Auteur : Pascal QUIGNARD
Genre : Roman
Éditions : Folio
Date : 1993
Nombre de pages : 116
ISBN : 978-2070387731
Quatrième de couverture :
« Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de derrière et il vit soudain l'ombre de sa femme morte qui se tenait à ses côtés. Ils marchèrent sur la pelouse. Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu'à la barque. L'ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu'il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura : - Je ne sais comment dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids. »
Mes impressions :
J'ai choisi de lire se lire en me référant à la quatrième de couverture ! Je
ne m'attendais pas à un tel livre en fait.
L'histoire se passe entre 1650 et 1689.
Sont mis en scène un homme musicien et très aimant de son épouse et de ses deux
filles alors très jeunes âgées de 2 et 6 ans lorsque la femme décède. La douleur fait qu'il n'est pas démonstratif envers ses filles et il se renferme sur lui.
Le père et mari très affecté ne se fait pas à cette absence jusqu'à en perdre presque la raison et voir sa défunte épouse régulièrement en songe.
Il va alors trouver un réconfort dans la pratique de la musique, notamment de la viole. Cet instrument très commun à cette époque.
Il est un virtuose et le roi lui demande de jouer pour lui, et ses convives pendant les soirées qu'il donne mais ce dernier refuse. Pour lui la musique se vit de l'intérieur et n'est pas
simplement et seulement un spectacle.
Ses filles grandissent dans l'ombre de leur mère et se passionnent aussi pour la musique et le chant. Surtout Madeleine qui est plutôt docile. Quant à Toinette elle paraît plus sauvageonne et
plus rebelle...
Les jours, les mois passent ainsi.
Le tableau est dressé. Les années difficiles avec leurs lots de tristesse, de joie et de désillusions sont décrites rapidement.
Je suis surprise par ce petit livre qui parle de musique, d'amour, de souvenirs mais aussi de la condition des femmes.
Je me suis retrouvée plongée dans l'époque sans effort.
Le père transmet son savoir sur la musique à ses filles mais garde précieusement ses partitions.Il ne délivre à personne le secret de ses compositions pendant de longues années.
Malgré un style plutôt « guindé » qui rappelle l'époque j'ai apprécié y trouver une certaine quiétude.
Certaines phrases poétiques, sont bien pensées.
Cependant la place des femmes dans ce livre est quelque peu particulière !
Elles ne sont pas traitées avec égard et c'est ce qui m'a gênée. Peut-être que cela est accentué par l'époque.
Je trouve que l'auteur se plait à les faire sentir frêles et les place dans des situations douloureuses.
Par contre, il respecte et parle très bien de la musique, on sent qu'il y est attaché à travers son personnage principal :
« La musique est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut parler. En ce sens elle n'est pas tout à fait humaine »
« Il s'agit de faire naître une émotion dans nos oreilles »
« La musique aussi est une langue humaine »
Certes ce n'est pas le grand livre de l'année mais j'ai pris plaisir à le lire. Ceci est sans doute dû aussi au fait qu'il comporte peu de pages et donc qu'il soit très vite lu.
Au dessous vous pouvez voir la BO de l'adaptation cinématogrphique de ce livre.
De cet auteur j'ai lu précédemment « Villa Amalia »