Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 09:29

Boomerang

 

Auteure : Tatiana de ROSNAY

Genre : Roman
Éditions : Livre de poche
Date : 2010

Nombre de pages : 375

ISBN : 978-2253127703

 

Quatrième de couverture :

 

Sa sœur était sur le point de lui révéler un secret... et c'est l'accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l'angoisse au ventre, alors qu'il attend qu'elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence : sa femme l'a quitté, ses ados lui échappent, son métier l'ennuie et son vieux père le tyrannise. Comment en est-il arrivé là ? Et surtout, quelle terrible confidence sa cadette s'apprêtait-elle à lui faire ?
Entre suspense, comédie et émotion, Boomerang brosse le portrait d'un homme bouleversant, qui nous fait rire et nous serre le cœur.


Mes impressions :


Antoine 43 ans le personnage principal du roman est un architecte renommé, il amène Mélanie sa sœur à Noirmoutier pour ses 40 ans. C'est un retour sur les lieux de leur enfance, chargé de souvenirs...

En rentrant de ce week-end, ils ont un accident dramatique pour Mélanie qui conduisait au moment des faits et ne se souviendra plus de l'accident, une amnésie qui ne durera pas. Elle se retrouve à l'hôpital, plâtrée jusqu'à la taille.
Juste avant que la voiture ne perde la route elle s’apprêtait à lui faire une révélation sur leur mère, Clarisse morte à 35 ans d'une rupture d'anévrisme....la perte de mémoire consécutive à l'accident laissera cet événement en suspens. Antoine ne se permet pas de lui en parler.

Les premiers chapitre décrivent les personnages.
Antoine est divorcé d'Astrid qui est attachée de presse et l'a quitté pour un autre homme.
Ils ont eu trois enfants, âgés de 16, 14 et 11 ans.
Pendant leur long week-end à Noirmoutier, Antoine et Mélanie se remémorent des anecdotes, des moments de leur enfance joyeux et moins joyeux. La mort éprouvante de leur mère leur reste en mémoire malgré leurs jeunes âges (13 et 10 ans) au moment de son décès. Leur famille désormais est composée de leur père, grands-parents, Blanche et Robert et Solange la sœur de son père. Une famille bien sous tout rapports, irréprochable vu de l'extérieur et fortunée.
Antoine ne se remet pas de son divorce d'avec Astrid. Il lui laisse des traces, une déprime et des difficultés de vivre. Il traîne son désarroi avec lui en essayant malgré tout d'élever ses enfants adolescents.
Le début du roman est entrecoupé de quelques lettres, celles que l'on devine écrites par Clarisse....vers une personne à laquelle elle est fortement attachée.

J'ai beaucoup aimé la relation entre Antoine et Mélanie ; ils sont unis face à l'adversité et sont emprunts de tendresse l'un envers l'autre. Leur complicité fait plaisir à voir.
Leur père est un ancien avocat, qui n'est pas très démonstratif avec eux, contrairement à leur mère. Leur belle-mère semble sans sentiment envers eux.
Avec humour et délicatesse, Antoine nous livre des instants de sa vie, de leur vie. Comme un boomerang ils reviennent à sa mémoire.

Il revient sur son passé, sur sa vie, et celle de ceux qui l'entourent, sans animosité mais avec fatigue et une réalité explicite, réplique exacte de sa vie. Il est entier. Antoine raconte ses émotions, ses sentiments les plus intimes, les plus profonds avec l'art de nous parler souvent avec objectivé. Pendant que sa sœur était hospitalisée, il rencontre Angèle qui fait un métier singulier, elle est embaumeuse.

Il semble très attaché à sa famille proche, aux habitudes et donc il est apparaît lui même attachant.

Il se pose beaucoup de questions sur ce qui aurait pu se passer si....et là il remet en cause son existence et on le sent perturbé par pas mal de choses, parfois il manque de confiance en lui.
L'éducation donnée par les générations antérieures est différente de celle que donne Antoine à ses enfants, La vie évolue et avec elle les caractères. Le fossé des générations n'est pas un cliché. D'où la difficulté de plus en plus présente d'éduquer ses enfants.
Avant, les non-dits et les retenus étaient monnaie courante dans les familles, souvent les secrets de famille étaient forts présents.

Si au début j'ai trouvé l'histoire et les personnages trop formels, un peu « lisses », très vite j'ai été happée par la lecture des évènements et de la narration, un récit intelligent avec de nombreux rebondissements. Puis l'auteure donne beaucoup de densité à ses personnages qui nous sont révélés peu à peu par leur dialogues. Je ne pouvais plus quitter ce livre. Il y a beaucoup d'intensité et beaucoup de délicatesse dans le style.
Les thèmes chers à l'auteure comme l'amour, l'amitié, la famille avec les relations internes parfois douloureuses, la vieillesse, le divorce, la séparation sont représentés à chaque page.

Les chapitres sont courts et laisse planer une ambiance parfois feutrée.

 

Je cite  cette phrase qui montre le poids qu'à notre passé sur notre vie présente : « Sommes nous condamnés à être façonnés par notre enfance, ses blessures, ses secrets, ses souffrances cachées » Tout est dit !
Un roman à ne pas rater.

Précédemment de cette auteure j'ai lu « Le cœur d'une autre » Je l'avais beaucoup aimé d'où mon envie de lire un autre livre de Tatiana de ROSNAY



Partager cet article
Repost0
1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 07:01

La mécanique du coeur

 

Auteur : Mathias MALZIEU

Genre : Roman

Éditions : Flammarion

Année : 2007

Nombres de pages : 178

ISBN : 978-2081208162

 

Quatrième de couverture :

 

Édimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui aide à. l'accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le cœur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d'éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d'état amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le cœur de fortune de notre héros à rude épreuve prêt à toit pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu'aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l'amour comme sa cruauté. Conte désuéto-moderne mâtiné de western-spaghetti, La Mécanique du Cœur vibre d'une rugueuse force poétique où l'humour est toujours présent. Mathias Malzieu soumet aux grands enfants que nous sommes une réflexion très. personnelle sur la passion amoureuse et le rejet de la différence, donnant naissance à un petit frère de Pinocchio qui aurait fait un tour chez les Freaks de Todd Browning.

 

Mes impressions :

 

Cette histoire commence en 1874 par un froid inquiétant.

Jack né, il est accouché par une étrange femme, Madeleine que d'autres pensent sorcière. Elle soigne, et répare les gens quand ils ne sont pas bien nés....Jack ne connaitra jamais sa mère car trop jeune à l'époque de sa naissance, elle ne veut pas l'élever et décide de le faire adopter. Au cours de l'accouchement qui ne se passe pas trop bien le cœur de Jack est gelé...Alors Madeleine lui greffe un cœur de fortune, Il grandit avec une horloge à la place du cœur avec une ordonnance bien stricte : ne jamais tomber amoureux....pour espérer vivre vieux et en bonne santé.

Madeleine doit lui trouver de bon parents mais elle n'y consent pas, elle, qui n'a pas d'enfant, l'élèvera comme il se doit. Elle le surprotège même mais lorsqu'il a 10 ans, il souhaite sortir et aller à l'école. Madeleine s'y résout. Il rencontre alors Miss Acacia qui joue de l'orgue de Barbarie et chante, et il en tombe amoureux. Mais celle-ci part en Andalousie, Jack est tellement amoureux qu'il ira la chercher à travers le monde et donc prendra des risques.

Ce livre est un roman sur le sentiment amoureux avec tout ce qu'il comporte de joies, de peines mais également sur la maturité, le passage de l'enfance à celui d'adulte.
A travers celle de Jack nous sommes devant une certaine réalité même si sont présents le caractère surnaturel et fantaste de ce livre. Il reflète bien l'état amoureux.De nombreux jeux de mots percutants et de nombreuses métaphores peuplent ce roman original...
Nous y découvrons, la quête de l'amour, l'attente, les difficultés d'aimer, les sentiments, le premier amour, les émotions diverses, la jalousie, la trahison, également le bonheur puis le temps du désamour, le chagrin d'amour et la reconstruction.
Il parle également des injustices dont nous sommes témoins parfois comme le handicap et le regard des autres.

Ce livre évoque aussi le respect, celui qui devrait faire que l'on accepte l'autre tel qu'il est, avec ses forces et ses faiblesses, ne jamais rien lui imposer. D'ailleurs tous les personnages sont tous particuliers, bancals, abîmés et meurtris.

Miss Acacia voit très peu de ses yeux, elle est malvoyante, ne dit-on pas que l'amour est aveugle ?

Notre héros rebondit toujours mais avec quelle souffrance ! ....se mêle alors à la beauté, la force de l'amour.

Ce livre est entièrement dédié à l'amour. Il raconte le lot de bien des histoires d'attachements et d'amitié.
Il reflète la transformation que chaque individu subit lorsqu'il tombe amoureux. Il en ressortira différent mature et changé. Cet ode à l'amour ou la difficulté de se confondre avec la réalité et de l'accepter est un petit bijou.

 

Vous trouverez aussi "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" du même auteur sur ce blog.


Partager cet article
Repost0
21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 17:27

Allumer le chat

 

Auteur : Barbara CONSTANTINE
Genre : Roman
Éditions : Calman Lévy
Année : 2007
Nombre de pages : 264
ISBN : : 978-2702137567

 

Quatrième de couverture :


« Il se plante devant la porte ouverte, jambes écartées, poings sur les hanches. Il hume l'air. La nuit s'annonce douce et tranquille. Mais d'un coup, ses sourcils se froncent, une ombre passe, et sans se retourner....

 - Passe moi le fusil, j'vais allumer le chat !

Il n'a pas bu pourtant, juste quelques verres de rouge au dîner, autant dire rien.

- Et pourquoi tu veux l'allumer dis ?

- Quand il me regarde j'ai l'impression qu'il se fout de ma gueule. Alors là, j'en ai marre...Je vais lui régler son compte à ce salopard.

 

Mes impressions :

L'auteure m'a énormément émue  avec « Amélie sans mélo »  et étonnée avec « Tom, petit Tom.... »

Je ne pouvais pas passer à côté de son premier roman « Allumer le chat ». Déjà le titre m'a fait sourire, il est même révélateur du contenu !
Des personnes plus loufoques les uns que les autres, des situations rocambolesques ! Bref de l’originalité à toutes les pages. Le style est très loin du conformisme mais on ne s'ennuie pas !
Barbara Constantine a un univers bien à elle et elle nous le fait partager à travers ses personnages. Elle glisse alors des messages sur l'homosexualité, l'adultère, la tromperie, les rapports filiaux et parentaux ! Les difficultés de communication entre personnes de même famille. Bref tout ce qui fait la vie. Vous l'aurez compris, les personnages sont tous haut en couleurs.
La construction du roman est en elle même singulière, au travers des yeux de chacun des personnes, l'histoire se tisse peu à peu et prend forme.
Il y a Raymond, un septuagénaire qui a un soi disant don et qui guérit les maux des gens, Mine sa femme, Rémi leur petit fils qui a 5 ans et dont la mère Josette se découvre une préférence sexuelle pour les femmes, mais encore Edith ; Martial le père de Rémi qui meurt dans des conditions plus qu'étranges, Jack 10 ans et pourtant déjà alcoolique, Pierrot, qui travaille aux pompes funèbres et qui veut devenir photographe des morts, Marie Rose qui a des recettes de cuisine aux ingrédients bien étonnants ! un chat Bastos qui raisonne et rêve de devenir humain dans l'une de ses sept vies et une chienne Youka qui pense ! Et bien d'autres encore....
Ce que je trouve performant avec cette auteure c'est qu'elle nous parle de drames familiaux, de familles éclatées qui se retrouvent des années plus tard, de prises de conscience douloureuses, de personnages écorchés vifs tout ceci de façon humoristique, un peu comme si elle essaie de faire passer des situations délicates ou même de les démystifier, les dédramatiser. Les scènes sont tournées en dérision, l'auteure, s'aident de jeux de mots douteux ! Elle nous fait voyager entre humour et tristesse.
La vision des personnages est personnelle, ils évoluent dans un petit village, ils parlent dans un langage courant, rural, populaire voire limite vulgaire mais il se dégage une certaine poésie. Ils gardent simplicité dans des situations parfois faites de souffrances.
J'ai bien sûr aimé ce roman et le décalage entre réalisme et fiction. On se dit que les situations racontées sont suffisamment délurées pour n'être pas complètement réelles, ce qui finalement donne le ton et de l'émotion à ce roman, que je vous recommande pour passer un bon moment.
Certains aiment comme moi d'autres moins, pour lire l'avis de Philippe c'est ICI

Partager cet article
Repost0
17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 10:43

Si c'était à refaire

 

Auteur : Marc LEVY

Genre : Roman

Éditions : Robert Laffont

Année : 2012

Nombres de pages : 422

ISBN : 978-22211116807

 

Quatrième de couverture :

 

Andrew Stilman, grand reporter au New York Times, vient de se marier.
Le 9 juillet 2012 au matin, il court le long de l’Hudson River quand il est soudainement agressé. Une douleur fulgurante lui transperce le dos, il s’effondre dans une mare de sang.
Andrew reprend connaissance le 9 mai 2012… Deux mois plus tôt, deux mois avant son mariage.
À compter de cette minute, il a soixante jours pour découvrir son assassin, soixante jours pour déjouer le destin.
De New York à Buenos Aires, il est précipité dans un engrenage vertigineux. Une course contre la montre, entre suspense et passion, jusqu’au dénouement… à couper le souffle.

 

Mes impressions :

 

Ce roman commence par une très belle citation de Madame de Deffand, « On serait bien heureux si on pouvait s'abandonner soi-même comme on peut abandonner les autres »....
Je trouve qu'elle est un prémices à une jolie réflexion.
Puis une parenthèse s'ouvre....Un joggeur dans sa course est poursuivi par un homme qui le poignarde dans le dos, leurs pensées se mêlent...Étrange sentiment que ce début qui fait songer à un thriller. Fin de parenthèse. Nous retrouvons le joggeur, Andrew 38 ans un an avant sa mort. Il est journaliste au New York Times, connu et reconnu comme étant un très bon élément qui a monté les échelons un à un et est maintenant reporter.
Il retrouve par hasard, Valérie. Ils s'étaient connus au collège. Ils ont grandi dans un patelin du Nord de New York. Il est curieux de la vie, de l'ordre du monde et des contrées étrangères. Valérie est troublante et les retrouvailles sont fulgurantes, pour l'un comme pour l'autre. Les mois passent. Ils s'aiment et partagent des moments de tendresse ensemble.
Un an après leurs retrouvailles, Andrew demande Valérie en mariage.
Le soir de l'enterrement de sa vie de garçon il le passe avec Simon, son meilleur ami dans un bar....et là il est subjugué par une femme, une parfaite inconnue. Il tombe littéralement sous son charme. Il ne cessera de penser à elle les 15 jours précédents son mariage. Il admet à Simon qu'il a eu un coup de foudre et il remet en cause la sincérité de son mariage avec Valérie. Simon parvient à le raisonner et le mariage aura finalement lieu ; seulement le soir des noces il dit la vérité à Valérie et la quitte brutalement, car il est obsédé par cette inconnue... Andrew était pourtant un homme de valeur et de convictions ; il nous apparaît alors comme un goujat ! Et même si je n'ai pas éprouvé de compassion au début, il remonte dans mon estime au fil des pages....
Parce qu' Olivia Stern sa rédactrice en chef demande à Andrew de suivre une piste Argentine pour faire un article révélateur dans son journal, Andrew mène l'enquête et se rend dans le pays pour démasquer une affaire de corruption, de criminalité, d'enlèvement d'enfants...
L'investissement d'Andrew nous le rend plus humain.
A la suite de son agression du 9 juillet 2012, pendant son jogging alors qu'il est dans un état qui lui laisse peu de chance de s'en sortir vivant, il va se réveiller 2 mois plutôt son agression, soit le 9 mai : est-ce une résurrection ? Une réincarnation ? Sa vie s'est rembobinée 62 jours en arrière ! D'abord tenté de faire changer le cours des choses, il se rend compte que cela va être difficile. Mais une chose est sûre c'est qu'il veut découvrir, qui l'a assassin pour pouvoir échapper à sa propre mort, déjouer le destin et également saisir cette seconde chance pour revenir sur sa décision de quitter Valérie ; il souhaite réparer son erreur ce qui va le rendre encore plus agréable aux yeux des lecteurs. Commence alors une course contre la montre et contre sa propre mort.
Au fil des pages le lecteur se rend compte avec Andrew que finalement nombres de personnes auraient pu souhaiter sa mort : Valérie qu'il a laissée tomber lâchement, Ortiz complice d'atrocités en Argentine, militaires pendant le dictature, Freddy Olson collègue jaloux de sa réussite professionnelle ou encore un père qui a adopté une petite fille Léa en Chine, mais qui par conscience a décidé à la rendre à ses parents biologiques quand il a su par un article de presse écrit par Andrew que son adoption n'était pas légale et que cette petite fille avait été enlevée moyennant finances et violences. Cette histoire d'adoption en Chine de Léa puis de sa restitution à ses parents biologiques par le père adoptif est émouvante. A la suite de celle-ci sa femme le quitte.....I Dans ce pays, bon nombre d' enfants voient leur enfance volée par des receleurs d'enfants.

Les suspects potentiels de l'agression d'Andrew sont nombreux de même que les mobiles : jalousie, vengeance etc...car Andrew a plus d'une fois été amené à décrire la vérité dans ses articles de presse et donc tous sont des sources d'opportunité à le faire disparaître.
Il va alors faire appel à l'inspecteur à la retraite Pilguez pour l'aider à démasquer son futur meurtrier.
A travers les agissements d'Andrew et de ses implications personnelles et professionnelles, j'ai vu une réflexion sur les conséquences, de nos actes et/ou paroles sur autrui mais également nous faire prendre conscience du travail de journalistes sur le terrain qui risquent leur vie chaque jour.
L'histoire macabre d'Isabel et Raphaël résistants Argentins est plus que dérangeante et peu glorieuse. Ils ont refusé de se soumettre aux ordres d'Ortiz, dictateur argentin, voire commanditaire de meurtres. Andrew veut faire éclater la vérité et retrouver Ortiz ce criminel de guerre.
En Argentine il retrouve Marisa et sa tante Louisa. Elles vont l'aider à rendre justice à tous les innocents morts.

Marc Levy se sert de faits réels, d'atrocités romancés pour étoffer son intrigue.

Ce qui nous rend supportables ces faits inhumains est l'humour issu d'un franc parler entre Andrew, Simon et Pilguez. Un genre de décalage.
L'intrigue est trépidante mais difficile. Elle nous attriste et nous révolte. Le lecteurs se sentent comme impliqués.
Les dernières pages sont surprenantes car inattendues ! Vraiment Marc Lévy nous offre un très bon livre, riche, dense dans lesquel les personnages sont crédibles et souvent touchants.
La fin nous plonge dans une incertitude qui nous interroge sur la suite à donner au dernier chapitre...Laissons aller notre imagination..

Un très bon roman avec lequel j'ai passé un très bon moment. Il allie une dose de surnaturel avec du suspense, une intrigue journalistique sur le terrain et des enquêtes policières et politiques rythmées.
A lire par les inconditionnels de Marc Lévy.

 

L'avis d'Antoni, se trouve ICI.

 

Vous trouverez d'autres livres de cet auteur, dans cette page.

 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 16:59

Prochain-arret-le-paradis.gif

 

Auteur : Mélissa BANK

Genre : Roman

Éditions : France Loisirs (collection piment)

Année : 2011 ( Rivages 2006)

Nombres de pages : 510

ISBN : 2-744196371

 

Quatrième de couverture :

 

Drôle, émouvant, agité, « Prochain arrêt le paradis » raconte avec entrain les tribulations et les petits malheurs de Sophie APPLEBAUM, délurée, maladroite, intelligente, égocentrique, un tantinet dépressive, parfaitement irrésistible et bien décidée à conquérir New York et à y trouver l'homme de sa vie !

 

Mes impressions :

 

L'histoire commence dans les années 70/80. Sophie a 12 ans. Elle a un frère plus jeune qu'elle, Robert et un second plus âgé Jack. Ils sont juifs. Leurs parents, Joyce leur mère et leur père qui est juge de profession leur inculquent les principes de cette communauté : ils vont à la Synagogue et prennent des cours d'hébreu; ce qui ne les enchante guère... D'ailleurs Sophie dit clairement qu'elle ne voudra pas de Bat Mitsvah.

Toute la famille vit à la sortie de Pennsylvanie, à Surrey.

Les parents sont rigides; il n'y a pas de fantaisies dans leur vie alors Sophie se les crée.

Margie est en classe avec Sophie, c'est une fille espiègle, insolente révoltée; quant à Sophie elle a un caractère bien trempé. Elles deviennent amies.

Dans le premier chapitre il est question de la relation familiale et notamment de la relation fraternelle. On y retrouve les grands thèmes de la famille et de la fratrie.

Il s'agit aussi du décalage entre ce que désire les parents pour leur enfants et les envies de ces derniers et bien entendu la rébellion n'est pas loin mais toujours dans le respect des convenances.

Le style est assez survolté, les phrases sont courtes, ce qui donne l'impression d'un rythme saccadé

Dans le second chapitre Sophie a 18 ans. Elle partage une chambre avec Venice sur le campus universitaire à New York.Toute cette partie évoque cette période de jeunesse et d'insouciance. Le temps des premières vraies relations et des rencontres avec la gent masculine. Venice a du succès auprès des garçons, Sophie est plutôt en retrait, on la remarque moins. Elle s'aperçoit que l'amitié c'est surtout avoir des points en commun avec autrui mais que toute connaissance ne devient pas forcément amicale. C'est la période durant laquelle elle prend un peu plus confiance, grandit s'interroge et tend vers la maturité.

Le ton est encore plus ironique que dans le première chapitre ! Sophie montre qu'elle est du genre à qui on ne la fait pas mais ne se prend pas au sérieux pour autant.

Dans la troisième partie nous la retrouvons adulte. Elle est toujours à New York. Elle a 22 ans sa licence d'anglais en poche elle décide de s'initier à la dactylographie pour postuler à un poste dans l'édition, comme celui d'assistante éditoriale.

On retrouve ses frères : Robert qui fait des études de médecine et partage un appartement avec Noami qui elle, suit scrupuleusement les principes de sa religion juive et de la tradition Kascher, ce qui occasionne des tensions entre elle et Sophie qui vivra pourtant un temps chez eux.

Sophie sort avec le directeur d'études de Robert. Il se prénomme Josh.

Nous retrouvons également Jack, qui fréquente Cynthia.

Ici ce seront les relations fraternelles qui seront mises en avant, et les relations familiales qu'entretiennent Sophie et sa grand-mère qui l'hébergera quelques mois.

Je remarque à partir de ce moment que le ton devient plus sérieux et je me dis que c'est l'âge qui veut ça, la vie adulte est emplie de préoccupations matérielles : Sophie sera confrontée à recherche d'un emploi, d'un logement. Néanmoins l'humour est toujours présent puisqu'il fait partie intégrante de notre Sophie. Les phrases sont plus longues ce qui donne de l'harmonie au récit.

Elle sera embauchée par les éditions Steinhardt. La description de ses collègues se fait précisément. Bettina, Sue, Adam et Francine forment une équipe sympathique même si cette dernière est pince sans rire. Le travail de Sophie consiste en partie à lire des manuscrits et à donner son avis en vue d'une édition potentielle. Mais elle est lente et s'aperçoit que ce poste requiert des capacités qu’elle n'a pas, comme par exemple être à l'heure à son travail.

Dans le quatrième chapitre les affaires de cœur son toujours très présentes et très courtes...Les confidences fraternelles de Jack sont à noter afin de garder en mémoire que ce roman est aussi une affaire de famille.

Le cinquième chapitre est presque un retour en arrière : Sophie revoit Dena avec laquelle elle a essuyé les mêmes bancs au lycée. Ce chapitre est fait de souvenirs.

Puis Sophie sort avec Démitri, elle a alors 27 ans et vit chez sa mère à Surrey. Son père est décédé et sont évoqués les rapports d'un père à sa fille.

Sophie travaille alors dans un journal. Elle rédige des articles.

Elle s'aperçoit alors qu'elle accorde trop d'attention à son allure, à son image, serait-elle un tantinet égocentrique ? Dans un autre registre elle note que ses histoires d'amours sont douloureuses, inaccomplies, que ses amitiés sont plus ou moins sincères et entières. Que les relations sont délicates et jamais acquises.

Cependant, Sophie reste la jeune fille fraiche, qui a bon cœur derrière son coté déluré. Quelque fois elle est même psychologue, sensible naturelle et touchante. Même si parfois elle est cinglante elle reste attachante.

Elle avance personnellement et humainement.

Chapitre six, retour à New York, Sophie a 33 ans. Elle a changé de métier et travaille dans la publicité. Elle s'inscrit à la New School pour le cours d'expression artistique. Elle va y rencontrer Bobby. Un jeune homme de 38 ans. Cette relation sera moins tumultueuse que les autres, peut-être un peu plus posée mais elle sera de courte durée...Elle a le don de s'enticher de garçons qui ne savent finalement pas ce qu'ils veulent. La relation est avortée.

Dans le chapitre sept, elle nous parle de la mort de son père et de la conséquence que cela aura sur sa mère, ses frères et sur la famille toute entière.

Robert est médecin, marié à Noami et ils ont deux jumeaux.

Jack est amoureux également de Mindy et parle mariage, il souhaite monter sa propre boite de production alors que Mindy travaille dans l'immobilier.

Sophie se rapproche de sa mère qui lui avoue après de nombreuses hésitations qu'elle entretient une relation avec un ex petit ami....Le piédestal sur lequel Sophie mettait sa mère est bancal...Mais on ressent un attachement entre elles et de l'amour, c'est bel et bien une famille soudée.

Elle parle avec humour de sa grand-mère qui s'approche de la fin c'est inéluctable. Les liens se resserrent et elles osent se dire qu'elles s'aiment.

Elle rencontre Neil, un neurologue connaissance de Robert. On sent qu'entre eux deux c'est du sérieux. A t-elle enfin trouver son âme sœur ?

Nous sentons que Sophie prend de l'âge , je lui donne 36 ans d'après la chronologie. Elle a acquit un peu de l'assurance, elle se calme. Envisage un avenir stable.

Elle travaille toujours dans la publicité mais aimerait trouver un autre emploi, dans un autre secteur...Aurait-elle la « bougeotte » ? Cherche t-elle vraiment la stabilité ?

Dans le huitième chapitre, sa grand-mère décède, les relations familiales s'intensifient encore...

Elle a encore changé de petit ami, Seth qui a dix ans de moins qu'elle....Puis...l'histoire s'arrête assez abruptement sans réel épilogue...on devine qu'elle n'a toujours pas trouvé le Prince charmant et je me demande si elle le trouvera un jour... Elles est à deux doigts du paradis !

Ce roman est dense sans l’être. La relation humaine est mise en avant qu'elle soit familiale, professionnelle amicale ou amoureuse.

Chaque chapitre correspond a une période de la vie de Sophie et par conséquent de ses proches; un peu comme une « nouvelle», chaque chapitre peut être lu séparément, il reflète une époque et donc une histoire a lui tout seul. Il pourrait se lire indépendamment des autres. Mais je confirme que ce roman a un début et une fin.

Je regrette que l'auteur passe d'une période à une autre sans réelle fin en soi et sans transition. Du coup on ne sait pas comment et pourquoi se terminent les périodes d' emplois et les relations amoureuses. Je remarque que dans ce roman il y a de nombreuses relations triangulaires, le chiffre trois n'est pas le meilleur en matière de relation parce qu'il amène la jalousie. Mais de toute façon, les échecs successifs de Sophie nous confirment que nous ne savons jamais pleinement les sentiments d'autrui.

Dans ce livre la priorité est à l'amour avec son lot de rencontres et de déceptions et à la famille.

Ce livre n'est pas un coup de cœur mais il est très distrayant ! Sophie a un humour communicatif et même si elle pose trop de questions et est éternellement insatisfaite nous aimerions l'avoir comme amie !

Partager cet article
Repost0
11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 07:15

Le meilleur de la vie

 

Auteure Cathy KELLY

Genre : Roman / comédie romantique
Éditions : Livre de poche
Date : 2006

Nombre de pages : 793

ISBN : 978-2266195393

 

Quatrième de couverture :

 

Elles n'ont rien en commun mais seront pourtant bientôt inséparables ! Abby, star du petit écran dont le couple est un naufrage, Lizzie, divorcée qui ne pense qu'aux autres, et Erin, de retour en Irlande après neuf ans d'absence, se retrouvent régulièrement dans le salon de beauté de Sally, mère de famille hyperactive aux soirées très prisées. Dans leur nouveau QG, les quatre femmes vont apprendre à se connaître, partager leurs plus intimes secrets et prendre conscience du lien qui les unit. Et c'est au moment le plus critique, quand le malheur va frapper, qu'elles vont tester la force de leur amitié et apprécier réellement le meilleur de la vie...

 

Mes impressions :


J'ai toujours été attirée par les romans qui parle d'amitié et de complicité. J'ai longtemps été en manque de ces sentiments et même souvent déçue alors me plonger dans un livre qui en parle si bien il n'y avait qu'un pas à franchir et je ne regrette absolument pas.
Émouvant, drôle, entier, sincère je m'y suis totalement immergée dès les premières pages, lesquelles nous décrivent les différents protagonistes de cette belle histoire.

Sally Richardson a créé un salon de beauté. Elle est mariée à Steve avec lequel elle a deux garçons, Daniel 3 ans et son frère Jack 4 ans. Elle s'entend très bien avec sa belle mère Delia qu'elle considère comme sa seconde mère puisque la sienne est décédée d'un cancer lorsqu'elle avait tout juste 20 ans.
D'un naturel enjoué, Sally prend toujours le bon côté de l'existence et ne se laisse jamais aller au pessimisme. Mais voilà que bientôt elle apprendra qu’elle est atteinte d’une maladie incurable.
Abby Barton quant à elle est une femme de 42 ans qui est devenue célèbre grâce à son émission télévisée « Le grand ménage » qui explique comment mettre de l'ordre dans sa vie.

Toujours aimable et gentille et à l’écoute des autres, elle est appréciée par beaucoup de ses auditeurs et de son entourage.Elle est du reste un peu fantaisiste. Roxie est sa nouvelle directrice de production. Les deux femmes ne s’apprécient pas beaucoup. Abby est mariée à Tom avec lequel elle a une fille Jess adolescente de 15 ans qui se rebelle comme tous les adolescents. Elle mène sa vie de lycéenne tant bien que mal. Jess est mal dans sa peau et pense qu'elle a un physique ingrat même si sa meilleure amie Steph lui dit le contraire. De temps en temps elle fait du baby sitting pour les enfants de Sally.

Jess est proche de Tom. Abby s'en ressent comme abandonnée. Tous les trois vivent dans un quartier riche, Dunmore. Leur couple s'est détérioré depuis que Tom proviseur adjoint dans une école n'accepte pas d'avoir un salaire inférieur à celui de Abby. Bientôt elle retrouvera Jay par hasard; un ex petit ami.
Au travers de la vision et de la vie de Jess et de ses pensées intimes nous sentons explicitement le décalage qu’il y a entre le monde des adolescents et celui des adultes. Jess est l’adolescente de cette histoire, indispensable à ce roman pour être complet.

Lizzie Shanahan est secrétaire médicale. Ses journées se déroulent toujours de la même façon : travailler dans le cabinet du Docteur Morgan et regarder la télévision. Elle approche de la cinquantaine. Elle m’a parue très attachante parce qu’elle a un manque d’assurance, elle est introvertie, discrète.
Elle est divorcée depuis 5 ans de Myles.; Il a souhaité retrouver sa liberté et devenir enfin lui même lorsque leurs deux enfants ont quitté le domicile conjugal : Debra qui commence ses études d'infirmière à Dublin et Joe vingt et un an, étudiant aux beaux arts à Londres. Myles s’était marié par devoir mais sans réelle passion: Lizzie étant tombée enceinte.

Lizzie est toujours très optimiste et compatissante envers les autres. Elle dit que les personnes méchantes ne le sont pas vraiment mais qu’elles ont pris de mauvaises décisions dans leur vie. Et pense que «chacun de nous a une raison d’être triste au fond de soi. C’est ce qui nous aide à comprendre la valeur de ce que nous avons.» Mais elle reste très affectée par sa séparation avec Myles.
Debra prépare ses noces, elle épouse Barry, ils se connaissent depuis le jardin d'enfant.
Debra est survoltée à l'inverse de sa mère. Elle est une enfant gâtée qui se lamente sans cesse et n’est pas tendre avec sa mère.
Sally et Lizzie sont amies depuis que Lizzie est cliente de Sally. Lizzie avait tendance à ne pas prendre soin d'elle car trop occupée à s'occuper des autres.

Greg et Erin originaires d'Irlande sont toujours très amoureux après 4 années de mariage. Ils rentrent en Europe après l'avoir quitté il y a 5 ans pour travailler à Chicago. Erin n'est pas enthousiaste à l'idée de revenir en Europe en raison de sa famille qu'elle ne voit plus depuis 9 ans. Elle les a fuit en raison des liens familiaux qui se sont détruits. Mais elle est très discrète sur son passé et le mystère plane. Celle-ci n'a jamais caché à Greg qu'elle n'était pas prête à avoir des enfants.

Greg a accepté un poste dans une multinationale de télécommunications, son bras droit ne sera autre que Steve Richardson. Bientôt Sally et Erin se rencontrent. Si Erin est en souffrance, Sally vit chaque jour avec optimisme et se satisfait de ce la vie lui offre et ceci lui permet de bien vivre. C’est ce qui la rend si attachante aux yeux de ces proches.
Abby et Sally se connaissent depuis 10 ans. Tom faisait des études avec elle.

Mais la vie n’est pas toujours simple et nous donne des leçons ainsi que des difficultés et c’est ce que vont vivre nos amies.

Les thèmes de ce roman sont les ingrédients de toute une vie : désamour, rancœur, trahison, adultère, séparation, divorce, maladie, vie familiale et professionnelle, mais aussi courage, ténacité, retrouvailles, amour, amitié.

Les Caractères et personnalités des divers personnages sont bien différents ce qui donne au roman une teneur et une densité particulière et une crédibilité indéniable. Il est question aussi, pour une grande place, de la maladie qui arrive par fatalité, elle choisit ses proies au hasard, alors que l’on s’y attend le moins. Ce livre aide à relativiser les petites soucis quotidiens et montre à quel point les relations amicales et humaines peuvent être un soutien important dans les épreuves.

Le style clair, précis et la personnalité de chacun sont exprimés de façon a donné une image instantanée et précise des caractères de tous les personnages qui sont ainsi emprunts d’une grande densité et sont aussi très humains.

Pas de pathos dans ce roman. Loin des clichés, il y a tantôt les réalités de la vie, des moments difficiles et d’autres plus légers mais n’est ce pas l’essence même de l’existence ? Tout n’est ni tout blanc ni tout noir, et quand tout va mal, seuls les vrais amis restent...

On peut s’identifier facilement aux personnages et se dire qu'il faut profiter de chaque jour qui passe parce que derrière chaque difficulté se cachent des instants de bonheur.

Il est nécessaire d’être courageux et se donner les moyens d’affronter les difficultés même si ce n’est pas suffisant. Mais aussi ne retenir que le bon côté des choses et ne pas prévoir les mauvais qui peuvent nous arriver. Apprécier ce que l’on a à sa juste valeur. Parfois il faut qu’un drame survienne pour réaliser ce qui est essentiel. Nous sommes cependant parfois empli de sentiments contradictoires et des remises en question, se regarder en face et prendre ses responsabilités peuvent s avérer être nécessaire voire primordial.

Toutes ces amies respectent mutuellement la vie de leurs copines. Chacune d’entre elles est attentive aux autres sans être possessive ni exclusive. Elles mettent chacune une limite à leur implication dans la vie privé et familiale de chacune des autres. Et par générosité et souvenir de l’épreuve qui a touché Sally, elles décident même de créer une association pour venir en aide et soutenir les malades et leurs familles.
La fin est une apothéose, elle n’est pas complétement une happy end puisque une personne manque à l’appel mais tous les personnages principaux sont réunis pour gouter au meilleur de la vie. Comme vous avez pu le constater, il y a beaucoup de personnages dans ce roman mais ici tous ont des places et des rôles bien différents. Impossible de les confondre.

Ce roman est rempli de principes qu’il fait bon de relire de temps en temps, des vérités qui nous permettent d’avancer comme celle par exemple qu’il est inutile de s’appesantir sur le passé, ne pas se lamenter mais préparer l’avenir. Alors l’existence peut évoluer et nous pouvons alors élaborer des projets pour les autres et soi même en gardant en tête l’idée de générosité car que serions nous sans les autres ? Je vous laisse y réfléchir et vais encore savourer ce moment de plénitude que me laisse la lecture de ce livre coup de cœur....

Je retiendrai particulièrement cette superbe phrase «les parents se doivent de donner deux choses à leurs enfants : des racines et des ailes»

Partager cet article
Repost0
29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 09:20

7 ans après..

 

Auteur : Guillaume MUSSO

Genre : Roman sur fond de thriller

Éditions : XO éditions

Date : 2012

Nombre de pages : 385

ISBN : 978-2845635234

 

Quatrième de couverture :

 

Artiste bohème au tempérament de feu, Nikki fait irruption dans la vie sage et bien rangée de Sebastian. Tout les oppose, mais ils s’aiment passionnément. Bientôt, ils se marient et donnent naissance à des jumeaux : Camille et Jeremy.

Pourtant, le mariage tourne court : reproches, tromperies, mépris ; la haine remplace peu à peu l’amour. Au terme d’un divorce orageux, chacun obtient la garde d’un des enfants : Sebastian éduque sa fille avec une grande rigueur alors que Nikki pardonne facilement à son fils ses écarts de conduite. Les années passent. Chacun a refait sa vie, très loin de l’autre. Jusqu’au jour où Jeremy disparaît mystérieusement. Fugue ? Kidnapping ? Pour sauver ce qu’elle a de plus cher, Nikki n’a d’autre choix que de se tourner vers son ex-mari qu’elle n’a pas revu depuis sept ans. Contraints d’unir leurs forces, Nikki et Sebastian s’engagent alors dans une course-poursuite, retrouvant une intimité qu’ils croyaient perdue à jamais.

 

Mes impressions :


Sebastien et Nikki se sont rencontrés il y a plusieurs années.
Alors que lui est discret et réservé; elle, est plutôt extravertie et
remuante...

Après une jeunesse chaotique et une carrière brève dans le mannequinat elle souhaitait une vie stable et rangée puis avoir un enfant. Après le mariage avec Sebastian, elle mettra au monde des jumeaux.

Nikki et Sebastian sont l'opposé l'un de l'autre et leur union ne durera que quelques années. Nous les retrouvons en 2012 ; 7 ans après leur séparation.

Sebastian habite avec sa fille Camille dans un quartier huppé entre Madison et Park Avenue. Il l'éduque avec rigueur et planifie tout. Il ne laisse pas de place à la fantaisie.

Camille va dans un lycée catholique. Elle est particulièrement douée pour les études mais pas seulement. Elle joue remarquablement du violon ceci n'est pas étonnant quand on sait que son père est un luthier renommé.
Nikki, elle, vit avec son fils Jeremy. Elle est plutôt conciliante et n'a pas vraiment de règles établies. Elle l'élève avec beaucoup de liberté et d'indépendance, sans toutefois oublier de lui inculquer les valeurs de générosité, de tolérance et d'ouverture d'esprit.

Ils n'ont rien en commun, lui a un train de vie bourgeois, une bonne situation professionnelle, il est sérieux, rigide et rationnel alors que Nikki est plus bohème, instable, infidèle et égoïste. Ne dit-on pas que les contraires s'attirent ?...

Nikki n'a que de lointaines relations avec Camille et Sébastian ne connait pas vraiment son fils.

Un jour pourtant Nikki appelle Sebastian au secours. Leur fils a disparu depuis 3 jours....

Tous les deux n'avertissent pas la police, [Nikki a d'ailleurs une relation depuis 6 mois avec un flic, Santos].... et se lancent à sa recherche.
Ils retrouvent des traces du passage de leur fils à Paris, alors sans hésiter ils prennent l'avion et s'y rendent mais ils seront rattrapées par des faits et des agissements d'étranges personnes. En effet, ils s'aperçoivent par exemple que leur chambre d'hôtel est déjà payée puis que des vêtements de soirées leur sont même offerts... Ces personnes qu'ils n'ont jamais rencontrées les amènent dans des situations délicates, des traquenards et ils sont même parvenus à pirater le compte bancaire de Sebastian.
Ce roman est donc une fabuleuse course contre la montre pour retrouver leur fils mais au final, la situation ne sera pas aussi dramatique qu'elle n'en a l'air et la vie va reprendre ses droits.
Il y a beaucoup de mouvement dans ce roman, Nikki et Sebastian feront des rencontres musclées, meurtrières et dangereuses.
De Paris, ils se retrouvent au cœur de la jungle amazonienne, à Ipanema et seront liés à de sombres histoires de drogue, cartel etc....Le jeu de piste qu'on leur soumet n'est pas facilité par les règles strictes qu'on leur impose. Ils ont de plus en plus d'énigmes à résoudre et il règnent dans une certaine confusion.

Cependant ils uniront leur force pour retrouver coûte que coûte leur fils... Pour se faire, chacun devra se surpasser et repousser ses propres limites et changer ses habitudes.
Sebastian, se retrouve plongé dans l'inconnu alors qu'il était habitué à un univers où rien n'était laissé au hasard.
Nikki, apparaît sous sa vraie personnalité, une femme sensible, fragile qui a peur d'être abandonnée.
Ils surmontent leurs différents pour faire équipe.

À leur « couple », vient s'ajouter Constance Lagrange, capitaine de police, malade et quelque part touchante, qui si au début va les poursuivre suite à la demande de la police américaine, elle va finir par leur venir en aide.

L'enquête prend une tournure singulière, le mobile des meurtres et la disparition de Jérémy ne sont pas complètement liés par le même motif.

Le passé va finalement rattraper le présent et finalement on s'aperçoit que Nikki et Sebastian se sont séparés pour mieux se retrouver.
La construction du roman est intéressante, l'histoire commence de nos jours mais tout au long du roman des bribes du passé reviennent à la mémoire de Nikki et Sebastian et notamment leur première et seconde rencontres. Le début de leur idylle ainsi que le début de leur vie commune feront l'objet de chapitres bien distincts.

J'ai bien aimé le mélange des genres qui donne un côté spécial au roman : suspense, romance, difficultés familiales, éducation...thèmes somme toute très actuels et chers à Musso.

Les relations amoureuses et filiales et la psychologie des personnages sont très bien décrites et sont assez denses, elles tiennent une place importante dans ce roman.
Il y a de la rancœur et une incapacité évidente pour Nikki et Sebastian à se mettre d'accord sur des éléments importants comme l'éducation de leurs enfants. Ils ne sont donc pas très différents de certains couples actuels. La séparation des jumeaux signent bien la différence des parents à s'identifier à leur enfant et vice versa.
Mais à force de se côtoyer à nouveau, quelques jours font suffire à des remises en question chacun de leur côté.
L'intrigue sous forme de jeu de piste est digne d'un roman policier à suspense.
Même si ce roman n'est pas de la grande littérature, il permet de passer un bon moment et donc de se détendre.
Pour ma part ce n'est pas le meilleur de Musso parce que tout est attendu, deviné, le dénouement est sans réelle surprise mais j'aime son style qui nous garde scotché du début à la fin même si l'écriture est parfois simpliste. Les nombreuses péripéties hors du commun de ce couple nous tiennent quand même en haleine.
Ce roman est accessible à un large public adolescent et adulte.

Au final il reste un thriller romanesque et/ou romancé mais sans plus.


D'autres livres de cet auteur sont présentés sur cette page
 .

L'avis de Laeti, se trouve ICI.



Partager cet article
Repost0
13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 18:19

L'oeil le plus bleu

 

Auteur : Toni MORRISON

Genre : Roman

Éditions : France LOISIRS
Année : 1994

Nombre de pages : 217

 

Quatrième de couverture :


« 
Premier roman de l'auteur de Beloved et de Jazz, le livre contient déjà tous les thèmes de l’œuvre, le monde noir, l’enfance, la servitude des femmes, portés à un rare degré de perfection...atmosphère poignante de ce récit marqué par le désamour. L'écrivain y trouve d'emblée sa langue incandescente, épurée au creuset de William Faulkner et rythmée par la cadence lancinante du blues ». Anne PONS l'express.


Mes impressions :

 

Le roman s'ouvre sur une image, Claudia, Frieda et Pecola 9, 10 et 11 ans. Les graines des fleurs qu'elles ont planté ne germent pas, pareil à l'enfant de Pecola qui ne grandira pas...

Nous sommes en 1939, à Lorain dans l'Ohio.
Claudia la narratrice et sa sœur sont les filles d'un couple de parents pauvres mais néanmoins travailleurs responsables et relativement unis. Elles savent toutes deux qu'être métis aux yeux clairs c'est être mieux accepté.
Pecola et son frère Sammy sont moins bien lotis. Sa mère Pauline travaille chez les blancs alors que son père Cholly est alcoolique et dort pratiquement toute la journée. Les disputes et les violences entre eux sont le lot quotidien. Lui déverse sa haine sur sa femme et les enfants le craignent.
La mère de Pecola est d'une grande gentillesse avec la fille des blancs dont elle est l'employée, alors qu'elle ne l'est pas avec sa propre fille, cette dernière n'a de cesse de vouloir les yeux bleus et une peau plus claire pour ressembler à la fille de ses maîtres et être un peu aimée....
Elle est encore une toute jeune adolescente et pourtant elle va mettre au monde un enfant...son géniteur n'est autre que son propre père....

Le récit se construit autour de plusieurs personnages et sur une période de 4 saisons. Les souvenirs ne sont pas nécessairement dans l'ordre chronologique. Les personnages sont pauvres, noirs, laids ou bien mulâtres ou encore blancs et alors considérés comme bien éduqués.
Le roman retrace un ensemble de faits vécus plus ou moins romancées, également apparaissent des parcours de vie qui aboutiront au comment l'inceste peut être possible.

Nous lisons la vie de plusieurs personnages qui se croisent. Leur naissance, leur enfance, leur vie d'adulte, nous sont racontées et nous saurons alors pourquoi et surtout comment la tragédie arrive même si cela ne l'excuse en aucune manière.
Souvent les descriptions poétiques contrastent avec la noirceur et la brutalité de certaines situations.

La dureté des mots et des situations parfois sont même insoutenables du fait des détails et de la violence qui s'en dégage.
L'écriture est parfois simpliste et naturelle : il semble qu'elle soit fidèle au langage familier des personnages.
Y est décrit, le racisme sans demi-ton « 
Sa mère n'aimait pas qu'il joue avec des nègres.Elle lui avait expliqué la différence entre les métis et les Noirs. Ils étaient facilement identifiables. Les métis étaient propres et calmes. Les noirs étaient sales et bruyants ».

La condition des noirs est largement relatée, elle donne parfois froid dans le dos. L'incapacité d'aimer et le désamour sont exposés sans demi-mesure.

 

Un livre bouleversant sur la difficulté d'être, d'aimer et de se faire respecter mais également sur l'enfance et la liberté d'imaginer ce qui serait le mieux pour nous en essayant d'oublier le présent, qui fait si mal.

Le rêve de cet enfant est directement lié à sa condition de petite fille noire et bafouée.

Une histoire d'inceste aussi douloureuse et difficilement supportable comme certains passages avec lesquels j'ai eu du mal tant la violence y est présente et crue.
L'auteur cependant ne se permet jamais de juger les uns ou les autres mais décrit à l'état brut les actes, pensées et autres façons d'être des personnages...
La couverture est touchante et je trouve la petite fille au contraire très jolie....

Un roman sombre qui m'a troublée.

Partager cet article
Repost0
5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 17:56

La mélodie des jours

 

Auteur : Lorraine FOUCHET

Genre : Roman

Éditions : J'ai lu
Année : 2011

Nombre de pages : 383

ISBN : 978-2290029473

 

Quatrième de couverture :


Aujourd'hui, on guérit du cancer du sein s'il est pris à temps. C'est ce qu'on dit à Lucie, et c'est vrai. Sauf que... Si on est maman célibataire d'une fillette de onze ans qu'on tient à protéger, et si on se retrouve seule dans une nouvelle ville où on ne connaît personne, où trouve-t-on le soutien pour traverser vaillante l'espace incertain qui sépare le diagnostic de la fin du traitement ? Pour dépasser la peur, pour supporter la radiothérapie, pour remonter en piste en étant à la fois plus forte et plus fragile qu'avant ? Grâce au Site des Voisins, un site Internet de proximité, Lucie va découvrir, au fil de son traitement, de vraies amitiés qui, virtuelles au départ, vont devenir réelles, reconstruire autour d'elle une famille comme elle n'osait plus en rêver. Et puis il y a ces lettres d'amour qu'elle reçoit chaque jour, sous forme de chansons, comme pour mieux redonner au mot « espoir »  les couleurs et la force de vie que la maladie menaçait de lui voler.


Mes impressions :

 

Il y a des livres qui nous émeuvent, nous transportent et nous savons déjà dès les premières pages que nous ne pourrons plus les oublier.

Ce roman fait partie de mes coups de cœur !

Dès les premières pages, la sensibilité qu'il s'y dégage, m'a touchée.

Il n'est pas un roman triste, au contraire, il montre la combativité et le positivisme dans une situation difficile, une épreuve d'une jeune maman qui n'en sortira pas indemne mais plus forte. Beaucoup de gens de nos jours vivent le drame de la maladie et du cancer, loin d'être pessimiste ce livre se finit bien et donc nous fait du bien.
Déjà au premier abord la musicalité du titre m'a interpellée et je n'ai pas été déçue par la suite.

 

Lorraine Fouchet a eu l'idée originale et généreuse de donner aux personnages l'autorisation de créer un site les répertoriant. Vous pouvez les retrouver ICI .
Nous pouvons même leur écrire personnellement !

Ce site crée une certaine complicité entre l'auteur, les lecteurs et les protagonistes de cette aventure.
Il apporte une certaine promiscuité, une harmonie et même une continuité. On se dit qu'une fois le livre refermé on peut toujours retrouver les personnages en dehors du récit.

Quant au site des voisins du livre, il est le point de ralliement entre eux : des liens se créent. Il est un réseau d'entraide et de services gratuits entre voisins.

 

On apprend la vie des uns et des autres au cours de chaque chapitre nominatif.
Le roman est réaliste. L'auteur se sert des moyens de communications actuels (internet et forum) pour créer une bien jolie histoire.

 

Lucie a bientôt la trentaine et possède une fromagerie.

Elle s'adresse à sa fille Léa. Le reste de la narration se fait à la troisième personne.

Léa 11 ans est une jeune adolescente, douée pour les études. Son père elle ne l'a jamais connu.
Lorsque le couperet tombe et que Lucie apprend qu'elle a un cancer, elle ne s'apitoie pas sur elle même mais souhaite se battre pour sa fille «
....mais tu as besoin de moi, tu auras encore besoin de moi longtemps, je ne peux pas te faire le coup de manquer l'appel, je t'ai juré d'être là, toujours . Et j'ai toujours tenu mes promesses».
Lucie est confrontée à la mort mais aussi à l'absence de compagnon et encore à celle de son père qui a quitté sa famille alors que Diane sa soeur et elle même étaient encore jeunes...Quant à sa mère elle vit dans son monde. Diane bientôt mariée à Bertrand est anorexique et toute sa vie n'a été que douleur.

La crainte de laisser seule sa fille si jeune est envahissante. Mais Lucie décide de taire sa maladie à ses proches et de protéger Léa quoiqu'il arrive. Elle est courageuse. Elle parle cependant de ses peurs et de ses rendez-vous médicaux aux voisins du site. Elle se croyait seule face à la maladie et finalement elle trouvera en eux des oreilles plus ou moins attentives.
Alberte, 80 ans arrive de Corse, ancienne enseignante, elle a un caractère bien trempée, elle est naturelle, attachante et a un chien nommé Pinzutu.

Elle nous fait voyager avec ses descriptions de la Corse.

Malo ouvre un bar à chocolat près de la fromagerie de Lucie. Il a des rapports conflictuels avec son père.
Sa mère vient de mourir et son père lui reproche de n'avoir pas été présent à son enterrement parce qu'il était en voyage. De plus Il ne souhaite pas reprendre l'affaire familiale, ce qui génère des tensions entre les deux hommes.
Erwan 60 ans, l'ami d'enfance de son père le prend sous son aile et « l'adopte », il est mateloteur, il fabrique des cordages et des filins pour les bâteaux.

Le premier contact entre Lucie et Malo, se passe mal : Lucie est sur la défensive depuis qu'ils ont eu une dispute à propos de la place de livraisons devant leur commerce respectif.

Charlie du site des voisins aide dans un premier temps Lucie, « Pourtant, en prenant ma peur au sérieux ce Charlie en absorbe une partie et me libère un peu».
Mais il est attiré par elle alors qu'elle le fuit et ne semble pas intéressée.
Cela n'empêchera pas à Charlie quelques semaines après d'entrer dans l'intimité de Lucie en toute simplicité et chaque jour que durera ses séances de radiothérapie il lui donnera le titre et l'interprète d'une musique différente afin qu'elle les écoute avant ses séances. Ceci va l'aider à surmonter ses angoisses et apaiser son esprit. Peu de mots de Charlie mais des actes bienfaiteurs et efficaces.
Les musiques choisies spécialement pour le jour qui va venir sont libératrices. (La liste complète est en fin de volume)
Charlie est un philosophe qui apprend à Lucie à être en paix avec le passé pour aller vers l'avenir. Mais aussi il lui fait comprendre que «
Vivre c'est prendre le risque de mourir, souffrir et d'aimer».

Arobase (Seb) , un garçon adopté venant des États Unis a des parents chercheurs scientifiques qui ne s'occupent pas de lui, ils sont souvent «absents», lui est livré à lui même. Cloué au lit par un rhume de hanche, il s'est inscrit sur le site pour passer le temps, bientôt il fera la connaissance de Léa qui l'aidera a améliorer son français et à insérer leur collège et ils deviendront amis.

Darius, infirmier est amateur de féta. Il doit repasser les examens pour être chirugien. Ceux qu'il a obtenus dans son pays l'Algérie ne sont pas valables en France.

 

Je me suis sentie proche de Lucie et préoccupée par sa maladie comme je l'ai été de ma sœur atteinte d'une maladie incurable. J'ai retrouvé en elle les sensations et les émotions, les peurs qui se dégageait de ma sœur, elle avait le même âge que Lucie au moment de la découverte de son cancer et je me suis naturellement attachée à Lucie. Cette jeune femme est jeune et pourtant elle devra lutter pour son avenir incertain.

Le problème du diagnostic m'a fait hurler. En effet, des médecins peu inquiets parfois passent à côté de la réalité de la maladie.

Le style de l'auteur, souvent métaphorique, permet pourtant d'adoucir la dure réalité : « Je tente de m’échapper mentalement, de fuir cette pièce et tout ce qu'impliquent les paroles qu'on y prononce. Mon esprit affolé s'accroche à des mots au hasard, tumeurs, mastectomie, je suis une mouette entrée par erreur dans une maison et je me tape contre les murs, je m'écorche les ailes en cherchant la sortie ».

Ce qui prévaut dans ce livre c'est l'aide humaine, la compassion, l'amitié, la solidarité, et bien sûr les limites des relations virtuelles. Cependant le virtuel délie les langues, on arrive à se confier plus profondément à des inconnus car nous avons moins de retenue que face aux membres de notre famille
Les personnages sauf Raoul sont très émouvants.
Ils possèdent tous une personnalité différente, qui se marie et s'harmonise avec celle des autres.

Les liens se tissent, d'abord basés sur les écrits puis se poursuivront par les rencontres réelles.

 

Ce roman est une bouffée d'oxygène qui nous propose de savourer les petits bonheur du jour.

Mais tout n'est pas seulement à l'eau de rose car la réalité rattrape le cours des choses : pour certains la vie se termine, pour d'autres c'est un retour vers la vie qui a lieu. Elle n'est pas égale pour tout le monde.
Mais jamais ce livre n'est larmoyant. Il reste un livre d'espoir.

Ce roman est magnifique et écrit avec style et fluidité ; il rappelle que la vie est précieuse et que chaque jour suffit sa peine, il est important de s'arrêter sur les petits bonheurs du quotidien car la clé d'une vie réussie est ici et maintenant. Non dans le passé ni dans le futur mais dans le présent.

 

L'auteur nous met dans la confidence, les lecteurs sont témoins et spectateurs d'une information que Lucie ignore ce qui donne une saveur supplémentaire à l’histoire.

Un superbe livre sur l'amitié, l'amour, la solidarité et l'entraide dans lequel les relations humaines tiennent une place de choix.

 

A découvrir ABSOLUMENT !

 

Partager cet article
Repost0
24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 18:19

 

Les souvenirs-copie-1

 

Auteur : David FOENKINOS

Éditions : Gallimard
Genre : Roman
Année : 2011
Nombre de pages : 265

ISBN : 9782070134595

 

Quatrième de couverture :

 

« Je voulais dire à mon grand père que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. J'ai si souvent été en retard sur les mots que que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux le lui dire là »

David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.

 

Mes impressions :

 

A la mort de son grand-père le narrateur, écrivain en devenir, prend conscience de ce qui était et qui ne sera plus et qu'il a manqué. « Il (son grand père)avait voyagé d'hôpital en hôpital, de scanner en scanner, dans la valse lente et ridicule des tentatives prolonger notre vie moderne ».Ce qu’il n’a pas su partager avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec sa grand-mère. Il se rapproche alors d'elle, l'entoure et passe du temps en sa compagnie afin de perpétrer des souvenirs.
Mais elle sera « obligée » d'entrer en maison de retraite. Choix en réalité dicté par sa famille et vécu difficilement par l'intéressée qui ne souhaite pas quitter sa maison. Le narrateur décrit alors l
a réalité des conséquences de la vieillesse « à son âge, cela devenait trop dangereux de vivre seule. Le fait qu'elle est réchappé de cette première chute était perçu par tous, comme un signe indiscutable. Pour elle, pour la protéger, ils n'avaient pas le choix. Un de mes oncles avait pourtant une grande maison, mais cela revenait au même. Il était souvent en déplacement et elle se retrouverait seule. À la maison de retraite, elle serait toujours en compagnie. Et puis des médecins viendraient régulièrement la voir». L'auteur voit dans ces maisons un monde de visages désincarnés : « un monde de transition avec la mort», c'est pour lui « La salle d'attente de la mort ». Sa grand-mère ne supporte pas cette nouvelle vie et quand elle apprend que son appartement a été vendu à son insu par ses enfants, elle ne le supporte pas et elle fugue. Le narrateur partira alors à sa recherche et fera la rencontre d'une jeune femme Louise qui marquera le reste de son existence.

Ce roman est une réflexion sur le temps qui passe, sur la vie, sur nos choix et immanquablement sur la vieillesse. Et avant d'en arriver là nous nous construisons des souvenirs fait de joies, de douleurs et de mélancolie.
Sous la plume subtile, une ironie légère et les souvenirs et le mémoire du narrateur et de ses personnages, le laps de temps entre la vie et la mort, prend forme.
La vie est faite de rencontres, de séparations, de disparitions, d'épreuves et la vieillesse arrive. Nos parents deviennent âgés, leurs parents meurent, le manque d'autonomie nous fait envisager leur départ dans une maison de retraite qui est alors un autre univers qui infantilise peut-être. Avec la perte d'autonomie vient la dépendance.Nos grands-parents puis nos parents redeviennent comme des enfants. La boucle est bouclée.
Le narrateur, ici nous offre ses pensées sur la filiation, la place des enfants dans la famille, le couple, l'existence, la confrontation des générations, la rencontre amoureuse et la vieillesse. Aux travers d'un tas de souvenirs il nous parle avec délicatesse et sensiblité.
Mais au delà de ça il évoque aussi le rallongement de l'espérance de vie (à n'importe quel prix) et les répercussions que cela a sur la qualité de vie.

Au moment de la mort de nos grands-parents ou de nos parents, les rôles s'inversent et c'est nous en général qui devons les aider à passer de l'autre côté.

J'ai été happée par la narration, simple mais non moins profonde. A chaque page il se passe des évènements, parfois étonnants.
Des chapîtres relatant les souvenirs des personnages du livre ou de gens célèbres viennent s'ajouter aux autres; ce qui rend le roman singulier et poétique.
Il y a quelques annotations poussées mais subtiles sous forme de renvois de l'auteur en bas de certaines pages. Elles abordent le sens de la vie.
Les souvenirs sont dans le passé et non dans le futur. L'auteur parle très bien de la fuite, de la perte et de la tristesse de la vieillesse....en somme tout ceci ramène à notre propre fin.

En se confrontant à la vieillesse des autres, on ne peut que penser à la nôtre. Mais il y a des manques, alors ce roman va nous aider à discerner la façon dont nous pouvons humaniser la vieillesse, de notre vivant, pour la rendre plus digne. Le narrateur lui travaille dans un hôtel. Il se dit que cette situation est propice à son envie d'écrire des romans et des nouvelles car il y a du passage dans les hôtels et travailler la nuit lui permet d'être au calme. Ainsi il va pouvoir écrire ce livre sur .....les souvenirs.

Avec cette écriture limpide, simple, légère, Foenkinos nous offre un roman magnifique. Il amène son expérience, ses joies, ses peines, décrit les épreuves, la maladie en général : tout ceci fait partie de la vie alors à nous de faire de ce passage les bons choix ou du moins ce que en quoi nous aspirons pour remplir notre existence de jolis souvenirs.

 

Précédemment j'ai lu de cet auteur, « La délicatesse » que j'avais beaucoup aimé.

Partager cet article
Repost0