Auteur : Helen GESTERN
Genre : roman
Éditions : Arléa - 1er Mille
Année : 2011
Nombre de pages : 277
ISBN : 9782869599512
Quatrième de couverture :
Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa
mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms, et une photographie retrouvée dans des papiers de famille qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux
hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.
Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants.
Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se
répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur
propre vie.
Avec Eux sur la photo, Hélène Gestern nous livre une magnifique réflexion sur le secret de famille
et la mémoire particulière que fixe la photographie. Elle suggère que le dévoilement d’éléments inconnus, la résolution d’énigmes posées par le passé ne suffisent pas : ce qui compte, c’est la
manière dont nous les comprenons et dont nous acceptons qu’ils modifient, ou pas, ce que nous sommes.
Mes impressions :
Le roman commence par la description d'une photo, elle est détaillée par Hélène qui la regarde. On
y voit deux hommes et une femme ; ce triangle amoureux construira tout le thème de ce livre. Hélène se met en quête d'éléments sur sa mère Natalia, d'origine Russe, morte quand elle avait 3
ans.
Hélène est archiviste au Musée de l'histoire de la carte postale, elle a mis une annonce et une
photo sur un journal pour connaitre le passé et surtout pour comprendre qui elle est elle-même. Sa belle-mère Sylvia et son père médecin militaire taisent une vérité qu'elle va tenter
d'éclaicir.
Son annonce dans un journal local va être lue par Stéphane qui reconnaît son père sur la photo
qu'Hélène a en sa possession. Il est intrigué par la femme photographiée. Ses parents ne s'entendaient pas. Est-ce que cette femme a joué un rôle dans leur vie de famille ?
C'est le point de départ d'une relation épistolaire entre Stéphane et Hélène. Ils s'écrivent puis
finissent par s'envoyer des courriels, puis des SMS, des appels téléphoniques. Ils essaient chacun de rétablir leur histoire qui comprime des zones d'ombre. Leur histoire privée respective se
recoupe, mais à quel moment ont-ils un passé commun ? à quel âge ?
Pierre le père de Stéphane et la mère d'Hélène ont été liés mais quel lien les unissait ? Amants ?
amis ? Un puzzle mélangé qu'ils devront construire.
Dans quelle circonstance est décédée Natalia ? comment et pourquoi tant de mystères ? Quel est le
passé qui les lie ?.
Un jour Stéphane lui propose d'aller à Genève trier avec lui ses photos de famille à la recherche
d'indices. Tous deux se rencontrent et se rapprochent de plus en plus intimement et des sentiments naissent. Des sentiments qui les effraient car ils pourraient être demi-frère et
soeur....
L'ultime révélation se fera avec la lecture d'une lettre écrite par Sylvia qu'elle a laissé pour
Hélène, avant de décéder. Elle lui explique dans cette lettre bien des choses sur son passé qui va lui permettre de se réconcilier ou pas avec lui.
Mais est-ce que les vérités sont toujours bonnes à dire ?
C'est toute l'intrigue du roman, Hélène n'arrive pas à construire sa vie parce qu'elle est tenue
par des secrets de famille, des non-dits, un fardeau familier. Ses parents éludent, évitent le sujet de sa mère. Les réponses aux questions d'Hélène restent très évasives.
« Même si votre mère adoptive était aimante, il doit être difficile de grandir sans rien savoir de
la personne qui vous a mis au monde ».
Élucider ces secrets dévoilent peu à peu leur vie de famille et nous invitent à en être les
spectateurs. Parfois j'ai ressenti un peu de gêne à m'immiscer dans leurs secret familiaux.
Peu à peu Hélène prend possession du passé. Il prend forme. Elle découvre sa mère, son enfance. Les
photos sont floues, mais s'éclaircissent à mesure qu'elle avance dans ses recherches.
Et elle qui est-elle ? et son vrai père biologique ???? Imbroglio, croisement, secret de famille
parentalité sont les ingrédients de ce roman agréable.
Ils amènent leur lot de colère, rage, tristesse, regret et pardon...
Leurs parents ont vécu dans une époque (mai 68) où la pilule était à peine instituée, mais elle
n'était pas encore bien répandue et l'avortement non encore autorisé en France. Peu à peu on assiste à la réconciliation avec le passé qui révèle une histoire d'amour déchiré.
J'ai aimé la façon dont Hélène détaille et définit les photos. Comment elle se les approprie et les
décrits minutieusement. Elle y trouve à chaque fois une histoire qui explique les évènements liés à la vie de ses parents et de leurs amis. Les photos parlent jusque dans les prises de vues, les
portraits. Elle donne vie aux photos et les rend expressives.
Au fil des pages et des jours qui passent grâce à des lettres, des cahiers intimes, écrit par Jean
l'ami de Pierre et de Natalia, le passé se révèle. Ils seront partagés entre la déception, le soulagement celui de savoir où leurs recherches vont les amener .....
La fin de l'histoire dramatique racontée par Sylvia dans cette lettre lève le voile....et on
comprend toute l'ampleur et les conséquences des secrets de famille.....mais aussi donne une place à chacun des personnages.
Le style est direct, fort et intense les émotions nous remuent. On se met facilement à la place
d'Hélène et de Stéphane.
Un beau livre qui a su mélanger drame, échange épistolaire, souvenirs, prise de vue et de position.
Je me suis laissée prendre au jeu de la plume de cette auteure que je ne connaissais pas puisque ce livre est son premier roman.