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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 17:58

Nagasaki

 

Auteur : Éric FAYE

Genre : Roman
Éditions : Stock

Date : 2010

Nombre de pages : 108
ISBN : 978-2234061668

 

Grand prix du roman de l'académie Française

 

Quatrième de couverture :

 

« Il s’étonnait de voir des aliments disparaître de sa cuisine : un quinquagénaire célibataire des quartiers sud a installé une caméra et constaté qu’une inconnue déambulait chez lui en son absence. »Un simple fait divers dans un quotidien du matin à Nagasaki. 
Tout commence par des disparitions, en effet, des déplacements d’objets. 
Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse qui fait face aux chantiers navals de Nagasaki. C’est un homme ordinaire, qui rejoint chaque matin la station météorologique de la ville en maudissant le chant des cigales, déjeune seul et rentre tôt dans une retraite qui n’a pas d’odeur, sauf celle de l’ordre et de la mesure. 
Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine. Dans ce monde contre lequel l’imprévu ne pouvait rien, un bouleversement s’est produit. 


Mes impressions :

 

Shimura-san a une cinquantaine d'année, il vit seul. Il reste assit à son bureau une bonne partie de la journée pour surveiller les écrans d'ordinateur et les dépressions atmosphériques. Un jour en rentrant chez lui il soupçonne un changement. Intuitivement il sent une présence. Il s'aperçoit que le niveau du jus d'orange à baissé et qu'il manque un yaourt dans le frigo; faut dire qu'il surveille tout, il est obsessionnel et méticuleux ! Sa solitude lui pèse et il la comble comme il peut.
Cet homme est un perfectionniste et il va installer un PC et une Webcam chez lui pour pouvoir surveiller dans la journée son domicile à partir de son lieu de son travail.
Mais malgré la présence de la webcam, il reste dubitatif. Ne se méprend t-il pas lorsqu'il voit que les objets se déplacent, n'est-ce pas une vision improbable ? Est-ce qu'il n'invente pas tout cela par trop de solitude ? Ou bien est-ce sa rétine qui lui joue des tours ?

Il doute de ses doutes jusqu'à la révélation.
J'ai aimé cette histoire singulière. Elle nous amène à nous poser des questions et à nous interroger sur l'aide à autrui mais pas seulement.
Les descriptions vont à l'essentiel, elles nous permettent de bien nous imprégner de l'atmosphère et de l'histoire.
Je me suis attachée à cet homme et à cette clandestine sensiblement du même âge, dont nous envisageons le ressenti tour à tour.

D'abord à travers les yeux d'un homme solitaire qui piège une clandestine, et ensuite, à travers la perception de cette femme discrète qui justifie son acte par son enfance, son vécu, pour ensuite aboutir au déclin de son pays qui l'a poussé à habiter un lieu qui ne lui appartient pas. Elle s'introduit dans la vie de cet homme qu'elle ne connait pas. Elle le découvre en l'épiant secrètement et lui s’interroge sur les véritables motivations de cette incursion dans sa vie privée puis il va commencer à regretter d'avoir acheté un PC, et d'avoir téléphoné à la police qui a fini par interpeller cette personne.
Chacun finit par s'intéresser à l'autre...seulement leur position sont différentes, seule la solitude leur est commune.
Un court livre qui est très intéressant parce qu'au delà de l'histoire judiciaire de ces deux personnages, le Japon est en ligne de mire. D'où le titre qui évoque ce pays et ses relations mondiales, qui peuvent s'apparenter à celle de ces deux personnages.
L'auteur nous laisse sur notre fin avec celle du livre, assez abrupte et qui méritait que l'on s'y arrête davantage. Peut-être qu'une fin plus sentimentale ou une amorce de réflexions sur la société et son lot de personnes isolées, le chômage, le logement auraient été un épilogue avantageux. La motivation de l'auteur est peut-être de nous laisser envisager une fin à notre convenance.
Ce livre si court soit-il est pourtant riche des interrogations qui se laissent deviner Ce qui m'amène à dire qu'il est paradoxal dans son ensemble.
L'écriture est littérale, minutieuse comme l'est ce quinquagénaire. Les mots sont parfois poétiques et nous ressentons bien la personnalité de ces deux personnages.
L'auteur sait nous émouvoir avec ce roman bref mais rempli d'émotions



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commentaires

Y
<br /> En fait, le titre exact est Nous aurons toujours Paris<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Je pense que je vais rajouter celui-ci à ma wish-list car j'ai hâte de savoir qui est "cette personne" un animal? une femme?<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Coucou,<br /> Je pense que mes impressions spécifiaient de quel genre était cette clandestine ! mais je me trompe peut-être <br /> Si tu veux je peux t'envoyer le livre !<br /> Amitiés<br /> <br /> <br /> <br />
Y
<br /> J'ai découvert Eric Faye avec son roman Paris, auquel je peux accoler toutes les qualités que tu donnes à celui-ci.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Je ne connais pas "Paris" mais j'irai voir s'il est à la bibliothèque.<br /> Amitiés<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Je ne connais pas du tout mais, comme il est court, si je le rencontre, je me laisserai peut-être tenter.<br /> Bonne nuit.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Oui laisse toi tenter, c'est un livre fort agréable <br /> <br /> <br /> <br />