Auteur : Janine MONTUPET
Genre : Roman
Éditions : Robert Laffont (réédition)
Année : 1996
Nombre de pages : 346
ISBN : 978-2266219129
Quatrième de couverture :
Elle a la passion des fleurs. Elle a la passion d'un homme. Elle c'est Sorenza, l'enfant sauvage des collines de grasse. Lui, c'est Guillaume Garlande, grand seigneur du monde des parfums. Dans la lumière du Midi, et en ce début de siècle qui fit la fortune de la région bénie – et la gloire des Guerlain, Coty, Houbigant, ces deux destins se croisent dans Un grand vent de fleurs, pour le temps si riche, si plein d'une vie...
On retrouve tout le talent de l’auteur de LaDentellière d'Alençon dans cette belle histoire qui nous laisse le goût du bonheur.
Mes impressions :
Nous sommes en 1895, Sorenza a 13 ans. Fille de Marcella et Francisco couple de domestique aux services des propriétaires du domaine L'Oliveraie...Lorsque celui-ci meurt qu'adviendra t-il du domaine, de ses ouvriers et de ses domestiques ?. Francisco et Marcella décident de partir pour Grasse, ville du parfum. Le père se lance alors dans la cueillette des fleurs, un travail qui permettra de faire vivre sa famille.
Il rêve d'avoir un peu de terre pour y cultiver des fleurs odorantes. Il achète
un lopin de terre au vieux Gaubert. En attendant que leur terrain soit productif, la famille travaille à la cueillette ici et là. Mais un drame vient secouer les membres de la famille. Marcella
meurt alors qu'elle met au monde un enfant...
Sorenza est une petite fille qui aime les fleurs et elle passera son temps à les cueillir...Elle n'ira pas à l'école, elle aide son père au domaine des Garlande...
Puis second drame, Amadeo son frère meurt tragiquement, Sorenza en souffrira longtemps et ne l'oubliera jamais. Son père vend sa terre que Sorenza avait surnommé « La croix de lumière »
et part avec Rosa la femme qu'il vient de rencontrer. Il laisse Sorenza dans un couvent. Là elle apprend qu'elle n'est pas sa fille biologique. Elle rencontre de sœurs aimables et
charitables : Honorade et Lazarie, elles sont cueilleuses et se lient d'amitié avec Sorenza puis l'accueillent chez elles, dans la maison qu'elles partagent avec Félix qui a acheté le
commerce une l'épicerie aux parents des deux sœurs. Il vit au second étage et elles au premier. Elles font une place à Sorenza dans leur humble demeure. Sorenza aide Félix à l'épicerie. Il en
tombe amoureux. En 1899 ils se marient. Sorenza sait qu'il n'est pas l'homme de sa vie mais cet arrangement lui permet de rester auprès des deux sœurs. Elle rêve en silence de créer sa propre
usine, sa propre exploitation de fleurs à parfums. Félix lui rachète alors « La croix de lumière » mais peu de temps après il meurt....
Miss Dodds Emily est au service des Garlande famille aisée dont le père est le grand seigneur du monde des parfums et le fils Guillaume héritier d'une longue tradition industrielle.; elle est
gouvernante, infirmière et femme de chambre. Plus tard elle viendra éduquer Sorenza et l'instruira puisque cette dernière passe la plupart de son temps dans les champs a cueillir les
fleurs....
Sorenza et le fils Guillaume flirte ensemble, mais par convenance, il se marie avec Louise Armande fille D'orso Bianchini, mariage de complaisance comme cela se faisait souvent à l'époque.
Sorenza et Louise Armande se ressemblent étrangement....seraient-elles demi-sœurs ? Les secrets de famille sont précieusement gardés....
Sorenza à la mort de son mari décide de faire un enfant toute seule et Délia naîtra quelques mois après un rencontre furtive avec un musicien....
Le temps passe, les grands vieillissent et les plus jeunes grandissent.
Sorenza et Guillaume ne se sont jamais oubliés. Il parcourt le monde pour affaire, il est parti en Amérique mais après l'aventure avec Sorenza et après son mariage avec Louise Armande, il décide
de revoir Sorenza... Il se rapproche de plus en plus d'elle. Sa femme aime elle mener la grande vie dans les grandes villes. Leur couple est sur le déclin.
Délia la fille de Sorenza grandit et se découvre une passion pour la musique et joue du piano, elle est très douée...
La troisième partie correspond au début de la Guerre 14-18 avec son lot de douleurs et de pertes humaines.
Les destins se croisent et la vie évolue...il y a la séparation entre l'Église et l'État, puis la Guerre...Le monde est fragilisé et plus particulièrement cette ville de Grasse avec
l'introduction des parfums de synthèse qui viennent aux services des usines et promettent de faire des parfums à n'importe quelle saison. La cueillette des fleurs ne sera plus effective et cela
va entraîner la perte d'emploi....et ce qui faisait la particularité de cette région.
Les 100 dernières pages, sont denses et l'histoire devient intéressante, les évènements s'accélèrent. L'amour et l'amitié et les sentiments sont omniprésents,.
Ce roman se termine en beauté et douceur. Le style agréable résume les situations de façons brèves mais les émotions restent intactes. L'auteur décrit les évènements vite et bien.
Ce roman est dédié aux fleurs et à leur culture, et aux émotions qu'elles procurent. Mais également à l'amour du travail qui peut être passionnant quand on le choisit et non quand on le
subit.
Ce tableau est complété par les anecdotes historiques que racontent Honorade et Lazarie sur les personnalités ancestrales, sur la vie de cette région.
Une histoire sans prétention au début, sans réel rebondissement efficaces puisque
les évènements sont prévisibles. Elle reste quand même une belle histoire d'amour dans un roman d'époque, qui raconte une région et les débuts d'une décadence …
Il m'a fallu attendre de lire plusieurs pages avant que je ne rentre dans l'histoire en raison du fait qu'il ne se passait pas grand chose mais elle devient de plus en plus captivante du fait des
personnages complexes, entiers, attachants comme le sont les deux sœurs par exemple... Sorenza est belle simple naturelle, ambitieuse et travailleuse, j'ai aimé sa personnalité et son
caractère.
Ce livre décrit un destin de femme forte et fragile à la fois et amoureuse.
Sorenza et Guillaume sont condamnés à ne pas pouvoir vivre leur histoire au grand jour, du fait de leur condition sociale bien différente. Mais leur histoire sera porteuse de miracles.
Ce roman est le roman d'une époque, d'une région, d'un métier et aussi d'une belle histoire d'amour.
Le livre a fait l'objet d'une adaptation pour la télévision en 1996.