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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 17:56

La mélodie des jours

 

Auteur : Lorraine FOUCHET

Genre : Roman

Éditions : J'ai lu
Année : 2011

Nombre de pages : 383

ISBN : 978-2290029473

 

Quatrième de couverture :


Aujourd'hui, on guérit du cancer du sein s'il est pris à temps. C'est ce qu'on dit à Lucie, et c'est vrai. Sauf que... Si on est maman célibataire d'une fillette de onze ans qu'on tient à protéger, et si on se retrouve seule dans une nouvelle ville où on ne connaît personne, où trouve-t-on le soutien pour traverser vaillante l'espace incertain qui sépare le diagnostic de la fin du traitement ? Pour dépasser la peur, pour supporter la radiothérapie, pour remonter en piste en étant à la fois plus forte et plus fragile qu'avant ? Grâce au Site des Voisins, un site Internet de proximité, Lucie va découvrir, au fil de son traitement, de vraies amitiés qui, virtuelles au départ, vont devenir réelles, reconstruire autour d'elle une famille comme elle n'osait plus en rêver. Et puis il y a ces lettres d'amour qu'elle reçoit chaque jour, sous forme de chansons, comme pour mieux redonner au mot « espoir »  les couleurs et la force de vie que la maladie menaçait de lui voler.


Mes impressions :

 

Il y a des livres qui nous émeuvent, nous transportent et nous savons déjà dès les premières pages que nous ne pourrons plus les oublier.

Ce roman fait partie de mes coups de cœur !

Dès les premières pages, la sensibilité qu'il s'y dégage, m'a touchée.

Il n'est pas un roman triste, au contraire, il montre la combativité et le positivisme dans une situation difficile, une épreuve d'une jeune maman qui n'en sortira pas indemne mais plus forte. Beaucoup de gens de nos jours vivent le drame de la maladie et du cancer, loin d'être pessimiste ce livre se finit bien et donc nous fait du bien.
Déjà au premier abord la musicalité du titre m'a interpellée et je n'ai pas été déçue par la suite.

 

Lorraine Fouchet a eu l'idée originale et généreuse de donner aux personnages l'autorisation de créer un site les répertoriant. Vous pouvez les retrouver ICI .
Nous pouvons même leur écrire personnellement !

Ce site crée une certaine complicité entre l'auteur, les lecteurs et les protagonistes de cette aventure.
Il apporte une certaine promiscuité, une harmonie et même une continuité. On se dit qu'une fois le livre refermé on peut toujours retrouver les personnages en dehors du récit.

Quant au site des voisins du livre, il est le point de ralliement entre eux : des liens se créent. Il est un réseau d'entraide et de services gratuits entre voisins.

 

On apprend la vie des uns et des autres au cours de chaque chapitre nominatif.
Le roman est réaliste. L'auteur se sert des moyens de communications actuels (internet et forum) pour créer une bien jolie histoire.

 

Lucie a bientôt la trentaine et possède une fromagerie.

Elle s'adresse à sa fille Léa. Le reste de la narration se fait à la troisième personne.

Léa 11 ans est une jeune adolescente, douée pour les études. Son père elle ne l'a jamais connu.
Lorsque le couperet tombe et que Lucie apprend qu'elle a un cancer, elle ne s'apitoie pas sur elle même mais souhaite se battre pour sa fille «
....mais tu as besoin de moi, tu auras encore besoin de moi longtemps, je ne peux pas te faire le coup de manquer l'appel, je t'ai juré d'être là, toujours . Et j'ai toujours tenu mes promesses».
Lucie est confrontée à la mort mais aussi à l'absence de compagnon et encore à celle de son père qui a quitté sa famille alors que Diane sa soeur et elle même étaient encore jeunes...Quant à sa mère elle vit dans son monde. Diane bientôt mariée à Bertrand est anorexique et toute sa vie n'a été que douleur.

La crainte de laisser seule sa fille si jeune est envahissante. Mais Lucie décide de taire sa maladie à ses proches et de protéger Léa quoiqu'il arrive. Elle est courageuse. Elle parle cependant de ses peurs et de ses rendez-vous médicaux aux voisins du site. Elle se croyait seule face à la maladie et finalement elle trouvera en eux des oreilles plus ou moins attentives.
Alberte, 80 ans arrive de Corse, ancienne enseignante, elle a un caractère bien trempée, elle est naturelle, attachante et a un chien nommé Pinzutu.

Elle nous fait voyager avec ses descriptions de la Corse.

Malo ouvre un bar à chocolat près de la fromagerie de Lucie. Il a des rapports conflictuels avec son père.
Sa mère vient de mourir et son père lui reproche de n'avoir pas été présent à son enterrement parce qu'il était en voyage. De plus Il ne souhaite pas reprendre l'affaire familiale, ce qui génère des tensions entre les deux hommes.
Erwan 60 ans, l'ami d'enfance de son père le prend sous son aile et « l'adopte », il est mateloteur, il fabrique des cordages et des filins pour les bâteaux.

Le premier contact entre Lucie et Malo, se passe mal : Lucie est sur la défensive depuis qu'ils ont eu une dispute à propos de la place de livraisons devant leur commerce respectif.

Charlie du site des voisins aide dans un premier temps Lucie, « Pourtant, en prenant ma peur au sérieux ce Charlie en absorbe une partie et me libère un peu».
Mais il est attiré par elle alors qu'elle le fuit et ne semble pas intéressée.
Cela n'empêchera pas à Charlie quelques semaines après d'entrer dans l'intimité de Lucie en toute simplicité et chaque jour que durera ses séances de radiothérapie il lui donnera le titre et l'interprète d'une musique différente afin qu'elle les écoute avant ses séances. Ceci va l'aider à surmonter ses angoisses et apaiser son esprit. Peu de mots de Charlie mais des actes bienfaiteurs et efficaces.
Les musiques choisies spécialement pour le jour qui va venir sont libératrices. (La liste complète est en fin de volume)
Charlie est un philosophe qui apprend à Lucie à être en paix avec le passé pour aller vers l'avenir. Mais aussi il lui fait comprendre que «
Vivre c'est prendre le risque de mourir, souffrir et d'aimer».

Arobase (Seb) , un garçon adopté venant des États Unis a des parents chercheurs scientifiques qui ne s'occupent pas de lui, ils sont souvent «absents», lui est livré à lui même. Cloué au lit par un rhume de hanche, il s'est inscrit sur le site pour passer le temps, bientôt il fera la connaissance de Léa qui l'aidera a améliorer son français et à insérer leur collège et ils deviendront amis.

Darius, infirmier est amateur de féta. Il doit repasser les examens pour être chirugien. Ceux qu'il a obtenus dans son pays l'Algérie ne sont pas valables en France.

 

Je me suis sentie proche de Lucie et préoccupée par sa maladie comme je l'ai été de ma sœur atteinte d'une maladie incurable. J'ai retrouvé en elle les sensations et les émotions, les peurs qui se dégageait de ma sœur, elle avait le même âge que Lucie au moment de la découverte de son cancer et je me suis naturellement attachée à Lucie. Cette jeune femme est jeune et pourtant elle devra lutter pour son avenir incertain.

Le problème du diagnostic m'a fait hurler. En effet, des médecins peu inquiets parfois passent à côté de la réalité de la maladie.

Le style de l'auteur, souvent métaphorique, permet pourtant d'adoucir la dure réalité : « Je tente de m’échapper mentalement, de fuir cette pièce et tout ce qu'impliquent les paroles qu'on y prononce. Mon esprit affolé s'accroche à des mots au hasard, tumeurs, mastectomie, je suis une mouette entrée par erreur dans une maison et je me tape contre les murs, je m'écorche les ailes en cherchant la sortie ».

Ce qui prévaut dans ce livre c'est l'aide humaine, la compassion, l'amitié, la solidarité, et bien sûr les limites des relations virtuelles. Cependant le virtuel délie les langues, on arrive à se confier plus profondément à des inconnus car nous avons moins de retenue que face aux membres de notre famille
Les personnages sauf Raoul sont très émouvants.
Ils possèdent tous une personnalité différente, qui se marie et s'harmonise avec celle des autres.

Les liens se tissent, d'abord basés sur les écrits puis se poursuivront par les rencontres réelles.

 

Ce roman est une bouffée d'oxygène qui nous propose de savourer les petits bonheur du jour.

Mais tout n'est pas seulement à l'eau de rose car la réalité rattrape le cours des choses : pour certains la vie se termine, pour d'autres c'est un retour vers la vie qui a lieu. Elle n'est pas égale pour tout le monde.
Mais jamais ce livre n'est larmoyant. Il reste un livre d'espoir.

Ce roman est magnifique et écrit avec style et fluidité ; il rappelle que la vie est précieuse et que chaque jour suffit sa peine, il est important de s'arrêter sur les petits bonheurs du quotidien car la clé d'une vie réussie est ici et maintenant. Non dans le passé ni dans le futur mais dans le présent.

 

L'auteur nous met dans la confidence, les lecteurs sont témoins et spectateurs d'une information que Lucie ignore ce qui donne une saveur supplémentaire à l’histoire.

Un superbe livre sur l'amitié, l'amour, la solidarité et l'entraide dans lequel les relations humaines tiennent une place de choix.

 

A découvrir ABSOLUMENT !

 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 17:51

Huis clos

 

Auteur : Jean Paul SARTRE

Genre : Théâtre Philosophie

Éditions : Folio

Année : 1972
Nombre de pages : 246
ISBN : 978-2070368075

 

Quatrième de couverture :

 

Garcin : - Le bronze... (Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent... (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres.

 

Mes impressions :

 

Huit clos


Garcin publiciste et homme de lettres est un révolutionnaire mais pas seulement, il est aussi un mari cruel et lâche, il mourra de douze balles dans la peau ; Inès ancienne employée des Postes est asphyxiée par le gaz et par son amante ; Estelle femme coquette et mariée à un riche mari noie son jeune enfant et meurt d'une pneumonie fulgurante. Ils ne se connaissent pas, et pourtant, ils se retrouvent dans un salon qui est l’antichambre de la mort. Ils ont l'éternité pour faire connaissance : quelques heures leur suffiront pour comprendre qu'ils sont leurs bourreaux respectifs et comme le dit si bien Sartre au travers des paroles de Garcin « L'enfer, c'est les autres ».
Sartre nous dévoile ici ces thèmes de prédilections : l'engagement, la trahison, les conséquences des actes, la responsabilité et ses limites. Petit à petit nous apprenons sur leur vie respective.
La pièce de théâtre est assez brève mais elle est vraiment dense au niveau de ce qu'il a voulu nous transmettre à l'aide des personnages et de leurs situations. J'ai trouvé que les thèmes sont présentés de façon originale et qu'il fallait oser décortiquer ainsi les actes de personnes odieuses et dangereuses.
Dans le salon chacun se dévoile peu à peu et c'est l'effroi qui monte chez les lecteurs ou les spectateurs.
Chacun des personnages se livre à son réquisitoire assez dur.
Les traits de caractères des personnages sont très différents, détaillés et examinés mais tous sont crédibles et peuvent exister. Ils sont en enfer et chacun est le bourreau des deux autres. « 
Le bourreau c'est chacun de nous pour les deux autres ».(Garcin)
Sartre montre ici combien il est difficile voire impossible aux humains de vivre ensemble sans querelle mais aussi veut montrer peut-être que sans les autres nous ne sommes rien et que nos actes ont des conséquences.
L'enfer et le Ciel n'existent pas, c'est chacun qui se crée son histoire et qui la rend supportable, vivable ou pas.


Les mouches 

 

Cette seconde pièce est une tragédie en trois actes. Le texte est publié durant le seconde Guerre Mondiale. La pièce évoque le mythe grec antique des Atrides. Elle s'ouvre sur le retour d'Oreste dans sa ville natale d'Argos. Il est en compagnie de son pédagogue. Il y a quinze ans, sa mère, Clytemnestre, et son amant, Égisthe, ont assassiné son père, Agamemnon. La présence des mouches envoyées par Jupiter, en grand nombre symbolise le remord éternel du peuple. La sœur d'Oreste, Électre, est devenue l'esclave de sa propre mère qui la malmène. Elle attend que son frère vienne la sauver. Elle ne sait pas alors qu'il vient d'arriver en ville et le rencontre même. Quand il lui révèle sa vraie identité elle ne le croit pas. Le dessein d'Oreste est de monter sur le trône mais pour que cela soit possible, il comprend qu'il doit d'abord tuer le roi et la reine. Il le fera. Il ne regrette pas son acte par contre Électre est très affectée par ce meurtre, elle se repentit et rejoint Jupiter dans ses pensées et dans la promiscuité. Oreste lui reste seul. Il ne pourra pas devenir roi et pour la paix du peuple et du pays il quitte la ville. Avec lui il emporte les mouches et les fautes des habitants d'Argos.

Sartre dans cette pièce développe les thèmes de la liberté d'action mais aussi celle du choix. Oreste choisit d'assumer son geste et il n'a pas de remords. « Les hommes sont libres. Egisthe. Tu le sais et ils ne le savent pas ».
Sartre ici nous fait part de la nécessité de l'introspection et du pouvoir qu'à chaque homme sur lui même.
Il faut aussi replacer ce texte dans le contexte historique et alors on comprend que Sartre parle à couvert de la France de L'occupation.
Oreste est donc de toute évidence le résistant type qui rétablit ce qui aurait dû être et supprime un état de fait injuste.
L'existentialisme cher à Sartre est ici fort présent.
L’homme se définit selon Sartre de soi-même et il n’a pas d'excuse pour ses fautes.
Chaque homme a la possibilité selon ses choix de devenir un héros ou un lâche. Il ne nait pas ainsi mais le devient.
Cette pièce est assez agréable car des messages sont délivrés à travers le texte qui nous interroge.
Il permet de se mettre en situation mentale dans les choix de tous les jours. Il est important d'agir toujours selon ses principes et ses valeurs.
Deux textes forts qu'il est bon de lire et relire.....


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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 18:19

 

Les souvenirs-copie-1

 

Auteur : David FOENKINOS

Éditions : Gallimard
Genre : Roman
Année : 2011
Nombre de pages : 265

ISBN : 9782070134595

 

Quatrième de couverture :

 

« Je voulais dire à mon grand père que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. J'ai si souvent été en retard sur les mots que que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux le lui dire là »

David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l’amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules singulières et poétiques.

 

Mes impressions :

 

A la mort de son grand-père le narrateur, écrivain en devenir, prend conscience de ce qui était et qui ne sera plus et qu'il a manqué. « Il (son grand père)avait voyagé d'hôpital en hôpital, de scanner en scanner, dans la valse lente et ridicule des tentatives prolonger notre vie moderne ».Ce qu’il n’a pas su partager avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec sa grand-mère. Il se rapproche alors d'elle, l'entoure et passe du temps en sa compagnie afin de perpétrer des souvenirs.
Mais elle sera « obligée » d'entrer en maison de retraite. Choix en réalité dicté par sa famille et vécu difficilement par l'intéressée qui ne souhaite pas quitter sa maison. Le narrateur décrit alors l
a réalité des conséquences de la vieillesse « à son âge, cela devenait trop dangereux de vivre seule. Le fait qu'elle est réchappé de cette première chute était perçu par tous, comme un signe indiscutable. Pour elle, pour la protéger, ils n'avaient pas le choix. Un de mes oncles avait pourtant une grande maison, mais cela revenait au même. Il était souvent en déplacement et elle se retrouverait seule. À la maison de retraite, elle serait toujours en compagnie. Et puis des médecins viendraient régulièrement la voir». L'auteur voit dans ces maisons un monde de visages désincarnés : « un monde de transition avec la mort», c'est pour lui « La salle d'attente de la mort ». Sa grand-mère ne supporte pas cette nouvelle vie et quand elle apprend que son appartement a été vendu à son insu par ses enfants, elle ne le supporte pas et elle fugue. Le narrateur partira alors à sa recherche et fera la rencontre d'une jeune femme Louise qui marquera le reste de son existence.

Ce roman est une réflexion sur le temps qui passe, sur la vie, sur nos choix et immanquablement sur la vieillesse. Et avant d'en arriver là nous nous construisons des souvenirs fait de joies, de douleurs et de mélancolie.
Sous la plume subtile, une ironie légère et les souvenirs et le mémoire du narrateur et de ses personnages, le laps de temps entre la vie et la mort, prend forme.
La vie est faite de rencontres, de séparations, de disparitions, d'épreuves et la vieillesse arrive. Nos parents deviennent âgés, leurs parents meurent, le manque d'autonomie nous fait envisager leur départ dans une maison de retraite qui est alors un autre univers qui infantilise peut-être. Avec la perte d'autonomie vient la dépendance.Nos grands-parents puis nos parents redeviennent comme des enfants. La boucle est bouclée.
Le narrateur, ici nous offre ses pensées sur la filiation, la place des enfants dans la famille, le couple, l'existence, la confrontation des générations, la rencontre amoureuse et la vieillesse. Aux travers d'un tas de souvenirs il nous parle avec délicatesse et sensiblité.
Mais au delà de ça il évoque aussi le rallongement de l'espérance de vie (à n'importe quel prix) et les répercussions que cela a sur la qualité de vie.

Au moment de la mort de nos grands-parents ou de nos parents, les rôles s'inversent et c'est nous en général qui devons les aider à passer de l'autre côté.

J'ai été happée par la narration, simple mais non moins profonde. A chaque page il se passe des évènements, parfois étonnants.
Des chapîtres relatant les souvenirs des personnages du livre ou de gens célèbres viennent s'ajouter aux autres; ce qui rend le roman singulier et poétique.
Il y a quelques annotations poussées mais subtiles sous forme de renvois de l'auteur en bas de certaines pages. Elles abordent le sens de la vie.
Les souvenirs sont dans le passé et non dans le futur. L'auteur parle très bien de la fuite, de la perte et de la tristesse de la vieillesse....en somme tout ceci ramène à notre propre fin.

En se confrontant à la vieillesse des autres, on ne peut que penser à la nôtre. Mais il y a des manques, alors ce roman va nous aider à discerner la façon dont nous pouvons humaniser la vieillesse, de notre vivant, pour la rendre plus digne. Le narrateur lui travaille dans un hôtel. Il se dit que cette situation est propice à son envie d'écrire des romans et des nouvelles car il y a du passage dans les hôtels et travailler la nuit lui permet d'être au calme. Ainsi il va pouvoir écrire ce livre sur .....les souvenirs.

Avec cette écriture limpide, simple, légère, Foenkinos nous offre un roman magnifique. Il amène son expérience, ses joies, ses peines, décrit les épreuves, la maladie en général : tout ceci fait partie de la vie alors à nous de faire de ce passage les bons choix ou du moins ce que en quoi nous aspirons pour remplir notre existence de jolis souvenirs.

 

Précédemment j'ai lu de cet auteur, « La délicatesse » que j'avais beaucoup aimé.

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 09:58

Sermet d'automne

 

Auteur : Françoise BOURDIN

Éditions : Belfond
Genre : Roman
Année : 2012
Nombre de pages : 301

ISBN : 978-2714452429

 

Quatrième de couverture :

 

Guillaume, brillant architecte, dirige un cabinet florissant à Versailles. Surchargé de travail, il descend en catastrophe en Bourgogne car son frère jumeau, Robin, l’a appelé à l’aide. Atteint d’un cancer, celui-ci est épuisé par sa chimiothérapie et il sait qu’il ne pourra pas assumer seul les vendanges, d’autant plus que sa femme est sur le point d’accoucher. Une fois sur place, Guillaume décide de rester et de tout prendre en main, bien que n’y connaissant pas grand-chose. Il n’hésite pas d’ailleurs à lâcher un gros projet d’architecture, pas question pour lui de laisser tomber son frère, qu’il adore. Il s’installe donc chez le couple, dans leur maison qu’il a lui-même dessinée, et essaye de tout gérer de front.
Mais les ennuis s’accumulent et il perd pied. François, le paysan avec qui les jumeaux avaient signé un contrat de fermage au décès de leurs parents afin qu’il continue l’exploitation de la ferme familiale, vient d’annoncer qu’il prenait sa retraite. Pour les jumeaux, il n’est pas question de vendre ce patrimoine, mais trouver rapidement une personne capable de gérer cette exploitation, et notamment l’important cheptel de charolaises, n’est pas chose aisée. Quant à Ralph, le fils de Guillaume, il a abandonné ses études et se rebelle contre son père en lui faisant payer chèrement un divorce qu’il n’a jamais supporté. Leur relation est exécrable.
Guillaume va-t-il réussir à résoudre seul tous les problèmes ? Peut-il laisser tomber son cabinet d’architecte et mettre ainsi sa vie entre parenthèses pour épauler sa famille ? Un retour en Bourgogne est-il envisageable, lui qui a tout fait pour construire sa vie ailleurs ?

 

Mes impressions :

 

Pour commencer, je tiens à remercier Élodie Boulanger et les Éditions BELFOND pour l'envoi spontané et gracieux de ce livre.

 

Dès le début je suis entrée dans l'histoire de cette famille qui va devoir lutter contre la maladie mais aussi pour que l'exploitation vinicole fraternelle appartenant à Robin et à Laurence et la ferme paternelle restent dans la famille.

Françoise Bourdin nous invite à découvrir dans le premier chapitre les personnages principaux. Il y a Guillaume qui à l'âge de 20 ans a quitté sa Bourgogne natale pour créer sa boite d'architecte à Paris, il souhaitait se démarquer de la lignée familiale et avait d'autres aspirations professionnelles. Son frère jumeau Robin l'appelle au secours, il est gravement malade d'un cancer qui le laisse sans force ; de plus sa femme Laurence ne va pas tarder à accoucher.
Les deux frères sont proches depuis toujours ; comme tous les jumeaux un lien puissant les unis.
Ils ont la quarantaine aujourd'hui mais tous les deux ont des caractères bien différents. Robin est prévenant, doux, têtu plutôt discret sur sa vie alors que Guillaume est coléreux et impulsif.
Pourtant tous les deux se complètent et c'est sincèrement que Guillaume acceptent de venir les aider à vendanger et à gérer la ferme paternelle que Robin préfèrerait garder dans la famille. Laurence est fille et petite fille de viticulteur, et donc assistera Guillaume elle ne sera absolument pas passive.
Et puis nous faisons la connaissance de Ralph, fils de Guillaume, issu d'un premier mariage. C'est Guillaume qui en a eu la garde.
Cependant il existe une réelle rivalité entre Ralph et Guillaume. Le divorce d'avec sa mère s'est mal passé et Ralph s'est laissé séduire plus tard par la petite amie de son père. Johanna, mannequin beaucoup plus jeune que Guillaume  mais de l'âge de son fils. Ce dernier va se servir de cette liaison pour toucher son père et n'a pas hésité à faire les démarches auprès d'un juge afin de réclamer une pension.
La présence de Ralph vient ternir l'ambiance familiale lorsque poussé par Johanna il décide de se rendre en Bourgogne afin d'apaiser les tensions entre lui et son père; mais en réalité c'est Johanna qui souhaite se servir de Ralph pour reconquérir le père. Entre le père et le fils la relation est plus que tendue. Ils sont devenus ennemis. Les dialogues sont vifs et acerbes. Vont-il parvenir à se comprendre et se pardonner ?
François ami et connaissance de la famille gérait déjà beaucoup de choses à la ferme mais il souhaite prendre sa retraite. Bien entendu c'est le mauvais moment, même si Guillaume peut comprendre sa décision.
Marc Lessage viticulteur toujours secrètement amoureux de Laurence depuis très longtemps va venir seconder Guillaume qui se sent dépassé et maladroit puisqu'il est désormais citadin et ne sait pas tenir l'exploitation et les vignes.

Avant d'envisager de rentrer à Paris il doit finaliser la liquidation de l'exploitation familiale , les terres et les vaches.


Cette histoire a beaucoup de qualité.
Françoise Bourdin décrit très bien la relation intense entre les deux frères, de même que la maladie de Robin, ses traitements et ses conséquences sur la qualité de vie et les sentiments de Robin. Elle la décrit avec des mots justes et crédibles. Ce qui rend Robin très attachant face à l'adversité.
L'écriture est fluide. Le style chaleureux comme l'est cette famille.

Françoise Bourdin parvient à se mettre dans la peau des deux principaux personnages pourtant masculins.
Guillaume ne savait pas déléguer à Paris et préférait compter sur lui seul mais ici en Bourgogne il va devoir faire un travail sur lui même et apprendre à faire confiance.
Les deux frères sont très proches même s'ils ne sont pas fusionnels. Ils sont respectueux l'un de l'autre ;
Ils ont des parcours de vie très différents mais cela ne les empêchent pas d'être liés.
Finalement ils vont décider de transformer et réhabiliter la ferme de leur père sans la dépourvoir de son âme. Le métier de Guillaume lui sera donc fort utile.

Mais voilà que plus il est loin de Paris moins il a envie de rentrer.
Les deux mondes sont à l'opposé, la ville est grandiose et à la campagne il vit en circuit fermé.
Cependant au fur et à mesure que les jours passent et que les épreuves s'accumulent le retour aux sources lui est bénéfique, il « renait » et les deux frères « grandissent », évoluent au contact de l'autre.

Guillaume se trouve dans un tournant de son existence ; la maladie de son frère, les rapports avec son fils et le retour en Bourgogne lui offrent de nouvelles perspectives.
Ralph va lui aussi progresser et prendre conscience de ses erreurs passées.
Même s'il n'y a pas vraiment de surprise dans le scénario, la qualité de la narration agit ! Nous sommes directement plongé au cœur de cette famille en Bourgogne dans laquelle les membres ont de forts caractères.

Guillaume et Robin ont un parcours de vie et des personnalité propres. Malgré leurs trajectoires différentes ils vont se retrouver autour des souvenirs d' enfance, dans un monde fait de viticulteurs, de vendanges, de vins ; pour venir en aide à son frère Guillaume va devoir faire abstraction pour un temps de sa vie Parisienne pour se retrouver dans une situation qu'il n'a pas choisie et pourtant celle-ci va lui permettre de se révéler.
Il ne sera pas tendre avec son frère afin de lui ouvrir les yeux et surtout afin qu'il ne baisse jamais les bras et qu'il ne s'apitoie pas sur lui même. J'ai apprécié leur rapport emplie d'amour et de complicité.

La maladie de Robin va changer les rapports humains de cette famille où parfois les mots sont difficilement exprimés. Le cancer va être révélateur et va leur permettre d'évoluer chacun dans leur personnalité et leur attente et dans ce qu'ils attendent de la vie.
J'ai été touchée par les personnages très opposés les uns des autres. Guillaume au début était complètement voué à son travail d'architecte, par manque de disponibilité le couple qu'il formait avec Marie mère de Ralph fût un échec puis il a négligé son fils mais les évènements (la maladie de son frère) vont le faire changer et il va devoir être obligé de prendre des décisions par lui même, il aura des responsabilités autres que ce qu'il avait jusqu'à présent.

Il finit par se sentir chez lui, dans ses terres.
De plus Sybil jeune infirmière sympathique mais meurtrie par une ancienne histoire d'amour douloureuse va sans le savoir ni le vouloir le mettre en face de ses aspirations et lui faire se poser les bonnes questions sur les choix de son existence.
L'histoire est écrite de façon limpide, emplie de sensibilité : on souffre avec Robin et on se met à la place de Laurence …mais pas seulement. Nous pouvons nous identifier aux personnages parce qu'ils ont chacun des forces et des failles et c'est cela qui fait le force du roman. Cette histoire nous parle de nous, plus ou moins selon les cas.
Ce livre nous parle également de relations familiales, d'adversité, de reconnaissance, de dépassement de soi, de prise de conscience, de bonheur, d'amitié, d'amour et tout cela n'est pas incompatible avec le retour sur les lieux de l'enfance...Parce que le futur est incertain, il est bon de ne pas trop anticiper et trop se projeter dans l'avenir.

De plus on apprend beaucoup sur le métier du vin, ce qui aboutit à un livre instructif et intelligent.
Plus qu'un roman il est un roman du terroir.
Son titre, évoque les promesses que l'on se fait à soi même et aux autres mais également les sarments de vignes....

 

Si je devais tirer une leçon de cette lecture et y puiser un message, ce serait celui de ne pas perdre d'esprit que rien n'est acquit, rien n'est définitif autant dans la joie que dans les épreuves, tout reste à conquérir et à venir, il faut toujours espérer même si la vie n'est pas facile !
À ne pas manquer !

 

D'autres livres de Françoise Bourdin sont présentés sur ce blog :

Un cadeau inespéré 

Une nouvelle vie 

 

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 08:41

Le jour avant le bonheur

 

Auteur : Erri de LUCCA

Éditions : Folio
Genre : Roman
Année : 2011
Nombre de pages : 150

ISBN : 978-2070445615

 

Quatrième de couverture :

 

Nous sommes à Naples, dans l'immédiat après-guerre. Un jeune orphelin, qui deviendra plus tard le narrateur de ce livre, vit sous la protection du concierge, don Gaetano. Ce dernier est un homme généreux et très attaché au bien-être du petit garçon, puis de l'adolescent. Il passe du temps avec lui, pour parler des années de guerre et de la libération de la ville par les Napolitains ou pour lui apprendre à jouer aux cartes. Il lui montre comment se rendre utile en effectuant de menus travaux et, d'une certaine façon, il l'initie à la sexualité en l'envoyant un soir chez une veuve habitant dans leur immeuble. Mais don Gaetano possède un autre don : il lit dans les pensées des gens, et il sait par conséquent que son jeune protégé reste hanté par l'image d'une jeune fille entraperçue un jour derrière une vitre, par hasard, lors d'une partie de football dans la cour de l'immeuble. Quand la jeune fille revient des années plus tard, le narrateur aura plus que jamais besoin de l'aide de don Gaetano... Dans la veine de Montedidio, ce nouveau livre du romancier italien s'impose comme un très grand roman de formation et d'initiation.

 

Mes impressions :

 

Ce livre raconte l'histoire émouvante d'un petit orphelin qui grandit à Naples auprès de son « tuteur » dans les années d'après guerre encore marquées par les souvenirs du conflit mondial.
Troublant que sont son parcours et sa rencontre avec une petite fille qui se qualifie de « folle », en réalité atteinte d'autisme.

Les journées du jeune garçon sont rythmées par les cours d'école [il aime apprendre] et par les coups de pieds dans un ballon avec ses camarades. La rue est leur terrain de jeu, elle se situe près du commerce de Don Gaetano qui l'élève ; et quand le ballon s'égare sur le balcon de l'appartement où vit Anna, il profite de la situation et va le récupérer. Il est conquit pas cette petite fille qui le regarde sans vraiment le voir. Elle ne sort pas de son appartement mais il sent combien elle est fragile.
Après la disparition de ses parents, il a été donc recueilli par Don Gaetano, concierge de l'immeuble. C'est auprès de lui qu'il va apprendre la vie à travers la ville « 
La ville aussi est une école » et les faits historiques, notamment avec des souvenirs de Guerre, les derniers jours de l'occupation Allemande, la libération de Naples et les Américains.

Cet homme a un don, celui de lire dans les pensées des autres. « Mais les pensées sont comme des éternuements, elles s'échappent à l'improviste et moi je les entends ». « En Argentine, j'ai oublié. Toute chose nouvelle que j'apprenais en effaçait une de ma vie antérieure. J'ai commencé à entendre les pensées des gens. Au début, je les prenais pour des voix, je pensais que la solitude me tapait sur la tête. Puis j'ai su que c'étaient les pensées des autres ».
Les mois passent et un jour la petite fille disparaît, elle manque au jeune garçon plus que ses propres parents...

« À dix-sept ans, je ne connaissais pas de fille … /..... Elle était celle qui m'était destinée, mais le destin peut s'égarer en route, ce n'est pas une chose certaine qui doit forcément arriver. Le destin est une rareté. Un jour, j'avais regardé en haut, au troisième étage, et elle n'était plus là ».».

Quand elle reviendra fiancée à un homme de la Camora, elle sera différente mais non moins attirante. Elle explique son éloignement avec des mots qui chantent, des mots émouvants, troublants sous la plume de l'auteur. Ses pensées et ses émotions douloureuses m'ont touchée.

Néanmoins avec le retour d'Anna c'est le mystère qui arrive...


Erri de Luca écrit là un roman délicatement poétique, j'ai envie de dire qu'il a écrit un roman sur les séparations. Simple mais touchant. Il joue avec les mots ce qui donne un style riche pour une histoire sombre parfois.
Ce livre décrit donc la rencontre entre un concierge protecteur orphelin lui même et un jeune garçon qui deviendra adulte. « 
Sans vous offenser, je crois que je vous ressemble. Non par héritage, mais par imitation, je fais ce que vous m'apprenez et ainsi je me rapproche ».

Il raconte aussi la période d'après guerre et la lente métamorphose de ce garçon qui va apprendre à devenir un homme. Il devra pour cela se séparer de lui même et parfois des autres ou de leurs souvenirs.
Ce roman initiatique nous rappelle combien le vie est précieuse et comment elle peut vite basculer. Elle est riche de la complexité des êtres humains.
La vie est faite de choix et est chargée d'histoires. Elle est révélatrice d'une époque.
Si vous aimez lire des sujets qui relate la Guerre et les conséquences, et des histoires douloureuses de parcours singuliers ce livre vous plaira sans nul doute, parce qu'il est rempli d'étrangeté. La douleur y est décrite mais pas seulement Il est aussi le témoin d'amitiés, d'amour et d'initiation à la vie.


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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 10:16

La petite fille de Menno

 

Auteur : Roy PARVIN

Éditions : Libretto (poche)
Genre : Nouvelle
Année : 2011
Nombre de pages : 108

ISBN : 978-2752905901

 

Quatrième de couverture :

 

Lindsay a quarante ans. Sa vie s’est arrêtée le jour où Whit, son mari, brillant écrivain buveur et bagarreur aujourd’hui décédé, l’a quittée pour une autre. Sous prétexte d’aller rendre visite à ses parents dans l’Est, elle entame un périple en train qui la conduit du nord de la Californie à New York en passant par l’Idaho, le Montana et surtout le Wyoming, dernier endroit où vécu son ex mari et où réside la femme qui l’accompagna dans ses derniers jours. Cette « marelle ferroviaire » sera l’occasion pour Lindsay d’un autre voyage intérieur et d’une lente métamorphose.


Mes impressions :

 

Je n'ai pas été transportée par cette lecture mais j'ai quand même trouvé que la démarche de Lindsay fut courageuse.
Sous prétexte de rendre visite à ses parents dans l'Est du pays (vallée de l'Hudson) , elle retourne vers son passé pour entrevoir un avenir.
Son voyage en train l'amènera dans le nord de la Californie, à New York en passant par l'Idaho, le Montana et surtout le Wyoming, dans une ville où son époux après l'avoir quittée est allé vivre avec sa nouvelle compagne.
Il était un brillant écrivain, décédé désormais. Il avait de graves défauts, des vices tels la boisson et la violence. Lindsay se demande s'il était pareil avec sa nouvelle femme. Subissait-elle la même brutalité.
Ce périple n'est pas de tout repos. Il y a les éléments naturels qui se déchainent comme la neige, la pluie, la tempête mais aussi une grippe sérieuse qui lui font faire des rencontres inattendues. Les conséquences ennuyeuses l'amèneront là où elle n'espérait pas.
Ce parcours singulier l'aidera à tourner la page, à repartir d'un nouveau souffle et à envisager un nouvel avenir.

Cette nouvelle nous fait voyager de façon poétique à travers le pays, dans le dédale du couple mais pas seulement. Elle nous rappelle à l'amitié, l'inconnu, le destin et au final la liberté d'être soi-même.
Lindsay ainsi va évoluer dans la perception des évènements et en ressortira sans doute plus forte.
Le style (photographique) assez appuyé, précis dans les descriptions permet de nous rendre compte au plus juste des émotions, sentiments et paysages de cette nouvelle.

« Elle en voulait terriblement à Whit … / ….l'injustice de la fuite de Whit revint une nouvelle fois la gifler. Elle devait vraiment se retenir pour ne pas pleurer, elle l'avait suivi dans l'espoir d'en savoir un peu plus sur l'endroit où il était allé, sur ce qui avait bien pu lui arriver, et voilà où tout cela l'avait amenée ».

 

« Ce qui était arrivé à Whit resterait pour toujours un mystère, un secret jamais divulgué. Il avait rencontré une autre femme, s'était enfui avec elle et devait mourir plu tard ».

 

« Le ciel charriait les dernières lueurs d'une pleine lune décroissante. La terre semblait s'abîmer dans les profondeurs de la crevasse formée par les gorges de la Sacramento River . Après l'imposante masse du mont Shasta, le strealimer aborda une portion où la voie était moins tortueuse et il prit sa vitesse de croisière ».

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 17:09

Le théorème de Cupidon

 

Auteur : Agnès ABÉCASSIS

Éditions : Le livre de poche
Genre : Chick lit, roman comédie
Année : 2012
Nombre de pages : 281

ISBN : 979-2253162216

 

Quatrième de couverture :

 

Définition du théorème de Cupidon :
Deux lignes parallèles ne se croisent jamais. Sauf si elles sont faites l'une pour l'autre.  

Adélaïde est exubérante, directe, rigolote, mais fuit les histoires d'amour.
Philéas est timide, maladroit, sérieux, et ne pense qu'à conclure.
Ils ont le même âge, travaillent tous les deux dans le cinéma, pourtant ils ne se connaissent pas. …Enfin, c'est ce qu'ils croient.  

Entre situations pétillantes et rebondissements irrésistibles, une savoureuse comédie-romantique à deux voix, l'une féminine, l'autre qui a mué.  

 

Mes impressions :

 

Précédemment avec « Toubib or not toubib »,  j'avais passé un excellent moment.

Avec cette nouvelle lecture, je me suis aussi bien amusée. !

Au premier abord, c'est la couverture qui a attiré mon œil, très colorée, mignonne et suggestive sur la romance du contenu.

Je sortais de quelques lectures assez difficiles alors je me suis laissée tenter.
Et dès la début j'ai adoré !
L'entrée en matière est fulgurante, comme l'est à chaque page l'humour grinçant.
Les personnages nous sont présentés dans les premières pages et nous sommes agréablement surpris de voir à quel point ils sont actuels et peuvent nous ressembler. Il ne nous faut parfois d'un rien qu'un pour s'identifier à eux...ou presque !

Philéas est le père d'un petit garçon et est séparé de la mère de l'enfant.
Adélaïde est maman de deux filles et est célibataire.
Âgée de 38 ans, elle travaille dans une agence de castings ; son patron est le père de Kelly laquelle y exerce également.
D'ailleurs Kelly prendra sûrement la suite de son père après sa retraite: « 
Il ne fait aucun doute qu'une fois son père parti, c'est elle qui va reprendre les rênes de l'agence. Et devenir ma boss.
Et c'est quoi, la définition d'une bosse déjà ?
Ah oui c'est une enflure qu'on a sur le dos ».
Kelly envisage même de faire une soirée pour que son père annonce la nouvelle à ses employés.
Si Adélaïde n'est pas très sexy, Kelly est son contraire.
L'une ne sait pas se mettre en valeur vestimentairement parlant, elle a quelques kilos en trop et n'a jamais été trop chanceuse dans la vie....alors que l'autre est très à la mode et très fine doublé d'un avenir professionnel assuré.
Philéas lui fait partie aussi du monde du cinéma. Il réalise des films.

Avouez que leur prénom respectif est assez original et assez vieillot. Ils ont déjà un point en commun.

Et voilà que tous les deux sans se connaître vraiment se rapprochent chaque jour davantage, sans le savoir. Et c'est bien cette construction originale qui m'a plu.
D'abord il s'agit d'un roman a 4 mains. Tour à tour ils parlent de leur vie, de leur métier, de leur ami(e)s, de leurs envies... et de leur désir de rencontrer, la femme ou l'homme qui agrémenterait leur quotidien.
Tous les deux se sont déjà rencontrés plusieurs fois durant leur vie mais ils ne le sauront probablement jamais...C'était écrit ...alors est-ce que leur destin va finalement jouer en leur faveur ? À suivre.

L'histoire met donc en scène ces deux héros et de leurs familles monoparentales. Le sujet et les contextes sont donc très modernes. Se rajoutent à cela des scènes de speed-dating, de sorties au restaurant, de bobos des enfants...
Le naturel des deux protagonistes fait vraiment plaisir à lire. On rit à chaque page.
Ils sont vrais, sincères et nous émeuvent même.
Philéas remarque que le temps passe et qu'il a une incidence sur son physique « 
Qui donc amis en route ce système pileux détraqué qui ne les fait plus du tout pousser aux bons endroits ? Je m'autodétériore le sex-appeal, moi maintenant ? Quoi mon patrimoine génétique a décidé que passé un certain stade de perfection, il fallait laisser leur chance aux autres hommes de mon espèce, histoire de diversifier le génome de cette ville ? Arf ! Arf ! »


J'ai beaucoup aimé les noms choisis pour nommer les personnalités présents dans le livre, ils rappellent par des jeux de mots, les vrais comme Agélina Moshe, Calista Garnier, Jack Nicoletta, René Giscardophy etc etc.
J'ai aussi beaucoup aimé la scène lorsque Adélaïde est cachée dans le dressing de Keelly pour fuir un homme trop collant à l'ultime soirée et la conversation qu'elle a avec Philéas qui lui est derrière la porte. Ils ne s'étaient jamais rencontrés physiquement et cet échange est plus que loufoque. Jeux de mots, cynisme, vérités, tout y est. Les situations cocasses tout au long du roman nous font sourire et même parfois rire.Les répliques parfois acerbes sur des tiers fusent mais le ton est à l'humour et au naturel.

Bien sûr comme les comédies, tout se termine bien et on referme le livre revigoré !

On peut dire que l' humour français de cette auteure rivalise avec celui des anglo-saxonnes.
Cette comédie romantique est à ne pas manquer pour ceux et celles qui veulent se détendre sans attendre Un pur moment de plaisir.


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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 17:16

Le silence des survivants

 

Auteur : Andrea H.JAPP

Éditions : Le livre de poche
Genre : Policier/Thriller
Année : 2001
Nombre de pages :220

ISBN : 978-2253171812

 

Quatrième de couverture :

 

Rescapée des camps des Khmers rouges, Sok Bopah a refait sa vie aux États-Unis. Elle s’appelle désormais Isabel ; elle a deux enfants. Une complicité particulière l’unit à son beau-père, Simon. Il a connu, lui, les camps nazis.
L’un et l’autre ont choisi le silence, la seule voie possible pour dépasser le cauchemar et épargner à leurs proches la douleur des souvenirs.
Jusqu’au jour où un tueur s’attaque à la fille d’Isabel, la petite-fille qu’idolâtre le vieux Simon. Face à cette résurgence du mal, l’instinct de la lutte à mort va s’éveiller en eux…

 

Mes impressions :

 

Dans la famille il y a Isabel la mère, d'origine asiatique, son mari Isaac, son beau père Simon, Samantha sa fille adolescente et Thomas le fils. Il ne vit plus avec eux car il fait des études en ville près de Harvard Square, il est logé chez l'habitant
Isabel et Simon ont de graves blessures psychologiques. Simon est attachée à Isabel par l'horreur. Pour elle ce sont les Khmers rouges (évasion du Cambodge) et pour lui les camps nazis. « 
Simon, vieux juif échappé d'un camp de concentration, et qui avait rejoint la résistance française. Isabel, jeune femme asiatique avait survécu à l'innommable, réagissaient comme les jumeaux d'une aberrante grossesse. Ils se savaient de l'âme à l'âme. Il était tour à tour son fils, son père, son frère, et elle concrétisait la seule chose qui lui restât , puisqu'il n'existait plus rien d'autre ».

Avec eux et par leur pensées, leurs souvenirs et leurs paroles nous (re)vivons l'horreur et l'insupportable. Ils sont liés quoiqu'il advienne et s'aiment d'un amour tendre et affectueux.
Mais un jour Samantha disparaît puis assassinée dans des conditions atroces et insoutenables.

John King, ancien prête et maintenant au FBI demande de l'aide à ses parents afin de trouver ce tueur en série. Ses victimes : plusieurs filles dont Samantha .

Sont-ils prêts à l'aider ? S'ils acceptent ils vont devoir être confrontés encore à de la monstruosité et au carnage, à des scènes d'une rare violence mais ils y sont habitués... : « Jusqu'où est-on capable d'aller pour modifier la course des choses, ce qui, un jour peut-être, deviendra l'Histoire ?.Jusqu'au bout ? Le sacrifice de soi ? C'est bien, ça peut marcher, mais il n'y aura ni marchandage , ni accommodation avec la foi, ni dérobade. Peut-être la vie usera t-elle de son droit de grâce ? Peut-être pas. C'est le prix qu'il faut payer et c'est tout
Du reste, d'une certaine façon, Simon et elle étaient déjà morts depuis longtemps dans les camps, même si personne ne s'en rendait compte et même si parfois, ils parvenaient eux mêmes à l’oublier. Ils étaient des survivants, des sursitaires en attente de quelque chose, peut-être comme l'avait dit John, d'une explication ».

Les descriptions métaphoriques précises des douleurs puissantes de chacun nous font monter les larmes aux yeux. L'intrigue nous parle d'infamie avec des mots justes « Il y avait eu des inspirations, pas de soupirs, des expirations. Lorsqu'il n'est plus véhiculé par le bruit des hommes, l'air a beaucoup de mal à se frayer un chemin dans la gorge, à inonder les poumons, à imprégner la sang. Il faut le pousser, le faire rentrer et sortir de force. Eux savaient, mais Isaac le découvrait. Il restait le bouche ouverte entre chaque souffle comme un poisson hors de l'eau. Eux se souvenaient qu'il ne faut jamais ouvrir la bouche, parce qu'ils peuvent vous y mettre des trucs qui font mal ou qui tuent. »

Jusqu'à la page 89, l'auteur décrit les tenants et les aboutissants. Tous les protagonistes que nous avons rencontrés dans les pages précédentes vont apprendre petit à petit à se connaître et à former une équipe solidaire. Ils étudient alors les différents meurtres.
L'équipe va devoir examiner attentivement la personnalité du tueur, son mode opératoire afin de découvrir ce qui le motive afin de l'arrêter au plus vite et alors mettre un terme aux massacres. Les motivations des Serials killers sont explicites et pour Isabel et Simon, l'heure de la vengeance à sonner. Il faut aider le FBI a stopper cet homme qui n'en est pas un au vue de ce qu'il inflige à ses victimes.

Les autopsies décrites sont à la limite du supportable mais sont le fondement de ce livre qui va ainsi donner le ton . J'ai eu du mal à leur lecture mais je sais que ce genre de tueur immonde que rien n'arrête existe dans le monde réel même si c'est innommable.

Au delà du scénario bien ficelé, je suis allée au bout de la lecture pour comprendre comment un tel « homme », si tant est qu'il en soit un peut arriver à de tels agissements.
J'ai été happée par la narration. Elle nous fait avancer dans la monstruosité sans demi mesure. Je suis tout de suite entrée dans l'univers que l'auteur décrit et je ne voulais plus le quitter avant de connaître le nom du tueur et surtout de voir comment Isabel et Simon deux personnages attachants parviennent à survivre.
J'ai cependant très tôt découvert l'identité du tueur mais cela ne m'a pas empêché d'aimer le scénario, parce que à mon sens ce roman n'a pas été écrit comme un roman policier dans lequel on cherche le coupable mais surtout pour la psychologie des personnages et une histoire à vous couper le souffle. Une fois que l'on connait le nom du tueur, on veut à tout prix comprendre pourquoi et comment il en est arrivé là.

Ce livre intimiste nous plonge et nous confronte à la fois dans les émotions de deux personnages meurtris par la vie et dans une histoire terrifiante. Je me demandais tout au long de celui-ci comment Simon et Isabel pouvaient subir les pertes dont ils sont témoins tout en continuant d'exister malgré tout. On souffre avec eux.
Les rebondissements sont douloureusement captivants. La fin m'a profondément émue.
Ce livre est d'une rare et sombre intensité et j'en sors totalement bouleversée. Je ne l'oublierai pas de sitôt. Quand je l'ai refermé, j'étais en proie à une certaine tristesse....
Je pense que ce livre pourrait faire l'objet d'un excellent film.


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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 10:09

La femme aux deux visages

 

Auteur : Franck Gill SLAUGHTER

Genre : Roman fantastique

Éditions : Presses Pocket

Année : 1981

Nombre de pages : 281

ISBN : 2 266 01059

 

 

Quatrième de couverture :

 

Complètement défigurée à la suite d'un accident d'avion, Janet Burke, journaliste de talent, subit une opération de chirurgie esthétique qui la transforme en moderne aphrodite.

Dès lors, de singuliers phénomènes se produisent en elle.

Derrière sa personnalité d'américaine du XXe siècle, une autre apparaît, cynique, vulgaire, diabolique, contre laquelle elle va lutter désespérément.

Qui la délivrera du démon qui l'habite ? Le père Julian O'Meara, grand exorciste du diocèse, l'étrange professeur Mc Carthy, une autorité en matière de parapsychologie, ou le docteur Michaël Kerns, jeune et brillant chirurgien que sa profession devrait porter à chercher la solution de l'énigme dans le domaine du rationnel ?

Dans ce roman troublant, Frank Slaughter nous laisse entrevoir un monde inquiétant, parallèle au nôtre et régi par des forces obscures.

 

Mes impressions :

 

Mike nouvellement chirurgien plastique de 28 ans, assiste à un accident d'avion dans lequel voyageait Lynne Tallman femme appartenant à une secte et responsable de nombreuses morts. La journaliste Janet Burke l'accompagnait ; elle était pressentie pour faire une interview exclusive, dans le but de recueillir des informations concernant les motivations de la terroriste qui souhaitait faire des révélations – toutes deux avaient lié « amitié » : Lynne avait fini par faire confiance à Janet et Janet enviait la beauté de Lynne...

Mike va porter les premiers secours sur les lieux du crash. Alors que Lynne meurt, Janet ne succombera pas à ses nombreuses blessures et notamment celle du visage. En effet celle-ci est complètement défigurée.

Mike verra dans ce cas, le moyen de sauver une vie mais aussi de pratiquer ce pourquoi il exerce : la reconstruction faciale de cette jeune femme avec pour modèle l'Aphrodite de Praxitèle.(vénus)

La police et les médias soupçonnent que cet avion n'est pas tombée accidentellement, une enquête est ouverte.

Avant de reprendre connaissance Janet reste quelques jours dans le coma et pendant ce temps là d'étranges tracés apparaissent sur son EEG, il s'agit d'ondes thêta. Il semblerait pour schématiser qu'une partie de son cerveau serait conscient alors qu'elle n'est pas encore sortie du coma. Des faits surpenants se passent dans sa personnalité : son timbre de voix se modifie quelquefois et ressemble à celui de Lynne, elle fait des répliques qui se confondent et de temps en temps elle a des comportements bizarres faisant penser à ceux de Lynne. Alors qui est-elle vraiment et pourquoi dans son regard Mike perçoit des phénomènes inquiétants.

Le psychiatre choisi par Mike dans le but de découvrir de quels problèmes psychologiques souffrent Janet évoque la parapsychologie, il s'agit d'une forme extra-sensorielle et de précognition.

L'oncle de Janet Georges Stanfield rédacteur en Chef du journal dans lequel travaille Janet est inquiet. Lynne Tallman a dirigé un groupe d'adorateurs du diable qui invoquaient leur prétendue dévotion à Satan comme excuse pour justifier les attentats à la bombe et les incendies qui sont leur spécialités.

MacCarthy pense que Janet a une personnalité multiple suite à la commotion ; est-ce que le choc lors de l'accident est-il seul en cause ? Ou bien y-a -t-il y a une autre interprétation possible ?.
La personnalité de Lynne et son attitude parlent au travers de Janet.

Mac Carthy évoque la possibilité que l'âme essence et échange électrique voyage d'un corps à un autre et pause la problématique et la possibilité d'un monde parallèle.

Deux théories sont confrontées. La seconde est mise en avant par un prête, proche de Mike. Lui envisage la possibilité que Janet soit possédée par un démon. Ces deux théories s’affrontent mais aucune ne fait pas l’unanimité. Les policiers qui en prennent connaissance restent plus que septiques. mais où se cache la vérité ?. Qu’en est-il exactement et comment arrêter la catastrophe qui se profile : la mort de milliers d’innocents orchestrée par Lynne et qui se cache derrière tout ça  ? C’est ce que nos personnages tournés vers le bien vont essayer de découvrir.

 

Ce livre pose alors la question de l'éthique médicale. Est-ce que le médecin peut modifier complètement l'apparence d'une personne défigurée selon un modèle correspondant à ses propres goûts (ici l’Aphrodite de Praxitèle) ? Est-ce que l'autorisation n'est qu'une formalité ?

Bien sûr qu'il s'agit d'un roman mais de nos jours ce constat est on ne peut plus actuel. Vous avez tous entendu parlé de cette greffe totale de visage sur un homme de 35 ans atteint d'une maladie génétique en 2009.

Est-ce que les bénéfices du patient ne sont pas moindres comparés à ceux du médecin qui voit là sa carrière propulsée (via la médiatisation) ? Ou par la mise au point d'une technique ?.


Où commence la fiction ?

Un autre fait m'a frappée dans le scénario. Ce roman étrangement, précède dans les faits les attentats du 11 septembre. Cela m’a fortement étonnée : « Les fabricants de bombe amateurs pourraient probablement créer des armes d'une puissance d'un dixième de kilotonne. Une bombe de cette nature serait assez puissante pour faire crouler les tours jumelles de 110 étages du centre commercial de Manhattan ou bien le bâtiment du Capitole » Le scénario pourtant romancé rejoint ici la réalité....

Néanmoins j’ai énormément apprécié ce roman fantastique. Il est surprenant et nous entraine dans une histoire originale racontée avec style. Ce qui en fait un roman étonnant et efficace car il nous tient en haleine et nous interroge.

L'auteur s'inspire de sa propre expérience en tant que médecin pour écrire ses romans. Ici encore nous en somme témoins. Nous saisissons également son intérêt pour l'histoire et le monde de la religion.
Il met en scène des nouvelles technologie médicales : il est question ici de démonologie, d'exorcisme, de perception para-sensorielle.
Je pense que les amateurs ici y trouveront de quoi passer un excellent moment.
Le titre est très bien choisi puisque Janet/Lynne sont par moment une seule et même personne. Elles représentent à la fois le bien et le mal. Tout le monde sait que chaque personne a une part de bonté et une autre de méchanceté....laquelle prédomine dans chacun d'entre nous ?...Mystère...


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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 15:40

Extrème urgence

 

 

Auteur : Michael CRICHTON
Genre : Policier
Éditions : Pocket
Année : 2003
Nombre de pages : 346

ISBN : 978-2259205245

 

Quatrième de couverture :


Vengeance criminelle ? Meurtre crapuleux ou erreur médicale impardonnable ? Qui a intérêt à ce que le cadavre de la jeune Karen, lamentablement échoué dans une rue de Boston, emporte à tout jamais avec lui ses secrets ? Comment expliquer cette fin sordide pour la fille d'un des plus grands médecins de la ville, fût-elle marginale, nymphomane et droguée ? Est-elle morte, comme on le croit, des suites d'un avortement illégal ? La police a-t-elle raison de soupçonner le médecin asiatique qui aurait pratiqué l'intervention ?
L'autopsie livre des révélations de plus en plus surprenantes. L'enquête chirurgicale tourne au suspense le plus pur... Là où enquêteurs et policiers s'avouent très vite impuissants, un scientifique- seul face à tous-réussira peut-être à élucider le mystère insondable d'une vie qui n'est plus.

 

Mes impressions


Cette édition est agrémentée de notes de l'auteur afin d'expliquer dans quelles conditions a été rédigé ce roman. C'est à dire qu'il a été composé entres deux entrées universitaires dans le but de le faire éditer et de toucher un pécule qui aurait permis à l'écrivain de financer une partie de ces études de médecine. Mais au vu du succès de celui-ci l'auteur a par la suite abandonné celles-ci pour se consacrer à l'écriture.
Alors il est logique de reconnaître que l'auteur connait le sujet.

Nous sommes dans l'Amérique des années 1960 : l'avortement est illégal dans une Amérique puritaine.

Le livre commence avec cette scène : Franck Conway entre dans la laboratoire, furieux, une patiente avec 4 enfants est décédée lors d'une intervention dont il était le chirurgien. Il souhaite faire une autopsie le plus rapidement possible. Nous apprenons qu'il est un personnage peu aimé de la profession.
Alors que Art Lee un médecin estime que certaines grossesses non désirées (suite à l'abus d'alcool de drogues, d'intimidation etc) peuvent affecter toute une vie, il considère que les médecins devraient laisser la liberté à la femme de choisir d'interrompre ou pas leur grossesse.

Karen Randall fille d'un éminent médecin est morte. Certains, dont la police chargée de l'affaire, soupçonnent que celle-ci était enceinte au moment de son décès ( hémorragie). Elle serait morte des suites d'un avortement et que son médecin avorteur était Art. Mais qu'en est -il exactement ?
Certains connaissent les agissements et les prises de position de Art et notamment son ami pathologiste, John qui ferme les yeux et parfois même se rend complice des actes illégaux pratiqués. Il falsifie certaines données médicales pour pouvoir taire certains avortements.
Art est emprisonné, en garde à vue. John ira le soutenir et surtout voudra comprendre ce qu'il s'est passé. À ce moment là Art lui apprend que ce n'est pas lui qui a pratiqué l'avortement. John le croit et va essayer de faire la lumière sur cette affaire, motivé par le fait que si Art tombe, lui aussi, et leurs agissements seront mise à jour et causeront beaucoup de tort à leur carrière.
Pour cela il assiste à l'autopsie de la jeune femme et s'entretient avec les personnes qui ont rencontrée Karen la nuit précédent son décès.
Nous faisons la connaissance de tout un tas de personnages ! tous très compliqués, de même que leur vie...ils sont parfois tortueux et n'hésitent pas à critiquer, envier et juger les autres ; en l’occurrence leurs confrères quand il s'agit de médecins.
Nous sommes plongés dans un univers médical spécifique, particulier. Les rebondissements et revirements de situations nous font progresser à tâtons parfois même ils nous interpellent.
Ayant travaillée dans le médical, souvent pendant cette lecture, je me suis sentie confrontée à la réalité et je me demande où celle -ci rejoint la fiction.

Néanmoins ce livre est une mine d'information sur les lois Américaines en matière de médecine, mais aussi sur la hiérarchie, la déontologie et les pratiques médicales.

J'ai trouvé un peu longuette cette enquête menée par John le meilleur ami de Art Lee. Il se substitue à la police dans ce récit et enquête pour son compte personnel. Cependant j'ai beaucoup aimé le travail sur la psychologie des personnages. On avance doucement mais sûrement. Mais au final nous nous rendons compte que nous ne savons pas toujours qui se cache derrière une personne. Elles ne sont pas toujours celles que nous croyons.
Les termes médicaux ne sont absolument pas un frein dans la fluidité de la lecture car tout est très bien expliqué.
Ce qui m'a le plus gênée est la somme des personnages qui se recoupent et donnent une histoire riche et recherchée néanmoins jamais confuse. Ce qui est quand même à relever parce que vu le nombre de personnage, le récit aurait pu être brouillon..
La fin nous procure étonnement mais elle est très intéressante. L'aboutissement nous éclaire après des doutes et des croyances parfois fausses sur la culpabilité de certains personnages.
Au final je suis surprise de me rendre compte que l'auteur a écrit ce livre en si peu de temps.
Donc je conseille ce livre aux lecteurs qui aiment les enquêtes minutieuses et les histoires tourmentées.
A noter que les lois sur l'avortement m'ont éclairée sur les pratiques et surtout sur l'évolution de la loi.
Cependant, tout tourne autour de la mort de cette jeune fille. Le sujet s'appuie essentiellement sur un avortement, ce qui est en soit un peu mince comme intrigue.


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