Auteur : Armistead MAUPIN
Genre : Roman
Éditions : De l'olivier
Date : 2008
Nombre de pages : 295
ISBN : 978-2879294827
Michael Tolliver est vivant. Ses amis se sont perdus dans l'excès ou sont morts
du SIDA. Lui a survécu à tout. Il a rencontré Ben, l'amour de sa vie. Mais sa famille se refuse toujours à accepter son homosexualité. Lorsque la mère de Michael tombe malade, c'est pourtant lui
qu'elle appelle à ses côtés en Floride.
À sans Francisco, sa mère spirituelle, Anna Madrigal réclame sa présence. Il est alors confronté à un dilemme : doit-il rester auprès d'Anna ou accompagner dans ces derniers instants cette
mère qui l'a rejeté ?
Mes impressions :
Si les six premiers livres décrivaient San Francisco dans les années 70 et 80
avec le sida comme étant le fléau du siècle, dans celui-ci, nous nous situons 20 ans après. Nous
retrouvons Michael à plus de 50 ans. Anna Madrigal quant à elle a plus de 80 ans. Le temps a passé. Les vies ont changé, les décors aussi.
Michael situe brièvement la période présente, mais reviendra tout au long du livre dans les souvenirs avec des phrases explicatives : il raconte la vie des autres membres et de leur joyeuse
bande du temps de Barbary Lane. Ce lieu mythique n'est plus qu'un passé chargé d'émotions.
Il parle de la fin de son histoire d'amour d'avec Thack puis de sa rencontre avec
Ben de plusieurs années son cadet. La différence d'âge ne leur fait pas peur. Michael a d'ailleurs un certain côté paternel avec Ben.
Anna Madrigal est présente dès le début du roman, mais se fait rare.
Shawna fille adoptive de Mary Ann et de Brian est devenue une adolescente excentrique.
Brian aussi travaille toujours avec Michael dans la jardinerie … mais les années ont passé pour tout le monde et les premiers bilans sont posés.
Il ne s'agit plus de saynètes mais d'un roman. Il n'est pas écrit sous forme de sitcom et est nominatif car tout tourne autour de Michael. Cependant ses amis sont encore très présents dans les
esprits et les lignes du roman. Nous apprenons le décès de Mona et Mary Ann fera aussi une brève apparition et sera nommée plusieurs fois.
Au début Michael fait une mise au point de sa vie, de ses choix et de ses attentes.
Il parle aussi de la disparition de ses proches ; si dans les tomes précédents la bonne humeur était présente en grande partie, ici c'est plutôt la nostalgie (et la tendresse) qui sont le
plus présentes.
Les souvenirs de tous ses amis et colocataires dans l'esprit de Michael sont bien ancrés et j'ai aimé les anecdotes qu'il relate aux lecteurs de temps en temps en guise de rappels
mélancoliques.
On sent la fin de la série et c'est triste quelque part car elle reflète le temps qui passe. Les regrets, les remords mais aussi les joies, tout ce qui fait la vie quoi !. La fin est
inéluctable, dans tous les sens du terme.
Mais j'ai encore une fois de plus beaucoup aimé. Mises à part je dois l'avouer quelques vulgarités dans l'écriture de certaines scènes qui m'ont été pénibles à lire.
Armistead Maupin est toujours dans cette liberté sexuelle qui tient une grande place. Est-ce qu'il signifie ainsi que le monde a changé en 68 et que les années qui suivent sont le fruit de cette
semence ? Peut-être.
Ce roman se lit vite ; j'y ai trouvé la sincérité, le vague à l'âme, les épreuves et leur conséquences. Tout est écrit encore une fois avec finesse. Sans prise de tête. Les personnages sont
touchants. Je me suis laissée emportée par la drôlerie et la légèreté même si quelques sujets graves y sont traités. J'ai envie de dire que ces années décrites sont celles des découvertes, des
pardons et que même si la famille et la mère de Michael n'ont pas toujours été présente pour lui il a appris à vivre sans elles grâce à Anna qui elle tient une place plus importante dans son
cœur. Les liens du sang ne sont pas toujours aussi forts que les liens du cœur.
Un roman complet qui plaira sans doute à ceux et celles qui ont lu les 6 livres précédents.
Le Tome 1 présenté ICI
Le Tome 2 est ICI