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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 08:06

Le scarabée

 

Auteur : Jacqueline FABRE
Genre : roman
Éditions : France LOISIRS
Date : 1982
Nombre de pages : 400


Résumé :


Il s’appellent Josif, Thierry, Yannick, Basile.

Dans les chambres stériles dans un hôpital, ils montent des maquettes de bateau, dessinent, lisent, entre deux ponctions douloureuses et les perfusions brûlantes dans leurs petites veines sclérosées. Car ce sont tous des enfants condamnés. Par le cancer. Ces gosses qui ont trois ans, 5 ans, neuf ans (le plus âgé en a 15) parlent aussi. A leur amie Jacqueline Fabre. Une psychologue qui va les accompagner tout au long de leur calvaire. Et ce témoignage bouleversant nous raconte ainsi les souffrances, les rires, les aspirations de vivre de ces enfants martyrs tout autant qu’est leur vision du monde si aiguë si mûrie par la maladie. ces enfants, je ne veux pas qu’on les oublie...s’écrit Jacqueline Fabre dans ses ouvrages où elle dit toute sa détresse. Avec ce beau livre la mort de ses enfants est rachetée : ils sont entrés dans notre vie on ne les oubliera jamais.

Mes impressions :


Ce roman m'a bouleversée. Construit comme un carnet de note il retrace le quotidien d'enfants malades incurables sous la plume d'une psychologue généreuse qui les accompagne et qui tente avec des mots de leur faire exprimer leurs peurs, leurs angoisses, leurs envies aussi parfois. Elle essaie de se rendre disponible lorsque les parents ne peuvent pas venir voir leur enfant ou quand leur douleur et la solitude sont trop fortes.

Pas à pas l'auteur [qui est cette psychologue] s’interroge sur le sens de la vie, de la mort, sur ses enfants et leur capacité à endurer la maladie.
C'est elle la psychologue mais on a l'impression que c'est elle qui reçoit un enseignement de la part de ces enfants courageux qui parfois parviennent à sourire. Elle décrit le rythme des journées avec des mots simples, ceux qui sont compliqués et relatif aux termes médicaux, elle les explique en fin de page ; les visites de l'équipe médicale mais aussi la mort, la joie des rémissions qui ne durent pas très longtemps mais également les craintes particulières qui ne sont pas celles des enfants ordinaires de leur âge....mais parfois ils restent naïfs face aux événements de la vie, leur part d'enfant reste enfouie en eux.
Ces enfants grandissent plus vite que ceux qui ne sont pas malades. Ils savent décoder le langage et les attitudes des adultes, ils sont plus sensibles, plus dans l'instant. Ils vivent dans le présent et n'osent se projeter dans le futur.
Ces enfants passent de l'espoir au désespoir en quelques secondes et pourtant ils arrivent pendant quelques secondes à oublier leur maladie sauf peut-être lorsqu'ils sont en chambre stérile. Ils se lient alors entre eux.
L'auteur veut créer une fondation pour ces enfants leucémiques et pour qu'ils soient dans un lieu plus humanisé, qui leur est propre dans lequel les parents pourraient vivre à leurs côtés. Mais les finances publiques ne le permettent pas toujours, les moyens financiers manquent cruellement dans ces cas là. Je vous rappelle que ce livre a été publié en 1982 mais qu'il a été écrit pendant l'année 1972. Depuis les lieux d'hospitalisations se sont améliorées et le suivi également.

Quelle tristesse à la lecture mais aussi quelle force  ! … Ce roman ne comporte pas de chapitres mais deux parties toujours avec la même construction.
L'écriture est directe, saccadée qui laisse passer la froideur et la douleur des situations en même temps que la chaleur du personnel et des autres malades qui se soutiennent même si certains se chamaillent ils savent qu'ils sont dans la même galère et n'hésitent pas à tendre une main à l'autre voisin de lit.
Les dialogues sont entrecoupés de réflexions sur les enfants malades, leur courage, la mort, la vie sur les difficultés de supporter les traitements. Et la vie qui s'en va...

Malgré toutes ces souffrances la vie continue et la psychologue s'octroie des plages de vacances afin de pouvoir continuer à travailler dans ce service.
J'admire le dévouement des soignants et des médecins qui mettent tout en œuvre pour prolonger la vie en tentant d’amoindrir les douleurs avec les médicaments appropriés.
Cependant une question délicate se pose  : doit-on tout dire à l'enfant de sa maladie, de ses

possibilités, de sa gravité ou est-ce que le personnel soignant doit laisser une part d'ombre pour ne pas décourager les malades  ??? est-ce que cette décision se prend selon la personnalité du jeune patient  ? Quelle cruelle décision que celle de dire ou de taire. Je salue le travail et le courage de ce personnel.
Un livre qui est bouleversant mais une fois lu en effet nous ne pouvons oublier ces enfants là  !

parce que peut être l'injustice réelle est insupportable....


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commentaires

1
trop dur comme lecture .
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M
<br /> <br /> Je confirme<br /> <br /> <br /> <br />
P
C'est sans aucun doute bouleversant. A ne pas lire en période sombre.<br /> Merci pour le partage.<br /> Bonne semaine.
Répondre
M
<br /> <br /> Voilà, tu as tout dit. Seulement même en période faste, je doute que ce soit supportable....<br /> <br /> <br /> <br />