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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 11:03

La ballade de Lila K


Auteur : Blandine LE CALLET
Genre : Roman
Éditions : Stock
Année : 2010
Nombre de pages : 393
ISBN : 9782234064829

Quatrième de couverture :

La ballade de Lila K, c’est d’abord une voix : celle d’une jeune femme sensible et caustique, fragile et volontaire, qui raconte son histoire depuis le jour où des hommes en noir l’ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l’a prise en charge.
Surdouée, asociale, polytraumatisée, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Elle n’a qu’une obsession : retrouver sa mère, et sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d’un univers étrangement décalé, où la sécurité semble désormais totalement assurée, mais où les livres n’ont plus droit de cité.

Au cours d’une enquête qui la mènera en marge de la légalité, Lila découvrira peu à peu son passé, et apprendra enfin ce qu’est devenue sa mère. Sa trajectoire croisera celle de nombreux personnages, parmi lesquels un maître érudit et provocateur, un éducateur aussi conventionnel que dévoué, une violoncelliste neurasthénique en mal d’enfant, une concierge vipérine, un jeune homme défiguré, un mystérieux bibliophile, un chat multicolore...

Mes impressions :

Le prologue donne le thème du roman et nous explique dans quelles circonstances Lila K est arrachée à sa mère un matin de 2096, par des hommes en noir. Elle a 6 ans quand elle est transférée dans un centre, mi-pensionnat mi-prison, une sorte de ville dans une ville, où une équipe éducative la prend en charge. Elle nous raconte ses premières semaines dans un environnement qui lui fait peur, un univers étrangement décalé, aseptisé, où les livres ne sont pas les bienvenus…
Mais qui est Lila K ? Elle crée le mystère. Pourquoi est-elle si différente des autres enfants ? Pourquoi le contact physique avec d'autres personnes la perturbe autant, pourquoi mange t-elle de la nourriture pour chats ?.
Elle vit dans un monde qui est le sien, celui qui la rassure et elle ne veut pas en sortir. Le rapport des médecins dit : « enfant surdouée, associale, polytraumatisée ». Mais comment en est-elle arrivée là ?
Elle veut rester dans sa bulle, là où elle se sent protégée. Pourtant elle va rencontrer Mr Kauffman le directeur du centre qui à force de patience, de persévérance va l'aider à surmonter ses premiers troubles.
Dans un premier temps, elle fait des efforts mais elle ne réussit pas à sortir...elle résiste. Plus tard Kauffman finira par lui inspirer confiance et lui propose des promenades quotidiennes qu'elle va peu à peu accepter. Mais ils sont surveillés par l'équipe et les caméras. Néanmoins il lui fait la promesse de l'aider à retrouver sa mère lorsqu'elle pourra sortir du centre.
Parce qu'elle a une obsession qui est celle de retrouver sa mère et donc recouvrer sa mémoire perdue elle accepte le long apprentissage que lui propose les éducateurs.  Cet apprentissage sera chaotique et difficile.
Kauffman ne baisse pas les bras et s'attache à l'enfant, comme nous lecteurs, nous sommes plongés dans ses souffrances, elle nous embarque avec elle et nous nous surprenons à vouloir la sortir de là.
Avec Kauffman elle rencontre la bonne personne au bon moment et ainsi nous montre qu'une personne isolée, seule,  peut voir son destin changer même s'il était promis à être sombre et noir.
Peu à peu Lila se découvre une passion pour les livres, la lecture, les connaissances grâce au directeur qui les aime aussi.
Mais après quelques années de ce traitement bsé sur la confiance et l'amitié Kauffman meurt d'une crise cardiaque, elle en souffre énormément et se sent comme abandonnée. Elle se promet de ne plus s'attacher aux gens parce que cela fait trop mal quand ils « s'en vont » .
Fernand sera nommé second tuteur de Lila. Les débuts seront lourds, l'ambiance entre eux deux, délicate mais parce qu'elle n'a qu'une idée celle de retrouver sa mère, elle sait qu'elle doit progresser; elle accepte alors de sortir et manger chez lui.  Il lui présente sa femme Lucienne, chétive, dépressive. Lila comprend que cette dernière est triste parce qu'elle est en mal d'enfant....On devine avec ce passage, les ressentis de Lila que provoque le fantôme des rapports qu'elle avait avec sa mère. Le mystère plane toujours sur cette dernière et nous tient en haleine, même si nous comprenons à demi..
Lucienne tombera enceinte quelque temps plus tard mais cette grossesse est lourde de conséquences et rien ne se passe pas sereinement....Parce que les parents ne sont pas d'accord sur l'avenir de leur enfant, Julienne quittera le domicile conjugal. Lila une fois de plus perd un être cher. Chaque fois qu'elle s'attache à quelqu'un celui-ci lui échappe douloureusement.
Fernand jouera son rôle éducatif auprès de Lila et deviendra son ami. Il l'aide à affronter sa nouvelle vie.
Lorsque Lila devient plus forte moralement, l'équipe médicale du centre l'autorise à aller dans la zone extra-muros ; sa passion des livres l'amènera à travailler dans une bibliothèque dans le but secret de trouver des éléments sur sa mère. Elle choisit d'occuper le poste de technicienne qui lui ouvrira les portes du passé grâce à Justinien,  jeune homme défiguré qui remontera des archives, des documents et des coupons de presse importants pour elle.
Elle veut être au plus près de son passé et de la réalité de la zone là où elle vivait avec sa mère avant le centre.
Cette mère qu'elle a finalement peu connue mais qui pourtant a conditionné le passé, conditionne le présent et conditionnera le futur, l'amènera à enquêter sur elle au moyen de recherches illégales.
Milo, Mr templeton qui travaillait à la bibliothèque doit fuir pour échapper à la justice. A la bibliothèque il prenait soin de Justinien et secrètement est tombé amoureux de Lila ; en toute pudeur il lui montrera son attention avec des gestes : il prendra des risques pour lui donner le dossier concernant sa mère, ce dossier qui va enfin réconcilier Lila avec son passé. Elle va comprendre d'où elle vient et pourquoi elle est arrivée au centre avec toutes ces blessures physiques et morales. La solitude de sa mère lui a fait perdre pied, je ne vais pas en dire plus pour ne rien enlever au mystère de ce roman que vous trouverez j'en suis sûre bouleversant.
La fin raconte le passé de sa mère et comment elle en est arrivée à cacher Lila dans un placard pendant des années....Pourtant son amour pour sa mère est incommensurable, inconditionnel parce qu'elle sait qu'elle l'a aimée malgré tout. Elle sent que ce qu'elle a subi n'était pas normal mais elle ne veut pas y penser. Elle trouve à sa mère des circonstances atténuantes, se leurre peut-être mais elle choisit cet état d'esprit sans doute pour trouver la force de continuer à vivre et ne pas sombrer.
Ce livre est un coup de coeur, il me sera je pense impossible à oublier avec le temps tant il est fort et profond. Cette histoire est bouleversante d'humilité,  douloureusement émouvante et nous montre les limites d'une société où tout est contrôlé, visionné, ou les plus forts, dirigent les plus faibles.
Ce roman futuriste évoque aussi la dérive de cette société fermée hypercontrôlée où bien souvent d'autres choisissent pour nous les chemins à prendre, cette société évolutive, futuriste est inquiétante pour l'avenir.
Je me suis attachée à cette jeune fille pour qui le simple fait de respirer la fait souffrir et lui demande un effort. Elle est vulnérable et forte à la fois. Loin de ses habitudes celles qu'elles avaient avec sa mère dans un environnement limité, elle montre une forme d'énergie du désespoir.
Quand elle nous raconte ses troubles, nous avons envie de l'aider à avancer, à aller plus loin pour connaitre sa vie et espérer guérir.
Cette jeune femme est motivée, courageuse, déterminée même si elle a peur de vivre et a peur des autres. Le caractère et la personnalité de Lila nous sautent au visage, ce roman est magnifique.
On comprend dès le début que ses troubles psychologiques sont directement liés à son passé mais leur nature nous sera dévoilée au fil des pages.
Lila passe par toutes les émotions quand elle doit commencer à sortir du centre pour de petites ballades, pour se confronter aux autres et à leurs contacts.
Elle apprend la vie, mais la fuit aussi. Ce qui la motive est l'espoir un jour d'aller à la rencontre de sa mère. Sa ténacité et son courage fait passer son vécu de l'insupportable à l'acceptable. Pourtant sa vie n'est que tristesse et doute. Heureusement que sa vie lui a fait croiser des personnes sincères, entières et compréhensives.
À la fin on comprend que tout au long du livre elle s'adresse à Milo [ qui est soupçonné de malversations et ennuyé par la justice ] pour qui elle a des sentiments qui la feront espérer malgré la situation de ce dernier en un avenir prometteur.....mais...aura t-elle la patience d'attendre ?
Extrait :
« On passe sa vie à construire des barrières au-delà desquelles ont s'interdit d'aller : derrière, il y a tous les monstres que l'on se créés. On les croit terribles, invincibles mais ce n'est pas vrai. Dès qu'on trouve le courage de les affronter, ils perdent consistance, s'évaporent peu à peu. Au point qu'on se demande, pour finir, s'ils existaient vraiment ».

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 10:14

Sacrée famille

 

Auteur : David SAFIER
Genre : Roman
Éditions  : Presses de la cité
Année   : 2012
Nombre de pages  : 347
ISBN : 978-2258092457

Quatrième de couverture :

Emma Wünschmann a sacrifié sa carrière prometteuse dans l'édition pour se consacrer à ses enfants. Un choix qu'elle regrette aujourd'hui. En effet, la librairie qu'elle possède à Berlin périclite, et sa famille ne se montre pas d'un grand soutien. Sa fille adolescente a honte d'elle, son fils vit reclus dans ses livres, son mari se montre distant... Lorsqu'un ancien collègue donne l'occasion à Emma d'accueillir la célébrissime Stephenie Meyer, elle y voit l'occasion de relancer son commerce. Malheureusement, la rencontre se passe très mal. Alors qu'Emma et les siens, tous déguisés pour l'occasion. rentrent chez eux, leur chemin croise celui d'une étrange vieille dame qui leur jette un sort : chacun se retrouve propulsé dans la peau du personnage dont il porte le costume... Afin de briser le sortilège, il faut retrouver la vieille femme. Mais, pour cela, il leur faudra d'abord retrouver l'esprit d'équipe !

Mes impressions :

David Safier a cette imagination débordante, qui fait que ses livres sont uniques à la fois dans le fond et dans la forme. Un mélange de genres ici efficace et tonitruant : science- fiction avec quelques notes de roman "initiatique".
Emma travaille dans sa librairie spécialisée pour la jeunesse, elle a une employée Cheyenne qui est également son amie.
Sa famille est constituée de Fée adolescente, de Max qui a 12 ans à la particularité d'être un enfant surdoué, souffre douleur de Jacqueline, camarade de classe.
Franck son mari est un conseiller financier surmené, le soir en rentrant il n'aspire qu'à un peu de repos.
Ils sont nés tous les deux en 1970. Alors à dire vrai ils traversent la crise de la quarantaine

L'auteur commence son roman en décrivant la vie quotidienne de cette famille avec son lot de stress, de souci quotidien et professionnels, de routine : le lot de presque  chaque famille contemporaine....Celle-ci n'y échappe pas.
Mais voilà que lors d'une soirée organisée pour la venue de la célèbre romancière Stéphenie Meyer qui pourrait relancer les ventes à la librairie, la famille arrive déguisée alors que ce n'était pas prévu. Ce malentendu va la contrarier et la soirée est plutôt honteuse et houleuse. En rentrant chez eux dépités,  ils croisent la route d'une étrange vieille femme qui est en fait une sorcière. Elle va leur lancer un sort. Et les voilà transformés en monstres.
Le père en Frankestsein, la fille en momie dotée de pouvoirs hypnotiques, le garçon en loup-garou et la mère en vampire.
S'ensuit une course-poursuite sur les toits à la rencontre de la sorcière dans le but qu'elle enlève son sort avant qu'elle ne meure pour que cette famille retrouve figures humaines, oui mais voilà rien n'est aussi facile !
Cette histoire loufoque décrit des thèmes bien réels comme la routine dans la vie de couple, les trahisons,  l'éducation des enfants, les difficultés de l'adolescence, l'amour, l'amitié, et il révèle aux personnage les choix de leur vie, ceux qu'ils ont fait et ceux qu'ils auraient dû faire. La déception et l'amertume sont parfois présentes, mais inutile de regretter nos agissements, à nous de modifier les conséquences et de créer de nouvelles perspectives.
Cette situation permet à Emma de se rendre compte et de comprendre à côté de quoi elle est passée, elle apprend à connaître la personnalité vraie de ses enfants, comment ils ressentaient leur vie de famille avant leur transformation soudaine et comment ils vivent cette dernière. Fée s'aperçoit qu'elle n'a fait que gémir durant sa vie et Max découvre qu'il  n'est pas un enfant courageux ! Franck et Emma quant à eux font la découverte de trahisons et tentations mais qui ne sont rien face à l'amour...
Chacun va améliorer ce côté de sa personnalité qui l'entrave.
Les chapitres sont bien découpés. Chacun des personnages tour à tour explique sa façon de voir leurs péripéties ! ce n'est pas triste !!!!
Ils sont tour à tour les narrateurs de cette étrange affaire.
Pourtant Baba Yaga leur a tu que pour qu'ils retrouvent forme humaine,  une situation particulière d'amour sincère entre les membres de la famille doit être créé. Y parviendront-ils ?
Beaucoup d'aventures en seulement 3 jours, on rit alors le pari est réussi ! La famille est remise à l'honneur ce qui peut faire du bien à nombreux d'entre nous.
David Safier signe là encore un roman à l'humour étonnant, singulier, d'une imagination sans retenue qui nous entraine de Paris, en Egypte, en Europe et jusque dans le désert...
Le langage actuel, commun, bien souvent ironique,  jeux de mots, métaphores, nous laisse un sourire au coin des lèvres à chaque page.
L'auteur nous délivre un message et même plusieurs : pour être heureux finalement ce n'est pas la peine d'aller chercher le bonheur ailleurs mais de profiter de ce que la vie nous offre et de ce que nous avons à porter de main même si ce n'est pas parfait.
Il est aussi important de trouver la clé du coeur de ceux et celles que nous aimons et de leur dire, de communiquer.
Je n'irai pas jusqu'à dire que ce roman n'est qu'un livre initiatique, non mais il est un voyage à l'intérieur d'une famille moderne où les membres apprennent à se connaitre doublée d'un roman humoristique et de science fiction.
Cheyenne et Jacqueline pour qui Max était le souffre douleur à l'école viennent agrémenter le voyage avec leur caractère
Les liens du sang sont forts comme ceux de l'amour et de l'amitié !

 

Maudit karma de cet auteur est présenté ICI.

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 09:12

L'homme qui aimait ma femme

 

Auteur : Simonetta GREGGIO
Genre : Roman
Éditions  : Stock
Année   : 2012
Nombre de pages  : 300
ISBN : 978-2234064966

Quatrième de couverture :

Deux frères, Alexandre et Yann, aiment la même femme, Maria, rencontrée au milieu des années 1960 alors qu ils sont tous les trois étudiants. Pendant plus de quarante ans, elle sera le pivot de leur vie et la spectatrice intime de cette histoire d amour qui va se dérouler essentiellement à Paris, noyau politique, littéraire et artistique d une France en mutation.

Alexandre, l'aîné, deviendra professeur de lettres, Yann, le cadet, après un passage à l'École Normale Supérieure, sera avocat, Maria écrira des biographies. Le mouvement pacifiste et hippie va laisser place aux paillettes du premier néolibéralisme puis aux différentes crises économiques qui aboutiront à la récession des années 2000, Truffaut tournera Jules et Jim, Lacan endoctrinera des cohortes de jeunes psychanalystes, Althusser étranglera sa femme, Jankélévitch et Levinas croiseront Derrida, Deleuze, et même Lagarde et Michard. C est Allis, amie d Alexandre et témoin extérieur, qui nous raconte l histoire belle mais terrible de ces quarante années d amour et de trahison.

Mes impressions :

Alexandre est l'ainé de Yann. Yann travaille dur pour intégrer normale sup. Le second passe le temps à la fac...
Mais est-ce que Yann dévoile à son frère sa véritable nature ?
Tous les deux ont des caractères bien différents, si Alexandre enchaine les rencontres et les filles, Yann est plutôt introverti, sérieux sensible dans ses liaisons. Alexandre est égoïste et fuit les relations sérieuses.
Yann est amoureux de Maria mais voilà qu'Alexandre n' y est pas insensible non plus et Maria hésite entre les deux frères  .... dès lors un chassé-croisé amoureux et une relation triangulaire s'instaurent... Maria se décidera pour Alexandre...ensemble ils auront deux enfants mais lui va continuer ses infidélités, il ne peut s'en passer. Cela rend Maria malheureuse et Yann essaie de
Il faut savoir que ce roman débute au début des années 60, à l'heure de la révolution sexuelle et se termine au début du troisième millénaire.
Le style est assez étrange parce que l'auteure ne raconte pas vraiment une histoire, disons qu'elle donne des impressions, elle nous fait part d'un certain climat social, politique et culturel. Elle nous parle de deux frères qui aiment la même fille et qui malgré tout, ne se le disent pas ouvertement. L'arrivée d' Elisabeth la soeur de Maria, va peut-être changer les choses.... Puis viendra Manon...
L'auteure raconte tous les personnages pour revenir sans cesse au trio que forme Yann, Alexandre et Maria. Ce triangle amoureux est le fil conducteur du roman.
Tout ne se passe pas facilement, l'histoire a des rebondissements, des drames qui toucheront Yann plus particulièrement. On s'attache à lui, personnellement je l'ai trouvé authentique. Le temps passe et est témoin des infidélités, des trahisons, de jalousie...
Allis qui fait aussi partie de ce roman, en sera pour quelques pages la narratrice. Son rôle au sein du trio nous sera révélé au fur et à mesure.
L'auteur sait se mettre facilement dans la peau des uns et des autres. Elle passe de l'un à l'autre et j'ai l'impression qu'elle s'est amusée en jonglant avec cette relation particulière.
De trio on passe à un quatuor puis retour au trio.
Dans ce roman il y a beaucoup de maximes philosophes,  de références littéraires et artistiques de scènes cinématographiques, des paroles de réalisateurs, d'acteurs qui alourdissent le récit.  De plus cette narration est à plusieurs voix ce qui donne un résultat assez brouillon. Il n'est pas facile de se replacer dans le contexte avec tous les points de vue des personnages et de rester concentrer.La chronologie de l'histoire au début n'est pas non plus respectée. Il est difficile de ne pas décrocher, j'avoue avoir eu du mal, surtout lorsque les tirades philosophiques sont pesantes et presque sans intérêt mais je l'ai quand même fini pour connaitre le sort que l'auteur réservait à Yann qui m'a touchée dans sa différence.
Peu à peu au fil de la lecture, j'y ai trouvé de l'intérêt. Sans doute parce que finalement le temps évolue avec les personnages.
Le roman est dense, il se passe des évènements qui nous émeuvent et nous chamboulent ceci peut-être est la raison qui m'a poussée à terminer cette lecture !
Le style de l'auteur est certes agréable. Elle sait nous ménager de jolis moments de vie....dans un contexte politique, économique et social particulier.

De cette auteure, j'ai lu prédemment "Le col de l'ange" et j'avais beaucoup aimé.

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 09:52

Un éclat minuscule

 

Auteur : Jean-Baptiste GENDARME
Genre : Roman
Éditions  : Gallimard
Année   : 2012
Nombre de pages  : 114
ISBN : 978-2070136353

Quatrième de couverture :

Ils venaient d'avoir trente ans. Ça leur était tombé dessus sans crier gare. Ils s'aimaient, ils avaient un fils de vingt mois qui leur ferait bientôt sentir qu'ils étaient trop vieux pour le comprendre. Leur situation professionnelle était plus qu'incertaine – mais souvent enviée. Ils avaient des projets de voyages, un plan d'épargne logement comme les gens raisonnables – alimenté très irrégulièrement parce qu'ils n'étaient pas vraiment des gens raisonnables.
Ils avaient, croyaient-ils, l'avenir devant eux.

Mes impressions :

Clémence et Stéphane ont la trentaine. Ils sont en voyage en Egypte. Leur enfant de 20 mois Romain est resté en France avec ses grands-parents; Clémence et Stéphane voulaient se retrouver et passer du temps ensemble. Alors qu'ils déambulent dans les rues, un véhicule les heurte, c'est l'accident dramatique. Clémence est là presque inerte sur le macadam...Stéphane lui est peu touché. Il va alors assister Clémence, la prendre dans ces bras et essayer de la réconforter. Les badauds ne viennent pas les aider; il doit attendre les secours qui tardent à arriver. Pendant ce laps de temps, 15 minutes en tout,  entre la peur, l'incompréhension et la douleur, c'est dans cette situation que Stéphane, dépassé incapable de savoir ce qu'il doit faire, se repasse le film de leur vie.
Ils s'étaient rencontrés 7 ans auparavant, lors d'un mariage...Une rencontre singulière qui n'a pas été un coup de foudre....Puis viendront l'achat de leur maison en Provence et l'arrivée au monde de leur enfant Romain. Il repense aussi à sa propre enfance, avec une mère partie trop tôt....
Le narrateur, Stéphane, raconte un ensemble de souvenirs de tous genres qui mêlent le passé avec la situation présente.
Il va mesurer les circonstances qui font que leur vie va changer du tout au tout. En quelques secondes et pour toujours.
Il fait cas de l'attitude de ceux qui ont été témoins de l'accident, peu leur porte secours....
Ce livre m'a moyennement plu. Pourtant l'auteur a un talent certain pour la narration. Le style est limpide. Simple et élégant. Mais je n'ai pas ressenti d'émotions. J'ai trouvé le contenu un peu creux, vide. Même un peu mou. Il n'y a pas vraiment d'inspiration dans ce roman qui parle du couple, du cap de la trentaine, mais aussi sur LA seconde qui peut faire basculer toute une vie et ce définitivement. Le temps alors est suspendu ici et le passé afflue.
Le livre est bref comme peut l'être une vie trop vite abrégée comme ici. Le destin est fragile et l'auteur en prend conscience.
Un livre qui se lit rapidement mais qui personnellement n'est pas un coup de coeur.

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 15:29

Le voleur de bonbons

 

Auteur : Gilbert BORDES
Genre : Roman
Éditions  : Robert Laffont
Année   : 2002
Nombre de pages  : 247
ISBN : 978-2221096260

Quatrième de couverture :

Douze ans, pas franchement beau, il ne fiche rien à l' école. A l' occasion, il chaparde. " On n' en fera jamais rien", se lamente sa grand-mère. Tout le village est bien de cet avis.
Il s' appelle Matthieu. arrive Manon. Ils ont le même âge. Lui, éclatant de santé; elle, gravement malade : leucémique. Pour lui faire plaisir, pour amener un sourire sur ses lèvres pâles, il lui fait des cadeaux : une pochette-surprise, des bonbons, un stylo en or, un collier, un briquet - tous volés bien sûr- : leur trésor. Et, parce que Marion lui a dit qu' elle se sentait mieux lorsqu' elle avait communié, un jour il va trop loin. Le ciboire et les hosties consacrées disparaissent. Scandale!
Cinq années dans un centre d' éducation surveillée, et Matthieu est libre. Il n' a cessé de penser à Marion; il la retrouve. La maladie n' a pas abandonné la jeune fille; Matthieu ne l' abandonnera pas non plus. Il ira jusqu' à Villejuif, pour, à force d' attention, de tendresse, la ramener à la vie - et se sauver lui-même...

Mes impressions :

Matthieu naquit en 1948. Quand sa mère meurt d'une leucémie il est recueilli par sa grand-mère et son grand-père Pauline et Gustave qui vivent à Peyrolles et l'élèvent . Ils ont un fils Armand, le père de Matthieu qui vit avec eux.
Matthieu a un caractère difficile, donne du fil à retordre à son entourage. Il a un don, il chante très bien
En 1960 arrive Marion une petite voisine de son âge qui est malade comme l'était sa maman. Les voisins Honorine et Albert ses grands-parents, l'accueillent dans l'espoir que l'air de la campagne lui fera du bien.
La première rencontre entre Matthieu et Marion n'est pas une réussite... Elle se moque de lui, de son physique ingrat, de ses grandes oreilles et de sa laideur. Mais lui est attiré par cette petite fille qui traverse ce que sa mère a traversé et qui en est morte.
Matthieu surnommé tétard ne fait rien à l'école, il est un garnement, il chaparde les commerçants, passe son temps à faire des bêtises...Il est un écorché vif mais sensible au fond de lui et perçoit l'injustice de la vie.
Il rencontre Flamant un vieil homme solitaire. Un ancien soldat qui vit dans une roulotte désaffectée loin du village. Ce dernier va l'aider à passer son bac. Ils auront une amitié sincère l'un et l'autre. Rejetés tous les deux par les villageois, ils vont se serrer les coudes.
Matthieu et Marion finissent par devenir amis, ils s'attachent. Pour lui prouver son amitié et l'aider à guérir, il est à l'origine de petits larcins, qui seront comme des cadeaux : des bonbons, des bijoux...il se sent existé grâce à Marion. Il a un but dans la vie, lui faire oublier sa maladie,  il lui apporte un certain apaisement, une complicité se crée entre eux. ...Elle a l'impression que grâce à lui la maladie s'éloigne. Un jour il va trop loin et vole des hosties pour Marion puisque étant croyante elle imagine qu'en manger beaucoup la délivrera du fardeau de la maladie... mais ce sera un larcin de trop. il est envoyé dans un centre de redressement, il y restera 5 ans.
En deuxième partie, on retrouve Matthieu qui sort enfin du centre de redressement... Il a changé et a acquis de la maturité. Il retourne à Lachaud mais dans le village il ressent toujours de l'hostilité, personne n'a oublié ce garnement, il est le mal venu. Lui n'a jamais oublié Marion. Il revient pour elle. La revoir va le bouleverser, tout ne se passe pas comme il le rêvait....
La troisième partie décrit ces deux destins qui vont finir par se croiser et se retrouver pleinement....Mais Marion malgré ses cures de chimiothérapie ne sera pas en rémission complète....

Cette histoire est touchante, avec des personnages entiers, meurtris, différents les uns des autres mais qui apportent chacun une dimension au roman.
J'aime beaucoup les livres de Gilbert Bordes parce que dans un environnement difficile il parvient à y glisser de la chaleur, de la douceur, de l'émotion et nous fait venir les larmes.  Le tout donne un résultat émouvant...Ses personnages sont souvent déterminés, combatifs même s'ils sont témoins de coups dûrs que leur font la vie. L'espérance est pour cet auteur un maître mot. Il s'implique dans ses histoires.
Il sait passer d'un récit sombre à un récit plus gai. Comme l'est la vie.
Grâce à son style vivant, épuré et une écriture limpide il nous entraine dans ses histoires et on prend plaisir à les lire. On se laisse emporter dans l'aventure.
Celle-ci est belle, elle parle de générosité, d'amour, de revanche sur la vie avec beaucoup de poésie....

 

Vous trouverez d'autres chroniques de cet auteur, ICI

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 10:29

 

Pas d'inquiétude


Auteur : Brigitte GIRAUD
Genre : Roman
Éditions  : Stock
Année   : 2011
Nombre de pages  : 265
ISBN : 978-2234065055

Quatrième de couverture :

«Medhi est tombé malade quand nous avons emménagé dans la nouvelle maison. C'est moi qui avais relevé la boîte aux lettres ce jour-là, c'était un sentiment matin. J'avais entre les mains l'enveloppe blanche petit format qui contenait des résultats d'analyses que nous ne saurions interpréter et qui allaient changer notre vie»

Mes impressions :

Le thème est la maladie d'un enfant au sein d'une famille composée du père de la mère et de la fille Lisa lycéenne et de Medhi 12 ans. Ce roman décrit les conséquences que la maladie va avoir sur le père en particulier qui est le narrateur et sur le reste de la famille mais ici décrit moins en profondeur. Le père va exprimer ses ressentis, ses peurs, ses espoirs.
La maladie fait son entrée dans cette famille et en sera la partie intégrante alors que le père vient de faire construire une maison qui attend d'être finie.
Le père reçoit le courrier, celui qui va changer leur vie.
Pour venir en aide à son fils Medhi atteint de leucémie il va prendre un congé maladie...mais il ne pourra pas éternel et le père devra reprendre le travail poussé par la sécurité sociale qui comprend que c'est son fils qui est malade et non lui. Jusqu'à ce que ses collègues de travail à l'imprimerie dans laquelle il est apprécié vont lui faire cadeau pleinement légal  :  leurs jours de RTT ! Une solidarité spontanée sans failles et touchante.[ D'ailleurs celle-ci a été médiatisée récemment aux actualités , peut-être en avez-vous entendu parler].
Ainsi sa femme va continuer de travailler et lui sera homme au foyer. C'est lui qui va mener une vie domestique puisque sa femme ne peut pas s'absenter de son poste de travail.
Cette famille va se couper peu à peu du monde qui l'entoure pour se consacrer au garçon de la famille.
Ils vont devoir lutter mais cela va passer par la perte de leurs repères sociaux, leurs relations amicales et leurs rôles seront inversés. Les codes sociaux sont ébranlés. La famille se déséquilibre alors....
Le principal de ce roman est la perception du père face à la maladie ainsi que de sa description qu'il en fait au quotidien. Mais avec pudeur, il ne s'étendra pas sur la maladie mais bien sur les changements qu'elle va apporter. Il décrit de façon imagée métaphorique la maladie de Mehdi sans la nommer ouvertement. j'ai aimé cette discrétion.
Bientôt la famille sera rythmée par les allers-retours de Medhi à l'hôpital pour ses cures de chimiothérapie. Véra l'infirmière est émouvante et s'attache aux enfants qu'elle soutient.
La maladie permet au père de relativiser ses petits ennuis quotidiens qui finalement ne sont que des imperfections qui font l'existence mais pas l'existence en elle-même.
Cependant, il se heurte aux mots pour décrire la situation de Medhi et de sa maladie. Difficile de trouver ceux qui décrivent exactement ce qu'il ressent et l'impact sur la famille.

L'écriture est fluide. L'auteur pèse chaque mot, pour que le lecteur s'imprègne de l'ambiance que crée la maladie ;  il y a un décalage entre le futile qu'il décrit en y mettant toute sa force et la gravité de la maladie. Pourtant il parvient à ne se consacrer qu'à l'essentiel.
Il s'attache à des petits moments précieux et veut construire des souvenirs pour son fils puisque l'avenir reste incertain et que se pose la question de la mort....Seulement le père a du mal à faire face, il doit donner le change à l'entourage familial et professionnel mais c'est difficile. Il est fragilisé.
La nuance des émotions est perceptible jusqu'à être égoïste...puisqu'il ne parle jamais de comment son fils vit sa maladie il ne dit que ce qu'il perçoit, ce qu'il croit ressentir à travers ses gestes et ceux du reste de sa famille. Il a su maîtriser les descriptions pour ne pas trahir son fils dont la maladie lui appartient.
Un livre fort, dans lequel la solidarité, l'équilibre familial et la sphère sociale et le courage sont exprimés avec force, sans mièvrerie.   A la fin du livre on se dit "et nous comment réagirions si un tel drame venait a arriver chez nous " ?                    
L'auteur a su se mettre et se glisser dans la peau du père de famille alors qu'elle est une femme,  les conséquences de la maladie qu'elle engendre. Il décrit le sentiment vis-à-vis d'elle, de son fils et de ses difficultés à faire face.
Dès les premières pages, le père, l'homme le mari parle de sa détresse.
Un livre qui remet les valeurs à leur place, avoir la santé est la plus belle richesse, avoir du temps aussi, l'argent importe peu dans ces cas-là alors quoi de mieux auraient pu leur offrir ses collègues que du temps à passer auprès de son enfant ?
Il montre bien la différence entre essentiel et superflu en parlant de la générosité, de temps, des craintes, du don. Mais également comment le couple peut se déstabiliser.
C'est dans la maladie qu'il apprend à connaitre vraiment son fils.
Ses journées sont peuplées par l'antre de la maladie et par les traitements, les repas, son fils lui échappe pourtant ...l'ambiance est de plus en plus lourde. la maladie prend toute la place dans sa tête.
Le dénouement laisse planer l'inévitable, le douloureux, l'insupportable.

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 10:40

Tout-ce-que-nous-aurions-pu-etre-toi-et-moi-si-nous-n-avio.jpg

 

Auteur : Albert ESPINOSA

Genre : Roman

Éditions : Grasset

Année : 2012
Nombre de pages : 256
ISBN : 978-2246784289

 

Quatrième de couverture :

 

Madrid, 3h du matin. La mère de Marco, une célèbre chorégraphe, est morte la veille – et pour lui, sans elle, rien ne peut plus être comme avant. Il nous parle du sommeil, des rêves, du bien que cela lui procure en attendant le médicament qui lui permettra de ne plus jamais dormir.

Marco a un don : il voit dans les souvenirs des gens, et la police fait souvent appel à lui. Aujourd’hui, on lui demande d’examiner « l’étranger », pour tenter de découvrir son passé et sa véritable identité. Leur rencontre se révèle surprenante car ils possèdent le même don. Ayant inversé les rôles, l’ « étranger » le supplie de l’aider à s’échapper.

Une fable sur la perte, la douleur et l’amour, empreinte de tendresse mélancolique. Jusqu’où serions-nous prêts à aller pour retrouver un être qui nous a été cher ?

Un roman qu’on lit d’une traite, d’abord étonné puis captivé, et transporté dans une autre galaxie

Un best-seller à la fois ingénu et transgressif, d’une totale originalité, hymne à l’amour impossible sur terre et peut-être ailleurs.

 

Mes impressions :


Nous sommes à Madrid dans un futur proche....

Dès le début l’auteur nous fait une confidence qui aura son importance pour la compréhension de la sensibilité de ce roman, il est une homme impatient et sa mère vient de décéder.

L'auteur aime mélanger les genres...Son roman en est la témoignage, entre une histoire d’amour, une histoire de filiation, une autre de science fiction....tout le monde peut y trouver sa tasse de thé. Mais est-ce vraiment judicieux  ?

Dans ce livre il va raconter sa mère en la décrivant …

Le début : dans son appartement il attend un colis important qui va changer sa vie...Il s'agit de la livraison d’un vaccin qui va lui permettre de rester éveillé, de ne plus dormir  ? Mais quel rapport avec sa mère ? S'il ne dort plus, il ne rêvera plus et par la même ne la verra plus dans son sommeil ainsi il supportera mieux son absence. Tous les deux avait un lien filial très fort, intense, fusionnel.

En même temps il évoque la peur que ce traitement provoque.
Mais il ne s'arrête pas là...il parle de son don, qui lui permet quand il l'actionne, de lire dans les pensées des autres, ou plutôt à connaître leurs souvenirs. Face à une personne il est en contact avec des séquences de sa vie qui reflètent le vécu de la personne. J'ai envie de dire à ce moment là quel rapport avec sa mère  ? Où veut-il en venir  ?
La police entre en scène elle va faire appel à lui. Ils ont dans leurs bureaux un étranger qui semble être pour les autorités un extra terrestre....

Vous l'aurez compris beaucoup de thèmes dans ce livre.

Le texte en lui même est original puisque les histoires se coupent, se recoupent.

C'est un homme d’aujourd’hui qui parle d’un monde futur donc fictif, mais peu crédible, l'auteur y a glissé du surnaturel, de l'amour filial et amoureux, un peu de scientifique, de la poésie et de l'humour. Voilà pour le mélange des genres qui donne un résultat plutôt curieux et un roman qui manque de profondeur.

On sent bien que l'auteur a écrit ce texte en hommage à sa mère et à sa vision de la vie qu'elle avait et qui l'a aidé à grandir, l'intérêt est sans doute ici mais la façon d'amener cet amour inconditionnel sur le devant de la scène en rajoutant une histoire fictive me laisse perplexe par trop d'originalité ou trop de mièvrerie.
Je suis déçue surtout par la forme, par la construction du roman
Il mêle des souvenirs de sa mère, qu'il relie sans cesse au quotidien de sa vie actuelle...De plus je ne vois pas l'intérêt de rajouter de l'imaginaire avec l'arrivée de cet Extra terrestre pour un livre qui a priori serait de parler de sa mère à titre posthume et de lui faire un hommage. L'originalité ? Bof je ne suis pas convaincue.


Lire les pensées des autres, plutôt leurs sentiments, leur jardin secret en quelques sortes reste un rêve.
Chaque chose, chaque événement le ramène à sa mère, mais la question qu'il pose alors est de savoir ce qui se passe après la mort ? Est-il bon de le savoir ? N'est ce pas une arme à double tranchant ?

La fin finit par révéler la compréhension de ce long titre...mais je suis loin d'être emballée par ce roman. Peut-être n'ai je pas tout compris, voire saisi...

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 08:51

Trois ombres au soleil

 

Auteur : John HENRY
Genre : Roman
Éditions : Chloé des Lys
Année : 2012
Nombre de pages : 274
ISBN : 978-2874596674

Quatrième de couverture :

La ville. Ses nuits. Sa solitude.
A peine débarqué, il en ressent une violence agressive. Depuis des années, elle s'y est habituée. Un peu trop. Et Sonia, qui laisse traîner sa blondeur éclatante sous les néons du métro.

Puis un détonateur.

Il va croire à l’amour, avec cette fille qui appartient à la ville. Elle réalise qu'elle est encore affamée de vie. Et des messages anonymes vaguement menaçants vont finir de venir bouleverser les vies.

Tout était à l’indifférence. Pourtant, des bouts de papier, des choix, des hasards m’ont fait comprendre que tout est possible quand rien n’est fini.

Trois ombres dans la ville. Trois ombres dans la nuit. Trois ombres au soleil.

Mes impressions :

Je remercie l’auteur John Henry de m’avoir fait parvenir son roman pour plusieurs raisons.
D’abord ce livre est un coup de coeur, sincère et pénétrant. Je découvre là un écrivain qui a réussi à parler à ma sensibilité.
J’ai apprécié sa préface, sa façon originale d’aborder le coût de la publication, d’où l’importance de faire connaître le livre autrement qu’en l’installant en librairie, mais par exemple en le faisant voyager. Et comme je fais partie de la communauté du bookcrossing , l’idée de l’auteur a fini de me séduire.
Au premier abord, j’ai envie de dire que le quatrième de couverture n’est à mon sens pas très représentatif du contenu et je trouve cela dommage car si j’avais croisé ce livre d’une manière différente, je ne me serais certainement pas arrêté ce qui aurait été dommage...
Par contre il donne une idée de l’ambiance du livre...On sent l’originalité de l’histoire qui se passe à Bruxelles, avec des personnages tourmentés.
L’auteur y parle d’affectivité, de solitude, thèmes qui me sont chers, ils me renvoient à mon propre vécu. Quand nous lisons un livre ne cherche t-on pas un roman qui nous «parle», qui nous émeut ?

Lui c’est Loïc 25 ans. Il vit dans un studio, un soir de beuverie, qui sont habituelles dans sa vie, il rencontre Sofia, une prostituée, dans le métro....
Loïc est un jeune homme moderne, désinvolte, paumé, crédible dans son rôle, ce rôle là, il est dépassé par l’autorité, les convenances et les obligations.
A la recherche d’un emploi, une connaissance lui propose un poste de formateur en informatique pour un public de personnes âgées. Il accepte parce qu’il sent qu’il n’a pas le choix s’il veut continuer de payer son loyer , sa nourriture et ses virées.
Avec ce personnage là, l’auteur est conscient que dans notre société beaucoup de jeunes ressemblent à son héros...
Elle, c’est Marie 77 ans, elle est lasse, blasée et fatiguée, veuve et sans enfant, elle a une vie bien rythmée : chaque jour elle a ses activités bien précises; coiffeur, bibliothèque, courses, regarder par la fenêtre mais aussi réunion avec son groupe  avec lequel elle passe un après midi par semaine à discuter et boire un café.
Marie a l’expérience de l’existence, lui au contraire à tout à apprendre. Mais tous les deux se laissent vivre, démotivés par les rituels de l’existence.
Sofia, sera la troisième personne importante de ce roman, néanmoins moins présente. Elle reflète la souffrance, l’argent facile et l’amour de Loïc. Tous les trois sont des personnages crédibles.
Peu à peu entre Loïc [lequel on ne connaît le nom seulement à la fin du roman], et Marie un lien d’amitié s’éveille, il s’intensifiera, jusqu’à ressembler à une relation filiale et maternelle.
Le groupe dont fait partie Marie est composé de :
Joséphine adepte de la chirurgie esthétique qui efface les signes du temps; Louis veuf, le doyen de 86 ans qui rattrape le temps perdu auprès des femmes ; Léon homme d’affaire ;Madeleine vieille dame aigrie, Paulette divorcée et instruite, Joseph bouquiniste aventurier et rebelle et enfin Lucienne cousine de Marie.
Tous ensemble se retrouvent pour passer un moment ensemble, en buvant un thé à la Maison du goût...
Un jour Joseph émet l’hypothèse que les membres de leur petite bande devaient s’acclimater à la société d’aujourd’hui avec les nouvelles technologies qui les ferait sortir de leur morne quotidien, alors pourquoi pas des cours informatiques ? C’est là que Loïc va intervenir : ce sera sans précédent lui leur formateur.
Le jour d’une réunion de la bande Marie trouve griffonné dans son sac un étrange petit mot, qui lui donne rendez-vous un soir à 22h30 devant une église. Elle décide de s’y rendre malgré ses craintes...et s’aperçoit que du temps de la présence de son mari, il l’étouffait. Ce qui aujourd’hui lui occasionne la peur de vivre et la culpabilité de vouloir retrouver le goût de petits moments à elles et celui des sorties.
Loïc de son côté recevra lui aussi cette étrange invitation. D’ailleurs le soir du rendez-vous ils seront nombreux à se retrouver....et là.....un drame aura lieu....une détonation
Ce soir là, Marie reconnaît Loïc parmi les autres et décide d’aller lui parler. Sofia est là également....et plus rien ne sera comme avant...

La construction du roman est agréable, l’auteur se met tour à tour dans sa peau à lui puis dans sa peau à elle. On les voit vivre et évoluer chacun leur tour.
Entre Marie et Loïc, le fossé entre les générations se comble, se rétrécit. Ils retrouvent  l’insouciance de l’adolescence....les émois.

Ce livre nous offre des réflexions sur les relations humaines, sur la vie ( et pourquoi pas la nôtre), sur les choix qu’elle nous offre.... il faut en mesurer chaque élément et se confronter aux désillusions, aux déboires. Les plus âgés apprennent à vivre aux plus jeunes encore faut-il qu’ils les écoutent.

Ce roman reflète les dérives de la société actuelle avec tendresse et humour. La fiction rejoint la réalité...
L’auteur décrit la réalité des choses de la vie, le temps qui passe inexorable, il faut accepter qu’il nous échappe, accepter de vieillir, d’être ce que l’on est sans faux semblants

Dans ce livre le mélange original des genres provoquent la tristesse, la révolte, la peur,  l’intérêt et les émotions. Actuel Il est à la fois rempli de notes d’humour, d’espoir, de rêves qui se heurtent à la réalité avec ce rendez-vous mystérieux...
Un texte du chanteur Saez vient compléter et finaliser et compléter le thème principal celui de la solitude.
«Encore un jour se lève sur la planète France
Je sors doucement de mes rêves
Je rentre dans la danse comme toujours
Il est huit heures du soir
J'ai dormi tout le jour
Je me suis encore couché trop tard
Je me suis rendu sourd

Encore, encore une soirée où la jeunesse France
Encore, elle va bien s'amuser puisqu'ici rien n'a de sens
Alors on va danser, faire semblant d'être heureux
Pour aller gentiment se coucher mais demain rien ira mieux

Puisque on est jeune et con
Puisque ils sont vieux et fous
Puisque des hommes crèvent sous les ponts
Et ce monde s'en fout
Puisqu'on est que des pions
Contents d'être à genoux
Puisque je sais qu'un jour nous gagnerons à devenir fous
Devenir fous, devenir fous...

Alors elle va danser faire semblant d'exister
Qui sait ?
Si on ferme les yeux on vivra vieux»

L’auteur a parfaitement su maîtriser sa capacité à se mettre dans la peau de ses personnages assez différents, une prostitués Sofia, un jeune homme et une dame âgée...
Il met dans son roman toute la puissance et les subtilités des rencontres et des relations, comme celle de Sofia et de Loïc « Elle ne m’avait rien demandé, elle n’avait pas prononcé un mot. moi non plus; on s’était vite compris, compris qu’on avait une utilité l’un pour l’autre au milieu de cette ville, de cette nuit, de cette bouche de métro, froides et humides, déshumanisées et tristes : l’affection gratuite. Toucher quelqu’un, se réconforter. On a besoin de toucher les autres, on naît animal, on le reste même si on tente de se renier en inventant des modes d’existence indépendants et solitaires. Nous sommes pourtant des êtres profondément dépendants. Dépendants des autres, de leur affection, de leur toucher, de leur colère, de leur joie. Vivre seul sait s’oublier, oublier sa dimension humaine ».

Les personnages principaux ne se prennent pas au sérieux, ils sont attachants ; à la recherche de ce qui leur permettra de continuer de vivre, de vouloir, d’avoir envie. Ils se croisent, s’entraident, se mêlent, ils trouvent ainsi un sens à leur vie respective. Ils évoluent ensemble et chacun de leur côté, dans leur tête.
Marie de lasse deviendra dynamique
Loïc de désoeuvré il deviendra utile, la bande lui permet de retrouver un univers familial qui lui manquait.
De même tous les «adhérents»  du groupe trouvent un moteur qui leur permettent d’avancer.
Et puis il y a un évènements difficile...
L’acte terroriste a été je pense le déclencheur et est celui qui a permis de rapprocher les trois personnages principaux. Ils se trouvent, se retrouvent, et vont se côtoyer.

Ce roman raconte une jolie histoire dans laquelle les valeurs relationnelles sont plus que présentes.
Les petits mots d’un inconnu qui donnent rendez-vous signifient à mon sens que la vie a des conséquences inattendues et que quand on sent que tout est fini que l’espoir disparaît que la lassitude de vivre est là, un événement même tragique peut surgir de nulle part dont les incidences vont nous permettre de rebondir et de connaître des personnes avec des vertus qui consentent à nous sentir «existés»....
J’ai beaucoup aimé le chapitre sur le premier cours d’informatique donné par Loïc au groupe : humour, jeux de mots et situations cocasses, tendresse, impatience, j’ai souri.
Une ou deux scènes sont assez crues mais le reste est plutôt léger, bien écrit, bon enfant
L’auteur décrit justement la psychologie des personnages, leurs caractère, leur quête avec intérêt, douceur, violence et à l’aide d’un style aux mots et émotions appuyés,  j’ai donc adoré ce roman qui aurait pû être titré « Trois soleils à l’ombre ». Il a  touché ma sensibilité et quelque part mon mal de vivre.
Ma conclusion minimaliste : Un roman et un auteur contemporains prometteurs.


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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 09:28

Le mas des oliviers

 

Auteur ‭ ‬:‭ ‬Annie BRUEL
Genre ‭ ‬:‭ ‬Roman
Éditions ‭ ‬:‭ ‬Presses de la Cité
Année ‭ ‬:‭ ‬2012
Nombre de pages ‭ ‬:‭ ‬304
ISBN ‭ ‬:‭ ‬978-2258094024

Quatrième de couverture ‭ ‬:

Aux alentours des moulins de Mons,‭ ‬Ninon et Abel,‭ ‬jeune poète,‭ ‬vivent les multiples tracas de leur enfance solitaire.‭  ‬Ninon,‭ ‬éprise de la terre,‭ ‬de son blé noir et de ses olives grasses,‭ ‬n'accepte pas de voir s'achever une époque où un bout de terrain suffisait à nourrir une famille.‭ ‬Acharnée,‭ ‬sûre de son destin de paysanne,‭ ‬elle continue à lier les gerbes et à escalader les oliviers au son mélodieux de l'harmonica d'Abel.‭
‬Au moment où tout semble perdu,‭ ‬lorsque cesse de tourner le dernier moulin,‭ ‬Peter,‭ ‬un écrivain anglais fortuné,‭ ‬amoureux de la Provence et séduit par la joie de vivre de Ninon,‭ ‬lui vient en aide...‭

Mes impressions ‭ ‬:

Maria et Giuseppe vivent en Provence dans les années‭ ‬50.‭ ‬Ils ont‭ ‬5‭ ‬enfants qui ne mangent pas toujours à leur faim ‭ ; ‬la plus âgée Ninon à‭ ‬13‭ ‬ans. Son père ne l'aime pas puisqu’elle a les yeux bleus alors que tous dans la famille sont bruns alors les commérages sont nombreux et les mauvaises langues vont bon train dans le village quant à sa paternité.....‭
‬Il va placer sa fille dans une ferme familiale pour l'éloigner. Cette famille composée de Joséphine, Marius et leurs enfants lui donnera tendresse et affection contrairement à ses parents qui sont plus que rudes avec leur progéniture.‭ A‬uprès d'eux Ninon trouve une place dans la famille qu'elle aide aux labeurs de la terre et des moissons.‭
‬Elle est amie avec Abel qui travaille auprès du meunier.‭ ‬C'est un jeune homme poète, sensible ....
Ninon a toujours aimé la terre et travaillé dans les champs,‭ ‬aux moissons, à la cueillette des olives, du blé....Le travail la ravit même s'il est pénible.
Trois mois après son père la reprend car il a appris qu'elle était travailleuse et efficace,‭ ‬alors comme son savoir est exploitable il décide de changer de stratégie  ! mais elle va s’échapper et Abel la cachera au moulin à huile...Giuseppe l’apprendra et la récupérera....Plus tard il la placera aux services de deux hommes, le père et le fils. Des hommes grossiers qui sont durs avec elle....Joséphine et Marius l’apprennent alors ils organisent une évasion pour qu’elle ne reste pas avec eux d’eux. Paulette et Roger du village, personnages sensibles vont la placer auprès d’une vieille une femme riche,‭ ‬aigrie et solitaire,‭ ‬Madame Carlon. Là où personne ne pourra la trouver. ‭ ‬Dans sa propriété elle vit avec des domestiques,‭ ‬Pilar et son fils José....Également vit dans une maisonnette près du domaine un riche écrivain anglais de presque‭ ‬35‭ ‬ans qui se ressource et écrit en Provence quelques semaines dans l'année ;‭ ‬le reste du temps il vit en Angleterre et mène une vie de «grand de ce monde» que je qualifie de débauche.‭ ‬Il est solitaire,‭ ‬aime la boisson,‭ ‬les femmes.‭ ‬Il est charmant avec Ninon et aussi froid car peu à peu il comprend qu'il tombe amoureux d'elle et de cela il se l'interdit vu leurs conditions de vie opposées mais surtout en raison de leur différence d'âge.‭ ‬Cet amour qu'il refuse de reconnaître va l'aider à devenir une personne plus sensible,‭ ‬plus agréable avec moins de vices....Ninon elle, ressent des émotions secrètement et va en souffrir,‭ ‬de même qu'Abel qui est jaloux car il aime Ninon depuis leur premier regard.‭
‬Ninon est l'enfant du pays,‭ ‬l'enfant des campagnes,‭ ‬jolie et travailleuse, elle lie les gerbes et ramasse les olives....Entre elle et Peter l'anglais,‭ ‬il y a le fossé des générations mais aussi le fossé de leur conditions‭ (‬riche et pauvre‭) et de labeur. Amour impossible puisque tout les sépare ?
Ninon est partagée entre deux hommes,‭ Abel‬ du même âge qu'elle et qui vit les mêmes tourments et Peter plus riche et qui est beaucoup plus vieux. Elle ne pose pas encore de mots sur ses ressentis ; disons qu'elle est jeune pour se rendre compte des sentiments qu'elle éprouve, ils sont confus à cet âge là. L’amitié,‭ ‬l'amour se confondent parfois...Elle est une femme/enfant et pourtant elle va s'attacher à Peter et va souffrir de son absence lorsqu'il se rend pour plusieurs semaines plusieurs fois par an en Angleterre où se trouve sa vie et sa famille....
Dans ce livre aussi on y trouve des familles qui sont très différentes,‭ ‬certaines sont aimantes,‭ ‬et les autres beaucoup moins....‭
‬Ceux qui lisent mes chroniques savent combien j'apprécie les romans dans lesquels la psychologie des personnages est largement présente et‭ ‬que j'accorde aussi mon attention aux livres où les personnages sont profonds.‭
‬Ici la rencontre entre Ninon une jeune paysanne et Peter gentleman Anglais est inattendue. Cette histoire d'amour balaie les convenances,‭ il‬ est sincère mais délicat et répréhensible. Tous deux apprennent à se connaître à petits pas avant de succomber...
Cet amour sera mal vu par certains qui veulent protéger Ninon et pour lesquels les principes sont importants.‭Peut-être aussi parce qu’i‬l y a un décalage entre la naïveté de Ninon et l'expérience de Peter.‭
‬Peter attend que Ninon grandisse pour lui avouer son amour....‭
‬Cette histoire fait partie de celles que j'aime parce que à côté de celle d'amour il y a la Provence que j'affectionne,‭ ‬mais aussi des sentiments purs,‭ ‬les personnages sont entiers,‭ ‬tourmentés,‭ ‬mais sincères sans faux semblants.‭
‬Le thème n'est pas très original mais le style donne de la puissance à l'histoire. Les descriptions de la campagne, des travaux des champs nous dépaysent.
Cette histoire met fin à une époque avec les nouvelles conditions de vie qui s’améliorent mais qui éloignent de la terre. on sent que l’auteur aime sa Provence et qu’elle lui est reconnaissante.
C’est avec ce genre de personnes comme Ninon ce petit bout de femme attaché à ses terres et ses principes, de part sa condition et sa détermination que le travail à la campagne a perduré encore un peu....et perdurera encore avec nos anciens.
Un livre qui se lit comme on déguste un met sucré même si parfois la dureté des situations nous plonge dans une réalité campagnarde de cette époque daprès guerre où l’argent manque....


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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:12

  L'amour écorché 

 


Auteur : Marie-Bernadette DUPUY

Genre : Roman
Éditions : l’Archipel

Année : 2012

Nombre de pages : 314

ISBN : 978-2809807165

 

Quatrième de couverture :

 

Pianiste virtuose, Hélène, 23 ans, est pétillante de vie. Pour que son bonheur soit complet, il ne lui manque plus que l'âme sœur.

Appelée au chevet d'un vieil ami mourant, elle rencontre Alexandre, un inconnu dont le regard magnétique et la force paisible troublent la jeune femme jusqu'au plus profond de son être. Qui est-il ? La réponse glace le cœur d'Hélène : il est prêtre...

Elle est alors loin d'imaginer les années de douleurs et de tourments qui l'attendent. Alexandre, qui a juré fidélité à Dieu, se trouve face a un choix cornélien.

Renoncera-t-il à son sacerdoce pour aimer Hélène ?

 

Mes impressions :

 

L’histoire se passe en majorité dans le sud de la France à Vindouris

Henry Monceval, sa femme et leur fille Hélène vivent sur les hauteurs d’une colline, au Mas des Deux Vents.
Lui est vétérinaire. Hélène grandit puis il ne lui manque que l’amour d’une homme pour être complètement épanouie. Elle est une pianiste virtuose et reconnue ce qui va souvent l’aider dans la vie.
Un jour un prêtre arrive dans la commune. La rencontre entre la fille du pays et cet homme de Dieu sera fulgurante dès le premier regard.
Hèlène ne laisse pas le prêtre indifférent mais il sait bien qu’il n’a pas le droit puisqu’il est déjà marié à Dieu. Il s’interdit de penser à elle autrement qu’à une enfant de Dieu.

Cet amour est donc impossible à vivre pour eux deux. Il n’aura de cesse de lui faire comprendre la position dans laquelle il se trouve, mais Hélène ne l’entend pas comme cela et confie à sa mère avec laquelle elle est très proche son désarroi et tente de séduire le prête malgré tout.

Conscient du danger que cela peut avoir sur son sacerdoce, il sera tantôt agacé et tantôt ébranlé puisqu’il ressent de l’amour pour Hélène. Il est en proie à un dilemme, celui de mettre un terme à ses vœux pieux et vivre son amour au grand jour ou bien faire en sorte de repousser Hélène jusqu’à ce qu’elle comprenne que cela n’est pas possible.

Hélène n’admet pas le célibat obligatoire des prêtres pour elle c’est un abus de pouvoir des autorités ecclésiastiques ; entre désir et répulsion, entre souffrance et indécision, perturbés tous les deux Hélène finira par convaincre le prêtre de rompre ses vœux...

Je trouve là qu’Hélène fait part d’un certain égoïsme vis à vis de cet homme qu’elle détourne de ses choix de vie.

Ce roman m’a fait pensé au film et livre «Les oiseaux se cachent pour mourir», le thème est le même, même si l’histoire est différente.
Il s’agit d’un roman d’amour impossible. Hélène fera en sorte d’arriver à ses fins et le prêtre va devoir faire avec les joies, les peines, les frustrations, les événements plus au moins douloureux au fil de leur vie.
J’ai trouvé qu’il y a trop de va et vient, d’indécision entre eux deux, qui et c’est dommage rendent le roman lourd et pompeux.
Les revirements, les rebondissements souvent attendus ne seront donc pas assez efficaces pas assez crédibles. L’histoire se finit bien mais on se dit une fois le livre terminé, la dernière page lue, que tous les deux ne finiront pas ensemble.
Le couple se déchire, se réconcilie puis se déchire à nouveau. Il passe leur vie à cela alors que le respect des convictions auraient pu mettre un terme à leurs tourments.
Leur vie sera jalonnée de drames, d’événements douloureux, de violence même, de regrets de remords, de trahisons, de renouveau difficile.
C’est ce qui m’a un peu ennuyée parce que finalement ils tournent en rond.
Par contre l’écriture est très belle, elle est délicate. Elle exprime les sentiments à la perfection ce qui rend la lecture fluide et prenante.
Je conseille ce livre à ceux et celles qui apprécient les histoires d’amours impossibles que la morale révoque, proche des histoires «Harlequin» et pour les autres, je pense qu’il vaut mieux ne pas s’y aventurer, s’abstenir car tout tourne autour de cet amour trop lourdement incertain.


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