Auteur : Armistead MAUPIN
Genre : Roman
Éditions : De l'olivier
Date : 2006
Nombre de pages : 891
ISBN : 978-2879295503
« Écrits en grande partie sous forme de saynètes dialoguées, ces romans décrivent mieux que n'importe quel traité de sociologie l'Amérique marginale des années 70 et 80 ; quand San Francisco était le laboratoire de toutes les expériences nouvelles. Amours, liberté, solitude, ambition professionnelle ; fric, joints homosexualité, et son affreux corolaires les SIDA...Tout est minutieusement décrits avec légèreté et brio. C'est criant de vérité et, surtout, ça nous ressemble. On rit, on pleure, on s'amuse, on jubile, on ne peut pas lâcher la tribu : au bout des centes premières pages, on est complètement accro » Michèle Fitoussi Elle.
Mes impressions :
Quelle détente avec ce livre !
J'en avais beaucoup entendu parlé et je m'y suis plongée ! Plongée parce que ce pavé fait près de 900 pages et on ne s’ennuie pas une minute !
Je reculais sa lecture en raison justement du nombre de pages ...Ce qui me fait dire que celui-ci n'est pas un signe de qualité ou de médiocrité ; sauf que lire 900 pages sans perdre le fil,
sans lassitude me fait dire que c'est une réussite indéniable.
Bref vous l'aurez compris, j'ai adoré !
La quantité de personnages qui d'habitude me lasse et m'embrouille, ici je l'ai très bien supportée. On ne se perd pas ; bizarrement j'ai suivi sans besoin de faire une liste manuscrite de
tous les noms.
Je me suis retrouvée à San Francisco dans ce sitcom version année 70 et je me suis régalée.
Ce premier tome est composé de 3 parties : Chroniques de San Francisco, les nouvelles
chroniques de San Francisco et autres Chroniques de San Francisco.
Les personnages ne cessent de se croiser, de se rencontrer de s'apprécier ; de nombreux chassés croisés qui nous font vivre une véritable saga bien ficelée pittoresque et plus que
plaisante.
Il y a Connie, mais aussi Mary Ann Singleton 25 ans un brin naïve, originaire de Cleveland, qui s'installe au 28 Barbary Lane, petit immeuble rempli de locataires célibataires. Madame Madrigal
Anna est leur logeuse un peu mystérieuse et extravagante mais fort sympathique, elle considère ses locataires comme ses « enfants », ses chéris.
Elle fait le lien entre tous et leur permet de se soutenir dans cette période qui n'est pas sans rappeler l'après mai 1968. La libération sexuelle est le trait caractéristique de cette
époque.
Il y a aussi Mona qui travaille dans la publicité, Michael chômeur et homosexuel, Brian Hawkins coureur invétéré de jupon qui n'arrive pas à se fixer.
Ils sont entourés de DeDe fille d'Edgard, patron de l'entreprise de publicité et beau père de Beauchamp où travaillent Mona et Mary Ann.
Nous vivons au rythme des travers des uns et des autres sur fond de "libération", d'homoséxualité, de marijuana ... mais l'amitié a une grande place entre eux et peut faire des
merveilles.
Dans le livre deux , le mystère est dévoilé quant à la logeuse Me Madrigal. Les liens se resserrent entre les personnages et les rapports humains et relationnels progressent.
Dans le livre trois Madame Madrigal est moins présente ainsi que Mona ; d'autres personnages font leur apparition mais leurs façons d'être restent dans la lignée des livres précédents. Nous
abordons ainsi les années 80 avec l'héritage des années 70, avec tout ce que cela implique.
Dans ce livre il est fortement question de l'affaire "du massacre de Jonestown" , et de son gourou. Ce fait est
largement expliqué et explicite. Mary Ann qui est dans le journalisme va en faire une histoire presque personnelle, avec l'aide de DeDe. [ Rappel : c'est en Guyana en 1978, qu'eut lieu le suicide
collectif d'une secte américaine : Jim Jones, son chef fut ainsi responsable de 931 morts ].
Vers la fin l'apaisement général signe l'épilogue et c'est avec impatience que j'ai envie de retrouver tous les personnages dans le tome 2.
Ce que j'aime aussi dans ce genre de pavé c'est que les personnages évoluent, dans leur vie, dans leur choix. Ils ne sont pas statiques, un peu comme dans la vraie vie.
Ils sont proches de nous ; émouvants, indécis, tantôt tristes, tantôt joyeux et fragiles. Ils sont attachants.
Le rythme est sans répit, les aventures se suivent, s'enchaînent à vive allure surtout dans le
livre trois et ce pour notre plus grand plaisir.
Les chapitres sont courts, bien nommés et délimités, ce qui est vraiment très bien lorsque le lecteur souhaite retrouver un passage précis.
Tout est parfaitement maîtrisé. Les aventures s'enchaînent, l'amitié est toujours présente dans cette « famille » particulière.
Vraiment je conseille cette saga à ceux et celles qui ne connaissent pas cette joyeuse bande d'allumés et même un brin provocateurs.