Auteur : Cathleen SCHINE
Genre : Roman étranger
Éditions : Phébus
Date : 2011
Nombre de pages : 317
ISBN : 978-2752904454
Quatrième de couverture :
Que faire quand on a 75 ans et que votre mari parle soudain de " différences incompatibles " et demande le divorce après cinquante ans de mariage ?
Désespérée, Betty Weissmann se réfugie à Westport, dans le Connecticut, dans un cottage au bord de la mer. Bientôt ses deux filles quinquagénaires l’y rejoignent. Agent littéraire à succès, Miranda est tombée en disgrâce après plusieurs scandales retentissants. Quant à Annie, divorcée et mère de deux grands enfants, elle peine à joindre les deux bouts. Mais bientôt l’amour ressurgit dans la vie des deux soeurs. Septième roman de Cathleen Schine, Betty et ses filles est celui de la deuxième chance. L’auteur y confirme qu’elle a l’humour ravageur. Son univers rappelle à plusieurs égards celui de Woody Allen qui mêle si bien insolence et mélancolie. Admirablement construit et mené tambour battant Betty et ses filles brasse avec un talent percutant intrigues amoureuses et scènes crépusculaires.
Cathleen Schine est née en 1953 à Westport dans le Connecticut. Peu après avoir obtenu un diplôme d’Histoire médiévale à l’Université de Chicago, elle exerce ses talents de journaliste dans les colonnes du New York Times et du Sunday Magazine. Elle a écrit sept romans qui ont tous obtenu un immense succès aux États-Unis, dont Rencontre à Manhattan (Mercure de France, 2008), La Lettre d’amour (Nil, 1998), Destinataire inconnu (Pocket, 1999), Martha, Darwin et moi (Lattès, 2000). Elle est considérée outre-Atlantique comme un des écrivains les plus inventifs de sa génération.
Mes impressions :
Je remercie Ys de News-book et les Éditions Phébus pour ce partenariat qui m'a permise de découvrir l'auteur Cathleen Schine.
L'auteur part d'une sujet de société qui est le divorce pour décrire une famille qui en sort perturbée.
Lorsque Joseph décide de quitter Betty pour aller vivre avec Felicity ; Betty elle, part vivre à Westport dans un cottage appartenant à son cousin Lou. Les filles de Betty la rejoignent ; là elles trouvent une femme âgée qui essaie d'être forte mais qui ne l'est pas ; déprimée, elle boit trop et trop souvent de l'alcool.
Annie et Miranda ne sont pas les filles biologiques de Joseph mais l'aiment comme
tel, toutes deux sont célibataires et âgées d'une cinquantaine d'années.
Aux côtés de leur mère qu'elles essaient de soutenir, elles vont rencontrer des hommes et tomberont amoureuses.
Les deux sœurs sont très différentes.
Annie libraire a deux grands enfants qui vivent leur vie, loin d'elle mais qui restent très attachés. Elle est criblée de dettes. Miranda suite à une vie mouvementée , affublée d'une personnalité
rebelle et extravagante, ancien agent littéraire égocentrique qui a fait faillite souffre d'une très mauvaise réputation. Le scandale ne l'a pas épargnée. Seule sa mère a compris que les
conséquences de son attitude sont en fait dues à un sentiment d'innocence suprême..
Elle a une vie comparable aux genres littéraires dans lesquels elle s'est spécialisés, c'est à dire populaire et dégradant.
Alors que le père Joseph divorce d'avec Betty ; il soulage sa conscience et sa culpabilité en s'imaginant qu'il est généreux …
Certaines situations sont loufoques ; les personnages les tournent à leur avantage ; et comme le dit le résumé, nous ne sommes pas loin de l'univers de Woody Allen.
La bourgeoisie a une grande place dans ce roman puisque les personnages évoluent dans un milieu opulent; La vie de ses trois femmes juives aisées de la côte ouest s'organise peu à peu autour de
soirées, de sorties, de rencontres diverses, de joies et de tourments...il y a tantôt de la bonne humeur, puis des larmes, des trahisons, puis s'ajoutent des difficultés financières. Le passé y a
sa place ; ressurgit alors les souvenirs, parfois heureux et d'autres malheureux, des regrets, des remords, des doutes.
Ces trois femmes s'aident mutuellement ; les filles sont très proches de leur mère. Elles se serrent les coudes pour avancer.
Ainsi sont mis en scènes les relations familiales, filiales, professionnelles,
amicales et amoureuses.
Des faits de société sont évoqués, les intrigues amoureuses et les relations triangulaires sont largement exploitées.
Le divorce est parodié, s'ensuit les conséquences qu'il occasionne, avec les difficultés financières, la déprime, les habitudes chamboulées, la reconstruction, l'exercice de mémoire.
L'auteur donc nous décrit dans un langage bienséant, les convenances et la vie de ses 3 femmes.
J'ai trouvé qu'il y a un décalage entre l'époque décrite actuelle et le ton
du récit qui fait dans les mondanités et la frivolité. C'est donc ce qui en fait son charme.
Ce style désuet plairait aux lecteurs de Jane Austen.
Le récit est ponctué de nombreuses références littéraires et
cinématographiques.
Le narrateur peint l'histoire de ces trois femmes avec force et conviction ; et il s'implique dans sa perception.
La fin est claire, limpide avec quelques chamboulements et je me sépare de ces personnages difficilement ; car finalement je m'y suis attachée : ils traversent une période douloureuse
et peinent à se redresser. La justesse des émotions en fait un livre fort, émouvant mais non dénudé d'humour.
J'ai beaucoup aimé la couverture qui reflète une bouffée d'oxygène comme l'est le livre.
L'avis de Aifelle, c'est ICI.