Auteur : Olivier ADAM
Genre : Nouvelles
Éditions : Points/Seuil
Date : 2004
Nombre de pages : 167
ISBN : 978-2020-826532
Quatrième de couverture :
" J'avais trop bu et Pialat était mort. J'avais appris ça dans la soirée. Les petites dormaient à l'étage. Après le repas je les avais bordées. J'avais eu un mal de chien à les laisser seules, là-haut, dans le noir de leur chambre, à m'arracher à leurs visages paisibles, leurs fronts pâles, leurs mains fines posées sur la couverture. "
Ils sont sonnés, lessivés, cassés. Un souffle suffirait à les faire tomber. Chauffeur de taxi,
infirmière, ex-taulard ou vendeuse dans une station-service, peu importe : ils restent invaincus.
Mes impressions :
J'ai été touchée par chacune de ces nouvelles qui nous décrivent en un condensé la fatigue
existentielle de ces personnages écorchés.
La nuit s'est propagé dans leur cœur, dans leur corps et dans leur l'esprit. Lassés par la vie ou leur vie en particulier, ils rebondissent fatalement à la fin de la nouvelle.
Le lecteur, peut appréhender l'idée du pourquoi ils en sont arrivés à une telle lassitude et au final, il est témoin du comment la flamme vitale des personnages se remet à briller.
Un livre qui parle à chacun d'entre nous, car à un moment donné de notre existence, nous sommes ou nous avons été entrainés par cette difficulté de vivre.
La routine, les déceptions récurrentes, le désespoir, la perte, le chômage, la maladie, sont autant de causes possibles. Les instants de vie des personnages sont parfois sombres ou même très
noirs, ils sont au bord du précipice, mais à chaque fois une lueur d'espoir les fait continuer...elle peut être une rencontre fortuite, un départ, l’instinct de survie. Tous ces espoirs ont force
de lois.
Les mots sont choisis, mélancoliques comme le sont les protagonistes de ces nouvelles. Ils sont à l'image des jours sombres de l'hiver, englués dans le brouillard, l'hiver passe, il se
retire.
Ce livre nous raconte des couples dont certains sont parents, mariés et/ou qui envisagent la
séparation ou alors qui restent difficilement unis. Tel une pièce de théâtre les actes se ressemblent, scènes dramatiques de la vie. Il parle de la mort, de l'absence, de la fin mais aussi de
regain d'énergie pour soi ou pour les autres, du jour qui se lève et qui laisse entrevoir un autre départ, peut-être plus lumineux.
Chaque nouvelle est décrite dans un espace temps, un soir, une nuit, le ton est sombre, lent; L'écriture est rude mais rythmée. Elle ne retient que l'essentiel. Il y a de la sensibilité, de
l'émotion et le lecteur s'attache même à ces personnages qui nous ressemblent...
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