien sûr comme les comédies, tout se termine bien et on referme le livre revigoré !

On peut dire que l' humour français de cette auteure rivalise avec celui des anglo-saxonnes.
Cette comédie romantique est à ne pas manquer pour ceux et celles qui veulent se détendre sans attendre Un pur moment de plaisir.


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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 10:09

La femme aux deux visages

 

Auteur : Franck Gill SLAUGHTER

Genre : Roman fantastique

Éditions : Presses Pocket

Année : 1981

Nombre de pages : 281

ISBN : 2 266 01059

 

 

Quatrième de couverture :

 

Complètement défigurée à la suite d'un accident d'avion, Janet Burke, journaliste de talent, subit une opération de chirurgie esthétique qui la transforme en moderne aphrodite.

Dès lors, de singuliers phénomènes se produisent en elle.

Derrière sa personnalité d'américaine du XXe siècle, une autre apparaît, cynique, vulgaire, diabolique, contre laquelle elle va lutter désespérément.

Qui la délivrera du démon qui l'habite ? Le père Julian O'Meara, grand exorciste du diocèse, l'étrange professeur Mc Carthy, une autorité en matière de parapsychologie, ou le docteur Michaël Kerns, jeune et brillant chirurgien que sa profession devrait porter à chercher la solution de l'énigme dans le domaine du rationnel ?

Dans ce roman troublant, Frank Slaughter nous laisse entrevoir un monde inquiétant, parallèle au nôtre et régi par des forces obscures.

 

Mes impressions :

 

Mike nouvellement chirurgien plastique de 28 ans, assiste à un accident d'avion dans lequel voyageait Lynne Tallman femme appartenant à une secte et responsable de nombreuses morts. La journaliste Janet Burke l'accompagnait ; elle était pressentie pour faire une interview exclusive, dans le but de recueillir des informations concernant les motivations de la terroriste qui souhaitait faire des révélations – toutes deux avaient lié « amitié » : Lynne avait fini par faire confiance à Janet et Janet enviait la beauté de Lynne...

Mike va porter les premiers secours sur les lieux du crash. Alors que Lynne meurt, Janet ne succombera pas à ses nombreuses blessures et notamment celle du visage. En effet celle-ci est complètement défigurée.

Mike verra dans ce cas, le moyen de sauver une vie mais aussi de pratiquer ce pourquoi il exerce : la reconstruction faciale de cette jeune femme avec pour modèle l'Aphrodite de Praxitèle.(vénus)

La police et les médias soupçonnent que cet avion n'est pas tombée accidentellement, une enquête est ouverte.

Avant de reprendre connaissance Janet reste quelques jours dans le coma et pendant ce temps là d'étranges tracés apparaissent sur son EEG, il s'agit d'ondes thêta. Il semblerait pour schématiser qu'une partie de son cerveau serait conscient alors qu'elle n'est pas encore sortie du coma. Des faits surpenants se passent dans sa personnalité : son timbre de voix se modifie quelquefois et ressemble à celui de Lynne, elle fait des répliques qui se confondent et de temps en temps elle a des comportements bizarres faisant penser à ceux de Lynne. Alors qui est-elle vraiment et pourquoi dans son regard Mike perçoit des phénomènes inquiétants.

Le psychiatre choisi par Mike dans le but de découvrir de quels problèmes psychologiques souffrent Janet évoque la parapsychologie, il s'agit d'une forme extra-sensorielle et de précognition.

L'oncle de Janet Georges Stanfield rédacteur en Chef du journal dans lequel travaille Janet est inquiet. Lynne Tallman a dirigé un groupe d'adorateurs du diable qui invoquaient leur prétendue dévotion à Satan comme excuse pour justifier les attentats à la bombe et les incendies qui sont leur spécialités.

MacCarthy pense que Janet a une personnalité multiple suite à la commotion ; est-ce que le choc lors de l'accident est-il seul en cause ? Ou bien y-a -t-il y a une autre interprétation possible ?.
La personnalité de Lynne et son attitude parlent au travers de Janet.

Mac Carthy évoque la possibilité que l'âme essence et échange électrique voyage d'un corps à un autre et pause la problématique et la possibilité d'un monde parallèle.

Deux théories sont confrontées. La seconde est mise en avant par un prête, proche de Mike. Lui envisage la possibilité que Janet soit possédée par un démon. Ces deux théories s’affrontent mais aucune ne fait pas l’unanimité. Les policiers qui en prennent connaissance restent plus que septiques. mais où se cache la vérité ?. Qu’en est-il exactement et comment arrêter la catastrophe qui se profile : la mort de milliers d’innocents orchestrée par Lynne et qui se cache derrière tout ça  ? C’est ce que nos personnages tournés vers le bien vont essayer de découvrir.

 

Ce livre pose alors la question de l'éthique médicale. Est-ce que le médecin peut modifier complètement l'apparence d'une personne défigurée selon un modèle correspondant à ses propres goûts (ici l’Aphrodite de Praxitèle) ? Est-ce que l'autorisation n'est qu'une formalité ?

Bien sûr qu'il s'agit d'un roman mais de nos jours ce constat est on ne peut plus actuel. Vous avez tous entendu parlé de cette greffe totale de visage sur un homme de 35 ans atteint d'une maladie génétique en 2009.

Est-ce que les bénéfices du patient ne sont pas moindres comparés à ceux du médecin qui voit là sa carrière propulsée (via la médiatisation) ? Ou par la mise au point d'une technique ?.


Où commence la fiction ?

Un autre fait m'a frappée dans le scénario. Ce roman étrangement, précède dans les faits les attentats du 11 septembre. Cela m’a fortement étonnée : « Les fabricants de bombe amateurs pourraient probablement créer des armes d'une puissance d'un dixième de kilotonne. Une bombe de cette nature serait assez puissante pour faire crouler les tours jumelles de 110 étages du centre commercial de Manhattan ou bien le bâtiment du Capitole » Le scénario pourtant romancé rejoint ici la réalité....

Néanmoins j’ai énormément apprécié ce roman fantastique. Il est surprenant et nous entraine dans une histoire originale racontée avec style. Ce qui en fait un roman étonnant et efficace car il nous tient en haleine et nous interroge.

L'auteur s'inspire de sa propre expérience en tant que médecin pour écrire ses romans. Ici encore nous en somme témoins. Nous saisissons également son intérêt pour l'histoire et le monde de la religion.
Il met en scène des nouvelles technologie médicales : il est question ici de démonologie, d'exorcisme, de perception para-sensorielle.
Je pense que les amateurs ici y trouveront de quoi passer un excellent moment.
Le titre est très bien choisi puisque Janet/Lynne sont par moment une seule et même personne. Elles représentent à la fois le bien et le mal. Tout le monde sait que chaque personne a une part de bonté et une autre de méchanceté....laquelle prédomine dans chacun d'entre nous ?...Mystère...


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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 10:01

Maxime ou la déchirure

 

Auteur : Flora GROULT
Genre : Roman
Éditions : J'ai lu
Année : 1974
Nombre de pages : 185

 

Quatrième de couverture :


Maxime a quarante ans. Elle est encore attachée à Pierre, son mari, par les liens de l'habitude. Partagée entre le besoin des paisibles certitudes et la soif d'autonomie qui naît parfois à la maturité, partir lui apparaît en même temps comme une défaite et comme un accomplissement. Au début du livre, Maxime vient de refermer la porte sur sa vie passée. Les étapes de cette séparation, les réactions de l'entourage, la découverte d'un autre soi-même, voilà pour l'héroïne autant de déchirures qui la modifient en profondeur. C'est avec de nouvelles possibilités et un goût ardent pour toutes les joies offertes par la vie qu'elle affronte désormais les problèmes de la femme d'aujourd'hui.


Mes Impressions :

 

Pour Maxime traductrice, la crise de la quarantaine a commencé sa lente progression alors elle décide de quitter Pierre...Ils n'ont pas d'enfants, la décision semble moins difficile à prendre. Elle quitte alors le domicile conjugal :« Le lendemain très tôt, quand elle se réveilla, elle fut un instant inondée de joie et de paix.Les oiseaux chantaient dans la deuxième cour et des voix qui allaient devenir familières échangeait par la fenêtre les propos du matin.../..Même en dormant elle avait éprouvé un sentiment de bien être et de liberté » ; et va séjourner dans l'appartement de sa sœur Charlotte, veuve qui a un enfant Mélanie.... Charlotte en ce moment n'est pas chez elle, elle est en « vacances » pour son travail. Charlotte , trouve que trop souvent les mariages se soldent par un échec....Qu'est ce qu'il se passe dans la désamour ? Pourquoi finit-on par dés-aimer notre conjoint ?
C'est ce que l'auteur va tenter de comprendre...Elle parlera aussi de reconstruction, de nouvelle vie ...

Le livre n'a rien d'extraordinaire. Il ne se passe pas grand chose mais les sentiments des uns et des autres, Maxime, Pierre, Charlotte, Laury sont tour à tour décrits et exploités amplement. Ils se posent des questions sur la vie en général et la leur en particulier. Ce roman décrit alors les relations filiales, fraternelles, paternelles, amoureuses, les relations intimes et les rapports humains. On se reconnaît de temps en temps chez l'un ou l'autre des personnages mais sans vraiment s'y attacher.
Maxime nous parle d'elle de ses sentiments, tel un chant poétique. L'écriture est nonchalante comme la vie qui devrait se vivre simplement et se nourrir de peu. Elle s'arrête sur les petites choses du quotidien. Elle sort de l'habitude qu'elle avait avec Pierre et rencontre un autre homme More.Elle prend le temps de gouter les choses, mais aussi le temps qui passe, elle se rappelle le passé, parfois avec culpabilité d'autres fois avec le sentiment de liberté.
Pierre, un peu déboussolé par son départ est dans un tournant de sa vie et va tester ses capacités de séduction sur d'autres jeunes filles.
Pierre avait une fille de son précédent mariage, Laurie, avec laquelle il a eu du mal à s'attacher quand elle était jeune. Cette dernière aimerait que Maxime revienne, car elle la trouvait intéressante. Mais est-ce que Maxime ne veut pas complètement tourner la page ?....Son père à elle est malade et ceci va rapprocher encore plus les deux sœurs....
Cette dernière, si au début elle est plutôt pour la séparation entre Maxime et Pierre, finit pas hésiter sur son bien fondé : « Je te comprends bien sûr mais en même temps cela me paraît impossible comment toi « Of all people » dirait Pierre, as-tu eu le courage terrible de le quitter, ce Pierre ?. C'est des choses dont on parle ça, mais les faire ! Oui en y repensant je me demande si tu as eu raison... » puis plus loin « Mais oui tu as bien fait chérie : Tu es mieux sans lui on verra. On est deux. Je t'aiderai. » Cela montre la complexité de ce genre de situation et de sa légitimité.

À la fin il y a la confusion des sentiments pour Maxime: « N'empêche, ce qui est à moi est à moi, ça tombe sous le sens ! Et Pierre est à moi, même si je l'ai quitté, trompé et désaimé, parce que, moi quoi qu'il en semble je ne suis pas complètement partie et que je l'aime encore quelque part en moi malgré moi. Passé oblige ».
Elle pose toute la problématique de l'habitude, de la routine et de la possessivité et de la difficulté à se défaire d'une histoire d'amour qui a existé et de la déchirure que cela occasionne....Le lien peut être précieux et nous ancrer dans "l'Être la femme ou le mari de" ….
Ce roman est léger, sans plus....



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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 19:26

L'amour en minuscules

 

Auteur : Francesc MIRALLES
Genre : Roman
Éditions : Fleuve noir
Année : 2011
Nombre de pages : 342
ISBN : 978-2-286082611

Quatrième de couverture :

Samuel de Juan est un professeur d’Allemand solitaire qui aime se réfugier dans la littérature et la musique classique. De sa bulle, il ne s’échappe que pour donner ses cours à l’université. Mais au lendemain d’un réveillon du nouvel an, la visite inattendue d’un chat vient bouleverser ses habitudes. En rapportant le félin à son voisin, Samuel fait la connaissance de Titus, un vieux rédacteur bourru. Le premier domino vient de basculer entraînant dans sa chute un second...Car cette première rencontre est annonciatrice de bien d’autres tout aussi surprenantes. Bientôt Samuel croise le chemin d’un savant lunatique et celui d’une belle femme mystérieuse. Sa petite vie paisible se mue alors en une véritable aventure initiatique.

Mes impressions

Samuel est solitaire, il passe son temps a enseigner, corriger des copies, lire, écouter de la musique ;  il est lucide sur son « oisiveté » relationnelle mais aussi sur le temps qui passe et sur sa solitude. Il ne se rebelle pas ou plus contre elle.
C'est alors que le premier janvier un chat arrive dans sa vie. D'abord réfractaire à sa vue et à l'idée qu'il puisse l'adopter, il va finalement s'y attacher.
Il le nomme Mishima (écrivain japonnais qui s'est suicidé) ; il s'échappera un jour pour aller à l'étage au dessus et en essayant de le rattraper, Samuel se retrouve dans un appartement où vit un homme âgé prénommé Titus, un scientifique et rédacteur, mais somme toute fascinant. Cette rencontre étonnante lui permettra de sortir un peu de sa coquille ; tous les deux deviendront même proches.
Quelques jours après, Titus passionné de rail et de petits trains lui demande de lui rendre un service et d'aller dans un magasin de modélisme pour trouver un rail neuf pour remplacer le sien défaillant ; C'est alors que pendant le trajet il reconnaît une femme qui jadis lui plaisait alors qu'ils étaient encore enfants. Cette rencontre fortuite et inespérée n'aurait sans doute jamais eu lieu s'il n'avait pas connu Titus et donc Mishima.
Il s'aperçoit que son chat est le point de départ d'une longue série d'évènements qui lui permettent de sortir de chez lui et d'être confronté aux autres. Ainsi Le chat qui a élu domicile chez lui  pose sa patte (sa touche) dans sa vie.
Il lui permet aussi de rencontrer une charmante vétérinaire avec laquelle il aura quelques moments de partage et d'amitié.
À la suite de problème de santé Titus est hospitalisé. Il va demander à Samuel de lui venir en aide encore une fois et de finir d'écrire son livre en cours « Petit cours de magie quotidienne » afin qu'il soit remis  en temps à son éditeur et ainsi honorer la commande. Samuel accepte mais sans gaité de cœur...
Il fait aussi la connaissance dans un café de Valdémar, personnage bien étrange attiré par « La face cachée de la lune »....néanmoins il apportera  beaucoup à Samuel sur un plan spirituel, philosophique et humain.

Ce roman est donc à mi chemin entre un conte philosophique, un roman initiatique et une histoire d'amour. Un scénario simple en apparence mais néanmoins enrichissant qui décrit la vie de tous les jours en donnant aussi des leçons de littérature, de sciences et de musique. Les nombreuses références littéraires et musicales viennent appuyer agréablement ce récit qui approfondissent le récit, qui devient alors complexe, mais en restant toujours très accessible ...La face cachée de l'histoire se manifeste peu à peu.
Le titre déjà est un aperçu du contenu, l'auteur en donne même une définition  « c'est faire une bonne action de rien du tout et cela déclenche une cascade d'évènements qui nous rendent notre amour au centuple. Et à la fin, même si l'on veut revenir au point de départ, ce n'est plus possible. Parce que l'amour en minuscules a effacé tout chemin de retour vers ce que l'on était auparavant »
Titus à travers ses raisonnements nous livre des messages ; par exemple il dit « Lorsque nous parlons de briques, de pierres ou d'atomes, ce qui compte c'est qui les agence et à quel usage nous les destinons. Pour le dire autrement ce n'est pas ce que nous sommes, mais ce que nous faisons de ce que nous sommes, qui importe …/.... les heures ne servent à rien si nous ne savons pas quoi faire d'elles ».
Cet homme est un sage, il explique le monde à Samuel « Nous vivons dans un monde de sensations et de sentiments ...ne méprise jamais tes sensations et tes sentiments, car tu ne possèdes rien d'autres »
Et finalement je trouve cette phrase réelle ; les agissements des hommes sont le fruit de leurs émotions  et de leurs sensations. Elles sont le reflet de ce qui se passe à l'intérieur de nous. Sans les autres nous ne sommes rien :
« Jung disait que tous les êtres sont liés par des fils invisibles. Tu tires sur l'un de ces fils et c'est tout l'ensemble qui bouge. C'est pourquoi chaque petit acte affecte tout et nous affecte tous. Il n'est pas besoin de Dieu pour ça ».
Samuel progresse dans ses réflexions de même dans la perception de ce qui lui arrive « Peut-être ce que nous appelons « Intuition » n'est -il rien d'autre que la pointe d'un iceberg, la partie visible de quelque chose qui a pris corps à un niveau plus profond. Cette idée est pour le moins inquiétante, parce qu'elle suppose qu'un autre nous même, œuvrant dans l'ombre, précède nos actes et décide par avance du chemin à suivre »
« On peut allumer des milliers de bougies à  partir d’une seule, et la vie de la bougie ne s’en trouve pas abrégée. Le bonheur ne diminue jamais pour avoir été partagé ».

Ce livre est profondément touchant comme l'est le personnage principal auquel je me suis attachée. Il retrace le parcours d'un homme qui va vers la vie et vers l'amour,  qui aime en secret et dont la vie lui offre des instants qu'il espérait sans le savoir vraiment. Je trouve que sa timidité le dessert ou lui fait interpréter les évènements négativement...mais il finit par se révéler,  aidé par toutes les rencontres humaines et autre rencontre féline qu'il fait.
J'ai apprécié de lire son parcours jusqu'au dénouement qui sera en fait le début d'une autre vie.
Vraiment c'est un roman qui se laisse lire , qui nous embarque tant le style est agréable et chaleureux.
Je vous le recommande. Vous passerez sans doute un bon moment avec des personnages singuliers, parfois un peu déjantés mais qui nous  parlent de la vie, de ses petites imperfections, de ses grandes révélations ; mais également de nos attentes, de nos déceptions et de nos joies.
Les chapitres bien découpés, composent cinq parties qui apportent toutes un pierre à l'édifice.
A chaque début de chapitre le chat est représenté avec un trait fin et délicat dans différentes postures,  ce qui apporte une touche de douceur à l'ensemble....
La boucle est bouclée et je referme le livre un sourire aux lèvres. Je souhaite plein de bonheur à Samuel.

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 19:13

L'enfant noir

 

Auteur : Laye CAMARA
Genre : Roman
Éditions : Pocket
Année : 1978
Nombre de pages : 222
ISBN : 2-266000098

Quatrième de couverture :

Au delà du récit autobiographique d'un jeune écrivain de 25 ans, L'enfant noir nous restitue dans toute sa vérité, la vie quotidienne, les traditions et les coutumes de tout un peuple. Un livre plein de finesse et de talent qui s'est imposé comme l'un des classiques de notre temps.

Mes impressions :

Au début du roman Laye se remémore lorsqu'il avait  5, 6 ans. Il vit dans la ville de Kouroussa dans une concession. Il habite la case de sa mère, à côté de celle de son père, forgeron renommé dans son village. Dans l'atelier son père travaille l'or et lui enseigne le travail.
Dans la véranda attenante Laye aime jouer.
Il se souvient d'une anecdote qui le marquera à vie : celle du serpent noir qui rend visite à son père et qui représente « Le génie de la race noire »....: point de départ de l'entrée en nouvelle Guinée, pays d' Afrique et donc de ses coutumes, de sa culture, des rites d’initiation et de passages jusqu'à devenir homme.
Enfant, sa vie se partage entre Kouroussa et le village paysan Tindican, où vit sa grand-mère et ses proches, qui l’accueillent de temps en temps pour les vacances...Il aide à la moisson et aux récoltes du riz et connait les joies paysannes avec le dur labeur mais aussi le plaisir de côtoyer toutes sortes d'animaux qu'il ne rencontre pas en ville.

Son entrée à l'école des Blancs est remarquée. Il va montrer des signes d'intelligence et de réussite. Il y restera un an. Il y rencontrera Marie, il connaîtra les premiers émois et puis il aura d'autres aventures qui déplaisent d'ailleurs à sa mère.
Il est brillant et à 15 ans, il envisage d'aller poursuivre ses études en France...Son père conçoit que la vie évolue et que son fils ait une autre destinée que la sienne mais sa mère aimerait le garder près de lui comme une mama Africaine qui a du mal à voir partir ses enfants.

J'ai lu ce livre sans savoir que L'enfant noir est le roman Africain le plus connu et le plus étudié au cours de la scolarité en Europe. Je peux le comprendre tant l'histoire en elle même est porteuse de messages mais aussi du fait que Camara Laye rend accessible la culture africaine en la décrivant simplement, sans porter de jugement.
Ce livre est comme un conte, il narre la vie de cet enfant noir à travers les générations et explique les transmissions du patrimoine culturel mais aussi  la place des femmes dans la tribu, de l'homme dans la famille et de la famille en elle même.
Il décrit son époque et en parle très bien, au point de faire comprendre et de plonger complètement les lecteurs dans un monde où les Marabouts, les guérisseurs et autres croyances viennent au secours de la population.
Ce roman nous parle du respect de l'autre, de la religion, de l'amitié, de l'amour, des valeurs Africaines, la joie de se contenter de peu et de prendre la vie comme elle vient...et pourtant Laye jeune se demandait déjà où est sa vie et s'il doit perpétuer les traditions.
Il y a une singularité dans le récit, Camara Laye décrit avec des mots d'adultes , ce que voient les yeux d'un enfant. Ainsi les croyances, sont perçues à leur juste valeur, dans le contexte et avec lucidité. Seulement il ne souhaite pas suivre les traces de ses parents et ancêtres ; il vise une autre vie. Le lecteur comprend qu'il ne souhaite pas véhiculer les coutumes, qu'il ne sait d'ailleurs pas toujours expliquer lui même, même s'il les tolère.

Un livre qui nous aide aussi à comprendre comment les traditions peuvent se perdre.
Laye ne succèdera pas à son père, car sa soif d'apprendre est plus forte que les usages, il a aussi besoin de voir d'autres horizons et d'autres cultures.
Extraits :
Laye parle de la mort « ...Et que nous prenons tous un jour ce chemin qui n'est pas plus effrayant que l'autre … L'autre ? … ? L'autre oui : le chemin de la vie, celui que nous abordons en naissant, et qui n'est jamais que le chemin momentané de notre exil ».
Sur l'enseignement « L'enseignement que nous recevions en brousse, loin des oreilles indiscrètes, n'avait rien de très mystérieux ; rien, je pense, que d'autres oreilles que les nôtres n’auraient pu entendre ? Ces leçons, les mêmes que celles qui furent données à tous ceux qui nous ont précédés, se résumaient à la ligne de conduite qu'un homme doit tenir dans la vie : être franc absolument, acquérir les vertus qui en toutes circonstances font l'honnête homme, remplir nos devoir envers Dieu, envers nos parents, envers les notables, envers le prochain. Et cependant nous ne devons rien communiquer de ce qui nous était dit, ni aux femmes, ni aux initiés ; pas plus que nous ne devions rien dévoiler des rites secrets de la circoncision ».

Un film a été tiré de ce roman …
La bande annonce est ci-dessous




 

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 08:37

Zacharie

 

Auteur : John LA GALITE
Genre : Roman
Éditions : Pocket
Année : 1999
Nombre de pages : 264
ISBN : 978-2266097673

Quatrième de couverture :

" Je m'appelle Zacharie, J'ai douze ans.
Je vis seul avec ma mère qui est infirmière de nuit dans un hôpital. Dans mon quartier, il se passe de drôles de choses. J'ai peur pour ma mère. J'ai demandé l'aide de mon voisin de palier Jacob. C'est mon meilleur ami. Il est tétraplégique. Il est très intelligent. Derrière ma fenêtre, avec mes jumelles, j'espionne les locataires. Chaque jour je raconte à Jacob ce qui se passe. Je lui demande des explications, il est très fort, il a réponse à tout.
Pourtant, j'ai l'impression qu'il me cache quelque chose. Moi, ce qui me soucie, c'est ma mère. Pour elle, je suis prêt à faire n'importe quoi. "

Mes impressions :

Zacharie 12 ans explique sa mère, infirmière garde de nuit dans un hôpital, il nous raconte sa vie, son père parti trop tôt de la maison mais aussi ses peurs et ses attentes....
Il nous décrit le quotidien, les habitants de son immeuble : tous sont singuliers, tantôt incommodants, parfois vulgaires.
Un homme sévit dans le quartier, il a déjà violé et tué trois femmes ; Zacharie a peur pour sa mère qu'il trouve jolie. Alors il se met en tête de découvrir qui est le meurtrier.
Au début du livre, nous rencontrons le regard que porte Zacharie sur le monde d'aujourd'hui, sur son quartier représentatif de la société ; il est presque livré à lui même ; sa mère travaille énormément mais tous deux s'aiment sans condition.... Zacharie se construit  en jouant aux échecs, en regardant et écoutant les autres vivre, en allant à l'école. Diabétique il doit faire face à sa maladie avec courage.
Un jour Jacob vient habiter sur le palier, à côté de leur appartement. Un personnage décrit par Zacharie comme un homme curieux qui a quelque chose à cacher mais lequel a le plus de choses à cacher parmi tous les personnages ?
Cet homme policier aura un accident qui le laissera tétraplégique ; La mère de Zacharie qui avant son accident avait un faible pour lui décide alors de lui venir en aide en étant sa garde malade,  pour arrondir ses fins de mois. Elle passera du temps avec lui et le soignera . Un garde de nuit prendra aussi la relève. Zacharie demandera à s'occuper de Jacob car son but est de découvrir qui est l'assassin de ces trois femmes en s'aidant de l'efficacité et de l'expérience de ce policier.... et une étrange relation se nouera entre eux, ils joueront au échecs et se raconterons des choses quelques peu étranges.
Zacharie est attachant, mais on sent des zones d'ombres autour de lui.
Jacob lui nous paraît inquiétant ou plus exactement Zacharie nous le rend inquiétant.
Les personnes évoluent dans une atmosphère sombre, lugubre.
Ce roman fait l'objet à la fois d'une enquête policière avec un côté macabre mais aussi d'un thriller psychologique.
La fin est surprenante, tranchante, vraiment je ne m'attendais pas à un tel dénouement même si je baignais dans quelques incompréhensions et pistes incertaines et vagues. L'auteur nous amène dans une aventure baignée de mystères jusqu'à la révélation.
Ce livre a un côté dérangeant et envoutant.
Avec des phrases courtes, un style direct est franc parfois froid  Zacharie le narrateur de 12 ans nous livre là une histoire angoissante. Un scénario étrange, une fin machiavélique qui ne laisse pas indifférent et nous donnent les frissons.
Je le recommande aux amateurs d'histoires qui emmènent dans des endroits insoupçonnés.


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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 07:40

Du domaine des murmures 

 

Auteur : Carole MARTINEZ
Genre : Roman
Éditions : Grasset
Année : 2011
Nombre de pages : 201
ISBN :  978-2070131495

Quatrième de couverture :


En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe...   Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et son souffle parcourra le monde jusqu'en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d’une sensualité prenante.


Mes impressions :

Les murmures sont une bâtisse de pierre,  dans laquelle Esclarmonde élit domicile après avoir dit « Non » à son prétendant.
La jeune fille de 15 ans désire consacrer sa vie à Dieu et ainsi échapper au mariage forcé avec Lothaire, jeune homme rustre et suffisant auquel elle était promise.
Elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu et s'oppose au vouloir de son père.
Elle va alors vivre dans le repentir, le silence et la foi.
Un paradoxe de taille me semble important d'être noté : elle souhaite devenir une recluse pour fuir les convenances et un futur sombre auprès d'un homme qu'elle n'aime pas mais aussi pour échapper à son père, avec qui les rapports sont tendus : « J'ai creusé ma foi pour m'évader et cette évasion passe par le reclusoir ».
Ainsi cette jeune fille dit non pour la première fois à l'autorité donc quelque part se positionne.
« ...et je m'étais choisi un maître contre lequel nul ne pouvait lutter. Je le délaissais, je l'abandonnais à lui même, je lui préférais Dieu, ce dévoreur de vies. Entre le Père céleste et le père géniteur, j'avais choisi de glorifier le premier au dépens du deuxième ».
Cependant les métaphores dans le texte sont très significatives de la vision qu'elle a de sa réclusion.
« Le pontife m'a conduite jusqu'à ma cellule, je me suis allongée dans la tombe qu'on m'y avait creusée, alors il m'a bénie une fois encore et jeté sur mon corps un peu de terre pour signifier mon entrée toute vive dans le domaine des morts »
« Et moi je resterai en ma cellule, contemplant les univers que le Christ me donnerait à voir, immobile, toute à mon voyage vertical, à mon ascension par la prière et chacun saurait où me trouver, comme on sait trouver un moulin ou une tombe »
« Et moi qui me croyais à l'abri du diable en ma tombe »

Le jour de sa réclusion un fait grave se passe : elle se fait violer et ce drame aura des conséquences dramatiques sur sa vie et celle de sa famille.
Le fait d'être enfermée aura des avantages, rentrer dans les ordres mais aussi se laver du péché.
Pourtant les mots qu'elle emploie pour décrire sa condition et son choix de vie ne sont pas synonymes de plénitude et de gaieté.
La vie de cette jeune femme emmurée va être difficile ; cependant elle ne perdra pas le contact avec la réalité puisqu'elle parle au travers de la fenestrelle, elle se distrait simplement avec les bruits du dehors qu'elle entend et qui sont la vie.
Finalement je pense qu'elle éprouve une incapacité à être totalement hors du monde et à se tourner essentiellement vers Dieu.
« Mais ma position donnait une telle force à ma parole que des inconnus s'y soumettaient et qu'ils s'en trouvaient mieux. J'aidais chacun à supporter ses peines, à racheter ses fautes, à regagner la foi ».
On lui attribue des miracles et d'autres la jugent plus durement mais quoi qu'il en soit elle ne laisse pas indifférent.
Un jour pour une raison que je tairais pour ne rien dévoiler de l'intrigue, elle demande à sa belle-mère d'envoyer son père en Terre sainte, pour une croisade et participer à la libération de Jérusalem.
Elle va vivre de ses sensations et par procuration le voyage de son père , qui ne reviendra pas vivant....
Le chemin qu'elle parcourt à la fois dans son intimité et psychologiquement la fera « grandir ».
Le dénouement à demi-inattendu reste quelque peu étonnant.

Ce livre m'a été conseillé par une bibliothécaire et j'avoue que j'ai été un peu déçue.
Si la narration de la quête de cette jeune fille restait intéressante, les passages sur la croisade de son père m'ont ennuyée.
Bien sûr il est important de lire l'histoire pour comprendre que cette croisade a un but précis et que donc il était important qu'elle figure dans le roman puisqu'elle fait partie intégrante de la vie de cette famille. Peu sensible à cette cause, et peu incline à la religion, seules m'importaient les descriptions de la vie de recluse d'Escarmonde.
Je tenais à connaître ses pensées, ses appréhensions mais aussi les libertés qu'elle s'accorde.
Par contre, je trouve que le style narratif lié à l'époque avec des expressions précises donnent au récit le ton qu'il lui convient et permet de le replacer facilement dans le contexte.
Dans ces descriptions l'auteur passe de la lenteur (du sacrifice) à la sauvagerie.
Ce livre parle de la faiblesse mais aussi du courage, de la force et de la fragilité féminine.
Il est un complet paradoxe, le rythme est comme un balancement entre tous ses contrastes.
Je ne le garderai cependant pas longtemps en mémoire mais pourra plaire à d'autres....


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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 16:50

Une nouvelle vie

 

Auteur : Françoise BOURDIN
Genre : Roman
Éditions : Pocket
Année : 2008
Nombre de pages : 313
ISBN : 978-2-266-191739  

Quatrième de couverture :

A la suite d'un accident, Alban Espérandieu doit renoncer à sa carrière de pilote de ligne. Pour prendre un nouveau départ, il décide de se réfugier dans la maison de son enfance, à Trouville. Aux côtés de Jo, la grand-mère qui l'a élevé avec ses frères après la mort de leurs parents, et avec Valentine, sa compagne, Alban cherche un nouvel avenir professionnel. Dans le même temps, entre ces murs qu'il connaît si bien, il découvre par hasard que des événements étranges ont eu lieu près de trente ans auparavant. Et que Jo tait bien des secrets. Alban décide alors d'en savoir plus...

Mes impressions

Alban 40 ans a deux frères Colas le cadet qui a un commerce de vêtements de marque avec son épouse Malaury et Gilles avocat, marié à Sophie et qui ont 3 enfants.
Suite à un problème de santé et de décollement de rétine Alban voit sa carrière de pilote de ligne compromise. Pour se reconstruire et démarrer une nouvelle vie il revient s’installer dans leur maison d'enfance familiale dans le Nord de la France auprès de leur grand mère Joséphine.
Valentine sa compagne traductrice vient le rejoindre afin d'habiter avec lui. Pour pouvoir y habiter confortablement, des travaux de rénovation du Paquebot sont indispensables. Tous trois vont le remettre en état malgré le coût.
Presque tous les week-ends la famille s'y réunit pour passer du temps ensemble. Ainsi va la vie.....

Les premiers chapitres décrivent amplement les membres de la famille, leur caractère, leurs personnalités et donnent précisément une idée de la famille qu'ils composent et de leur relation.
Gilles a un rôle de chef de clan dans la famille.
Alban est indépendant et solitaire.
Colas somme toute se tient plutôt à l'écart des préoccupations familiales et du passé.
Marguerite leur mère était une femme enfermée dans sa démence, froide, peu maternelle, peu disponible et suicidaire.
Son mari Félix, fils de Jo et d'Antoine est mort dans un accident de voiture le même jour que sa femme.
Un jour un vieux portefeuille appartenant à Félix est trouvé par les enfants de Gilles « au paquebot » qui révèle l'exactitude de la santé mentale de leur mère. D'autres trouvailles viendront s'ajouter aux précédentes et l'inquiétude grandit pour les trois frères....
« Anne, qui en se cachant au fond d'une armoire, avait trouvé un vieux portefeuille. Sans cette découverte, les trois frères Espérandieu ne se seraient jamais posé de questions sur la démence de leur mère.... »

La psychologie des personnages est fouillée. Valentine et Alban s'aiment mais ne parviennent pas à s'ouvrir l'un à l'autre. Ils n'arrivent pas à dévoiler naturellement leur sentiments profonds parce que chacun a peur que l'autre ne les partagent pas. Ils ont des réels problèmes de communication.
Quand Jo personnage mystique et mystérieux songe à la vie d'avant,  dans leur maison elle en parle sombrement :  « Peut-on attribuer quelconque pouvoir à des murs ? »
Jo ne souhaite plus remuer ce lourd  passé familial alors que les trois garçons insistent au détriment d'une bonne entente, afin d’éclaircir plusieurs zones d'ombre et ainsi espérer être plus sereins.
Jo est effrayée par ce qu'il s'est passé dans la villa des années auparavant. Mais elle tait ses pressentiments et parle de malédiction, ce qui donne au récit un coté insaisissable dans un environnement hostile.
Elle évite d'en parler pour une raison obscure. Lorsque l'un des garçons tente de l'interroger à ce propos, elle est mal à l'aise et se ferme.
« Seule Joséphine détenait la clé du mystère familial, mais apparemment elle était décidée à mourir sans la livrer »
Si Valentine  est très bien acceptée par la famille d'Alban, Sophie quant à elle lui voue une jalousie excessive et déplacée ; précisément parce qu'elle éprouve secrètement des sentiments pour Alban son beau frère.
Alors peut-on vivre paisiblement alors qu'un lourd secret familial pèse sur la demeure et sur la vie de ses propriétaires ? Comment gérer l'attirance inconvenante envers un beau frère ?
Comment vivre avec les ombres du passé ? Comment participer à la vie de la maisonnée lorsqu'on ne se sent pas partie intégrante de celle-ci ?
C'est ce que les trois garçons, devenus adultes et leurs femmes respectives devront  affronter.
Jusqu'où vont-ils aller pour avoir les réponses à leurs questions ?

J'ai trouvé l'intrigue prenante au début ; mais à mesure que j'avançais dans ma lecture, je me suis un peu lassée par la lenteur de la révélation de ce secret qui tarde à arriver, mais aussi par l'attitude égoïste de Jo. Le suspense n'est alimenté que par cette expectative et les quelques découvertes faites par les trois frères sur le passé, ne pèsent pas lourd dans le scénario.
Cependant, les personnages sont complexes et le style est vraiment très agréable. On se laisse porter par l'ambiance impénétrable et ténébreuse.
Le dénouement inattendu crée la surprise et fait oublier les imperfections de la lenteur précédemment signifiée. Finalement j’ai pris plaisir à partager le quotidien de la famille peu ordinaire des Espérandieu...nom on ne peut plus révélateur...

 

Précédemment lu de cette auteure "Un cadeau inespéré".


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