« Prenez l’avion » de Denis LACHAUD

Auteur : Denis LACHAUD
Genre : Roman contemporain
Editions : Actes Sud
Nombre de pages : 220
ISBN : 978-2-7427-8107-2

Quatrième de couverture :

L'avion vient de tomber. Tout n'est plus que débris et silence. Un homme sort de la carlingue éventrée, aperçoit Lindsay qui, comme lui, semble avoir survécu, et s'empresse de lui porter secours. Lentement ces deux êtres s'enfoncent dans la forêt, se soutiennent, tentent d'éloigner cet enfer qui ne les quittera plus. Après de longues heures de marche les secours arrivent enfin, épuisé l'homme perd connaissance en laissant Lindsay face au présent d'une vie à jamais modifiée. Mais la peur partagée est un lien singulier, une dépendance qui vous attache à l'autre sans la moindre mise en scène, le moindre échange, sans la moindre séduction préalable. Et si Lindsay joue la comédie depuis de nombreuses années sur les scènes londoniennes, si sa quarantaine l'autorise parfois à entrevoir les arcanes du désir, le destin cette fois a placé sous ses pieds un drôle d'échiquier sans masque ni parade et sans texte étudié. Prendre le train, traverser la Manche, rejoindre l'homme de la forêt, cet étranger intime, celui qui saura comprendre l'enjeu de cette chance ultime : avoir survécu, Tel est le projet de Lindsay. Un roman dans lequel la peur est soudain dans l'œil du cyclone puis de nouveau s'apprivoise à travers le regard d'un personnage haut en couleur, tendre et excessif comme un enfant ayant perçu le sens de la vie et l'espoir de grandir.

Mes impressions :

Dès le début on rentre dans l’univers terrible du crash, l’avion tombe au milieu de la forêt. Lindsay se réveille au milieu de nulle part, entouré de morts, de blessés, de corps à moitié, avec des membres arrachés.
L’auteur de façon détaillée nous raconte, le désarroi, la peur, l’incompréhension, l’affolement, la détresse du narrateur.
On sait que Lindsay ne sortira pas indemne de cette tragédie, à la fois psychologiquement et physiquement, alors il imagine un futur possible pour se rassurer, il veut y croire mais il sait que cet avenir sera fait d’affrontements et de fuites. Emmanuel présent dans l’avion au moment fatidique et lui-même blessé, va entrevoir le corps de Lindsay qui bouge à quelques mètres de lui, un survivant, il va aider celui ci, et tous les deux après des heures de marche, à bout de force et de douleurs physiques, les secours arrivent.
C’est l’histoire de deux solitudes. Lindsay est comédien, Emmanuel menuisier et ébéniste était las de vivre avant Camille et après sa séparation d’avec cette femme qu’il aimait. Il tient un blog sur lequel il écrit des mots qui l’aident à avancer dans la vie.
Ses deux êtres vont se rencontrer, l’un va sauver l’autre pour mutuellement s’entraider après le crash.
L’auteur raconte en alternance, la vie des deux et de leur entourage respectif. Le présent, le passé, l’après accident se mêlent, se confondent.
Emmanuel et Lindsay finalement vont se retrouver et surmonter leurs peurs respectives, leurs phobies et les souvenirs de l’accident d’avion, tout en construisant leur histoire d’amour avec le « lien de la forêt »

Un livre superbement écrit même si au départ, il m’a semblé un peu brouillon.
Le style est agréable, la plume de D. Lachaud transmet à la perfection la peur, le doute des personnages, surtout celui de Lindsay, un être tendre, qui nous livre intimement ses émotions.
On vibre et on vie au rythme des pensées de ce dernier et on en ressort, presque aussi traumatisé que le narrateur. On ne ressort pas indemne une fois que nous refermons ce livre.