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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 08:12

Dans un grand vent de fleurs

 

Auteur : Janine MONTUPET
Genre : Roman
Éditions : Robert Laffont (réédition)
Année : 1996

Nombre de pages : 346

ISBN : 978-2266219129

 

Quatrième de couverture :

 

Elle a la passion des fleurs. Elle a la passion d'un homme. Elle c'est Sorenza, l'enfant sauvage des collines de grasse. Lui, c'est Guillaume Garlande, grand seigneur du monde des parfums. Dans la lumière du Midi, et en ce début de siècle qui fit la fortune de la région bénie – et la gloire des Guerlain, Coty, Houbigant, ces deux destins se croisent dans Un grand vent de fleurs, pour le temps si riche, si plein d'une vie...

On retrouve tout le talent de l’auteur de LaDentellière d'Alençon dans cette belle histoire qui nous laisse le goût du bonheur.

 

Mes impressions :


Nous sommes en 1895, Sorenza a 13 ans. Fille de Marcella et Francisco couple de domestique aux services des propriétaires du domaine L'Oliveraie...Lorsque celui-ci meurt qu'adviendra t-il du domaine, de ses ouvriers et de ses domestiques ?. Francisco et Marcella décident de partir pour Grasse, ville du parfum. Le père se lance alors dans la cueillette des fleurs, un travail qui permettra de faire vivre sa famille.

Il rêve d'avoir un peu de terre pour y cultiver des fleurs odorantes. Il achète un lopin de terre au vieux Gaubert. En attendant que leur terrain soit productif, la famille travaille à la cueillette ici et là. Mais un drame vient secouer les membres de la famille. Marcella meurt alors qu'elle met au monde un enfant...
Sorenza est une petite fille qui aime les fleurs et elle passera son temps à les cueillir...Elle n'ira pas à l'école, elle aide son père au domaine des Garlande...
Puis second drame, Amadeo son frère meurt tragiquement, Sorenza en souffrira longtemps et ne l'oubliera jamais. Son père vend sa terre que Sorenza avait surnommé « La croix de lumière » et part avec Rosa la femme qu'il vient de rencontrer. Il laisse Sorenza dans un couvent. Là elle apprend qu'elle n'est pas sa fille biologique. Elle rencontre de sœurs aimables et charitables : Honorade et Lazarie, elles sont cueilleuses et se lient d'amitié avec Sorenza puis l'accueillent chez elles, dans la maison qu'elles partagent avec Félix qui a acheté le commerce une l'épicerie aux parents des deux sœurs. Il vit au second étage et elles au premier. Elles font une place à Sorenza dans leur humble demeure. Sorenza aide Félix à l'épicerie. Il en tombe amoureux. En 1899 ils se marient. Sorenza sait qu'il n'est pas l'homme de sa vie mais cet arrangement lui permet de rester auprès des deux sœurs. Elle rêve en silence de créer sa propre usine, sa propre exploitation de fleurs à parfums. Félix lui rachète alors « La croix de lumière » mais peu de temps après il meurt....
Miss Dodds Emily est au service des Garlande famille aisée dont le père est le grand seigneur du monde des parfums et le fils Guillaume héritier d'une longue tradition industrielle.; elle est gouvernante, infirmière et femme de chambre. Plus tard elle viendra éduquer Sorenza et l'instruira puisque cette dernière passe la plupart de son temps dans les champs a cueillir les fleurs....
Sorenza et le fils Guillaume flirte ensemble, mais par convenance, il se marie avec Louise Armande fille D'orso Bianchini, mariage de complaisance comme cela se faisait souvent à l'époque. Sorenza et Louise Armande se ressemblent étrangement....seraient-elles demi-sœurs ? Les secrets de famille sont précieusement gardés....
Sorenza à la mort de son mari décide de faire un enfant toute seule et Délia naîtra quelques mois après un rencontre furtive avec un musicien....
Le temps passe, les grands vieillissent et les plus jeunes grandissent.
Sorenza et Guillaume ne se sont jamais oubliés. Il parcourt le monde pour affaire, il est parti en Amérique mais après l'aventure avec Sorenza et après son mariage avec Louise Armande, il décide de revoir Sorenza... Il se rapproche de plus en plus d'elle. Sa femme aime elle mener la grande vie dans les grandes villes. Leur couple est sur le déclin.
Délia la fille de Sorenza grandit et se découvre une passion pour la musique et joue du piano, elle est très douée...
La troisième partie correspond au début de la Guerre 14-18 avec son lot de douleurs et de pertes humaines.
Les destins se croisent et la vie évolue...il y a la séparation entre l'Église et l'État, puis la Guerre...Le monde est fragilisé et plus particulièrement cette ville de Grasse avec l'introduction des parfums de synthèse qui viennent aux services des usines et promettent de faire des parfums à n'importe quelle saison. La cueillette des fleurs ne sera plus effective et cela va entraîner la perte d'emploi....et ce qui faisait la particularité de cette région.
Les 100 dernières pages, sont denses et l'histoire devient intéressante, les évènements s'accélèrent. L'amour et l'amitié et les sentiments sont omniprésents,.
Ce roman se termine en beauté et douceur. Le style agréable résume les situations de façons brèves mais les émotions restent intactes. L'auteur décrit les évènements vite et bien.
Ce roman est dédié aux fleurs et à leur culture, et aux émotions qu'elles procurent. Mais également à l'amour du travail qui peut être passionnant quand on le choisit et non quand on le subit.

Ce tableau est complété par les anecdotes historiques que racontent Honorade et Lazarie sur les personnalités ancestrales, sur la vie de cette région.

Une histoire sans prétention au début, sans réel rebondissement efficaces puisque les évènements sont prévisibles. Elle reste quand même une belle histoire d'amour dans un roman d'époque, qui raconte une région et les débuts d'une décadence …
Il m'a fallu attendre de lire plusieurs pages avant que je ne rentre dans l'histoire en raison du fait qu'il ne se passait pas grand chose mais elle devient de plus en plus captivante du fait des personnages complexes, entiers, attachants comme le sont les deux sœurs par exemple... Sorenza est belle simple naturelle, ambitieuse et travailleuse, j'ai aimé sa personnalité et son caractère.

Ce livre décrit un destin de femme forte et fragile à la fois et amoureuse. Sorenza et Guillaume sont condamnés à ne pas pouvoir vivre leur histoire au grand jour, du fait de leur condition sociale bien différente. Mais leur histoire sera porteuse de miracles.
Ce roman est le roman d'une époque, d'une région, d'un métier et aussi d'une belle histoire d'amour.

Le livre a fait l'objet d'une adaptation pour la télévision en 1996.

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 17:01

 

Au secours il veut m'épouser

 

Auteur : Agnès ABECASSIS
Genre : Roman comédie chick Litt
Éditions : Calman LEVY
Année : 2007

Nombre de pages : 274

ISBN : 978-2702137598

 

Quatrième de couverture :


Toutes les filles rêvent-elles de se marier ? Oui... Sauf celles qui l'ont déjà été !
Déborah vit avec Henri, son nouvel amoureux.
De nature enjouée, elle a un caractère facile, si l'on excepte sont goût pour les commérages intempestifs ou sa jalousie de pieuvre. La moindre femelle qui s'approche de son homme, et elle perd tout contrôle : c'est la scène de ménage assurée !
Malgré tout, Henri le blagueur est amoureux de son impétueuse compagne. Alors entre deux taquineries, il lui glisse des allusions sur le mariage.
Mais pour Déborah, plus question de rigoler, elle connaît, elle a déjà essayé.
Ou trouver dans ce cas des exemples qui la rassurent ? Auprès de son amie Daphné, jeune mariée enceinte, dont la belle-mère horripilante se mue soudainement en grand-mère envahissante ?
Ou auprès de Roxanna, ancien top-modèle désormais taille 44, tiraillé entre couches sales, mari pantouflard et nostalgie de sa gloire passée ?
Devant ces exaltantes vies de femmes baguées, Déborah va-t-elle tout de même sauter le pas et accepter la demande d'Henri ?
Entre soirées pyjama délirantes avec les copines et récits débridés du quotidien, la vie hilarante de Déborah ne laisse aucune place à la morosité !

 

Mes impressions :


Nous retrouvons Déborah 33 ans, divorcée de Jean Louis ; ses deux filles Héloïse et Margot ont 8 et 6 ans.
Il y a deux ans, elle a rencontré sur internet Henri, ingénieur informatique, 34 ans, séparé de sa compagne et il est la papa de Diane 13 ans.

Les thèmes principaux de ce livre sont les familles recomposées, les mamans célibataires : des thèmes actuels dans notre société, mais encore l'amitié, la vie de couple et …..le mariage, sujets chers à l'auteure.
Les deux meilleures amies de Déborah sont Roxane, mariée à une homme beaucoup plus vieux qu'elle. Ils ont 5 enfants. Elle envisage de prendre un amant et puis il y a Daphné qui est enceinte d'une homme plus jeune qu'elle. Elle vit dans l'angoisse de la grossesse ou plus exactement la peur de l'accouchement
Régis est le jeune frère de Daphné et se joint à tout ce petit monde lors des soirées pyjamas.
Il y a Sacha le meilleur ami d'Henri et Noémie la cousine de Déborah.....et d'autres encore...

Est-ce que les allusions d’Henri sur leur hypothétique mariage sont-elles sincères ? Oui mais Déborah a peur de se tromper une seconde fois en acceptant l'éventuelle proposition de son amoureux.
Déborah est toujours aussi très jalouse, son divorce l'a fragilisée mais qu'est ce qu'elle est marrante !
Il lui arrive de bouder quand elle est contrariée mais elle reste une maman formidable et attentionnée.
Ici on retrouve donc les journées shopping, les soirées spiritisme, les soirées pyjamas mémorables entre filles pendant que leurs conjoints se retrouvent autour d'une soirée poker. Les dialogues sont grinçants, ironiques. Les petits travers des uns et des autres sont connus de tous, puisque Déborah ne se gêne pas pour nous les dévoiler avec son langage humoristique et métaphorique
Sa façon d'appréhender les choses ( comme par exemple le départ et l'arrivée sur leur lieu de vacances qui est somme toute fort décevant! ) est hilarante et sans demi-mesure. Les vacances tournent au cauchemar ou presque mais elle relativise. Elle nous permet de prendre les petits tracas du quotidien à la légère.

Tout au long du roman Déborah nous livre ses réflexions et assène au passage quelques vérités sur le relationnel entre homme-femme ; décortique quelques clichés sur les choses de la vie avec un style bien à elle qui fait mouche et nous fait rire.
Vraiment une bonne lecture estivale et distrayante. On aimerait être la copine de Déborah, juste pour partager sa bonne humeur sa façon de ne pas se prendre au sérieux et sa joie de vivre....
Les romans précédents de cette auteure sont présentés sur cette page 

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 09:57

Longues peines

 

Auteur : Jean TEULÉ
Genre : Roman
Éditions : Pocket
Année : 2011

Nombre de pages : 192

ISBN : 978-2266179256

 

Quatrième de couverture :

 

Enfermé entre quatre murs, qu'on soit prisonnier ou maton, la vie est presque la même. Pour tenir, il faut pouvoir s'évader, s'échapper de cet ennui poisseux. Certains abusent des humiliations, d'autres perdent pied, d'autres encore s'inventent des histoires d'amour. Dans cette maison d'arrêt, un petit monde se crée avec ses règles et ses rituels, en attendant le jour de la libération ou de la retraite. Des histoires de dingues, des histoires tendres, des histoires vraies.


Mes impressions :


Ce roman est bien différent de « Le magasin des suicides », même si son originalité est démontrée...L'auteur au travers des différents personnages : les surveillants, les détenu(e)s, le directeur met en scènes la vie au quotidien d'une prison.
La couverture, un cœur sur des barreaux est décalée ; elle montre que l'amour et l'imagination sont les seules portes de survies dans les prisons.
Ce monde, froid, lugubre et dangereux est largement décrit. J'ai remarqué que la description des faits les plus graves sont « minimalistes » mais pour le reste les détails nous plongent dans l'enfer (réel).
Le thème de la liberté et de la fragilité psychologique reviennent sans cesse : que l'on soit surveillant ou détenu, dedans, devant ou derrière les barreaux on ne sort pas de ce lieu indemne.
Ce livre est très dur et même effrayant à certains moments. Les personnages que l'auteur choisit de mettre en scènes sont tous singuliers : infanticide, trafic en tout genre, pédophiles, violeurs, drogués, il les fait évoluer jusqu'à la fin....
Ces personnages ne sont pas simplement des personnages de papiers ils sont la réalité des prisons où le pédophile surnommé le pointeur, aura la vie la plus dure face aux autres détenus. De l'autre côté il y a Cyril le nouveau maton, il ne fait pas ce métier par choix mais par hasard , Benoit le surveillant chef, Hélène Leduc la surveillante des détenues, Mathilde la femme du directeur qui est perturbée psychologiquement et son mari qui parce qu'il aime sa femme rentrera dans le monde de sa folie. Comment garder un esprit sain dans une atmosphère si violente, oppressante et pernicieuse ? Un point commun entre eux tous : ils sont tous des êtres en souffrances.

Il y a des personnalités qui sont incompatibles avec le métier de surveillant et Cyril en fera l'expérience.
Les mots chocs et les situations insoutenables décrivent la réalité au sein des murs. Les âmes sensibles seront émues, éprouvées, parfois horrifiées.
Bref, ce court roman est une réflexion sur les prisons et les détenus mais pas uniquement. Il parle davantage du social que de répression chez les détenues femmes et des lois internes chez les hommes, et du relationnel entre le personnel et les prisonniers.Le comble est que certains surveillants deviennent prisonniers des détenus.
Il décrit également des situations délicates comme l'assassin qui clame son innocence et l'inégalité face aux jugements et aux peines. Ce roman ne laisse pas indifférents ses lecteurs....Il fait appel à notre jugement, notre conscience, il est bouleversant.

 

 

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 10:51

N'oublie pas que je t'aime

 

Auteur : Jérome-Arnaud WAGNER
Genre : Roman
Éditions : Pocket
Année : 2010

Nombre de pages : 346

ISBN : 978-2266219129

 

Quatrième de couverture :

 

Entre Jérôme-Arnaud et Emmanuelle, ce fut le coup de foudre. De leur rencontre un soir d'été naît une passion hors du commun. Mais le 20 novembre 2000, à 35 ans, Emmanuelle perd la vie suite à une erreur médicale, laissant son mari et leurs deux petits garçons désemparés. Jérôme-Arnaud offre à sa femme le plus beau des hommages, et entreprend de raconter leur histoire. Avec délicatesse et sensibilité, il nous prouve que l'amour peut être plus fort que la mort.


Mes impressions :


Je vais peut-être choquer ceux qui ont eu un coup de cœur avec ce roman mais je ne serais pas honnête si je vous disais que j'ai été définitivement et totalement conquise.
Mon avis est très mitigé ; il ne l'est pas dans le fond mais dans la forme. Dans la manière que l'auteur a d'amener la description de cet amour fulgurant comme s'il était le seul sur terre à avoir vécu une telle force en amour...J'ai eu le sentiment qu'il en faisait trop. Qu'il idéalisait à la fois son histoire d'amour et Emmanuelle, d'ailleurs lui même s'en rend compte car dans le texte il mentionne les lecteurs qui pourraient penser qu'il l'a idéalisée.

Mais je vais tenter d’exprimer ce que j'ai ressenti au plus juste.
Tout d'abord j'ai été attirée par la couverture et je trouve le dessin superbe. Subtil , doux avec un trait fin et expressif...
Dans ce que je nommerais la première partie du roman l'auteur y raconte sa rencontre avec celle qui sera sa future femme. Mais j'ai envie de dire qu'il est un roman à 4 mains car Jérôme recopie des passages entiers de poèmes, de lettres qu' Emmanuelle avait écrites de son vivant à Jérôme-Arnaud et à ses enfants.
Quand on aime follement une personne on la voit avec les yeux de l'amour et ici l'auteur en témoigne. Il l'a décrit un peu trop « parfaite » et c'est ce qui m'a gênée. Elle est comme une déesse. Le tableau est trop idyllique, sans faille, sans défaut pour être totalement crédible, j'ai eu un peu de mal à y croire. Il s'agit d'un véritable conte de fée. Mais d'un autre côté je me dis que c'est l'auteur qui l'a voyait ainsi. On découvre la personnalité d'Emmanuelle, décrite par l'homme qui l'aime et qu'elle aime. Il dit même qu'ils étaient « les plus grands amoureux de la terre », ce qui me semble être quand même condescendant, suffisant.
Puis vient le temps de leur mariage et de leur vie commune dont l'auteur semble dire qu'elle était inégalable. Puis vient la naissance de leurs deux enfants jumeaux mais tout est trop lisse.

L'auteur cite des maximes des proverbes, des expressions de personnes plus ou moins célèbres et j'ai aimé ces nombreuses références littéraires qui font appel à nos émotions, et parfois à notre propre vécu. De mêmes elles pourront aider ceux et celles qui traversent une dure épreuve, un deuil, un amour perdu.
Puis le ton change, l'auteur s'oublie presque totalement pour ne parler que de l'accident de son amoureuse, avec comme trame de fond, une erreur de jugement médical. Il dénonce la mauvaise prise en charge de la maladie et là nous sommes glacés d'effroi car cela peut arriver à tout le monde. Il en souffre, le dit, le crie et nous mesurons alors la force de son amour sans demi-mesure.
Puis vient l'après-mort, le travail de deuil, de mémoire, sa souffrance parle et avec elle son corps. La douleur fait parler l'âme et le corps. Pour survivre à la perte de sa femme, il va devoir lutter et faire appel à des croyances, de la voyance même. Elle le fait se tourner vers les religions, l'ésotérisme pour panser et trouver une réponse aux questions qu'il se pose. Il y voit tantôt des coïncidences ou bien des signes du destin...Il a besoin de se raccrocher à quelque chose de concret, indépendamment de ses enfants, pour pouvoir continuer de vivre sans Emmanuelle, la religion sera un exutoire. Et je pense que beaucoup de personnes endeuillées peuvent s'y retrouver.
Je ne nie pas que ce livre est une belle preuve d'amour et un hommage grandiose mais le début m'a laissée quelque peu dubitative.
Le style est limpide, les mots employés pour décrire la douleur de la perte, puis la colère sont bien choisis et nous pouvons nous identifier facilement.
Je pense que leurs enfants trouveront dans ce livre les raisons de penser que leur mère était une personne exceptionnelle et qu'elle continue de vivre à leurs côtés de part les souvenirs, les poèmes laissés, les photos et les films vidéos....
L'auteur quant à lui a écrit pour que ses enfants apprennent à connaître qui était leur mère et combien elle les aimait, également pour ne pas oublier mais aussi pour faire face, pour extérioriser sa douleur et l’exorciser. Il en ressort apaisé et disponible pour une nouvelle histoire d'amour qui ne sera, il en est conscient pas aussi forte que celle qu'il a vécue avec Emmanuelle.

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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 10:33

Un homme à distance

 

Auteur : Katherine PANCOL
Genre : Roman
Éditions : Le livre de poche
Année : 2004

Nombre de pages : 153

ISBN : 978-2253066941

 

Quatrième de couverture :

 

Ceci est l'histoire de Kay Bartholdi, un roman par lettres comme au au XVIII siècle. Un inconnu écrit à Kay , libraire à Fécamp, pour commander des livres. Au fil des lettres, le ton devient moins officiel, plus inquisiteur, plus tendre aussi. Kay et Jonathan parlent de leurs lectures, certes, mais entament un vrai dialogue amoureux. Ils se font des scènes, des confidences, s'engagent dans une relation que Kay, hantée par le souvenir d'une déchirure ancienne, s'efforce de repousser... Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es et comment tu aimes... semble dire ce nouveau roman de Katherine Pancol.


Mes impressions :


J'aime beaucoup le style de Katherine Pancol et ses histoires qui sortent de l’ordinaire.
Ici il s'agit de Kay, jeune femme libraire à Fécamp, meurtrie par un amour passé. Un jour, elle entre dans le restaurant de son amie. Elle pose sur la table une grosse liasse de lettres en lui disant : « Tu en fais ce que tu veux, je ne veux plus les garder ».
Ses lettres sont l'ensemble d'une correspondance épistolaire avec un inconnu prénommé Jonathan.

La retranscription de cette correspondance forme l'ensemble du roman...Nous la découvrons. Si au début le ton est strictement professionnel entre eux d'eux, [Jonathan, lui demande de lui envoyer des livres et se nourrit de ses conseils littéraires], très vite les échanges vont devenir un peu plus personnels, confidentiels, plus amicaux, plus intimes. Ils vont parler livres, auteurs mais aussi se disputer, être jaloux, se jauger, se piéger, les conversations glissent sur leur vie respective et ils finissent par s'attacher peu à peu en donnant l'impression de tomber amoureux... ceci jusqu'à la révélation à laquelle je ne m'attendais pas et qui crée la surprise et mettra un terme certes douloureux à leur relation.
Les réflexions souvent poétiques de Kay sur le sentiment d'amour donne de la profondeur au roman.
Leurs lettres parlent de la vie, des habitudes, elles sont des réflexions parfois profondes sur les choses, les hommes, sur les sentiments, les émotions, les perceptions.

Jonathan est un homme mystérieux, Kay est une personne entière qui se pose des questions sur le sens de l'existence et des rencontres. En raison de son expérience amoureuse destructrice passée elle s'est renfermée sur elle même et à tout engagement amoureux- Est-ce que Jonathan sera celui qui l'aidera à s'ouvrir aux autres de nouveau ?.

Lui traverse la France, il écrit des guides. Avec lui nous découvrons le charme des régions et des villes qu'il traverse. Tout au long du livre on se demande ce qui a bien pu se passer pour qu'elle se sépare brutalement et de façon inconditionnelle de ces courriers ….lorsque nous le comprenons, nous sommes déçus comme l'est Kay parce que nous aurions aimé que cette belle histoire se concrétise par une rencontre.
Un joli livre épistolaire qui nous émeut. Kay est attachante, profonde. Jonathan est une personne qui ne nous laisse pas indifférent surtout à la fin ; il nous apparaît comme une personne charismatique et énigmatique.

Ils se servent de la littérature comme prétexte pour parler de leur sentiments et pour une lectrice « avertie » comme je le suis, ce livre ne pouvait que me plaire. Il est bourré de références littéraires enthousiastes.
Un roman très vite lu et qui est rempli de sensibilité. Je reconnais là bien le style de cette auteure qui nous livre des messages à travers ses écrits.

Extraits : « On peut être tant de personnes à la fois...On peut se racheter aussi croyez-vous ?

Au début du livre il y a cette phrase : « Et tu découvriras ce qui reste de cet homme après sa mort, dans les mémoires et les paroles d'autrui ». Ce qui es panache pour les uns et arrogance pour les autres, ce qui est amour fou, exigence est folie, billevesées pour certains. Que laisserons-nous de nous en guise d'épitaphe ? ».
« 
Un amour commence à exister quand chacun offre à l'autre le fond de ses pensées, les secrets les plus verrouillés. Sinon ce n'est pas de l'amour, c'est de l'échange de peaux, de désirs immédiats, et l'on se retrouve, détroussé comme après le passage d'un cambrioleur ».

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 09:04

Une petie fête sur la planète

 

Auteur : Corinne ROCHE
Genre : Roman
Éditions : France loisirs
Année : 2004

Nombre de pages : 263

ISBN : 892067

 

Quatrième de couverture :

 

Francine, 9 ans, élevée à la DDASS, obtient enfin d'être placée dans une famille d'accueil, au bord de la mer. Jo est une ancienne ouvrière, qui espère vivre assez vieille pour voir les châteaux de la Loire, et Louis, son mari, un bricolo du dimanche. Tous deux la baptisent Bouclette et lui présentent l'autre petite fille dont ils ont déjà la charge, Pat, sur-nommée Plume. Au fil des jours, des miracles de tendresse vont se produire entre le couple et ces deux petites aux secrètes blessures... Sous leur férule d'amour, elles parcourent un long chemin semé d'embûches et de rires avant de devenir des femmes épanouies. A travers ce récit, Corinne Roche invente une véritable petite philosophie du bonheur, à mettre entre toutes les mains!

 

Mes impressions :

 

Patricia née sous X et Francine sont placées chez Jo et Louis. Francine depuis 4 mois et Patricia depuis 3 ans, sa mère ne pouvant l'élever... Toutes deux sont des petites filles meurtries. Jo et Louis sont des personnages hauts en couleur et aimants.

Jo et Louis ne sont pas parents biologiques mais deviendront des parents de cœur d'une réelle sensibilité
Les années passent, elles vont grandir dans cette famille du Nord de la France et devenir des jeunes femmes qui se battent contre leur passé, pour leur avenir.
Elles sont les narratrices, elles parlent comme des enfants mais sont des petites filles subtiles.
Francine s'identifie à son héroïne, Svetlana une princesse de roman jeunesse.
Elle est la plus jeune mais elle est plus mature, réfléchie, elle apprend à regarder la vie à travers les autres, leurs attitudes et leurs comportements

Parce qu'elles ont une blessure d'abandon, chaque signe des autres a une signification particulière.
Malgré le décalage des générations elles se sentiront pourtant chez elles et entourées, aimées comme si elle étaient les filles biologiques de Jo et Louis. Mais il est difficile de vivre dans un nouvel environnement. Francine se pose des questions et tente de découvrir qui est Patricia et pourquoi son amie, sa sœur a si peur de l'électricité.

Le récit est entrecoupé d'anecdotes (j'ai aimé celle du poème perdu) et de souvenirs, ceux des filles mais pas seulement , il y a aussi ceux de Jo et de Louis. Mais encore d'autres personnages faisant partie de l'ASE et dont les deux fillettes gardent plus ou moins de bons souvenirs.

Dans ce livre il est question de tendresse, d'amour filial, d'attention même si Jo crie souvent cela n'enlève en rien l'amour qu'elle porte aux filles.Ce livre est une explosion de pureté et de justesse.
Elles ont toutes les deux des caractères bien différent ! Et ne sont pas facilement gérables au quotidien. Ajoutée à leur histoire personnelle il y a l'adolescence puis la vie de jeune femme, difficile à construire quand le départ dans la vie est signé de l'acte d'abandon.
Dans ce texte les réflexions sur l'abandon sont pertinentes, de même que celles que laissent le sentiment face à l'adoption par des parents de cœur.
Il parle de manque d'amour et d'enfant en demande qui vont trouver le bonheur chez des nouveaux parents de cœur.

C'est effectivement l'enfant qui « adopte » en premier la famille ou pas et la greffe prendra effet ou pas. « Maintenant je les ais adoptés pour le meilleur et pour le pire » « Ma vie d'avant me faisait comme un grand sac dans le dos et personne ne pouvait le porter à ma place »

Un roman sensible sur l'injustice de la vie et sur comment exorciser la douleur : en l'écrivant puis en se rendant compte du chemin parcouru.
Ce livre est aussi un hommage aux familles d'accueil qui sont office de la fonction de parents

Le parcours de ces deux filles est malheureusement crédible de même que la profession de psychologue de l'ASE. Ce qui rend ce roman touchant et criant de vérités.
Même si le sujet est grave il témoigne de la véracité des situations douloureuses et est traité avec humour et optimisme. Pas de pathos mais il permettra à chacun d'entre nous de connaître comment l'existence peut

être pénible quand l'amour n'est pas au rendez vous à la naissance mais qui pourra se matérialiser ensuite avec une famille d'accueil. Malheureusement ce ne sera pas toujours le cas car pour élever les enfants des autres, c'est presque un challenge ; ici au début il ne s'agit pas d'adoption plénière mais d'adoption simple. Puisque pour l'adoption plénière encore faut-il que les géniteurs acceptent de signer un consentement éclairé mentionnant qu'ils acceptent que leurs enfants soient confiés. Patricia qui reçoit une carte postale par an ne pourra pas être considérée comme adoptable ...Une seule carte suffit mais la loi a changé depuis en faveur des enfants. Francine elle, pourra être adoptée légalement et pleinement leur donnant une chance à toutes les deux de construire une vie et avoir des enfants.
Un livre que je recommande à ceux et celles qui sont sensibles à la problématique de l'abandon car il et à lui tout seul un message d'espoir.

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 08:02

Chez les Anges

 

Auteur : Marian Keyes

Genre : Comédie
Éditions : Pocket
Année : 2006

Nombre de pages : 342

ISBN : 978-2266154697

 

Quatrième de couverture :

 

Maggie Walsh voit le ciel pluvieux de Dublin lui tomber sur la tête quand elle apprend, le même jour, son licenciement et l'infidélité de son mari. Sa petite vie qu'elle croyait parfaite tourne au désastre. Une seule solution: la fuite! Elle s'envole donc pour Los Angeles retrouver sa meilleure amie Emily, scénariste en mal de réussite. Entre fascination et stupéfaction, Maggie découvre la vie branchée et délirante de la Mecque du cinéma. Un endroit magique où la manucure est un art majeur, où toute marque de bronzage est formellement proscrite et où même les palmiers sont minces. Une nouvelle ère commence alors pour la jeune femme prise dans ce tourbillon superficiel...

 

Mes impressions :


Maggie une trentaine d'année vit à Dublin avec son mari, ils ont une vie rangée, sans fantaisie, les jours s'écoulent tous les mêmes. Elle se contente de peu.
Maggie avait 24 ans quand elle s'est mariée avec Garv, un actuaire. Pendant 9 ans que dure leur union, ils traversent des épreuves et la qualité de leur relation va s'en trouver amoindrie.
Maggie a 4 sœurs, toutes différentes les unes aux autres. Elles sont moins vertueuses qu'elle même si elle va vivre des expériences particulières.
Mais alors que la routine commençait à poindre dans son couple, elle apprend son licenciement et l'infidélité de son mari le même jour !

Elle décide alors de partir quelque temps pour faire le point et oublier ses malheurs. Elle se rend chez Emily sa meilleure amie qui vit de l'autre côté de l'Atlantique.
Sa nouvelle vie à Los Angeles se déroule entre l'attirance et la stupéfaction de trouver une ville où les clichés ont la vie dure ! : le culte de la minceur, du cinéma, du soleil, de la beauté, de la forme physique, de la chirurgie esthétique, pays du cinéma et du rêve....Les gens ne se soucient que de leur égo. Maggie, elle se sent vide et va se retrouver face à ses problèmes existentiels.
Emily est une scénariste qui ne parvient pas à percer dans le milieu, elle va néanmoins héberger Maggie.

laquelle rencontre Troy un charmant homme qui ne la laissera pas indifférente et d'autres ami(e)s d'Emily.
Ces personnages sont atypiques et particulièrement représentatifs de la société de cette ville là puisque
l'apparence compte beaucoup...Emily va être confrontée à tout un tas d'échecs et Maggie va l'aider dans ses galères ...et ses joies.
Les chapitres nous décrivent la vie de tous ce petit monde avec beaucoup d’humour. L'auteur n'épargne aucun stéréotype de cette société.
Entre deux soirée jet set Maggie repense à sa vie. Le récit est ponctué de ses réflexions. Elle revientt sur sa rencontre avec Shay son premier petit ami puis sa rencontre avec Garv puis de son mariage et sa vie de couple, sans oublier son envie de maternité et ses difficulté à procréer.
Elle va même tenter de nouvelles expériences où elle en sortira grandit et pas vraiment différente mais elle avait besoin de revenir sur son passé pour mieux affronter son avenir.

A Los Angeles ses parents et ses sœurs lui rendent visite.
Que va lui apporter la visite de sa famille ?
Va t-elle revenir sur sa décision de quitter Garv ?
Va t-elle lui pardonner son infidélité ?

Dans ce texte il est question de parentalité, du choix des uns et des désirs des autres. Des réflexions sur le couple, l'amitié, la famille aussi..
Bref entre humour, romance et vie chaotique à LA, Maggie en s'éloignant de Garv va pouvoir se poser les bonnes questions et revivre en souvenirs les épreuves qu'ils ont traversé ensemble et qui les ont fait se séparer avant peut-être de les rapprocher de nouveau : rien n'est moins sûr.

Si Les personnages sont plutôt superficiels, Maggie et Garv eux restent attachants.
Le style est un mélange harmonieux entre récit et dialogue même si ces derniers sont creux ils permettent parfois des réflexions un peu plus profonde sur la pérennité du couple.
Je dirai que cette comédie reste une comédie faite pour détendre, et elle n'est pas un roman incontournable cependant elle permet de passer un bon moment agréable.
J'avoue avoir trainé et avoir mis du temps à finir ce roman parce que je trouve qu'il ne se passe pas grand chose, il est sans prétention et reste une lecture parfaite pour l'été quand le cerveau tourne au ralenti.

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 08:26

Un chat nommé Darwin

 

Auteur : William JORDAN
Genre : Roman
Éditions : Robert Laffont

Année : 2003
Nombre de pages : 224
ISBN : :978-2-221-09972-8

 

Quatrième de couverture :

 

Célibataire endurci, William Jordan est convaincu de n'avoir besoin de personne pour être heureux... Ses certitudes sont ébranlées et sa vie à jamais transformée le jour où un gros chat roux s'invite dans son jardin et lui mordille la main à l'ombre d'un bougainvillier. Lui, le scientifique qui a toujours considéré les animaux comme des objets d'étude, tombe sous le charme... II adopte le chat et le baptise Darwin. Hélas, William découvre bientôt que Darwin est porteur d'un virus fatal. A mesure que le lien affectif grandit et que la santé du chat décline, cet homme froid éprouve des émotions dont il ne se serait jamais cru capable.

 

Mes impressions :

 

Ce livre comme le définit l'auteur est un carnet de route à visée philosophique...Le narrateur William 44 ans, biologiste, une homme solitaire et isolé a besoin d'amour et d'esprit, un chat en sera le vecteur.

Comme le titre l'indique il s'agit d'une histoire de chat et plus particulièrement d'un chat que William nommera Darwin.
Pourquoi prénomme t-il son chat ainsi ? Parce que Darwin a révolutionné la biologie et ses travaux sur l'évolution des espèces vivantes sont remarquables.

Ici l'enjeu est de comprendre l'esprit humain en tant qu'objet biologique.

Dans une introduction intelligente l'auteur nous explique comment se noue une relation de confiance entre un animal et un être humain. La communication devient unique, entière, jusqu'à la mort de l'animal. Mais elle est telle qu'elle peut se substituer à une relation humaine. Les sentiments ne sont-ils pas les mêmes ? Attachement, plaisir et communication ?
L'auteur décrit le phénomène des sentiments (amoureux), des émotions l'attachement et peu importe qu'il s'agisse d'une relation d'un être humain à un autre ou d'un être humain vers un chat, car le phénomène des émotions reste le même.
L'introduction relève plus de la science et de la biologie que du romanesque. L'auteur donne le ton du livre : il ne sera pas seulement un roman mais une étude approfondie sur les relations. Il nous en révèle les mécanismes. Dans chaque relation il y a toujours un dominant et un dominé.
« Les sentiments tels que l'amour et l'affection n'ont aucune place dans les raisonnements scientifiques à moins qu'on ne les envisage d'un point de vue intellectuel, en tant que mécanismes ».

Il s'intéresse à Darwin une fois qu'il a recueilli chez lui...et il finit par s'y attacher, par le regarder vivre, l'épie pour essayer de le comprendre. Mais Darwin tombe malade. Le vétérinaire le déclare comme porteur de la leucose féline et William en sera affecté
William va alors l'aider à mourir chaque jour en étant présent, en le soutenant, en étant aux petits soins, pour que sa fin de vie lui soit moins pénible.
Mais ce virus aboutira à la mort de l'animal dans une lente agonie.
William en vivant aux côtés de Darwin apprend l'inquiétude, la peur, la tristesse mais aussi la compassion, la joie du partage et de la présence.
L'auteur analyse alors la place que l'animal peut prendre au sein d'un foyer et plus généralement au rôle qu'il joue dans la société.

L'animal sera utilisé comme objet pédagogique et pourtant l'auteur va utiliser la relation avec son chat pour pénétrer celle qu'il y a entre les êtres humains et vice versa.

Dans la deuxième moité du texte, lorsque la maladie se développe, l'auteur change de ton et se préoccupe plus de la santé de son animal.
Après l'attachement, les thèmes de l'intelligence, des habitudes, de la maladie, de la mort, de l'amitié et des attitudes nous offrent une vue d'ensemble. L'auteur mêle l'étude cognitive au romanesque.
Livre qui se veut instructif mais avec lequel je me suis parfois ennuyée. Il demande de l'attention et de la concentration pour bien comprendre tous les mécanismes biologiques.
Parce qu'il prend soin de Darwin, William se découvre capable d'amour et de sentiments ; il nous apparaît comme (chat)leureux. Il va être confronté et entrer en contact avec des personnes ce qui va lui permettre de renouer avec une vie sociale. La présence de Darwin le rendra humainement plus attachant et attendrissant.
Mais l'inévitable arrive : les jours passent , la maladie de Darwin progresse.
Il compense sa peine avec l'arrivée de Hoover un autre chat qu'il va peu à peu apprivoiser mais au lieu de l’apaiser, cette rencontre le chargera de culpabilité et du sentiment de trahison envers Darwin.
Cependant la conscience de Darwin viendra à celle de son maître et le jour de sa mort un an et demi après leur première rencontre, elle va adoucir sa conscience en le délivrant de ses craintes et de sa culpabilité :
Viendra donc le temps des souvenirs qui font que Darwin ne mourra jamais complètement, il restera dans l'esprit de son maitre qui s'en nourrit.
Darwin a guidé son maître tout au long de sa présence vers les autres en améliorant sa vie et ses pensées trop nombrilistes.
Ce maître à travers ce livre lui rend hommage en décrivant leur vie commune et respective même si elle finit dans la souffrance.
Ce livre est à la fois une mine d'informations sur les chats en particulier et le phénomène de la présence des animaux en général dans un foyer : souvent on les considère comme faisant partie intégrante de la famille....et c'est réellement le cas.
J'ai été cependant gênée par les longues tirades dans lesquelles le côté scientifique de l'auteur prend le dessus.
La fin est somme toute très émouvante...
Au final il s'agit d'une belle histoire entre un homme et son chat qui communiquent pleinement ensemble même si l'un est dépourvu de la parole, il s’exprime avec ses mimiques, son miaulement et ses attitudes.

Ce livre s'adresse aux amoureux des chats bien sûr et ceux qui n'aiment pas cet animal parce qu'il paraît indépendant ne le verront plus du tout ainsi une fois qu'ils refermeront le livre.

 

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 07:50

Les tribulations d'une jeune divorcée

 

Auteur : Agnès ABECASSIS

Genre : Comédie/Chick Litt

Éditions : Pocket

Année : 2006

Nombre de pages : 343

ISBN : 9782266152716

 

Quatrième de couverture :

 

Empotée, complexée, un seul homme au compteur et incapable de tuer un cafard sans vomir son petit déjeuner: depuis son divorce, le quotidien de Déborah n'est pas facile-facile. Car en retrouvant sa liberté, cette femme au foyer soumise et assistée a découvert une vie de chef de famille, de femme active et d'objet sexuel qu'elle avait ignorée jusqu'ici. Dès lors les péripéties vont s'enchaîner Déborah devra apprendre à se déshabiller devant un autre homme que son mari, résister à un patron harceleur, tout en s'occupant de ses deux enfants sans faillir. Mais comment reconstruire une vie de famille quand les hommes que l'on rencontre sont plus pitoyables les uns que les autres?
Entre crises de rire avec les copines et crises de boulimie larmoyantes, Déborah va devoir faire l'apprentissage de sa nouvelle indépendance...

 

Mes impressions :

 

Déborah est une jeune femme de 28 ans, maman de deux petites filles de 2 et 4 ans. Divorcée de Jean Louis depuis quelques mois. Elle revient dans un premier temps sur sa rencontre avec l'homme qui deviendra son mari puis sur leur séparation.

S'ensuivra des rencontres « amoureuses » plus ou moins sérieuses et même parfois insolites.

Elle faire un va et vient entre les souvenirs de son adolescence et ceux de sa vie d'adulte.

Tout au long du roman elle tourne en dérision des scènes de la vie quotidienne, ses ami(e)s, son travail....
C'est l'histoire d'une jeune maman célibataire avec ses deux enfants qui décrit les avantages qu'il y a à être seule et surtout les inconvénients ainsi que les difficultés rencontrées à la recherche d'une certaine stabilité affective.

Après son divorce elle rencontrera Vincent, premier rendez-vous avec un autre homme que son mari....mais tout ne se passe pas réellement comme elle l'aurait souhaité....
Elle est entourée de ses meilleures amies, Octavia, Roxane, Daphné. Une parfaite solidarité féminine. D'ailleurs elles se rencontrent régulièrement autour d'une soirée pyjama et se racontent leur vie, leurs déboires amoureux, leurs premières fois....

Dans ce livre il est souvent question d'échecs amoureux, de trahisons, de séparations et de rencontres loufoques.
Le style est implacable et nous laisse un sourire aux lèvres à chaque page.

Le phrasé descriptif nous plonge dans l'univers de l'auteure et dans les réalités de la vie.
Son univers est proche d'un monde qui ressemble au nôtre ; on peut facilement se le représenter.
On voit évoluer Déborah dans son travail, dans sa vie, sa famille et ses amis.
Elle présente, une vue générale réelle de la femme dans la société et de la maman célibataire, laquelle sera plus fragile qu'une femme mariée car moins disponible et parfois harcelée sexuellement.

Elle décrit aussi la réalité du couple : comme support elle se sert de ses meilleurs souvenirs avec Jean Louis, les bons moments passés ensembles au début de leur relation puis finira par la lente agonie de leurs sentiments respectifs.
Une chose est sûre, son imagination est débordante, voire hilarante et l'humour est à chaque page.
Les dialogues sont grinçants, marrants, ironiques ; elle se moque gentiment des outils actuels de communications comme Internet, les réseaux sociaux, les sites de rencontres etc...

Le style offre aux lecteurs des scènes imagées descriptives. Les jeux de situations, de mots, les métaphores viennent compléter le tableau d'une jeune maman souvent en inadéquation avec son statut de célibataire.
J'ai trouvé Déborah très attendrissante et émouvante quand elle parle de ses filles.
Cette comédie dénonce les vérités du célibat, il ne s'agit pas seulement de clichés mais de réflexions parfois pertinentes sur la vie de couple ainsi que la solitude affective.
L'auteure prend les lecteurs à témoins, leur donne du « vous », ce qui les place dans la confidence et les rapproche d'elle.

Les situations caractéristiques et caricaturées de la vie de tous les jours nous font sourire et même rire.
La fin même si elle est attendue, clôt ce roman et nous parle d'espoir, de belle relation si l'on prend la peine d'écouter le conjoint, de l’accepter comme il est. Dure loi de la stabilité affective.

Elle donne des conseils qui s'ils sont mis en pratique sont une merveilleuse façon de façonner son couple, avec efforts et concessions. Au passage, elle dénonce le côté aléatoire de la durée de vie du couple quand on s'oblige à moduler l'autre tel que l'on voudrait qu'il soit alors que la meilleure approche serait de l’accepter tel qu'il est, qui est aussi le signe premier de respect et de relation dite « adulte »

Vous retrouverez dans cette comédie, tous les thèmes chéris de l'auteur, célibat, rencontre, amour, déboires... alors je vous conseille ce livre en cette période estivale ; il aura l'avantage de vous détendre [ sur la plage pourquoi pas:-) ]

D'autres romans de cette auteure sont présentés sur cette page.

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 16:49

  A la santé d'Henry Miller

 

Auteur : Olivier BERNABE

Genre : Roman

Éditions : Les éditions de Persée

Année : 2011

Nombre de pages : 319

ISBN : 978-2-352169710

 

Quatrième de couverture :

 

Balthazar Saint-Cene est un antiquaire reconnu sur la place de Paris. Alors qu’il est invité à un mariage qui ne l’enchante guère, il fait la rencontre d’Alma, une femme énigmatique qui se présente comme son ange gardien. Celle-ci va le conduire sur le chemin d’une nouvelle vie, la vita nova: il quitte famille, femme, enfant, activité professionnelle, à la recherche du mystère qui le relie à elle. Ce sera l’occasion de découvrir un milieu inconnu, ainsi que le courage et le don de soi. Tout au long du récit, Balthazar est accompagné par sa conscience, incarnée par Henry Miller, l’écrivain qui l’a beaucoup marqué et qui habite en lui et le guide au-delà des réponses aux énigmes, vers sa propre identité. Au départ léger et drôle, avec quelques envolées romanesques originales autour du dialogue Miller-Balthazar, le ton de ce roman psychologique et initiatique devient de plus en plus signifiant, chargé de révélations, jusqu’à la triple fin qui devrait surprendre les lecteurs.

 

Mes impressions :

 

Je tiens à remercier Pauline Thévenin-Lemoine de Médiagora chargée des relations Presse et les Éditions Persée pour l'envoi gracieux de ce roman.
Cela m'a permis de découvrir un auteur que je n'aurais peut-être pas lu.

 

Je dois dire que ce livre m'a surprise. Si au début j'ai eu du mal avec le langage cru de l'auteur, j'ai très vite été happée par l'histoire et la quête du personnage principal, Balthazar.

De roman léger il passe à un roman initiatique et hautement psychologique.
Mais analysons le !
Pourquoi ce titre ? Qui est Henry Miller, ? ; pour faire simple je dirai que Miller est un écrivain américain et ici le porte parole du subconscient de l'auteur. Pourquoi avoir choisi cet homme ? : parce qu'il a écrit des romans obscènes et on dit de lui qu'il a permis une révolution sexuelle. Balthazar a fait son éducation sexuelle en le lisant.
Balthazar est âgé aujourd'hui de la quarantaine, avec sa femme Marie et son fils Romain ils assistent à un mariage celui du fils de la meilleure amie de sa femme.
Dès les premières pages Balthazar décrit sa femme, son fils adolescent, sa vie de famille et critique le côté institutionnel du mariage qu'il ressent comme une réunion d'hypocrites.

Il a réussi sa vie professionnelle et familiale mais il n'est pas totalement heureux pour autant.
Le jour du mariage, une femme relativement belle et attirante s'adresse à lui. Elle lui dit qu'elle est son ange gardien. Cette rencontre va bouleverser sa vie !

Il faut dire que Balthazar aime les femmes, il a été même infidèle...

Au début de ce roman la pensée du sexe est pratiquement omniprésente.

Il s'aperçoit que sa vie n'est qu'une pale existence. Une parodie d'un mauvais film.

Il réalise qu'il est passé à côté de lui même, de sa vie et de celle des autres.

Il remonte au temps de son enfance, dans laquelle il ne se sent pas aimé, manque d'amour, où la préférence du père pour son autre fils, Thomas, le marquera. Il fait un saut dans le passé et se souvient....
Aujourd'hui il se remet en question, Qu'a t-il fait de sa vie ? Il souhaite vivre ses rêves, s'approprier sa vie, aller vers ses envies, ses espoirs, se prendre en main.
Il se détache peu à peu de Marie et de son fils et se rapproche de l'image d'Alma, cette mystérieuse femme. Il commence à douter de lui, il  se rend compte qu'il ne connait ni sa propre identité ni ses propres désirs.

Les lecteurs trouveront que cet homme est vraiment un goujat quand ce dernier quitte lâchement du jour au lendemain sa femme et son fils sans explication. Il part sans rien apporter , pas de papier, pas d'affaires personnelles ; il part pour se trouver, pour prendre sa vie en main, pour connaître ce qu'il veut en faire exactement, bref devenir lui même.

Il loue une chambre de bonne, au 6eme étage d'un immeuble dans lequel vivent des jeunes locataires. Sa logeuse est une amie de son ami Blaise. Il vit aux côtés de jeunes gens et des moins jeunes, personnes singulières qui lui apportent toutes quelque chose. Il apprend l'amour des autres, la solidarité et ses pensées vont vers Alma qu'il aimerait revoir...

 Il la croisera plusieurs fois ( par hasard ?) mais curieusement lui qui est porté sur les relations charnelles, ne verra pas en elle une femme avec laquelle il pourrait tromper Marie. Il ressent comme une communion. De plus elle sait beaucoup de choses sur la vie de Balthazar, ce qui l'intrigue. Serait-ce t-elle vraiment son Ange gardien ?
Aux fils des jours et aux côtés d'Alma il se sent existé.
Elle va modifier le regard de Balthazar sur les femmes et sur sa façon de les traiter presque comme des objets. Commence alors une lente métamorphose.
Les mois défilent, ponctués par les visites d'Alma, il se demande s’il ne tombe pas amoureux, mais elle est réticente au contact physique.
Il se sent désemparé mais curieusement lui qui bafouait l'acte sexuel, se rend compte que l'on peut aimer une femme sans forcément la posséder.

Cependant, les tentatives de tendresse et de rapprochement de Balthazar vers Alma échouent ; mais cela ne le blesse pas parce qu'il sent qu'il n'est pas attiré par Alma comme il l'était avec les autres femmes mais pourquoi ? Que cache t-elle ?
J'y vois moi un message de la part de l'auteur, celui du respect. Balthazar, commence à trouver que les femmes ne méritent pas l'attitude qu'il avait envers elles, avant sa rencontre avec Alma.
Il découvre avec Alma que « l'union sexuelle n'était donc pas le mode exclusif et inévitable du rapprochement. Et que l'on pouvait atteindre un très haut niveau de plaisir, de jouissance uniquement par l'activité spirituelle ».

Alma l'aidera d'ailleurs à croire en lui. Elle devient « une évidence précieuse et impérieuse » et se sent fusionner avec elle.
Le roman devient alors un voyage initiatique de Balthazar vers lui même. Le lecteur, comme Balthazar se demandent si la présence d'Alma est un mirage ou bien une réalité. La confusion est permise.

Balthazar essaie d'en savoir plus sur elle, sur ce qu'elle prétend être.
Pour en avoir le cœur net, il cherche à rencontrer sa mère...et là tout se met en place, de découvertes en découvertes, le puzzle de sa vie et de sa famille d'origine se construit peu à peu.

Henry Miller qui fait office de conscience de Balthazar, apparaît à de nombreuses reprises au début du roman puis se fera plus discret au fil des pages jusqu'à disparaître complétement...Balthazar « grandit ».
Il s'aperçoit également que la liberté n'est pas là où l'on croit et le regard des autres, le conformisme, n'ont plus autant de poids sur lui.
Puis à mesure que son ascension morale avance il repense avec quelques regrets à sa vie d'avant avec sa famille, il se questionne sur l'ampleur de son acte, sa fuite, sur le pourquoi du comment et sur les conséquences. Il devient moins personnel, moins égoïste mais il sait que pour son bien et celui de sa famille, il devait aller au bout de son désir, au bout de son choix.
On découvre peu à peu la vie passée de Balthazar et on comprend alors pourquoi il avait ce caractère et ce qui sans le savoir le brimait...Une fois découvert les secrets de famille, Balthazar se révèle être un humain attentionné, aimant et il devient l'homme que l'on ne soupçonnait pas. La carapace tombe.
La fin superbe que je ne vous dévoilerai pas, nous parle de dette, de reconnaissance, nous touche au plus profond de nous même, nous interroge sur la quête et le don de soi et le pardon.
Je note ce superbe passage qui correspond à un dialogue entre Balthazar et sa mère alors qu'elle est malade :

- « D'accord ! Tu ne veux pas attendre des choses comme ça, pourtant évidentes, et je te comprends.
Personne ne veut fréquenter la mort. Même celle des autres. On a trop peur qu'elle soit contagieuse...
 »

- « Tu as encore du temps, beaucoup de temps ».
-
« Le temps n'est à personne et personne ne peut rien contre lui. On croit, mais c'est faux. On dit stupidement « Tuer le temps », Alors que c'est lui qui nous tue, à petit feux. Il prends son temps. Le temps n'est pas pressé. Alors que pour nous, le temps presse. Sur les horloges, il est parfois indiqué : « toutes blessent, la dernière tue ».

 

Dès le début, le narrateur s'adresse aux lecteurs , il les met dans ses confidences, comme s'ils étaient physiquement présents. Il parle de son auteur fétiche, Henry Miller, écrivain qui n'a pas froid aux yeux quand il s'agit de sexe. Il nous parle du titre de son livre et nous en explique les raisons.

Au départ, le récit comportes des descriptions vulgaires et crues; ce qui m'a quelque fois dérangée car je ne m'attendais pas du tout à cela. Mais ce livre qui est le premier roman de Bernabe est assez bien écrit. Il mêle humour, amour, roman initiatique et psychologique avec un personnage entier, et tourmenté. Il met en avant aussi la crise de la quarantaine et les possibles conséquences. Cependant on sent bien que l'auteur est perfectionniste, il y a quelques longueurs, la tournure des phrases parfois trop longues, auraient pu être évitées, pour rendre le roman plus léger dans le style.

Ce qui m'a énormément plu c'est que Balthazar va au bout de ses attentes, de ses espoirs et qu'il assume ses contradictions : il aime encore Marie, il sait qu'il a mal agit en quittant sa famille mais il tente le coup car il sait qu'il en ressortira différent. Il prend le risque de tout perdre pour mieux se retrouver avec lui même. Il est quelque part courageux dans sa démarche profonde. Alors qu'il s'est conduit comme un lâche en quittant les siens, on finit par le trouver attachant....

A plus de 45 ans, Balthazar a fait du chemin et sort tout juste de sa période trouble qui a duré de longues années. Il devient lui même, éclaire les zones sombres de sa vie grâce à Alma.
Ce livre est dense, bien construit, il parle de l'espérance, de la solidarité, du pardon....tout ceci avec de nombreux rebondissements inattendus et donc très efficaces qui permettent aux lecteurs d'être tenus en haleine, dommage que les quelques longueurs alourdissent le style.
Un premier roman intéressant que je vous conseille.

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